{"title":"Spécificités de l'infectiologie pédiatrique à Mayotte : autour du staphylocoque doré","authors":"A. Miquel, A. Chamouine","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.029","DOIUrl":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.029","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Du fait d'un seuil de pauvreté élevé, les conditions sanitaires à Mayotte restent très précaires par rapport aux autres départements français et se rapprochent davantage de celles du continent Africain. Par conséquent, les maladies infectieuses en pédiatrie diffèrent sur de nombreux points par rapport à l'hexagone. Dans notre expérience au Centre hospitalier de Mayotte, la prévalence d'infection à Staphylocoque Aureus (SA) producteur de toxine Leucocidine de Panton Valentin (LPV) est tellement importante, qu'elle doit être évoquée devant chaque tableau infectieux sévère et une antibiothérapie précoce doit être débutée.</div></div><div><h3>Matériels et Méthodes</h3><div>Nous avons présenté les différents travaux réalisés dans le service de pédiatrie sur les infections à staphylocoque aureus, dont deux études rétrospectives. La première réalisée en 2021 décrit l’épidémiologie des infections bactériennes sévères chez le nourrisson de moins de trois mois à Mayotte. La deuxième est une étude descriptive, datant de 2019, des infections communautaires profondes à <em>Staphylococcus aureus</em> et production de LPV dans le service de pédiatrie.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Dans la première étude, il est ressorti une inhabituelle et majoritaire prévalence d'infection invasive à staphylocoque aureus sécréteur de LPV par rapport à la métropole, dans les infections sévères du nourrisson de moins de 3 mois.</div><div>Dans la seconde étude, ont été décrites 47 infections à SA dont 40 avec production de LPV (90 % sur 44 recherches de la toxine): 12 infections pleuropulmonaires, 5 infections ostéoarticulaires, 7 infections communautaires des tissus mous, et 16 infections systémiques disséminées. La majorité était méticilline sensible. Les cas graves de décès n'ont concerné que les germes sensibles (3 décès). Les formes disséminées décrites sont des formes très sévères avec de nombreuses complications et une durée d'hospitalisation prolongée (6 % de séquelles, 18,75 % d'EVASAN et 12,5 % de décès). Dans de nombreux cas, la simple antibiothérapie ne suffit pas à éviter une évolution péjorative et la nécessité d'un drainage des collections, chirurgical ou non, est souvent nécessaire. La comparaison à la littérature montre que les infections à SA producteur LPV sont des infections sévères, largement plus fréquentes à Mayotte que dans les autres départements de France. La mortalité est cependant moins importante, peut-être grâce à une immunité forte sur l’île.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Par la présentation de ces résultats, nous avons voulu insister sur la nécessité d’être vigilants aux tableaux infectieux sévères chez l'enfant à Mayotte et d'agir précocement en visant le staphylocoque aureus, en débutant rapidement une antibiothérapie adaptée. En effet, du fait de sa gravité et de sa prévalence étendue dans tous les types d'infections à Mayotte, la pathologie à SA avec toxine LPV ne doit vraiment pas être négligée","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 1","pages":"Page S14"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-02-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143387565","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Efficacité de la PrEP en réduction des risques","authors":"E. Mortier","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.012","DOIUrl":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.012","url":null,"abstract":"<div><div>La PrEP (Prophylaxie Pré Exposition) s'intègre dans la prévention combinée à côté de l'accès au dépistage, aux préservatifs, au traitement post exposition, aux mesures de réduction des risques et au traitement des personnes séropositives comme moyen de prévention. En 2024, la PrEP est encore balbutiante à Mayotte alors que le taux de découverte de séropositivité du VIH est parmi l'un des plus importants en France (338/million d'habitants en 2022). Ce département français compte des spécificités : population jeune (50 % des habitants ont moins de 25 ans), fort taux de précarité, vulnérabilité de certains groupes avec difficulté d'accès aux soins.</div><div>Dans le monde, deux tiers des nouvelles infections surviennent chez les populations dites clefs et leurs partenaires, les populations clefs étant définies par des groupes où l'incidence du VIH est supérieure à 3 %. L'efficacité de la PrEP a été démontrée dans les populations homos ou hétérosexuelles, avec multi partenariat. Dans ces populations, le risque d’être contaminé en prenant correctement la PrEP est de l'ordre de 1 par 1000 personnes/année alors que sans PrEP ce risque est de 30 à 90 pour 1000 personnes/année.</div><div>La plupart des études utilisent la PrEP en un seul comprimé combinant l'emtricitabine et le ténofovir. Les études avec la PrEP injectable (cabotegravir et lénacapavir plus récemment) montrent une supériorité d'efficacité due principalement à une meilleure observance des traitements injectables par rapport au traitement oral (qu'il soit pris de façon continue ou à la demande).</div><div>Le développement de la PrEP à Mayotte passe donc par une meilleure connaissance des lieux où joindre les populations clef et leurs partenaires. Le Centre Hospitalier de Mayotte, seule structure hospitalière de l’île prenant en charge les personnes séropositives pour le VIH, a une place d'expertise. L'implication de plusieurs associations déjà très actives auprès des populations clef pourrait constituer un atout pour leur faciliter l‘accès à la PrEP.</div><div>La formation des soignants à la prescription de la PrEP (s'appuyant sur les dernières recommandations de juillet 2024) doit se faire en parallèle de l'information des groupes à risque et l'ouverture de consultations dédiées.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 1","pages":"Page S5"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-02-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143386369","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Réponse à l’épidémie de paludisme en Guyane: une approche innovante et intégrée en 2024","authors":"M. Oberlis , L. Epelboin","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.044","DOIUrl":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.044","url":null,"abstract":"<div><div>En réponse à une dynamique épidémique atypique du paludisme en Guyane, marquée par une recrudescence de <em>Plasmodium vivax</em> en 2023-2024, une approche opérationnelle innovante a été mise en œuvre. Le déploiement des Équipes Mobiles d'Intervention Paludisme (EMIPaL) a permis de répondre aux défis structurels liés à l'accès aux soins et à la prévention dans des zones géographiquement et socialement isolées.</div><div>L'intervention s'est appuyée sur:</div><div><strong>• La médiation en santé</strong>, facilitant l'accès aux droits et aux soins pour les populations vulnérables grâce à des campagnes d'information et des maraudes ;</div><div><strong>• Un dépistage actif ciblé</strong>, utilisant des tests rapides et des prélèvements PCR, avec une couverture significative des habitants des zones à risque, notamment dans les villages isolés tels que Favard ;</div><div><strong>• Des partenariats locaux</strong> avec des acteurs institutionnels et associatifs (Croix-Rouge, ARS, centres hospitaliers), permettant une prise en charge rapide et adaptée, y compris la distribution de traitements (primaquine et Riamet®) hors des structures traditionnelles.</div><div>Les résultats démontrent une avancée significative: réduction du temps de prise en charge de six à deux semaines, sensibilisation de centaines de personnes, et diminution de la transmission dans des zones clés. Cependant, des défis subsistent, notamment dans le suivi des patients et la mise en œuvre systématique des traitements à long terme.</div><div>Ces efforts s'inscrivent dans une stratégie globale visant à éliminer le paludisme en Guyane d'ici 2028. L'expérience des EMIPaL illustre l'importance d'une approche intégrée, alliant innovation, collaboration et intervention de terrain pour répondre aux enjeux épidémiologiques complexes dans des contextes de vulnérabilité.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 1","pages":"Page S22"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-02-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143386664","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Fièvre de la Vallée du Rift : point de vue épidémio-clinique","authors":"E. Javelle","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.047","DOIUrl":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.047","url":null,"abstract":"<div><div>La fièvre de la vallée du Rift (FVR) est une zoonose arbovirale initialement décrite au Kenya en 1931 lors d'une épidémie humaine de 200 cas [1]. Elle est due à un <em>Phlebovirus</em> de la famille <em>Phenuiviridae</em> de l'ordre des Bunyavirales, isolé en 1944 en Ouganda [2]. Le virus a progressivement diffusé sur le continent africain avant d'en sortir, touchant Madagascar où une première épidémie humaine a été notifiée en 1990 [3] et la péninsule arabique en 2000, avec 2000 cas et 240 décès estimés en Arabie Saoudite et au Yémen [4]. Une trentaine de pays ont à ce jour déclaré des cas animaliers et/ou humains sous la forme de foyers ou de flambées épidémiques, avec une probable nette sous-détection [5].</div><div>L’épidémiologie de la FVR est complexe, elle se caractérise par l'hétérogénéité des réservoirs animaliers sauvages (antilopes, grands cerfs, reptiles, etc.) et domestiques (bovins, caprins, etc.) qui sont mondialement distribués et pas tous identifiés ; la diversité des vecteurs qui incluent au moins 50 espèces de moustiques en particulier du genre Aedes et Culex, mais aussi d'autres arthropodes; et la multiplicité des voies de contamination de l'Homme qui peut s'infecter par piqure de moustique, par contact direct avec les animaux, par contact indirect avec des objets infectés, par aérosolisation lors d'activité à risque comme l'abattage ou la mise-bas, ou encore par l'ingestion de produits animaliers dérivés insuffisamment cuits.</div><div>L'infection chez l'Homme est souvent inapparente ou bénigne, se limitant à un syndrome grippal. Cependant des formes graves parfois mortelles peuvent apparaître de manière immédiate ou différée, en particulier une atteinte rétinienne mettant en jeu le pronostic visuel (0,5 à 10 % des cas symptomatiques), une méningo-encéphalite (2 à 4 %) ou une fièvre hémorragique (1 %).</div><div>À Mayotte, les dix premiers cas humains ont été diagnostiqués rétrospectivement entre septembre 2007 et mai 2008 sur des sérums de patients fébriles, après qu'un premier cas humain a été identifié en août 2007 aux Comores [6]. Puis une épidémie mahoraise a eu lieu en 2018-2019 avec 126 foyers animaliers, 143 cas humains notifiés, et aucun décès [7]. L'introduction du virus s'est probablement faite par l'importation d'animaux vivants contaminés [8] à Mayotte, qui abrite au moins 45 espèces de moustiques [9], dont 4 (<em>Aedes aegypti, Aedes albopictus, Anopheles gambiae, Eretmapodites subsimplicipes</em>) ont été démontrées compétentes pour transmettre le virus de la FVR [10].</div><div>Les axes majeurs de contrôle de la dissémination et de la persistance de la FVR incluent : la vaccination des animaux à risque, la surveillance vétérinaire pour une détection et une confirmation précoce des cas animaliers, l'abattage sanitaire, le contrôle des déplacements des animaux, la lutte antivectorielle, les mesures de biosécurité individuelle visant à limiter l'exposition humaine au réservoir et aux vecteurs du virus (","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 1","pages":"Pages S23-S24"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-02-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143386675","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Profil des PVVIH à Mayotte et particularités du parcours de soins","authors":"M.-E. Tremblay, A. Blasutto","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.004","DOIUrl":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.004","url":null,"abstract":"<div><div>Avec une démographie mal-estimée, Mayotte affiche de franches singularités: une population majoritairement jeune dont 77 % vit sous seuil de pauvreté et beaucoup sont des femmes précarisées. Ce contexte insulaire se caractérise aussi par le manque de contrôle du VIH, avec une nouvelle inclusion tous les deux jours. La file active, de fait jeune, est à 61 % féminine et le mode de transmission majoritairement hétérosexuel à 82 %. En post Covid, le nombre de cas a flambé au sein d'un contexte socioéconomique largement dégradé. En 2023, pour une file active de 504 patient.e.s suivi.e.s, on comptait 80 nouveaux diagnostics dont 9 au stade SIDA ainsi que 46 grossesses suivies. Près d'un habitant sur deux étant d'origine étrangère, la file active des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) reflète aussi le cosmopolitisme de l’île avec des patient.e.s à 16,7 % d'origine mahoraise, 24,5 % de Madagascar, 32,3 % de nationalité comorienne, 20 % venant d'Afrique subsaharienne et 5,7 % issus de France hexagonale. À l’échelle locale, si 52,3 % de la patientèle vit dans le Grand Mamoudzou, l'autre moitié doit donc assurer des déplacements réguliers et conséquents vers le chef-lieu pour honorer les divers rendez-vous de suivi. Les circonstances de diagnostic sont majoritairement liées au dépistage opportuniste (37 %) et durant la grossesse (27,6 %).</div><div>Aux spécificités départementales correspondent plusieurs particularités de prise en soins des PVVIH. La migration économique ou sanitaire conduisant souvent à un travail précaire, informel et non déclaré voire à de la prostitution de subsistance, expose aux rapports à risques et aux violences sexuelles. Les primo arrivant.e.s et les personnes sans-papiers se voient soumises à des décisions aléatoires et erratiques tant pour l'attribution de logements ou de bons alimentaires que dans les procédures administratives de régularisation. La conjoncture y étant fluctuante, sans affiliation à la sécurité sociale et avec des droits CMU/AME ici inexistants, le parcours de soin se révèle souvent chaotique. Nous relevons actuellement que 38 % de notre file active n'est pas affiliée à la CSSM et que 27 % sont en situation irrégulière ainsi que 7 % sans logement fixe.</div><div>Lors des déplacements, le risque d'interpellation par la police aux frontières -plus d'une quarantaine pour l'année 2023, et les frais onéreux de transport, l'impact logistique constituent pour les plus vulnérables autant de freins à l'observance comme à la continuité des soins. Malgré le concours des associatifs de terrain, les besoins fondamentaux des PVVIH vulnérables restent en souffrance – ce qui accentue l’épuisement de leurs ressources. Devant l'ampleur du travail, le manque d'effectif se fait sentir, là où les recommandations de la Haute Autorité de Santé en termes de dotation en personnel ne sont pas appliquées.</div><div>Face à ces multiples défis, le déploiement extra hospitalier du suivi des PVVIH demeure un objectif concret d'am","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 1","pages":"Pages S1-S2"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-02-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143386799","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Médiateur Santé Pair - Partage d'expérience","authors":"L. Mamessier","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.053","DOIUrl":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.053","url":null,"abstract":"<div><div>De Médiateur socioculturel à Médiateur santé pair dans un Centre de Soin d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA).</div><div><strong>Témoignage d'une transition.</strong></div><div>J'ai <em>46 an</em>s, j'habite la montagne jurassienne et je suis salarié chez Oppelia Passerelle 39 au CSAPA.</div><div>J'ai été embauché comme Médiateur socioculturel en juillet 2022 et ma fiche de poste a changé en Médiateur Santé Pair en janvier 2024.</div><div>Pour préparer ce témoignage, j'ai parcouru les actes des deux premiers colloques. À travers différentes interventions, j'ai associé plusieurs notions : Médiateurs Équipe Mobile environnement suite au projet Wach 2023 - L'approche communautaire - L'auto-support. Et celle de Médiateur Santé Pair apparait une fois en 2023 dans le propos « Parcours de soin en addictologie et santé mentale ».</div><div>Avec ces éléments, je me suis dit qu'une culture de la paire aidance était en train d’émerger à Mayotte et j'ai délimité ce témoignage de transition pour mettre en avant le processus emprunté. L'enjeu étant d’échanger nos expériences.</div><div><strong>Un mouvement personnel, groupal et d'organisation</strong></div><div>Suite à mon embauche, des signaux problématiques sont apparus : j’étais pris d’émotions en réunion ou par des tensions avec l’équipe. J'avais une posture privilégiant le soutien aux usagers, où je me sentais en décalage avec les collègues dans les temps cliniques ou en analyse de pratique.</div><div>Nous avons réagi en sachant parler et s’écouter entre collègues et avec notre directeur. Suite à cette étape, l’évidence est apparue ! J'avais un double parcours, celui de professionnel de l'accompagnement individuel et collectif (Animation-Formation-Direction-Intervention) et celui de consommateur. Le tout en n'ayant jamais fréquenté l'addictologie ! Pour rappel, la coopération entre pro et usager et l'approche expérientielle sont au centre du projet associatif.</div><div>De là, notre directeur a institué un cadre de prise en charge de mes difficultés et ce à différents niveaux de l'association : des rendez-vous réguliers avec la direction, une réflexion sur le changement de ma fiche de poste, des échanges en équipe lors de plénières et des échanges avec des usagers. Ceci a permis la rédaction d'une fiche de poste sur mesure croisant une fiche type, les missions CSAPA et mon CV, le tout validé collectivement.</div><div>Ainsi, le sujet est peut-être moins l'arrivée d'un Médiateur Santé Pair que les ressources individuelles, collectives et organisationnelles pour prendre en charge un accueil, une transition ou autre au sein de notre structure ?</div><div>Au final, le cœur du sujet est l'articulation entre ma transition personnelle et son pendant institutionnel. La méthode fabriquée a permis la reconnaissance de ma situation et une double valorisation, celle de mon expérience en savoir-faire et celles de mes collègues directement impliqués. En effet, par la mise en assemblée, cel","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 1","pages":"Page S26"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-02-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143387192","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"La mélioïdose à Mayotte","authors":"C. Mortier , K. Abdelmoumen","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.035","DOIUrl":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.035","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La mélioïdose, causée par la bactérie <em>Burkholderia pseudomallei</em>, est une maladie infectieuse rare mais grave, endémique des régions tropicales d'Asie du Sud-Est et du Nord de l'Australie, largement sous-diagnostiquée dans le reste du monde. La présence de cette bactérie dans les sols mahorais n'a pas été confirmée à ce jour mais la présence de cas autochtones laisse présager une possible endémicité. Nous proposons de décrire tous les cas de mélioïdose survenus à La Réunion et à Mayotte depuis 2013.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Étude rétrospective multicentrique à Mayotte et à La Réunion. Extraction de tous les cas d'infections à <em>B. pseudomallei</em> de janvier 2013 à janvier 2024 à partir du système informatique des laboratoires de microbiologie.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Dix-huit patients ont été inclus, diagnostiqués à La Réunion (n = 8) ou à Mayotte (n = 10). De janvier 2016 à janvier 2024, on dénombrait en moyenne 2 cas incidents annuels. 17/18 cas ont été diagnostiqués en saison des pluies. La présentation clinique de la mélioïdose comportait souvent de la fièvre (72 %) associée à une clinique polymorphe : pneumopathie aiguë (83 % - 15/18) et bilatérale dans 46 % des cas (7/15). Des tableaux digestifs ou uro-prostatiques étaient aussi rapportés (n=5). Un patient à Mayotte s'est compliqué d'empyème et de thrombophlébite cérébrale malgré un traitement adapté. Parmi les cas mahorais, 5 cas étaient autochtones (50 %), 3 présentaient un retour des Comores et 2 de Madagascar. L’âge moyen était de 53,9 ans (extrêmes: 43-75ans) avec 60 % d'hommes. L'atteinte pulmonaire était présente dans 70 % des cas. Les facteurs de risque retrouvés étaient le diabète (70 %) déséquilibré (HbA1c moyenne 11,2 %), l'insuffisance rénale chronique (1 cas), un asthme avec dilatation de bronches (1 cas). Le diagnostic s'est fait par hémocultures (8/10) ou prélèvement pulmonaire (2/10), avec un délai diagnostic moyen de 4 jours (extrêmes 1-15). Le traitement a comporté systématiquement une bithérapie comportant du méropénème, de la CEFTAZIDIME ou du COTRIMOXAZOLE. Un des 10 patients est décédé (contre 4 décès /8 dans la cohorte réunionnaise). Un logement insalubre (en terre) était présent dans 40 % (4/10) des cas.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>L'incidence de la mélioïdose semble croissante en océan Indien avec des cas sporadiques décrits à Madagascar (6 cas de 2004 à 2017), aux Seychelles (2 cas en 2013), à l’Île Maurice (2 cas en 2004 et 2006), mais surtout à Mayotte avec la présence de cas autochtones dans une zone auparavant non connue comme endémique de ce pathogène. Le diagnostic de mélioïdose doit être évoqué devant toute pneumopathie fébrile mais également devant des tableaux plus polymorphes neurologiques, digestifs, ou d'abcès multiples. La réalisation d'hémocultures répétées ou prélèvements respiratoires pour un diagnostic plus précoce est indispensable. Les résistances natur","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 1","pages":"Page S17"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-02-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143387297","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Réduction des risques alcool","authors":"M. Öngün-Rombaldi","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.059","DOIUrl":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.059","url":null,"abstract":"<div><div>La réduction des risques, souvent associée à des produits illégaux, concerne également des substances légales comme l'alcool et des comportements addictifs tels que les jeux d'argent. Elle vise à informer les individus, leur fournir des outils pour réduire les dommages liés à leur consommation, sans jugement ni diabolisation. Pourtant, la réduction des risques liée à l'alcool se heurte à des stigmatisations et à une méconnaissance de ses objectifs.</div></div><div><h3>L'alcool et sa perception ambivalente</h3><div>En France, l'alcool occupe un statut ambigu: valorisé dans certains contextes (« avec modération »), il est diabolisé lorsqu'il est consommé par des groupes marginalisés, comme les sans-abris. Ces jugements rendent complexe la mise en œuvre d'approches pragmatiques pour réduire les risques liés à sa consommation.</div></div><div><h3>Exemples de réduction des risques alcool</h3><div> <!-->1. <strong>Pour les sans-abris</strong>:</div><div> <!-->Pendant la crise COVID, des projets ont permis aux sans-abris de consommer de l'alcool dans leurs hébergements. Ces initiatives ont non seulement réduit les nuisances et violences (liées à une consommation massive avant d'entrer dans des lieux où l'alcool est interdit) mais aussi favorisé l'acceptation des hébergements par ces populations.</div><div>2. <strong>Chez les jeunes</strong>:</div><div> <!-->La campagne « C'est la base » de Santé publique France, qui donne des conseils pratiques comme « boire de l'eau régulièrement » ou « raccompagner un ami ayant trop bu », a suscité des critiques, certains accusant l’État d'encourager la consommation. Pourtant, cette initiative vise à réduire les risques pour une population qui consomme déjà.</div><div>3. <strong><em>Dry January</em></strong>:</div><div> <!-->Le « <em>Dry January</em> », qui invite à réduire ou arrêter la consommation d'alcool pendant un mois pour en mesurer les effets, illustre également une approche de réduction des risques. Malgré son succès croissant, cette initiative est parfois critiquée pour son supposé « hygiénisme », bien qu'elle repose sur une démarche positive et motivante.</div></div><div><h3>Enjeux et résistances</h3><div>La réduction des risques, qu'elle concerne l'alcool ou d'autres substances, défie une vision binaire des addictions: soit l'abstinence totale, soit l'absence de règles. Cette posture pragmatique est souvent mal comprise ou suspectée d'encourager la consommation. Les critiques se fondent sur des idées reçues et une stigmatisation omniprésente, qui pénalise les consommateurs, qu'ils soient actifs (« irresponsables ») ou abstinents (« ennuyeux »).</div></div><div><h3>Bénéfices et perspectives</h3><div>La réduction des risques améliore la santé des consommateurs en diminuant les dangers liés à l'alcool, en offrant des alternatives aux approches dogmatiques et inefficaces, et en instaurant un dialogue respectueux. Intégrer ces pratiques dans les politiques publiques permettrait de déconstruire les st","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 1","pages":"Page S29"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-02-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143387298","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Analyse de drogues à Mayotte: enjeux et perspectives","authors":"S. Hertzog","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.063","DOIUrl":"10.1016/j.mmifmc.2025.01.063","url":null,"abstract":"<div><div>Cette intervention explore le rôle de l'analyse de drogues pour la réduction des risques liés et drogues et la veille sanitaire à Mayotte, en mettant en lumière l'implication des usagers, des structures de réduction des risques et des pouvoirs publics. Le contexte spécifique de Mayotte, avec un marché des drogues peu connu et une précarité marquée, nécessite des réponses adaptées pour protéger la santé des usagers tout en les intégrant activement dans le dispositif de veille.</div><div>Les usagers de drogues jouent un rôle central dans la veille sanitaire en faisant analyser leurs produits, ce qui permet non seulement de sécuriser leur propre consommation, mais aussi de diffuser des informations cruciales à leur communauté. Les structures de réduction des risques, quant à elles, fournissent non seulement des analyses, mais aussi des conseils de réduction des risques. Un dispositif d'analyse de drogues mobile est proposé comme solution pour surmonter les obstacles logistiques et améliorer l'accessibilité.</div><div>L'analyse de drogues est un outil non seulement de réduction des risques, mais aussi d'empouvoirement des usagers, leur permettant de regagner du contrôle sur leur consommation dans un environnement marqué par la prohibition. Il est en ce sens important de renforcer des dispositifs d'analyse à visée de réduction des risques et à une reconnaissance du rôle essentiel des usagers dans préservation de leur santé et dans la veille sanitaire, pour mieux répondre aux défis liés aux drogues dans tous les territoires et en particulier à Mayotte.</div><div>Dans ce cadre, la coordination est nécessaire entre les structures de réduction des risques, l’État et les réseaux de veille sanitaire comme SINTES, TREND et le réseau d'addictovigilance, pour renforcer la capacité à identifier les substances dangereuses rapidement et diffuser l'information auprès des usagers.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 1","pages":"Page S31"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-02-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143387299","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Index des auteurs","authors":"","doi":"10.1016/S2772-7432(25)00073-X","DOIUrl":"10.1016/S2772-7432(25)00073-X","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 1","pages":"Page S32"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2025-02-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143387300","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}