Pierre Philip , Julien Coelho , Bernadette Moreau , Jacques Taillard , Jean-Arthur Micoulaud-Franchi , Patricia Sagaspe
{"title":"Évolution de la somnolence au volant et du risque accidentel entre 2010 et 2024 : une mesure de l’impact des campagnes de prévention","authors":"Pierre Philip , Julien Coelho , Bernadette Moreau , Jacques Taillard , Jean-Arthur Micoulaud-Franchi , Patricia Sagaspe","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.060","DOIUrl":"10.1016/j.msom.2025.01.060","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>La somnolence au volant est fréquemment rapportée, comme le montre une étude menée en 2010, où plus de la moitié des abonnés du réseau autoroutier ont rapporté ce symptôme.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Les abonnés du réseau autoroutier ont été invités à participer à une enquête par internet entre avril et mai 2024. Au total, 13 187 conducteurs ont répondu à des questions sur les caractéristiques sociodémographiques, les comportements liés au sommeil, les troubles du sommeil, le mode de vie et la santé, la consommation de substances, les habitudes de conduite et les conditions de presque-accident et d’accident. L’échelle de somnolence de Bordeaux (BOSS) a également été utilisée.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>En 2010, 52,7 % des conducteurs ont connu au moins un épisode de somnolence sévère au volant (c’est-à-dire, rendant la conduite difficile ou obligeant le conducteur à stopper son véhicule) au cours de l’année passée, contre 35,7 % des conducteurs en 2024. Parmi, 29,3 % ont déclaré au moins un presque-accident et 8,7 % ont déclaré au moins un accident au cours de l’année passée. Après ajustement sur l’âge, le sexe, l’exposition kilométrique et les troubles psychiatriques déclarés, les facteurs prédicteurs d’accidents sont la survenue d’au moins un épisode de somnolence sévère au volant au cours de l’année passée [<em>odds ratio</em> (OR) ajusté 1,4 intervalle de confiance (IC) à 95 %, 1,2–1,6, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001], un score BOSS<!--> <!-->≥<!--> <!-->3 [OR ajusté 1,3, IC à 95 %, 1,1–1,6, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01] et un temps total de sommeil en semaine<!--> <!-->≤<!--> <!-->6<!--> <!-->h [OR ajusté 1,3, IC à 95 %, 1,1–1,5, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01].</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La survenue d’épisodes de somnolence sévère au volant sur l’année passée a considérablement diminué au cours des 14 dernières années, mais constitue toujours un facteur de risque majeur pour les presque-accidents et accidents de la route. L’hygiène du sommeil demeure un facteur de risque d’accident. La BOSS est une échelle pertinente pour évaluer le risque accidentel lié au sommeil.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Page 51"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143508023","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Aménagement des horaires de travail avec préservation du sommeil nocturne. Étude rétrospective sur une période de 41 mois","authors":"Mohamed Hamadouche","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.061","DOIUrl":"10.1016/j.msom.2025.01.061","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>Estimer la prévalence des décisions d’aménagement des horaires de travail ayant pour but la préservation du sommeil nocturne chez les travailleurs se présentant à la consultation de médecine du travail du CHU de Sétif.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Une étude rétrospective a été conduite sur la période allant du 1<sup>er</sup> janvier 2021 au 31 juillet 2024 concernant les cas de demandes d’aménagement ou de changement de postes de travail. Une attention particulière a été accordée aux cas d’aménagement des horaires de travail.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Durant la période étudiée, 304 cas de demandes d’aménagement ou de changement de poste de travail ont été examinés. L’âge moyen des travailleurs est de 41,8<!--> <!-->±<!--> <!-->8,7 ans avec une prédominance féminine (54,3 %). Plus de la moitié des travailleurs proviennent du secteur de la santé (52,3 %), le quart (25,7 %) du secteur tertiaire, 13,8 % de l’industrie, 4,9 % du BTP et 2,9 % du secteur agricole. La décision d’aptitude avec éviction du travail de nuit concernent 90 travailleurs (29,6 %), issus en majorité du secteur de la santé (97,8 %). L’âge moyen est de 42,4<!--> <!-->±<!--> <!-->9,1 et les trois quarts (75,6 %) sont des femmes. Le corps médical arrive au premier rang (60 %), suivi par le personnel paramédical (33,3 %). Les travailleurs concernés présentent souvent plusieurs pathologies à la fois (63,3 %). Selon la pathologie principale ayant entraîné la restriction de l’aptitude médicale au travail, les maladies endocriniennes occupent la première position avec près du quart (24,4 %), suivies de près par les affections neuropsychiatriques (23,3 %), puis par les maladies cardiovasculaires (14,4 %) et les cancers (13,3 %).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Nous relevons une nette prédominance du secteur de la santé dans la demande d’aménagement ou de changement de poste de travail, particulièrement les médecins de sexe féminin. Les affectionnes endocriniennes et neuropsychiatriques concernent près d’un cas sur deux (47,8 %). La préservation du sommeil nocturne par l’éviction du travail de nuit garantit le maintien dans le poste de travail initial, améliore l’évolution de la(des) maladie(s) en cause et diminue le recours à la médication et aux arrêts de travail.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Page 52"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143508024","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Intensification de mouvements anormaux diurnes au cours du sommeil dans la maladie de Huntington","authors":"Louis Salaun , Imad Ghorayeb , Dominique Guehl , Cyril Goizet","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.079","DOIUrl":"10.1016/j.msom.2025.01.079","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>Nous présentons le cas clinique d’un patient de 38 ans atteint de la maladie d’Huntington, présentant une aggravation de ses mouvements habituels au cours du sommeil, induisant une fatigue diurne grandissante. Nous décrivons sémiologiquement les mouvements au travers d’enregistrements vidéos avec polysomnographie, accessibles par flash-code, ainsi que notre attitude thérapeutique.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Le patient a bénéficié d’un enregistrement polysomnographique standard sur une nuit, ainsi qu’une évaluation clinique préalable en consultation.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>L’analyse vidéo retrouve des mouvements anormaux répétitifs mais aléatoires, brusques et apériodiques, impliquant les muscles axiaux et membres proximaux, sur un fond d’hypotonie, ressemblant à des mouvements choréiques mais ici bien plus rapides, au cours du sommeil paradoxal. Ces mouvements rapides, apparemment limités au sommeil paradoxal, sont éveillant, entraînant secondairement des mouvements choréo-dystoniques, similaires à ceux observés pendant la journée. À noter que quelques rares mouvements sont observés pendant le sommeil léger, au cours de micro-éveils, et sont associés à des mouvements distincts, plus lents, évoquant la chorée habituelle du patient. La chorée peut persister au cours de la nuit chez la moitié des patients Huntington. Elle apparaît souvent plus rapide, saccadée ou avec une amplitude plus faible. Cela apparaît principalement au cours des transitions de phases de sommeil ou lors de micro-éveils. Des diagnostics différentiels pouvaient se discuter, devant l’aspect très rapide de ces mouvements choréiques nocturnes : – SJSR/MPJ : pas de plainte d’impatience, mouvements trop complexes et aléatoires, atypique au cours du REM. – TCSP : persistance de l’atonie musculaire, pas de rêves vivides, pas de comportement scénique, rarement associé à Huntington. – Myoclonies : mouvements longs, trop divers et aléatoires, le patient n’a pas de myoclonies diurnes. NB : absence d’élévation de l’IAH – efficacité de sommeil à 85 % – LE à 15<!--> <!-->minutes. Mise en place d’un traitement par Clonazépam 2,5<!--> <!-->mg/mL qui a drastiquement amélioré les mouvements choréiques et par conséquent sa forme en journée.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Ce cas souligne l’intérêt de l’analyse vidéo-polysomnographique chez ce patient, afin de mieux caractériser sémiologiquement les mouvements anormaux complexes en lien avec sa maladie de Huntingon et exclure une pathologie intrinsèque du sommeil, permettant de proposer le traitement adapté.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Pages 59-60"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143508036","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Lucie Malevergne, Eve Reynaud, Stephanie Mazza, Amandine Rey
{"title":"L’arrêt des siestes à l’école maternelle : identification des profils et des facteurs déterminants","authors":"Lucie Malevergne, Eve Reynaud, Stephanie Mazza, Amandine Rey","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.086","DOIUrl":"10.1016/j.msom.2025.01.086","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>Entre 3 et 6 ans, les enfants évoluent d’un sommeil biphasique (comprenant une sieste et un sommeil nocturne) à un sommeil monophasique (uniquement un sommeil nocturne) (Iglowstein et al., 2003). La sieste est un besoin individuel qui varie d’un enfant à l’autre par sa fréquence, sa durée et son moment (Staton et al., 2020), avec des différences marquées selon le contexte scolaire ou familial. Les facteurs influençant l’arrêt des siestes sont divers et incluent des éléments démographiques, développementaux et environnementaux. Cette étude a pour objectif de mieux identifier et caractériser les habitudes de sieste au cours de cette transition en utilisant une approche data-driven.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Un questionnaire en ligne sur les habitudes de sieste a été rempli par 1400 parents d’enfants âgés entre 3 et 5 ans (Moy<!--> <!-->=<!--> <!-->4,50 ; SD<!--> <!-->=<!--> <!-->0,80) et scolarisés en école maternelle en France. Ce questionnaire portait sur les pratiques de sieste, le sommeil nocturne, les rituels de coucher, les conditions d’endormissement, l’utilisation des écrans, ainsi que le sommeil des parents. Une analyse de classe latente a été réalisée pour identifier les différents profils de sieste, et des régressions logistiques ont été conduites afin d’examiner les facteurs associés à ces profils.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Cinq profils de siesteurs ont été identifiés : (1) quotidien (26 %), (2) régulier (18 %), (3) principalement à l’école (15 %), (4) principalement à la maison (18 %) et (5) non-siesteur (24 %). Ces profils différaient en fonction du sommeil nocturne, des routines de coucher, des conditions d’endormissement, de l’utilisation des écrans des enfants et également des croyances parentales.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les profils de sieste des enfants entre 3 et 5 ans sont variés et marquent la transition d’un sommeil biphasique vers un sommeil monophasique. Ces profils sont associés au contexte et à la qualité du sommeil nocturne ainsi qu’aux croyances parentales sur la sieste. Compte tenu des besoins individuels qui évoluent, comprendre ces dynamiques peut aider les parents et les équipes pédagogiques à mieux soutenir les enfants durant cette phase importante de leur développement.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Pages 62-63"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143508166","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pauline Balagny , Romain Louvet , Alexandra Rousseau , Tabassome Simon , Gabriel Steg , Marie-Pia D’ortho
{"title":"Étude multicentrique de performance du questionnaire de Berlin chez les patients avec infarctus aigu du myocarde FRENCHIE/AMI-sleep","authors":"Pauline Balagny , Romain Louvet , Alexandra Rousseau , Tabassome Simon , Gabriel Steg , Marie-Pia D’ortho","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.037","DOIUrl":"10.1016/j.msom.2025.01.037","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>Le questionnaire de Berlin est conçu pour dépister le SAS en population générale, mais n’a jamais été testé chez les patients atteints de coronaropathie ischémique, malgré la forte prévalence de ce trouble dans cette population. Nous avons testé la fiabilité du Berlin chez les patients hospitalisés pour un infarctus du myocarde aigu (IMA).</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Les patients hospitalisés pour IMA participant au « registre français de l’évaluation de l’infarctus du myocarde (FRENCHIE) » ont été inclus dans cette étude « AMI-sleep » entre janvier 2019 et décembre 2022 dans 16 des centres participant à FRENCHIE. Avant la sortie de l’hôpital, une polygraphie (ApneaLink Air™+ incluant ceinture) a été réalisée puis interprétée de façon centralisée. En parallèle les patients ont rempli le Berlin. Le SAS étaient caractérisé en fonction de l’IAH, et de la nature obstructive, centrale ou mixte prédominante.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 1363 patients avec AMI inclus, 553 (40,6 %) avaient un Berlin positif. 1164 (85,4 %) avaient un IAH ≥5/h et 734 (53,9 %) avaient un IAH<!--> <!-->≥<!--> <!-->15/h. La sensibilité et la spécificité du Berlin étaient de 0,43 et de 0,74 pour le seuil d’IAH ≥5/h (coefficient Kappa<!--> <!-->=<!--> <!-->0,1336, IC 95 % [0,0830 ; 0,1842]). La sensibilité et la spécificité du Berlin étaient de 0,54 et 0,74 pour le seuil d’IAH<!--> <!-->≥<!--> <!-->15/h (coefficient Kappa<!--> <!-->=<!--> <!-->0,2782, IC 95 % [0,1605 ; 0,3959]). Les analyses plus détaillées en fonction du type, obstructif ou central, de SAS et la comparaison avec d’autres questionnaires seront présentées.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Le questionnaire de Berlin n’était pas fiable pour dépister le SAS chez les patients hospitalisés pour IMA. D’autres outils de dépistage devraient être développés spécifiquement dans cette population.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Pages 40-41"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143508181","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Anna Laura Rassu , Elisa Evangelista , Lucie Barateau , Tugdual Adam , Isabelle Jaussent , Yves Dauvilliers
{"title":"Analyse de la macrostructure du sommeil pendant un enregistrement prolongé de 32 heures dans l’hypersomnie idiopathique et la narcolepsie de type 2","authors":"Anna Laura Rassu , Elisa Evangelista , Lucie Barateau , Tugdual Adam , Isabelle Jaussent , Yves Dauvilliers","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.035","DOIUrl":"10.1016/j.msom.2025.01.035","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>L’hypersomnie idiopathique (HI) et la narcolepsie de type 2 (NT2) sont des hypersomnies rares dont la physiopathologie est mal comprise. Des études récentes suggèrent que NT2 et HI pourraient être l’expression phénotypique d’un même spectre de maladies liées à la somnolence. Aucune étude n’a exploré la durée de sommeil et la présence d’endormissements en sommeil paradoxal (SOREMPs) dans des conditions d’enregistrement en continue sur 32<!--> <!-->h chez les patients NT2. L’objectif de notre étude était d’étudier la durée du sommeil et l’apparition de périodes de sommeil paradoxal lors d’un enregistrement polysomnographique de 32<!--> <!-->heures <em>ad libitum</em>, chez des patients avec somnolence diurne excessive (SDE) objectivée au test itératif de latence d’endormissement (TILE), sans cataplexie.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Nous avons recruté 84 patients non traités se plaignant de SDE avec une latence moyenne d’endormissement au TILE<!--> <!--><<!--> <!-->8<!--> <!-->minutes. Ils ont été classés en trois groupes selon le nombre de SOREMPs au TILE standard (0, 1 ou ≥ 2 SOREMPs). Tous ont bénéficié d’un enregistrement de sommeil prolongé en continue sur 32<!--> <!-->heures.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 84 patients inclus (âge moyen 28,6<!--> <!-->±<!--> <!-->8,9 ans, 70 % femmes), 22 avaient<!--> <!-->≥<!--> <!-->2 SOREMPs, 16 présentaient 1 SOREMP et 46 n’en avaient pas. Le pourcentage de sommeil paradoxal sur la PSG standard était plus élevé chez les patients avec 1 ou ≥ 2 SOREMPs que chez ceux sans SOREMP (<span><span>Fig. 1</span></span>). Bien que la durée totale de sommeil sur les 32<!--> <!-->heures ne différait pas entre les 3 groupes, le groupe avec<!--> <!-->≥<!--> <!-->2 SOREMPs montrait une durée de sommeil paradoxal plus longue, notamment pendant la nuit 1 et la période diurne, mais pas pendant la nuit 2. Le nombre de SOREMPs durant la période diurne de l’enregistrement de 32<!--> <!-->heures ne différait pas significativement au sein des 3 groupes.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La durée totale de sommeil et le nombre de SOREMPs au cours d’un enregistrement prolongé sur 32<!--> <!-->h en continue ne sont pas différents chez des patients atteints d’HI et NT2. Toutefois, le pourcentage de sommeil paradoxal est plus élevé chez les patients NT2, suggérant une dysrégulation du sommeil paradoxal. D’autres études sont nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques de ces hypersomnies centrales sans déficit en orexine.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Pages 39-40"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143508234","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"La restriction sensorimotrice affecte la consolidation de la mémoire pendant le sommeil par une altération du couplage oscillation lente-fuseau","authors":"Adrien Conessa , Damien Léger , Arnaud Boutin","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.029","DOIUrl":"10.1016/j.msom.2025.01.029","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>La consolidation des apprentissages moteurs est médiée par une activité cortico-thalamique transitoire, appelée les fuseaux du sommeil (11–16<!--> <!-->Hz). L’organisation temporelle des fuseaux en « trains » est considérée comme un mécanisme permettant une réactivation et une consolidation efficaces de la mémoire. En outre, la consolidation de la mémoire est potentialisée par une synchronisation temporelle précise entre les oscillations lentes (0,5–1<!--> <!-->Hz ; OL) et les fuseaux. L’objectif de cette étude a été d’évaluer le rôle du regroupement des fuseaux et de leur couplage avec les OL dans la consolidation des apprentissages moteurs.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Trente adultes droitiers ont été répartis dans un groupe avec le membre supérieur gauche immobilisé pendant 13<!--> <!-->heures (IMMO) ou dans un groupe contrôle sans immobilisation (CTRL). La procédure d’immobilisation a été administrée immédiatement après la pratique d’une tâche motrice séquentielle afin de produire une dépression synaptique locale dans les régions sensorimotrices corticales. L’activité cérébrale a été enregistrée par EEG la nuit précédant et suivant l’apprentissage. Les performances ont été évaluées avant et après le sommeil pour étudier la relation entre l’activité des fuseaux du sommeil et les résultats comportementaux. Pour ce faire, des analyses temps-fréquence et de couplage phase-amplitude ont été réalisées.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Une relation positive significative a été trouvée entre la proportion de fuseaux groupés et la magnitude des changements de performance pour le groupe CTRL, contrairement au groupe IMMO (<span><span>Fig. 1</span></span>). Une diminution locale significative de la puissance spectrale des OL a été observée pour le groupe IMMO au niveau du cortex sensorimoteur du membre immobilisé. Malgré une organisation temporelle similaire des fuseaux en trains pour les deux groupes, les résultats ont montré un décalage de phase dans le couplage OL-fuseau du groupe IMMO au niveau du cortex sensorimoteur affecté.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Nos résultats confirment que l’immobilisation du membre supérieur provoque une dépression synaptique au niveau du cortex sensorimoteur correspondant. Cette dernière n’a pas affecté l’organisation temporelle des fuseaux, qui semble donc être indépendante de l’expérience sensorimotrice diurne. Cependant, un déphasage dans le couplage OL-fuseau a réduit l’efficacité des fuseaux groupés, suggérant que les propriétés du couplage OL-fuseau dépendent de l’expérience sensorimotrice antérieure et de l’intégrité structurelle du cerveau.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Pages 36-37"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143508286","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"25e anniversaire de l’INSV : la Journée du sommeil, un temps fort de sensibilisation !","authors":"I. Poirot , J.-A. Micoulaud-Franchi , M. Rey","doi":"10.1016/j.msom.2025.02.002","DOIUrl":"10.1016/j.msom.2025.02.002","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Pages 1-2"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143508369","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Maëlys Souilhol, Xi Wang, Marc Thevenet, Tao Jiang, Claude Gronfier
{"title":"Effets de l’exposition rétinienne à la lumière sur la sensibilité olfactive humaine","authors":"Maëlys Souilhol, Xi Wang, Marc Thevenet, Tao Jiang, Claude Gronfier","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.014","DOIUrl":"10.1016/j.msom.2025.01.014","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>La lumière est connue pour moduler des processus physiologiques non visuels tels que la suppression de la mélatonine et la régulation du cycle veille-sommeil. Toutefois, son impact sur l’olfaction, en particulier la manière dont l’exposition rétinienne à la lumière peut moduler la sensibilité olfactive, demeure peu étudié. L’objectif de cette étude est d’examiner si l’exposition à différentes intensités lumineuses affecte la sensibilité olfactive humaine.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Vingt-deux participants en bonne santé (hommes et femmes ; 27,2<!--> <!-->±<!--> <!-->7,4 ans) ont été soumis à des expositions lumineuses rétiniennes dans un environnement contrôlé en laboratoire. Quatre intensités (de 0,5 à 1500 lux) de lumière blanche à large spectre (proche du spectre solaire) ont été administrées pendant 30<!--> <!-->minutes chacune, séparées par des périodes de quasi-obscurité (0,5 lux). La sensibilité olfactive a été mesurée à l’aide de deux odorants : l’eucalyptol (impliquant à la fois les voies olfactives et trigéminales) et l’alcool phényléthylique (PEA – odorant purement olfactif).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nos résultats ont révélé une sensibilité olfactive accrue à mesure que l’intensité lumineuse augmente, comparée à une exposition de 0,5 lux, et que des différences existent entre les odorants trigéminaux et non trigéminaux. Concernant l’eucalyptol, la sensibilité n’a été significativement améliorée qu’à des intensités lumineuses plus élevées (100 et 1500 lux), ce qui suggère que l’activation trigéminale nécessite une lumière plus intense. Pour le PEA, la sensibilité était accrue même sous faible intensité lumineuse (dès 10 lux), suggérant une réponse olfactive moins dépendante de la lumière intense. Des expériences en cours utilisant une stimulation sélective des photorécepteurs permettront de clarifier les contributions relatives des photorécepteurs rétiniens classiques (cônes et bâtonnets) des cellules ganglionnaires intrinsèquement photosensibles.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette étude constitue la première démonstration que l’exposition rétinienne à la lumière peut augmenter de façon aiguë la sensibilité olfactive chez l’humain, même à des niveaux d’éclairage aussi faibles que ceux observés dans des environnements nocturnes artificiels. Ces résultats ouvrent la voie à une meilleure compréhension de l’intégration multisensorielle dans le cerveau et pourraient avoir des implications thérapeutiques dans les troubles sensoriels ou métaboliques.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Page 29"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143508404","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Quotient intellectuel chez les adultes souffrant d’hypersomnie idiopathique ou de narcolepsie","authors":"Elisee Zhuang , Pauline Dodet , Smaranda Leu , Jean-Baptiste Maranci , Isabelle Arnulf","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.069","DOIUrl":"10.1016/j.msom.2025.01.069","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>Bien que les patients souffrant d’hypersomnie idiopathique (HI) puissent présenter des déficits exécutifs et attentionnels liés à la somnolence, ils semblent souvent s’exprimer intelligemment lors des consultations externes et moins perturbés par la réalisation de leurs objectifs académiques et professionnels que les patients souffrant de narcolepsie. Cependant, contrairement à la narcolepsie, leurs capacités intellectuelles n’ont fait l’objet d’aucune évaluation à notre connaissance. Une étude récente a suggéré qu’un tiers des enfants atteints de narcolepsie ont un potentiel intellectuel élevé. Nous avons donc mesuré le quotient intellectuel (QI) chez des adultes atteints de narcolepsie de type 1, HI et des témoins.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Les groupes comprenaient 30 patients atteints de HI, 30 patients atteints de narcolepsie de type 1 et 30 témoins sains rémunérés, tous appariés au groupe HI en terme d’âge, de sexe et de niveau socioculturel. Le QI a été mesuré à l’aide de l’échelle d’intelligence adulte IV de Weschler (WAIS-IV), qui comprend quatre indices, dont l’indice de compréhension verbale, l’indice de raisonnement perceptif, l’indice de mémoire de travail et l’indice de vitesse de traitement.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>L’âge moyen dans le groupe HI était de 33,4<!--> <!-->±<!--> <!-->11 ans (23 femmes ; score de somnolence d’Epworth : 14,4<!--> <!-->±<!--> <!-->4,3), dans le groupe narcolepsie de 31,2<!--> <!-->±<!--> <!-->12,5 ans (21 femmes ; score d’Epworth : 16,9<!--> <!-->±<!--> <!-->4,8) et dans le groupe contrôle de 33,1<!--> <!-->±<!--> <!-->9,3 ans (23 femmes, score d’Epworth : 5<!--> <!-->±<!--> <!-->3,8). Les performances du QI totale et des différents indices étaient meilleures dans le groupe HI que dans le groupe narcolepsie, et ne différaient pas de celles du groupe témoin. Les patients atteints d’HI ont obtenu de meilleurs résultats au sous-test du puzzle visuel que les adultes atteints de narcolepsie et les témoins.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les patients atteints d’HI ont de meilleures capacités que les personnes atteintes de narcolepsie (et parfois les témoins) à percevoir, analyser, synthétiser et penser avec des matériaux visuels, comprenant le traitement visuospatial et les capacités de rotation mentale (qui ne sont pas influencées par les fonctions exécutives). Il reste à déterminer si cela est lié à un niveau de somnolence plus faible, à l’apparition plus tardive de la maladie ou à des capacités réelles.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Pages 55-56"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143508468","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}