Z. Khammar , I. Khoussar , L. Lerhrib , R. Felk , N. Oubelkacem , N. Alami , R. Berrady
{"title":"Sclérodermie systémique : quels signes prédictifs d’une atteinte pulmonaire","authors":"Z. Khammar , I. Khoussar , L. Lerhrib , R. Felk , N. Oubelkacem , N. Alami , R. Berrady","doi":"10.1016/j.revmed.2025.03.044","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2025.03.044","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’atteinte pulmonaire au cours de la sclérodermie systémique est fréquente. Sa survenue conditionne le pronostic vital de la maladie. Elle constitue l’une des principales causes de décès. Le but de cette étude est d’analyser les facteurs associés à la survenue de cette atteinte au cours de la sclérodermie dans une population marocaine.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Il s’agit d’une étude monocentrique, rétrospective, dans un Service de Médecine Interne, étalée sur une durée comprise entre janvier 2012 et décembre 2024, colligeant 35 cas d’atteinte pulmonaire parmi 71 cas de sclérodermie systémique. Tous les patients répondaient aux critères ACR EULAR 2013.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 71 patients atteints de sclérodermie systémique, trente-cinq patients présentaient une atteinte pulmonaire, soit 49,3 % des cas. L’âge moyen des patients était de 46 ans [21 ; 77] ans avec une nette prédominance féminine (sex-ratio F/H<!--> <!-->=<!--> <!-->9,14). L’atteinte pulmonaire est survenue après un délai moyen de 29,3 mois. Elle est asymptomatique dans 22,8 % des cas. Sur le plan radiologique : une pneumopathie interstitielle commune (PIC) retrouvait dans 48 % des cas, une fibrose pulmonaire dans 40 % et une pneumopathie interstitielle non spécifique (PINS) dans 31 %. Une hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) était présente chez 20 % des patients.</div><div>Nos analyses statistiques ont révélé des associations significatives entre l’atteinte pulmonaire et plusieurs manifestations clés de la sclérodermie systémique : Les atteintes digitales sévères, caractérisées par des ulcérations digitales (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,03) et des nécroses digitales (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,05), soulignant l’implication de la micro angiopathie dans cette complication. L’atteinte cutanée, qu’elle soit diffuse (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,008) ou limitée (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,009), est également associée à un risque accru, remettant en question l’idée selon laquelle la forme limitée serait moins impliquée dans l’atteinte pulmonaire. De plus, la présence des anticorps anti-SSA apparaît comme un facteur prédictif fort de l’atteinte pulmonaire (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02). En revanche, nos résultats ne confirment pas l’association rapportée dans la littérature entre l’atteinte pulmonaire et une myosite ou une atteinte cardiaque.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Notre étude met en évidence une association significative entre l’atteinte pulmonaire et plusieurs manifestations de la sclérodermie systémique : la forme cutanée diffuse, mais aussi la forme limitée, Les atteintes digitales sévères et la présence d’Ac anti-SSA. Ces résultats soulignent l’importance d’une surveillance étroite de ces patients afin de dépister précocement l’atteinte pulmonaire et d’optimiser leurs prise en charge.</div></div>","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"46 ","pages":"Page A90"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2025-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"144070605","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
P.L. Cariou , M. Doman , T. Ben Salem , F. Triboulet , N. Ait Abdallah , J. Haroche , A. Mathian , M. Hie , M. Pha , Z. Amoura , F. Cohen Aubart
{"title":"Hypertension intracrânienne au cours des neurosarcoïdoses : caractéristiques cliniques, radiologiques et pronostic à long terme","authors":"P.L. Cariou , M. Doman , T. Ben Salem , F. Triboulet , N. Ait Abdallah , J. Haroche , A. Mathian , M. Hie , M. Pha , Z. Amoura , F. Cohen Aubart","doi":"10.1016/j.revmed.2025.03.056","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2025.03.056","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’hypertension intracrânienne (HTIC) est une complication rare mais potentiellement sévère au cours des neurosarcoïdoses <span><span>[1]</span></span>. Les mécanismes de l’HTIC au cours de la sarcoïdose correspondent à des atteintes méningées granulomateuses entraînant soit une obstruction des voies de résorption du liquide cérébrospinal ou des zones de communication entre les ventricules, notamment entre le V3 et le V4. L’objectif de cette étude était d’évaluer les caractéristiques cliniques, radiologiques et évolutives des patients présentant une HTIC dans le cadre d’une sarcoïdose avec atteinte neurologique.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous avons mené une étude rétrospective dans un centre tertiaire entre janvier 1991 et décembre 2024. Les patients inclus présentaient une neurosarcoïdose probable ou certaine, selon les critères du Neurosarcoidosis Consortium Consensus Group (2018), associée à une HTIC définie sur des critères cliniques et radiologiques.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 141 patients atteints de sarcoïdose avec atteinte neurologique, 25 (18 %) présentaient une HTIC associée. Parmi eux, 15 (60 %) étaient des hommes, avec un âge moyen de 34 ans [28 ; 41]. La durée médiane de suivi était de 7 ans [4 ; 13]. Le nombre médian d’organes atteints en dehors de l’atteinte neurologique était de 2 [2 ; 4]. Les principales localisations extraneurologiques associées étaient pulmonaires chez 20 patients (80 %), ganglionnaires chez 11 patients (44 %) et oto-rhino-laryngologiques chez 7 patients (28 %). Une hyperfixation extra-neurologique au TEP-TDM était présente chez 10 patients (59 %). Dix-neuf patients (76 %) présentaient des symptômes neurologiques dés le diagnostic de la sarcoïdose. L’HTIC se manifestait principalement par des céphalées chez 17 patients (68 %), une diplopie chez 13 patients (52 %) et des troubles de la conscience chez 13 patients (52 %).</div><div>La prise en charge a inclus une dérivation ventriculaire chez 16 patients (64 %) et une corticothérapie chez 24 patients (96 %), dont 19 (79 %) ont reçu des bolus. Treize patients (52 %) ont bénéficié d’un traitement immunosuppresseur, principalement par méthotrexate chez 7 patients (54 %) et par cyclophosphamide chez 5 patients (38 %). Un patient (8 %) a reçu de l’azathioprine. Le score ePOST de l’atteinte neurologique était de 5 [4 ; 5] au diagnostic et de 1 [1 ; 2] en fin de suivi.</div><div>Comparés aux patients atteints de neurosarcoïdose sans HTIC, ceux avec HTIC présentaient plus fréquemment des céphalées, une diplopie, des troubles de la conscience et des crises convulsives au diagnostic, ainsi qu’un score ePOST plus élevé pour l’atteinte neurologique. L’IRM cérébrale révélait une atteinte hypophysaire, une leptoméningite et une dilatation ventriculaire plus fréquentes. La ponction lombaire montrait un liquide céphalorachidien plus inflammatoire, avec des niveaux significativement plus élevés de protéin","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"46 ","pages":"Pages A98-A99"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2025-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"144070609","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
M. Mauclin , A.T. Nguyen , H. Vanquaethem , R. Mestiri , T. Chaara , S. Le Burel , H. Nielly , W. Caré
{"title":"Apport de la biopsie des glandes salivaires accessoires en pratique clinique : étude rétrospective multicentrique et construction d’un modèle de prédiction diagnostique","authors":"M. Mauclin , A.T. Nguyen , H. Vanquaethem , R. Mestiri , T. Chaara , S. Le Burel , H. Nielly , W. Caré","doi":"10.1016/j.revmed.2025.03.057","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2025.03.057","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La biopsie des glandes salivaires accessoires (BGSA) est un examen fréquemment réalisé pour étayer le diagnostic de syndrome de Sjögren, de sarcoïdose et d’amylose systémique. Cependant, il reste peu reproductible et n’est pas toujours contributif en pratique courante. Cette étude visait à évaluer l’apport diagnostique de la BGSA, toutes indications confondues, et à développer un modèle de prédiction pour mieux cibler ses indications.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Cette analyse rétrospective portait sur tous les patients adultes ayant bénéficié d’une BGSA réalisée au sein des hôpitaux militaires de la région parisienne entre 2015 et 2019. Les données cliniques et les examens complémentaires associés à l’indication et au résultat de la BGSA ont été analysés. Une régression logistique multivariée a été utilisée pour identifier les facteurs associés à une BGSA pathologique. Un score prédictif a été calculé en attribuant un nombre de points à chaque facteur, correspondant à son coefficient de régression. La validation de ce modèle a été effectuée en utilisant une cohorte indépendante correspondant aux BGSA analysées au sein du même laboratoire entre 2020 et 2022.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 429 patients inclus, 29,9 % des BGSA étaient réalisées pour un syndrome de Sjögren, 26,9 % pour une sarcoïdose, 24,1 % pour une amylose, et 19,1 % pour d’autres indications. Dans plus de la moitié des cas (52,0 %), la BGSA avait été demandée par un service de médecine interne ou de rhumatologie. Le taux de positivité de la biopsie était de 19,5 % pour le syndrome de Sjögren, 10,9 % pour l’amylose, et 1,7 % pour la sarcoïdose. Toutes indications confondues, la BGSA a modifié la prise en charge du patient (modification du traitement et/ou du suivi) dans seulement 2,8 % des cas. L’étude prédictive n’a porté que sur le syndrome de Sjögren en raison d’une puissance trop faible dans les autres indications. Les principaux facteurs associés à la sialadénite lymphocytaire focale incluaient la présence d’anticorps anti-SSA (odd-ratio (OR) ajusté 2,01 [1,21 ; 3,36]), d’autoanticorps autres qu’anti-SSA/SSB (OR ajusté 1,84 [1,15 ; 2,95], d’un facteur rhumatoïde (OR ajusté 2,60 [1,47 ; 4,56]), d’une hypergammaglobulinémie (OR ajusté 1,93 [1,14 ; 3,24]), d’une cytolyse hépatique (OR ajusté 0,31 [0,13 ; 0,72]), et d’anomalies au scanner thoracique (OR ajusté 2,84 [1,68 ; 4,79]). Le score prédictif a permis d’identifier un seuil de 14 points sur un total de 40 en dessous duquel la probabilité de BGSA positive était faible (4 %).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>La principale force de cette étude réside dans la taille de sa cohorte avec un recueil exhaustif de données cliniques et biologiques. Il s’agissait d’une étude innovante proposant le premier critère d’aide à la décision pour mieux cibler l’indication de la BGSA dans le syndrome de Sjögren. Une des limites concernait les données manquantes ayant ","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"46 ","pages":"Page A99"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2025-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"144070610","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
M. Fournier , M. Vanderkerken , K. Dorgham , P. Bastard , O. Ahouzi , S. Duquerroy , N.K. Nguyen , M. Broutin , M. Charlet , A. Vandenberghe , L. Bizien , O. Da Mata-Jardin , A. Ferriño-Iriarte , A. Haouz , T. Belmondo , S. Hue , A. Borghesi , C. Rodríguez-Gallego , D.C. Vinh , E. Andreakos , M. Mahevas
{"title":"Des anticorps neutralisants préexistants ciblant des épitopes structurellement divers de l’interféron de type I sont à l’origine de formes sévères de COVID-19","authors":"M. Fournier , M. Vanderkerken , K. Dorgham , P. Bastard , O. Ahouzi , S. Duquerroy , N.K. Nguyen , M. Broutin , M. Charlet , A. Vandenberghe , L. Bizien , O. Da Mata-Jardin , A. Ferriño-Iriarte , A. Haouz , T. Belmondo , S. Hue , A. Borghesi , C. Rodríguez-Gallego , D.C. Vinh , E. Andreakos , M. Mahevas","doi":"10.1016/j.revmed.2025.03.014","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2025.03.014","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les anticorps neutralisants anti-interféron de type I (AcIFN-I) sont associés aux formes les plus sévères de COVID-19 (Bastard, Science 2020) et semblent expliquer, pour partie, la variabilité inter-individuelle de la réponse immune face à l’infection. Nous avons cherché à déterminer l’origine cellulaire et la dynamique de maturation des lymphocytes B (LB) anti-IFNα2 et/ou IFNω1 au cours du COVID-19.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous avons analysé des prélèvements sanguins de patients hospitalisés à la phase précoce (<14<!--> <!-->jours) d’une pneumonie COVID-19 sévère (score OMS<!--> <!-->≥<!--> <!-->5) présentant ou non des AcIFN-I, et de patients avec des défauts génétiques ou acquis de la tolérance centrale T présentant des AcIFN-I. Les LB CD19+ IgG+ spécifiques de l’IFNα2 et/ou IFNω1 ont été triés en cellule unique, en utilisant des tétramères afin de réaliser : 1/le séquençage VDJ de leur BCR, 2/la génération d’anticorps recombinants spécifiques de l’IFNα2 et/ou IFNω1, 3/l’analyse en interférométrie biocouche (BLI) de leur affinité, 4/l’analyse de leur capacité de neutralisation et 5/l’étude structurelle de l’interaction avec leur(s) épitope(s).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons détecté des LB anti-IFNα2 chez 24 des 28 patients atteints de COVID-19 sévère avec AcIFN-I (médiane 0,1 % [0,01-0,81] des LB circulants CD19+ IgG+), aucun chez les patients sans AcIFN-I (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->11) et chez les donneurs contrôles (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->14). Nos analyses ont mis en évidence que les cellules B IFNα2 spécifiques des patients atteints de COVID-19 étaient hautement mutées, de façon comparable à celles des patients avec des défauts de la tolérance centrale T. Les anticorps issus de ces cellules étaient de forte affinité (KD inférieurs à 10<sup>−9</sup> <!-->M pour 78 % des clones), pour moitié cross-réactifs avec l’IFNω1, et neutralisants (62 % à la concentration de 0,1<!--> <!-->ng/mL). La réversion des séquences germline des anticorps anti-IFNα2 a révélé que les LB naïfs à l’origine de la réponse immune liaient l’IFNα2 avec une affinité mesurable mais moindre et sans capacité de neutralisation, soulignant le rôle du centre germinatif, dans l’acquisition de leur pouvoir neutralisant par l’acquisition de mutations somatiques. En réexprimant 32 anticorps monoclonaux anti-IFN-α2/-ω1, nous avons ensuite étudié la base structurelle de la reconnaissance de ces anticorps en BLI de compétition et mis en évidence 3 groupes non compétitifs d’anticorps. Puis nous avons obtenu des structures cristallines de complexes d’AcIFN-I avec l’IFNα2 et modélisé les sites de liaison d’une centaine d’anticorps en utilisant le logiciel de prédiction alphaFold3, révélant une large diversité de sites antigéniques reconnus au sein de différentes classes d’anticorps ciblant notamment les sites d’interaction de l’IFNAR-2 et de l’IFNAR-1.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Notre trava","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"46 ","pages":"Pages A69-A70"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2025-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"144069634","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
C. Gache , E. Lazaro , T. Comont , C. Greib , C. Franchet , A. Pastissier , V. Grouthier
{"title":"Mastite lobulaire granulomateuse idiopathique : du diagnostic à la thérapeutique à travers l’étude MAGNET","authors":"C. Gache , E. Lazaro , T. Comont , C. Greib , C. Franchet , A. Pastissier , V. Grouthier","doi":"10.1016/j.revmed.2025.03.011","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2025.03.011","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La mastite lobulaire granulomateuse idiopathique (MLGI) est une pathologie mammaire inflammatoire bénigne et rare, principalement observée chez les femmes jeunes. Le diagnostic repose sur l’examen histologique, identifiant des granulomes épithélioïdes sans nécrose caséeuse, de disposition centrolobulaire. La physiopathologie de la MLGI reste mal comprise, et les facteurs de risque associés, tels que la grossesse et l’allaitement, sont peu documentés. La prise en charge thérapeutique non codifiée repose principalement sur des traitements médicamenteux conservateurs, bien que le recours chirurgical reste envisageable. Malgré le nombre croissant de publications, cette maladie reste peu connue et continue à poser des difficultés diagnostiques et thérapeutiques. L’objectif de cette étude est d’analyser les caractéristiques étiologiques, thérapeutiques et évolutives de la MLGI dans une cohorte rétrospective multicentrique.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Il s’agit d’une étude bicentrique, descriptive, rétrospective à partir des dossiers de l’ensemble des patient(e)s majeur(e)s ayant consulté au moins une fois pour une MLGI sur les 10 dernières années. Les données cliniques, biologiques, radiologiques et thérapeutiques ont été recueillies à partir des dossiers médicaux, identifiés par codage CIM-10 (N61) et résultats anatomopathologiques.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Entre janvier 2014 et décembre 2024, 51 femmes et 4 hommes, âgés de 25 à 73 ans, ont été inclu(e)s dans l’étude. Avant leur épisode de MLGI, 94 % (31/33) des patientes avaient déjà eu au moins une grossesse, et 42 % (14/33) avaient allaité. La principale manifestation clinique de la MLGI était une masse mammaire unilatérale d’une taille moyenne de 57<!--> <!-->mm (10–100<!--> <!-->mm), douloureuse. Un écoulement est décrit dans 16 % des cas (6/37) et une rétraction mamelonnaire dans 27 % des cas (10/37), de rares manifestations extra-mammaires telles que des arthralgies (13 %) et un érythème noueux (11 %) peuvent être associées. Une échographie mammaire a été réalisée chez tous les patient(e)s, accompagnée d’une mammographie et/ou d’imagerie par résonance magnétique mammaire dans respectivement 68 % (24/35) et 31 % (11/35) des cas. Les résultats radiologiques étaient peu spécifiques et ne permettaient pas de confirmer le diagnostic de MLGI. Ainsi, tou(te)s les patient(e)s ont eu un prélèvement anatomo-pathologique pour confirmation diagnostique. Les diagnostics différentiels ont été éliminés par un bilan auto-immun strictement négatif dans 65 % des cas (17/26), un quantiféron dans 70 % des cas (26/37) et l’absence de germe pathogène sur les prélèvements bactériologiques chez 41 % des patient(e)s (14/34). Sur le plan thérapeutique, 65 % des patient(e)s (23/35) ont reçu au moins une ligne d’antibiothérapie, mais celle-ci n’a montré qu’une efficacité limitée. Une corticothérapie initiée à la dose moyenne de 50<!--> <!-->mg/jour sur une","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"46 ","pages":"Pages A67-A68"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2025-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"144067965","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
I. Coffi , E. Lecoeur , K. Zarca , L. Kardas-Sloma , I. Durand-Zaleski , T. Jean-Marc , L. Mouthon , B. Chaigne
{"title":"Syndrome de Korsakoff : une étude multicentrique descriptive rétrospective de 1320 patients pris en charge à l’Assistance publique–Hôpitaux de Paris (AP–HP)","authors":"I. Coffi , E. Lecoeur , K. Zarca , L. Kardas-Sloma , I. Durand-Zaleski , T. Jean-Marc , L. Mouthon , B. Chaigne","doi":"10.1016/j.revmed.2025.03.063","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2025.03.063","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le syndrome de Korsakoff (SK) est une maladie cognitive invalidante, majoritairement secondaire à une consommation éthylique chronique, fréquente en Médecine Interne. Des données récentes sur la présentation clinique, l’évolution, et la mortalité manquent pour cette pathologie. Les objectifs de l’étude présentée ici étaient de déterminer les caractéristiques cliniques et paracliniques des patients atteints de SK, leurs facteurs pronostiques et d’étudier le coût associé à cette maladie.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Il s’agit d’une étude observationnelle et rétrospective menée au sein de l’Entrepôt de Données de Santé de l’AP–HP (EDS-APHP). Les patients éligibles étaient les des patients adultes identifiés à partir de la première occurrence des mots-clés « Korsakoff », « Korsakov » ou « Korsakov » dans au moins un compte-rendu de consultation ou d’hospitalisation entre août 2017 et décembre 2022. Les patients inclus devaient répondre à la définition de SK selon les critères du DSM-5 <span><span>[1]</span></span> après relecture par deux investigateurs. L’ensemble des données de santé ont été analysées afin de réaliser une étude descriptive clinique, biologique et radiologique ainsi qu’une étude pronostique et médicoéconomique du SK.</div><div>Résultats 1320 patients étiquetés Korsakoff ont été inclus. La majorité des patients était de sexe masculin (72,9 %) et l’âge moyen (SD) s’élevait à 62,9 (± 11,1) ans. Les principaux services d’hospitalisation étaient la médecine interne (22,1 %), la neurologie (8,9 %) et la gastro-entérologie (7,6 %) avec 10,5 % d’admission initiale en réanimation. L’hypertension artérielle et un épisode dépressif ont été identifiés comme les principales comorbidités, avec une fréquence respective de 34 % et 23,7 %. La durée médiane d’évolution symptômes avant hospitalisation était de 8,5 [2 ; 24] mois. Les troubles neurologiques, tels que la désorientation temporospatiale (76,3 %), l’amnésie antérograde (61,4 %) et les fabulations (35,1 %) étaient les symptômes prédominants. Les tests neurocognitifs MMSE et MOCA retrouvaient des scores médians [IQR] de 18 [15 ; 22,7] et de 17 [11 ; 18] respectivement. L’imagerie par résonance magnétique montrait des lésions cérébrales hétérogènes avec 76,7 % d’atrophie cérébrale et 44,4 % de leucopathie vasculaire. Seulement 44,4 % des patients avaient une atteinte du circuit hippocampo-mamillo-thalamique. La durée médiane [IQR] du séjour hospitalier était de 11,4 [2,4 ; 51,0] jours. Après un suivi médian de 3,1 [1,2 ; 5,0] ans, il était noté un sevrage alcoolique chez 50,5 % des patients, une amélioration neurologique chez 6,1 % et 30,2 % de décès. La mortalité était indépendamment associée au sexe masculin (<em>p<!--> </em><<!--> <!-->0,01), à la cirrhose (<em>p<!--> </em><<!--> <!-->0,05), à la dénutrition (<em>p<!--> </em><<!--> <!-->0,01), et à un âge entre 80 à 89 ans (<em>p<!--> </em><<!--> <!-->0,01). L’étude médicoécono","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"46 ","pages":"Page A103"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2025-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"144067970","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
T. Umdenstock , A. Hamelin , F. Lemercier , S. Tchangai Kao , A. Pannetier , C. Crosnier , F. Perrin , J. Graveleau
{"title":"Étude de la prévalence de l’hypovitaminose C et du scorbut dans un service de Médecine Polyvalente","authors":"T. Umdenstock , A. Hamelin , F. Lemercier , S. Tchangai Kao , A. Pannetier , C. Crosnier , F. Perrin , J. Graveleau","doi":"10.1016/j.revmed.2025.03.064","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2025.03.064","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La vitamine C n’est ni synthétisée ni stockée par l’organisme. Le maintien de son pool dépend uniquement des apports alimentaires (fruits et légumes frais principalement). L’hypovitaminose C (ascorbémie<!--> <!--><<!--> <!-->5<!--> <!-->mg/L) puis la carence (<<!--> <!-->2<!--> <!-->mg/L) peuvent conduire au scorbut, ensemble des manifestations cliniques liées à cette carence, qui survient après 1 à 3 mois de carence.</div><div>La carence en vitamine C est responsable de signes généraux (asthénie, anorexie, syndrome dépressif), hémorragiques (purpura, ecchymoses, hématomes), stomatologiques (gingivite hypertrophique, parodontolyse), cutanés (hyperkératose folliculaire, ichtyose, œdèmes, poils en tire-bouchon), ostéoarticulaires (arthromyalgies, hémarthroses)…</div><div>Du fait de la fréquence des situations à risque, de l’observation clinique de scorbuts, et de la méconnaissance globale du diagnostic, nous avons mené une étude épidémiologique prospective non interventionnelle monocentrique, dans un service de médecine polyvalente non gériatrique d’un hôpital général, pour évaluer la prévalence de l’hypovitaminose C et du scorbut, précédée par un état des lieux des connaissances.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>L’état des lieux des connaissances a consisté en un questionnaire rempli par 82 médecins (35,4 % d’internes<!--> <!-->≥<!--> <!-->3<sup>e</sup> semestre et 64,6 % de PH cliniciens).</div><div>Tous les patients majeurs hospitalisés dans le service de médecine polyvalente entre le 1er février et le 3 mars 2021 ont eu dans les 1ères 72<!--> <!-->h d’hospitalisation un dosage de vitamine C. Parallèlement, les médecins prenant en charge ces patients remplissaient à l’admission une fiche standard comprenant des éléments anamnestiques, cliniques et biologiques. Il leur était demandé d’évaluer a priori la probabilité que le patient soit carencé en vitamine C.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 17,1 % des médecins déclaraient avoir déjà diagnostiqué un scorbut, 87,8 % considéraient cette maladie comme rare. 70,7 % n’avaient jamais prescrit de dosage de vitamine C. 59,8 % ne prescrivaient jamais de vitamine C. 14,6 % étaient capables de citer quatre signes cliniques de scorbut, et 6,1 % n’en connaissaient aucun.</div><div>197 patients ont été hospitalisés sur la période, et 150 ont été retenus, dont 46,7 % d’hommes (cf flow chart). Leur âge moyen était de 69,4 ans.</div><div>Le dosage de vitamine C était normal dans 43,3 %. On notait une hypovitaminose dans 56,7 % des cas et une carence dans 24 % des cas. Parmi les 36 patients avec ascorbémie<!--> <!--><<!--> <!-->2<!--> <!-->mg/L, 12 n’avaient pas de tableau clinique compatible, ou une autre cause aux symptômes, et 11 ont été exclus du fait d’un syndrome inflammatoire biologique, pouvant fausser le dosage. Le diagnostic de scorbut a été retenu chez 13 patient (8,7 %), vraisemblablement sous-estimé. Parmi ces 13 patients, 7 homm","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"46 ","pages":"Pages A103-A104"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2025-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"144068259","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
M. Boughzala , B. Pereira , M. Ruivard , H. Lobbes
{"title":"Score prédictif de surcharge hépatique sévère en fer dans l’hyperferritinémie métabolique","authors":"M. Boughzala , B. Pereira , M. Ruivard , H. Lobbes","doi":"10.1016/j.revmed.2025.03.065","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2025.03.065","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’hyperferritinémie métabolique (HM) correspond à une accumulation de fer en lien avec des anomalies dysmétaboliques. C’est l’étiologie la plus fréquente d’hyperferritinémie, motif fréquent de recours à la consultation de médecine interne.</div><div>Au cours de l’HM, le degré de surcharge en fer est variable, et la ferritine est mal corrélée au degré réel de surcharge. Afin d’évaluer le risque de dommage d’organe, les dernières recommandations proposent la réalisation d’une IRM pour calcul de la charge hépatique en fer (CHF) dès que la ferritine dépasse 550<!--> <!-->μg/L <span><span>[1]</span></span>. Or, la grande majorité des patientes présentent une surcharge faible, n’aboutissant pas à la réalisation de saignées, en l’absence de risque de dommage d’organe. Ainsi, la réalisation systématique de cet examen onéreux et peu disponible représente un coût majeur de santé vu l’épidémiologie du syndrome métabolique.</div><div>L’objectif de notre étude était d’identifier les paramètres biologiques et cliniques associés à un risque de surcharge en fer élevée (CHF<!--> <!-->><!--> <!-->100<!--> <!-->μmol/g), afin de proposer un score prédictif permettant de guider la prescription d’une IRM hépatique pour calcul de la CHF.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude rétrospective monocentrique, incluant tous les patients adultes répondant aux critères internationaux d’HM ayant bénéficé d’une IRM pour quantification de la CHF : ferritine<!--> <!-->><!--> <!-->300<!--> <!-->μg/L (homme) ou<!--> <!-->><!--> <!-->200<!--> <!-->μg/L (femme) associé à : (i) stéatose hépatique, ou (ii) diabète de type 2 ou (iii) obésité ou (iv) au moins 2 paramètres du syndrome métabolique parmi : indice de masse corpoelle<!--> <!-->><!--> <!-->25<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup>, obésité abdominale (tour de taille<!--> <!-->><!--> <!-->102<!--> <!-->cm (hommes) ou 88<!--> <!-->cm (femmes), augmentation des triglycérides (> 1,5<!--> <!-->g/L), diminution de taux de HDL (< 0,45<!--> <!-->g/L (hommes) ou<!--> <!--><<!--> <!-->0,55<!--> <!-->g/L (femmes)), hypertension artérielle ou traitement antihypertenseur ou hypolipémiant.</div><div>Étaient exclus les hyperferritinémies secondaires à un syndrome inflammatoires, les hyperferritinémies post transfusionnelles ou sur consommation toxique d’alcool, les hémochromatoses héréditaires (homozygotie <em>HFE</em> C282Y).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>De janvier 2017 à février 2024, 305 patients avec HM ont été vus à la consultation du service : 217 patients (âge médian 58 ans, 180 hommes) ayant bénéficé d’une IRM pour calcul de la CHF et ont été inclus.</div><div>55/217 (25 %) patients présentaient une CHF très élevée<!--> <!-->><!--> <!-->100<!--> <!-->μmo/g. En analyse univariée, les facteurs associés à une surcharge étaient : un antécédent familial au 1° degré d’hyperferritinémie nécessitant des saignées et un coefficient de saturation de la transferrine<!--> <!-","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"46 ","pages":"Pages A104-A105"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2025-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"144068280","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
P. Beurier , T. Laban , G. Faure , L. Siblany , B. Gaugler , M. Florent , M. Mohty , F. De Vassoigne , S. Riviere , O. Fain , L. Michel , A. Mekinian
{"title":"Modulation des altérations des lymphocytes CD4+ TFH et TFR dans la sclérodermie systémique par l’Il-2 à faible dose","authors":"P. Beurier , T. Laban , G. Faure , L. Siblany , B. Gaugler , M. Florent , M. Mohty , F. De Vassoigne , S. Riviere , O. Fain , L. Michel , A. Mekinian","doi":"10.1016/j.revmed.2025.03.016","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2025.03.016","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La sclérodermie systémique (ScS) est une maladie auto-immune complexe impliquant des anomalies vasculaires et immunitaires, conduisant à une fibrose tissulaire. Parmi les altérations immunologiques décrites, un dysfonctionnement des lymphocytes T CD4+ effecteurs et en particulier des lymphocytes T <em>follicular helper</em> (TFH) a été rapporté. La régulation de ces derniers reste complexe et met en jeu notamment les lymphocytes régulateurs (TREG). Récemment, une autre sous-population de lymphocytes T ayant des propriétés régulatrices appelées lymphocytes T <em>follicular regulatory</em> (TFR) a été décrite. Ces cellules expriment des marqueurs clés des cellules TFH, comme CXCR5 ou le facteur de transcription BCL-6. Elles expriment également le facteur FOXP3, de façon similaire au lymphocytes TREG dont elles sont issues. Dans de nombreuses maladies auto-immunes, il a été rapporté une perturbation de la fréquence des lymphocytes TFR. Cependant, dans la ScS, la fréquence et le profil fonctionnel de ces cellules restent actuellement inconnus. Au cours de ces dernières années, plusieurs études se sont intéressées au traitement par l’IL-2 à faible dose. In vivo, l’administration d’IL-2 à faible dose pourrait augmenter la fréquence des lymphocytes TREG et diminuer celle des lymphocytes TFH. Dans la ScS, une étude récente a montré une augmentation significative du nombre des lymphocytes TREG après un traitement par IL-2 à faible dose. Toutefois, l’impact de l’IL-2 à faible dose sur les lymphocytes TFR n’était pas décrite dans cette étude. Ainsi, notre objectif était de décrire la fréquence et les caractéristiques des lymphocytes TFR dans la ScS et l’impact de l’IL-2 sur cellules folliculaires.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Les échantillons sanguins de 27 patients atteints de ScS et de 18 témoins sains ont été analysés afin de déterminer la fréquence et les caractéristiques phénotypiques des lymphocytes TFR, TREG et TFH circulants par cytométrie de flux. Les lymphocytes T CD4+ totaux ont été stimulés avec de l’IL-2 à 10<!--> <!-->ng/mL pendant 6<!--> <!-->jours pour évaluer l’impact de cette cytokine sur la fréquence et des sous-populations T CD4+.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>La fréquence des lymphocytes TFR circulants était significativement plus élevée chez les patients atteints de ScS que chez les donneurs sains. Les lymphocytes TFR et TREG présentaient un profil phénotypique non suppressif ou celui de cellules inactives. In vitro, la stimulation par l’IL-2 induisait une augmentation de la fréquence des lymphocytes TREG, sans modification de celle des lymphocytes TFH ou TFR. Cependant, la fréquence des lymphocytes TFR exprimant fortement FOXP3 était augmentée.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>La fréquence des lymphocytes TFR était plus élevée chez les patients ScS comparés aux donneurs sains, en particulier la sous-population FOXP3LOCD45RO+ associée à un phénotype non suppressif. Nos","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"46 ","pages":"Page A71"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2025-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"144069601","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
P. Beurier , T. Laban , G. Faure , B. Chaigne , L. Siblany , K. Fadel , F. De Vassoigne , N. Lea , L. Haine , S. Kevin , O. Fain , S. Riviere , A. Mekinian , L. Michel
{"title":"Contribution des lymphocytes T folliculaires dans la fibrogenèse au cours de la sclérodermie systémique","authors":"P. Beurier , T. Laban , G. Faure , B. Chaigne , L. Siblany , K. Fadel , F. De Vassoigne , N. Lea , L. Haine , S. Kevin , O. Fain , S. Riviere , A. Mekinian , L. Michel","doi":"10.1016/j.revmed.2025.03.017","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2025.03.017","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La sclérodermie systémique (ScS) est une maladie auto-immune complexe caractérisée par une atteinte de la microcirculation, la présence d’anomalies de l’immunité humorale et cellulaire et une accumulation anormale de protéines de la matrice extracellulaire (MEC) responsable d’une fibrose cutanée et organique. Si sa physiopathologie reste partiellement élucidée, plusieurs études ont mis en évidence le rôle joué par les cellules de l’immunité adaptative, dont les lymphocytes T <em>folliculaires helper</em> (TFH) et T <em>follicular peripheral</em> (TPH) dans la survenue des phénomènes inflammatoires et de la fibrose. La fréquence des TFH circulants est augmentée dans la ScS. Une infiltration en lymphocytes TFH a également été identifiée dans les lésions cutanées des patients sclérodermiques. In vitro, la coculture des lymphocytes TFH avec des fibroblastes cutanés normaux a induit la différenciation de ces derniers en myofibroblastes, suggérant leur implication dans les mécanismes de la fibrose. Cependant, les mécanismes mis en jeu par les lymphocytes TFH dans la survenue de la fibrose restent non entièrement élucidés. Les lymphocytes TPH partagent des caractéristiques communes avec les lymphocytes TFH et sont capables d’interagir avec les lymphocytes B via la sécrétion d’IL-21 notamment. La fréquence de ces lymphocytes semble augmentée dans la circulation des patients sclérodermiques. Seulement peu de données sur leurs caractéristiques sont disponibles. L’objectif de cette étude était de décrire les lymphocytes TPH dans la ScS puis d’étudier l’interaction in vitro entre les lymphocytes TFH ainsi que les lymphocytes TPH et les fibroblastes dermiques humains.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Les échantillons sanguins de 25 patients atteints de ScS et de 19 témoins sains ont été analysés afin de déterminer la fréquence et les caractéristiques phénotypiques des lymphocytes TFH et TPH circulants par cytométrie de flux. Par la suite, des fibroblastes cutanés normaux et de patients sclérodermiques ont été stimulés in vitro par 10<!--> <!-->ng/mL d’IL-4 et d’IL-21 en association ou non avec 5<!--> <!-->ng/mL de TGF-b pendant 24<!--> <!-->h. Des cocultures entre lymphocytes TFH, TPH et fibroblastes normaux ont été réalisées durant 6<!--> <!-->jours, en présence ou non de TGF-b (5<!--> <!-->ng/mL).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>La fréquence des lymphocytes TFH et TPH était augmentée dans la circulation sanguine des patients ScS. Elle était positivement corrélée au score de Rodnan modifié et négativement à la capacité vitale forcée. In vitro, l’IL-4 et non l’Il-21 induisait une augmentation significative de l’expression génique du COL1A1 et de l’IL-6 par les fibroblastes cutanés normaux en association ou non au TFG-b à 24<!--> <!-->h. En comparaison, les fibroblastes de patients présentaient de plus grandes capacités à exprimer BAFF ou encore l’IL-6 dans les mêmes conditions. La coculture des lymphocyte","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"46 ","pages":"Page A72"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2025-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"144069602","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}