{"title":"Réentraînement à l’exercice : effets sur l’insomnie, chez des patientes atteintes d’un cancer du sein, non métastatique, en cours de chimiothérapie","authors":"Chloé Drozd , Elsa Curtit , Quentin Jacquinot , Sophie Paget-Bailly , Valérie Gillet , Nathalie Meneveau , Fabienne Mougin-Guillaume","doi":"10.1016/j.msom.2025.01.027","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>Les patientes atteintes d’un cancer du sein localisé, traitées par chimiothérapie (néo)adjuvante, souffrent fréquemment de troubles du sommeil et notamment d’insomnie, ce qui affecte leur qualité de vie. L’objectif principal de cette étude a été d’étudier les effets d’un programme d’exercice, intermittent, aérobie, de 12 semaines sur l’insomnie objectivée par le temps total de sommeil, chez des patientes atteintes d’un cancer du sein, non métastatique, en cours de chimiothérapie.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>De décembre 2020 à octobre 2023, 20 patientes souffrant d’insomnie ont été randomisées et réparties, soit dans un groupe contrôle (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->10) recevant des soins oncologiques standards, soit dans un groupe participant au programme de réentraînement (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->10). Plusieurs variables ont été évaluées avant et après l’intervention, telles que l’insomnie, le sommeil, la somnolence, l’anxiété et la dépression, la fatigue, la douleur, la mélatonine et les adaptations à l’exercice, en utilisant des données de polysomnographie et d’actimétrie, ainsi que des questionnaires et échelles validés pour les différents symptômes (DSM-5, ISI, PSQI, ESS,HADS, MFI-20, BPI-SF), la mesure du <em>Dim Light Melatonin Onset</em> (DLMO), ainsi que les données d’épreuve d’effort incrémentale maximale. L’insomnie, les troubles du sommeil, la somnolence, l’anxiété et la dépression, ont également été évalués au préalable, en post-diagnostic du cancer, avant de débuter la chimiothérapie.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Le temps total de sommeil n’a pas augmenté avec l’entraînement (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,97) mais le sommeil était cependant moins fragmenté. Les scores d’insomnie (ISI, PSQI) n’ont pas été modifiés. Le score d’anxiété a augmenté, mais les symptômes dépressifs étaient inexistants. La fatigue physique et celle liée à la réduction des activités s’est cliniquement améliorée. La sécrétion de mélatonine salivaire était similaire dans les 2 groupes. Enfin, les paramètres d’adaptation à l’exercice maximal (puissance, VO2 pic, VO2/FC) et sous maximal (puissance et VO2/FC) se sont améliorés significativement dans le groupe entraîné. La fréquence cardiaque est restée identique malgré une puissance de travail plus élevée.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>L’entraînement n’a pas minimisé les effets délétères de la chimiothérapie sur l’insomnie, probablement en raison de son origine multifactorielle. De futures études sont nécessaires afin d’investiguer les différentes causes de l’insomnie pour une prise en charge adaptée et personnalisée.</div></div>","PeriodicalId":100905,"journal":{"name":"Médecine du Sommeil","volume":"22 1","pages":"Page 35"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine du Sommeil","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1769449325000275","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Objectif
Les patientes atteintes d’un cancer du sein localisé, traitées par chimiothérapie (néo)adjuvante, souffrent fréquemment de troubles du sommeil et notamment d’insomnie, ce qui affecte leur qualité de vie. L’objectif principal de cette étude a été d’étudier les effets d’un programme d’exercice, intermittent, aérobie, de 12 semaines sur l’insomnie objectivée par le temps total de sommeil, chez des patientes atteintes d’un cancer du sein, non métastatique, en cours de chimiothérapie.
Méthodes
De décembre 2020 à octobre 2023, 20 patientes souffrant d’insomnie ont été randomisées et réparties, soit dans un groupe contrôle (n = 10) recevant des soins oncologiques standards, soit dans un groupe participant au programme de réentraînement (n = 10). Plusieurs variables ont été évaluées avant et après l’intervention, telles que l’insomnie, le sommeil, la somnolence, l’anxiété et la dépression, la fatigue, la douleur, la mélatonine et les adaptations à l’exercice, en utilisant des données de polysomnographie et d’actimétrie, ainsi que des questionnaires et échelles validés pour les différents symptômes (DSM-5, ISI, PSQI, ESS,HADS, MFI-20, BPI-SF), la mesure du Dim Light Melatonin Onset (DLMO), ainsi que les données d’épreuve d’effort incrémentale maximale. L’insomnie, les troubles du sommeil, la somnolence, l’anxiété et la dépression, ont également été évalués au préalable, en post-diagnostic du cancer, avant de débuter la chimiothérapie.
Résultats
Le temps total de sommeil n’a pas augmenté avec l’entraînement (p = 0,97) mais le sommeil était cependant moins fragmenté. Les scores d’insomnie (ISI, PSQI) n’ont pas été modifiés. Le score d’anxiété a augmenté, mais les symptômes dépressifs étaient inexistants. La fatigue physique et celle liée à la réduction des activités s’est cliniquement améliorée. La sécrétion de mélatonine salivaire était similaire dans les 2 groupes. Enfin, les paramètres d’adaptation à l’exercice maximal (puissance, VO2 pic, VO2/FC) et sous maximal (puissance et VO2/FC) se sont améliorés significativement dans le groupe entraîné. La fréquence cardiaque est restée identique malgré une puissance de travail plus élevée.
Conclusion
L’entraînement n’a pas minimisé les effets délétères de la chimiothérapie sur l’insomnie, probablement en raison de son origine multifactorielle. De futures études sont nécessaires afin d’investiguer les différentes causes de l’insomnie pour une prise en charge adaptée et personnalisée.