Quand les cauchemars deviennent réalité : association fréquente entre trouble du stress post-traumatique et trouble comportemental en sommeil paradoxal
Celine Rivaud , Julie Geneste , Isabelle Rieu , Philippe Marc , Alisson Rosec , Delphine Robillard , Bruno Pereira , Maria Livia Fantini
{"title":"Quand les cauchemars deviennent réalité : association fréquente entre trouble du stress post-traumatique et trouble comportemental en sommeil paradoxal","authors":"Celine Rivaud , Julie Geneste , Isabelle Rieu , Philippe Marc , Alisson Rosec , Delphine Robillard , Bruno Pereira , Maria Livia Fantini","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.080","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>(1) Déterminer la prévalence du trouble comportemental en sommeil paradoxal (TCSP) chez les patients atteints d’un trouble du stress post-traumatique (TSPT). (2) Vérifier s’il y a une relation entre la sévérité du TSPT et celle du TCSP. (3) Évaluer les caractéristiques clinico-démographiques chez les patients avec et sans TCSP.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Des patients âgés de 18 à 50 ans, francophones, ayant un diagnostic de TSPT avec traumatisme de type I selon le DSM 5, et pris en charge de manière consécutive par la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) du CHU de Clermont-Ferrand, ont été inclus. Nous avons recueilli les données clinico-démographiques des patients (sexe, âge, durée et type de symptôme du TSPT, qualité de sommeil, etc). La sévérité du TSPT a été évaluée via le Post-Traumatic Stress Disorder Checklist (PCL-5). La présence d’un TCSP probable (pTCSP) a été retenue si score<!--> <!-->≥<!--> <!-->5 au questionnaire de screening RBDSQ et sa sévérité clinique évaluée avec l’échelle IRBD-SSS. Enfin, la qualité du sommeil a été évaluée via le Pittsburgh Sleep Quality Index (PSQI).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons inclus 20 patients (6M, âge moyen 36,25 ans). Quinze patients (4M, âge moyen 28 ans) sur 20 (75 %) présentaient une histoire de TCSP probable (pTCSP, score<!--> <!-->≥<!--> <!-->5 au RBDSQ). Nous avons observé une corrélation significative entre la sévérité du TSPT et la sévérité globale des symptômes de TCSP(<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->15,R<!--> <!-->=<!--> <!-->0,634 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0105), en particulier celle des cauchemars (R<!--> <!-->=<!--> <!-->0,718 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,002) et de l’activité motrice (R<!--> <!-->=<!--> <!-->0,544 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,036), alors qu’elle ne corrèle pas avec la qualité du sommeil mesurée par la PSQI (R<!--> <!-->=<!--> <!-->0,153 ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,587) Les patients TSPT-pTCSP+ montrent des perturbations plus fréquentes de l’estime de soi (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,0001), une hypervigilance (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,041), un évitement des stimuli associés au trauma (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,018) et des troubles de la concentration (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,024) plus sévères par rapport aux patients pTCSP−.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Le TCSP semble être très fréquent chez une population de patients tout-venant atteints de TSPT afférent à un CUMP. Nous retrouvons une corrélation significative entre la sévérité du TSPT et celle du TCSP, en particulier des cauchemars et des comportements en sommeil, pouvant suggérer un mécanisme physiopathologique commun entre le TCSP et le TSPT. De futures études pourraient confirmer ces données préliminaires.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Page 60"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine du Sommeil","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1769449325000809","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
(1) Déterminer la prévalence du trouble comportemental en sommeil paradoxal (TCSP) chez les patients atteints d’un trouble du stress post-traumatique (TSPT). (2) Vérifier s’il y a une relation entre la sévérité du TSPT et celle du TCSP. (3) Évaluer les caractéristiques clinico-démographiques chez les patients avec et sans TCSP.
Méthodes
Des patients âgés de 18 à 50 ans, francophones, ayant un diagnostic de TSPT avec traumatisme de type I selon le DSM 5, et pris en charge de manière consécutive par la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) du CHU de Clermont-Ferrand, ont été inclus. Nous avons recueilli les données clinico-démographiques des patients (sexe, âge, durée et type de symptôme du TSPT, qualité de sommeil, etc). La sévérité du TSPT a été évaluée via le Post-Traumatic Stress Disorder Checklist (PCL-5). La présence d’un TCSP probable (pTCSP) a été retenue si score ≥ 5 au questionnaire de screening RBDSQ et sa sévérité clinique évaluée avec l’échelle IRBD-SSS. Enfin, la qualité du sommeil a été évaluée via le Pittsburgh Sleep Quality Index (PSQI).
Résultats
Nous avons inclus 20 patients (6M, âge moyen 36,25 ans). Quinze patients (4M, âge moyen 28 ans) sur 20 (75 %) présentaient une histoire de TCSP probable (pTCSP, score ≥ 5 au RBDSQ). Nous avons observé une corrélation significative entre la sévérité du TSPT et la sévérité globale des symptômes de TCSP(n = 15,R = 0,634 ; p = 0,0105), en particulier celle des cauchemars (R = 0,718 ; p = 0,002) et de l’activité motrice (R = 0,544 ; p = 0,036), alors qu’elle ne corrèle pas avec la qualité du sommeil mesurée par la PSQI (R = 0,153 ; p = 0,587) Les patients TSPT-pTCSP+ montrent des perturbations plus fréquentes de l’estime de soi (p = 0,0001), une hypervigilance (p = 0,041), un évitement des stimuli associés au trauma (p = 0,018) et des troubles de la concentration (p = 0,024) plus sévères par rapport aux patients pTCSP−.
Conclusion
Le TCSP semble être très fréquent chez une population de patients tout-venant atteints de TSPT afférent à un CUMP. Nous retrouvons une corrélation significative entre la sévérité du TSPT et celle du TCSP, en particulier des cauchemars et des comportements en sommeil, pouvant suggérer un mécanisme physiopathologique commun entre le TCSP et le TSPT. De futures études pourraient confirmer ces données préliminaires.