{"title":"Effet différencié de 3 types d’exosquelettes et de la hauteur de manipulation sur l’activité des fléchisseurs communs des doigts, deltoïdes et longissimus lors d’une tâche de mobilisation au lit","authors":"Mathieu Guittienne, Nicolas Forestier","doi":"10.1016/j.admp.2024.102048","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102048","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>L’aide à la personne est le secteur le plus sinistré en France avec quelque 2 millions de journées de travail perdues soit plus de 10 000 équivalents temps plein. Quatre-vingt-quinze pour cent des maladies professionnelles sont des TMS associées à l’adoption de comportements à risque du fait des variations environnementales auxquelles sont exposées les professionnels. Le risque physique est prédominant dans l’apparition des TMS chez les aides à domicile dû à la charge manipulée lors des transferts et mobilisation de bénéficiaires au lit, des postures adoptées et de la répétitivité de certaines tâches. Si des aides techniques et des formations aux bonnes pratiques existent, leur disponibilité et applicabilité dans le travail quotidien n’est pas systématique. Bien que des effets délétères biomécaniques et d’intégration dans les processus métiers soient à prendre en compte, les exosquelettes apparaissent comme une aide technique potentielle à l’efficacité démontrée lorsque l’environnement de travail ne peut être adapté. L’objectif de ce travail est d’investiguer l’effet de trois exosquelettes (HAPO™, HAPOMS™ et JAPET™) lors d’une tâche de mobilisation de poids à trois hauteurs de lit différentes (à 45 % de la taille du sujet, à hauteur libre et à hauteur de hanche).</p></div><div><h3>Protocole</h3><p>Dix-neuf sujets sains ont réalisé une tâche reproduisant une action de mobilisation au lit sur un sac lesté de 25<!--> <!-->kg. Les activités électriques bilatérale des fléchisseurs communs des doigts, des deltoïdes antérieurs et des longissimus ont été mesuré grâce à 6 capteurs EMG (Delsys, 2148<!--> <!-->Hz).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>La hauteur du lit influence de manière inverse l’activité des deltoïdes et des longissimus (plus le lit est haut plus l’activité des deltoïdes est élevée et celle des longissimus diminuée et inversement). Seul l’exosquelette HAPOMS™ utilisé à hauteur de hanche permet une diminution de l’activité musculaire globale. Il permet également diminuer l’activité des deltoïdes. L’exosquelette JAPET™ diminue significativement la perception de l’effort à toutes les hauteurs de lit et apparaît comme la solution technique préférée des sujets. Le HAPOMS™ suivi du HAPO™ complètent ce classement devant la condition « sans exosquelette ».</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Ces résultats montrent que les exosquelettes utilisés dans le cadre de cette tâche très spécifique ont des effets positifs sur le l’activité de certains groupes musculaires. La nature de la tâche demandée au sujet, le temps d’exécution (20<!--> <!-->s) décomposé en 4 phases dont certaines antagonistes ainsi que le poids manipulé peuvent expliquer le manque de significativité de certains résultats. Des tests en condition écologique sont en cours, ils devront valider les résultats encourageants issus du laboratoire.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102048"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068357","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"‘Amarok e-Santé’ : un dispositif contre l’épuisement professionnel des travailleurs non salariés et employeurs","authors":"Olivier Torres","doi":"10.1016/j.admp.2024.101993","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.101993","url":null,"abstract":"<div><p>Longtemps négligée, la Loi Lecocq Granjean – art. 23 – offre désormais la possibilité pour les SPSTI d’agir auprès des employeurs et travailleurs indépendants.</p></div><div><h3>Le fondement</h3><p>Le dispositif Amarok e-Santé invite les entrepreneurs à réfléchir aux événements concrets qu’ils ont vécus. Cette méthodologie s’inspire directement de la littérature en entrepreneurship qui insiste sur l’importance des actions et des expériences individuelles. Jusqu’au 2 février 2024, 15 821 entrepreneurs ont utilisé Amarok e-Santé, ce qui a conduit à 970 interventions ciblées.</p><p>À la suite d’un premier accord en 2021 avec Presance Occitanie. Aujourd’hui, Amarok a signé plus de 70 partenariats avec divers SPSTIl, démontrant l’impact croissant de son approche <span>[1]</span>.</p></div><div><h3>Présentation</h3><p>Le dispositif Amarok e-Santé est basé sur la théorie des évènements professionnels afin d’évaluer la santé au travail des entrepreneurs <span>[2]</span> ont recueilli des verbatims décrivant des événements professionnels stressants et satisfaisants, qu’ils ont ensuite catégorisés afin d’évaluer les scores de stress et de satisfaction. Dans le dispositif, les différents stresseurs et satisfacteurs ont un score d’intensité qui permet d’évaluer le stress ou la satisfaction produite par l’événement professionnel vécu. Si le score de satisfaction est supérieur au score de stress, on considère que la balance est positive et que l’entrepreneur n’est pas en situation d’alerte. Néanmoins, en cas de balance négative, l’entrepreneur est orienté vers un test de dépistage du <em>burnout</em>, le BMS 10. Enfin, si le test de dépistage du <em>burnout</em> est supérieur à 4,5 sur 7 <span>[3]</span>, une prise de contact est proposée.</p></div><div><h3>Des données en temps réel</h3><p>Le dispositif fournit aussi des statistiques en temps réel, classées par genre et par secteur d’activité. Le reporting donne aussi la fréquence des satisfacteurs (bonne implication du personnel, satisfaction de la clientèle) et des stresseurs (surcharge de travail, absence de personnel). Ces statistiques permettent aux SPSTI de mieux comprendre les défis spécifiques rencontrés dans leur bassin d’emploi.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Une adaptation du dispositif a été élaborée pour les agriculteurs. Un projet est en cours pour les professionnels de santé.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 101993"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067452","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Gérard Bernadac , Lucie Hegg , Aurélie Berthet , Maria Feghali , Emma Rigaud
{"title":"Évaluation de l’exposition des travailleurs viticoles en rentrée par biométrologie","authors":"Gérard Bernadac , Lucie Hegg , Aurélie Berthet , Maria Feghali , Emma Rigaud","doi":"10.1016/j.admp.2024.102017","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102017","url":null,"abstract":"<div><p>Il existe peu de données publiées évaluant la contamination interne des travailleurs agricoles intervenant sur des cultures traitées par des pesticides. L’évaluation du risque résiduel en rentrée relève de la responsabilité de l’employeur. Toutefois, ses moyens d’action dans ce domaine sont limités et les autorisations de mise sur le marché des produits phytosanitaires mentionnent généralement le port d’équipements de protection individuelle en rentrée, mais sans délai après application du traitement et sans distinction des travaux.</p><p>Nous avons mené en 2022–2023 une étude de biométrologie pour évaluer l’exposition d’opérateurs viticoles lors de tâches de traitement et de rentrée sur des parcelles traitées au fongicide folpel. L’indicateur biologique d’exposition est le phtalimide (PI) urinaire. Pour favoriser l’adhésion des travailleurs, un protocole facile à mettre en œuvre a été élaboré. Un questionnaire décrivant le travail réalisé a été complété par les participants. Un prélèvement urinaire de 20<!--> <!-->mL avant le début de poste et un autre le lendemain matin de la journée de travail ont été collectés par chaque opérateur, pour approcher le pic d’excrétion. Chaque prélèvement a été conservé à <<!--> <!-->−<!--> <!-->20° C puis analysé par une chromatographie haute performance couplée à un spectromètre de masse en tandem avec une ionisation chimique à pression atmosphérique. La limite de détection est de 0,3<!--> <!-->μg/L et la limite de quantification de 1<!--> <!-->μg/L. Pour l’interprétation des résultats, les concentrations d’exposition au folpel ont été prédites à partir d’un modèle toxicocinétique pré-établi. Les concentrations en PI urinaire ont permis de reconstituer la dose d’exposition au folpel pour être comparée à la valeur limite de dose interne acceptable pour l’opérateur pendant 8<!--> <!-->h (AOEL). Puis la dose estimée d’exposition journalière au folpel a été extrapolée pour une semaine d’exposition à cette même dose.</p><p>Sur 25 séquences de travail incluses (palissage : 7 ; vendanges : 16 ; application : 2), le PI a été détecté dans 2/25 des échantillons avant exposition et dans 10/25 des échantillons après exposition. La concentration maximale de PI retrouvée est de 2,3<!--> <!-->μg/L (1,7<!--> <!-->μg/g de créatinine) après une journée de palissage, de 1,2<!--> <!-->μg/L (1,0<!--> <!-->μg/g de créatinine) après une journée de vendanges, et de 2,0<!--> <!-->μg/L (5,6<!--> <!-->μg/g de créatinine) après application. Aucune valeur prédite ne dépasse l’AOEL du folpel, le pourcentage maximal atteint de l’AOEL estimé est de 2,8 % (palissage). L’extrapolation de ces valeurs sur une semaine d’exposition théorique montre un plateau inférieur à l’AOEL.</p><p>Ces résultats suggèrent que la contamination interne est très faible chez les travailleurs effectuant des tâches d’exposition indirecte après le délai de rentrée.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102017"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067475","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Données des expertises collectives de l’INSERM sur le lien entre pesticides et santé","authors":"Isabelle Baldi","doi":"10.1016/j.admp.2024.102005","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102005","url":null,"abstract":"<div><p>L’INSERM a mené en 2013 et 2021 des expertises collectives sur les effets des pesticides sur la santé humaine, apportant un éclairage scientifique sur l’état des connaissances internationales, utile aux décideurs de santé publique. Les éléments produits en 2013 ont été complétés en 2021 en investiguant de nouvelles pathologies, en portant un intérêt spécifique aux populations vulnérables, en s’intéressant à la santé des professionnels mais aussi des populations riveraines et des consommateurs, en faisant le point sur des substances ayant suscité des controverses (Glyphosate, SDHI, Chlordécone).</p><p>Dans ces expertises, la présomption d’un lien entre exposition aux pesticides et maladie a été appréciée à partir des résultats des études existantes et qualifiées de forte, moyenne ou faible, en mettant en perspective les données toxicologiques concernant la plausibilité biologique. Plus de 5000 documents ont été l’objet de l’analyse critique par le groupe multidisciplinaire d’experts (épidémiologie, toxicologie, expologie, sociologie). Les domaines de santé disposant du plus grand nombre d’études étaient les cancers (adulte et enfant), les maladies neuro-dégénératives, les troubles de la reproduction et du développement et les maladies respiratoires, auxquels s’ajoutaient l’endométriose et les maladies thyroïdiennes.</p><p>Pour les professionnels exposés aux pesticides, l’expertise a confirmé la présomption forte d’un lien entre ces substances et six pathologies : lymphomes non hodgkiniens, myélome multiple, cancer de la prostate, maladie de Parkinson, troubles cognitifs, bronchopneumopathie chronique obstructive et bronchite chronique. Le groupe d’experts a également conclu à une présomption forte de lien entre exposition aux pesticides de la mère pendant la grossesse (professionnelle ou domestique) ou chez l’enfant et risque de certains cancers : leucémies et tumeurs du système nerveux central. Les études de cohortes mères–enfants ont également permis de caractériser les liens entre l’exposition professionnelle ou environnementale des mères pendant la grossesse et les troubles du développement neuropsychologique et moteur de l’enfant. Pour toutes ces associations, il était généralement complexe de mettre en cause des substances spécifiques, cependant des méta-analyses récentes ont permis de préciser le niveau de présomption des liens avec certains pesticides, et de les confronter aux connaissances sur les mécanismes toxicologiques.</p><p>Les connaissances ainsi établies démontrent l’impact de l’exposition aux pesticides sur la santé humaine, notamment pour les professionnels. Des zones d’ombre persistent cependant, notamment sur les fenêtres d’exposition critiques, les effets hors agriculture, les relations dose-effet.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102005"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068334","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Samia Merad, Fethi Mohamed Reda Moulessehoul, Othmane Ghomari
{"title":"Prévalence et facteurs risque des cervicalgies dans le secteur tertiaire","authors":"Samia Merad, Fethi Mohamed Reda Moulessehoul, Othmane Ghomari","doi":"10.1016/j.admp.2024.102073","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102073","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Les cervicalgies et douleurs du membre supérieur affectent des millions de salariés dans le secteur tertiaire représentant un problème de santé au travail, souvent cause d’absentéisme de changement de poste et d’incapacité.</p></div><div><h3>Objectif</h3><p>Estimer la prévalence des cervicalgies dans le secteur tertiaire et décrire les facteurs de risque associés.</p></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><p>Une étude transversale descriptive a été menée pendant 3 mois (2021), chez une population de 134 salariés du secteur tertiaire (banques, services, télécom). Le recueil des plaintes cervicales s’est fait par le questionnaire nordique. L’examen clinique (consensus Saltsa) a concerné les salariés présentant des cervicalgies.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>L’âge moyen était de (41<!--> <!-->±<!--> <!-->9,5 ans), avec une prédominance féminine (53,7 %). L’ancienneté<!--> <!-->≥<!--> <!-->10 ans a concerné 50 %. La prévalence des cervicalgies au cours des 12 derniers mois et les 7 derniers jours était respectivement 58,2 % et 6 %, plus importantes chez les femmes (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). Elle augmentait avec la posture assise prolongée, la tête penchée en avant de plus de 2 heures, le travail sur écran et le surpoids. Elle ne variait pas avec l’âge, l’ancienneté, la catégorie professionnelle et la sédentarité. Le recours aux soins a concerné 18,7 % et a occasionné des arrêts de travail (1 à 30 jours) dans 17,8 % et une kinésithérapie dans 8 % des cas.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Notre étude confirme l’importance des plaintes cervicales dans le secteur tertiaire notamment chez les femmes et le caractère multifactoriel. Les facteurs associés étaient d’ordres biomécaniques et organisationnels, soulignant la nécessité d’une intervention ergonomique.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102073"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068365","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Anne-Sophie Bargain, Moriamo Eniafe-Eveillard, Sanna Ouedraogo, Philippe Saliou, Brice Loddé, Richard Pougnet
{"title":"Consommation de substances psychoactives du personnel hospitalier en décours de la pandémie COVID-19","authors":"Anne-Sophie Bargain, Moriamo Eniafe-Eveillard, Sanna Ouedraogo, Philippe Saliou, Brice Loddé, Richard Pougnet","doi":"10.1016/j.admp.2024.102060","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102060","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Dans un contexte de crise sanitaire depuis le début de la pandémie de COVID-19, les personnels hospitaliers ont été soumis à des conditions professionnelles et extra-professionnelles particulières, ayant pu modifier leurs habitudes de consommation de tabac, alcool et autres substances psychoactives.</p></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><p>Il s’agit d’une étude transversale descriptive par auto-évaluation via un questionnaire en ligne, adressé au personnel du centre hospitalier universitaire de Brest entre octobre et décembre 2021. Le questionnaire portait sur la consommation de substances psychoactives et l’impact du COVID-19 sur celle-ci.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Au total, 1066 agents ont répondu. La prévalence de la consommation tabagique était de 13,7 % dans l’échantillon. La consommation d’alcool à risque, mesurée par le score AUDIT-C, concerne 43,9 % des participants. Les jeunes de moins de 25 ans obtiennent les prévalences les plus élevées, et sont ceux qui ont le plus augmenté leurs consommations de tabac et d’alcool depuis le COVID-19. Plus de la moitié des fumeurs ont augmenté leur consommation, et les participants rapportant une qualité de vie dégradée depuis le COVID ont plus augmenté leur consommation de tabac et d’alcool.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Les résultats de cette étude nous incitent à mettre en place une campagne de prévention concernant la consommation d’alcool auprès du personnel du CHU, et à cibler particulièrement les jeunes de moins de 25 ans qui sont les plus forts consommateurs de SPA.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102060"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068344","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Jean Marcel de Fonkam Nanga , Awoh Innocentia Ankungha
{"title":"Protection de l’ouïe et bien-être au travail : analyse critique des perceptions du bruit","authors":"Jean Marcel de Fonkam Nanga , Awoh Innocentia Ankungha","doi":"10.1016/j.admp.2024.102076","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102076","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Les nuisances sonores peuvent affecter la fonction auditive et le bien-être au travail des salariés. De nombreuses entreprises, rigoureuses dans la prévention, mettant en place des programmes de protections de l’ouïe tel que recommandé par les standards nationaux et internationaux, enregistrent néanmoins des déplacements de l’indice standard de l’audition parfois jusqu’à la surdité professionnelle. Le point commun est une adhésion non optimale des travailleurs aux moyens de protection mis en place. Il apparaît donc important d’agir en amont sur les représentations que les travailleurs se font du bruit afin d’améliorer leur expérience et confort au travail. La complexité de cette démarche de prévention se trouvera sur l’identification des perceptions que chaque travailleur aura du bruit.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Étude descriptive et transversale. La collecte de données (questionnaires et groupes de discussions) s’est déroulée durant six mois, de juin à novembre 2022, chez 263 travailleurs appartenant à sept entreprises, dans trois régions et quatre villes du pays. Ces derniers ont été établi en « groupes d’exposition homogènes ». Les données ainsi obtenues ont été analysées sur Excel et EPI info. Les tests statistiques du Chi<sup>2</sup> ont été utilisés pour comparer nos résultats (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Pas de lien entre perception de gêne et intensité du son mesuré : X<sup>2</sup> (1, N<!--> <!-->=<!--> <!-->263)<!--> <!-->=<!--> <!-->0,0002, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,988333. Cependant il existe un lien significatif entre la perception de l’efficacité des programmes de protection de l’ouïe et le niveau de son mesuré : X<sup>2</sup> (1, N<!--> <!-->=<!--> <!-->263)<!--> <!-->=<!--> <!-->4,3227, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,037606. D’autre part, un faible lien entre la perception l’intensité du son mesuré et la satisfaction au travail : X<sup>2</sup> (1, N<!--> <!-->=<!--> <!-->263)<!--> <!-->=<!--> <!-->0,0186, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,891619. Les perceptions d’efficacité des programmes sont plus grandes chez les travailleurs exerçant dans les ambiances sonores mesurées au-delà des valeurs réglementaires, justifiant un lien significatif car X<sup>2</sup> (1, N<!--> <!-->=<!--> <!-->263)<!--> <!-->=<!--> <!-->6,1912, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,012839.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Le bien-être au travail est associé entre autres à la qualité des liens sociaux, aux facteurs de l’environnement physique et social de l’individu, et au sentiment de réalisation. Il influence la perception que les salariés ont des sons qui les entourent, et par conséquent leur attitude au regard des programmes de protection de l’ouïe mis en place. Cette étude a mis en surface la relation étroite entre le sentiment de confort au travail et l’attitude face aux nuisances sonores. Un programme efficace de protection auditive doit par conséquent, d’une part, intégrer la ","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102076"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067501","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Quels outils pour juger de la santé psychologique de mon salarié « cardiaque » ?","authors":"Jean-Pierre Houppe","doi":"10.1016/j.admp.2024.101998","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.101998","url":null,"abstract":"<div><p>Il n’y a plus aucun doute à l’heure actuelle sur le fait que le stress psychosocial, par ses aspects psychiques, sociaux et économiques, représente un puissant facteur de risque de survenue et d’aggravation des maladies cardiovasculaires. Comme l’a confirmé l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail en mars 2023, le risque psychosocial au travail est une des composantes majeures de ce stress psychosocial qu’il s’agisse de stress au travail, de syndrome d’épuisement professionnel, de chômage, de menace de licenciement ou encore d’horaires prolongés ou de travail en horaires décalés.</p><p>Par ailleurs, la survenue d’un accident cardiovasculaire provoque souvent une profonde déstabilisation psychologique. Il est admis que c’est la situation psychique d’un salarié et en particulier la dépression qui est le principal facteur prédictif de retour au travail.</p><p>Il apparaît donc indispensable que le médecin du travail puisse disposer d’outils fiables pour juger de la santé psychologique d’un salarié en particulier en présence de problèmes ou de risques cardiovasculaires. Il a souvent été fait au stress psychosocial le reproche d’être trop difficile à évaluer et certaines instances cardiologiques continuent à l’affirmer provoquant ainsi un défaut dans sa prise en charge.</p><p>Or, contrairement à cette idée reçue, les outils d’évaluation sont extrêmement nombreux en particulier dans le domaine de la recherche clinique. La question pour le médecin du travail n’est donc pas tant de connaître et d’employer ces multiples questionnaires d’évaluation que de disposer d’outils et de questionnaires simples et fiables dans sa consultation quotidienne. Nous aborderons donc les recommandations sur la nécessité d’une évaluation du stress psychosocial, puis les différents questionnaires d’évaluation en recherche clinique pour terminer par les outils d’évaluation facilement utilisables en pratique quotidienne afin d’assurer une prise en charge la plus efficace.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 101998"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067457","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Contraintes biomécaniques et lombalgies parmi le personnel de soin paramédical de la troisième ligne","authors":"Inès Aissa , Amine Daafa , Nada Amor , Nouha Bel Arbia , Touka Yahyaoui , Chayma Harrathi , Merchaoui Irtiyah , Neila Chaari , Taoufik Khalfallah , Lamia Bouzgarrou","doi":"10.1016/j.admp.2024.102070","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102070","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectifs</h3><p>Évaluer la prévalence des lombalgies parmi le personnel de soin paramédical (PSP) et analyser les contraintes biomécaniques professionnelles associées.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Enquête transversale conduite auprès du PSP de deux structures sanitaires publiques en Tunisie. L’évaluation des contraintes biomécaniques était basée sur des observations directes conduites sur un intervalle représentatif du travail des PSP qui exerçaient dans des services hospitaliers à différents niveaux d’exigences physiques (groupe 1 : service à faible exigence physique, groupe 4 : exigence physique élevée). Un programme installé sur tablette a permis l’enregistrement instantané des paramètres biomécaniques encodés en mode discontinu toutes les 15 secondes. Ce codage a porté sur les postures adoptées lors des différentes activités exercées et les caractéristiques des manutentions effectuées (posture du soignant et caractéristiques du patient : poids, degré d’autonomie et position initiale). Des scores élaborés consensuellement par le groupe de travail, variables de 1 à 12, étaient attribués par le programme en fonction de l’addition des contraintes biomécaniques et distribués selon l’échelle de Chamoux.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Parmi les PSP des structures étudiées, 70,3 % rapportaient des lombalgies, d’intensité modérée à sévère dans 72 % des cas et avec une gêne au moins hebdomadaire dans 58,5 % des cas. Cette prévalence était plus élevée parmi les PSP exerçant dans des services à exigences physiques élevées (77,4 %). Parallèlement, l’encodage des observations a conclu que les PSP de ces services passaient une fraction de temps de travail (TT) plus élevée adoptant les postures plus contraignantes (15,3 % du TT des PSP du 1<sup>er</sup> groupe passait « debout le dos penché en avant », versus 22,99 % pour ceux du 4<sup>e</sup> groupe). Les postures les moins contraignantes étaient plus observées dans les services à faible exigence (29,93 % dans le groupe 1 versus 19,24 % dans le 4<sup>e</sup> groupe pour la posture assise). La durée totale de la manutention était plus élevée dans les services du groupe et associée dans 66 % de temps à la posture du dos penché ou tordu. Ces PSP étaient les plus concernés par la manutention des patients peu autonomes (1,51 % du TTl), et/ou ayant un poids supérieur à 65<!--> <!-->kg (1,57 % du TT), avec recours le plus fréquent à l’entraide lors de la manutention (0,89 % du TT).</p></div><div><h3>Conclusions</h3><p>Parmi les PSP, les lombalgies sont les troubles musculosquelettiques les plus fréquents et un des motifs de désinsertion professionnelle les plus rapportés. Les lombalgies sont multifactorielles et imposent l’adoption d’interventions ergonomiques et solutions techniques nécessaires pour réduire les contraintes biomécaniques notamment dans les services à forte charge.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102070"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068394","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Linda N’Guessan, Lénise Parreira, Ricardo Ferreira, Frédéric Dutheil
{"title":"Évaluation des facteurs de risques psychosociaux chez le personnel des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes des bassins de Thiers et Ambert","authors":"Linda N’Guessan, Lénise Parreira, Ricardo Ferreira, Frédéric Dutheil","doi":"10.1016/j.admp.2024.102067","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102067","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Le personnel des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes est une population particulièrement exposée aux risques psychosociaux. L’objectif était d’évaluer la prévalence et les facteurs associés au stress chez le personnel des EHPAD.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Au cours d’une étude transversale auprès des travailleurs des EHPAD des bassins de Thiers et Ambert, de juin à août 2022, ces derniers ont été invités à répondre à un questionnaire disponible sur REDCap, sur portant sur des données professionnelles, l’exercice d’une activité physique, les conditions de travail et l’état mental et psychique. Le projet a obtenu l’accord du Comité de protection des personnes Sud Est VI (2022/CE35).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Sur les 191 personnes incluses à l’étude 95 (49,7 %) avait un stress au travail. Le stress au travail était influencé par le stress à la maison (coefficient : 0,96, IC95 % : 0,37 à 1,54, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,001), la charge de travail (0,96, 0,37 à 1,54, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,001), le support de la hiérarchie (−0,61, −1,18 à −0,03), la collaboration dans la gestion des patients (−0,78, −1,36 à −0,2, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,008), la satisfaction au travail (−0,65, −1,23 à −0,08, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,025), le sentiment de faire un travail de qualité (−1,13, −1,73 à −0,53, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001) et l’équilibre vie professionnelle/vie privée (−0,74, −1,31 à −0,16, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,012). La charge de travail élevée multipliait par 2 le risque d’avoir un stress au travail modéré ou élevé (RR<!--> <!-->=<!--> <!-->2,29, IC95 % : 0,59 à 1,96, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,009).</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Le personnel des EHPAD a besoin d’une intervention en milieu de travail, d’un soutien médical spécialisée de la part d’un médecin du travail, d’un psychologue et/ou d’un psychiatre. D’autres études plus spécifiques sur la recherche de la cause de stress doivent être menées.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102067"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068359","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}