{"title":"对过敏原的呼吸道反应:男女是否有差异?","authors":"Sophie Laffont","doi":"10.1016/j.admp.2024.102002","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>De manière générale, les femmes développent des réponses immunes de plus fortes amplitudes et de meilleure qualité que les hommes, les rendant globalement plus résistantes aux infections, mais plus susceptibles de développer des maladies auto-immunes et allergiques.</p><p>En France, l’asthme allergique touche 10 % de la population infantile et 6 % de la population adulte. L’asthme professionnel représente lui environ 10 % des cas d’asthme chez les adultes. Les données épidémiologiques montrent des disparités entre les hommes et les femmes. Alors qu’il existe une plus grande prévalence de la maladie chez les garçons par rapport aux filles avant l’âge de 10 ans, cette tendance s’inverse à la puberté. Globalement chez l’adulte, l’asthme allergique est plus sévère mais aussi deux fois plus fréquent chez les femmes.</p><p>Ces différences liées au sexe peuvent s’expliquer non seulement par des facteurs extrinsèques non biologiques liés au mode de vie, mais aussi par des facteurs biologiques liés au sexe. Nos travaux de recherche visent à identifier les mécanismes biologiques, en particulier, hormonaux, à l’origine des biais de sexe dans l’asthme allergique.</p><p>Les cellules lymphoïdes innées du groupe 2 (ILC2) sont des médiateurs centraux de l’asthme allergique. Nous avons mis en évidence, dans des modèles murins, que les androgènes, naturellement présents en grande quantité chez les mâles, agissent comme de puissants inhibiteurs de cette population cellulaire. Les ILC2 sont non seulement moins fréquents dans les tissus pulmonaires de souris mâles mais ils produisent aussi moins de cytokines pro-inflammatoires.</p><p>De plus, nous avons apporté la preuve de concept qu’un traitement de courte durée ciblant le récepteur aux androgènes (RA) dans les ILC2s, y compris chez les souris femelles, atténue l’asthme allergique, renforçant la notion émergente du rôle protecteur des androgènes dans cette pathologie.</p><p>Récemment, nous avons entrepris d’évaluer s’il existait des biais de sexe chez des sujets asthmatiques. Nous montrons que la fréquence des ILC2s circulants est plus élevée chez les femmes asthmatiques que chez les hommes. Ce biais lié au sexe est plus prononcé parmi les patients ayant un asthme non contrôlé. De plus, les ILC2, à la fois chez les hommes et les femmes, expriment un récepteur aux androgènes fonctionnel. Identifier si les SARMs (<em>Selective Androgen Receptor Modulator</em>) peuvent se substituer à la testostérone pour inhiber l’inflammation pulmonaire médiée par les ILC2 mérite d’être évalué.</p><p>Mieux prendre en compte l’effet des facteurs liés au sexe dans les maladies mais aussi dans leurs traitements permettra une meilleure prise en charge au plus près des patients et des patientes.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102002"},"PeriodicalIF":0.4000,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Réponse respiratoire aux allergènes : différenciée chez hommes et femmes ?\",\"authors\":\"Sophie Laffont\",\"doi\":\"10.1016/j.admp.2024.102002\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><p>De manière générale, les femmes développent des réponses immunes de plus fortes amplitudes et de meilleure qualité que les hommes, les rendant globalement plus résistantes aux infections, mais plus susceptibles de développer des maladies auto-immunes et allergiques.</p><p>En France, l’asthme allergique touche 10 % de la population infantile et 6 % de la population adulte. 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Réponse respiratoire aux allergènes : différenciée chez hommes et femmes ?
De manière générale, les femmes développent des réponses immunes de plus fortes amplitudes et de meilleure qualité que les hommes, les rendant globalement plus résistantes aux infections, mais plus susceptibles de développer des maladies auto-immunes et allergiques.
En France, l’asthme allergique touche 10 % de la population infantile et 6 % de la population adulte. L’asthme professionnel représente lui environ 10 % des cas d’asthme chez les adultes. Les données épidémiologiques montrent des disparités entre les hommes et les femmes. Alors qu’il existe une plus grande prévalence de la maladie chez les garçons par rapport aux filles avant l’âge de 10 ans, cette tendance s’inverse à la puberté. Globalement chez l’adulte, l’asthme allergique est plus sévère mais aussi deux fois plus fréquent chez les femmes.
Ces différences liées au sexe peuvent s’expliquer non seulement par des facteurs extrinsèques non biologiques liés au mode de vie, mais aussi par des facteurs biologiques liés au sexe. Nos travaux de recherche visent à identifier les mécanismes biologiques, en particulier, hormonaux, à l’origine des biais de sexe dans l’asthme allergique.
Les cellules lymphoïdes innées du groupe 2 (ILC2) sont des médiateurs centraux de l’asthme allergique. Nous avons mis en évidence, dans des modèles murins, que les androgènes, naturellement présents en grande quantité chez les mâles, agissent comme de puissants inhibiteurs de cette population cellulaire. Les ILC2 sont non seulement moins fréquents dans les tissus pulmonaires de souris mâles mais ils produisent aussi moins de cytokines pro-inflammatoires.
De plus, nous avons apporté la preuve de concept qu’un traitement de courte durée ciblant le récepteur aux androgènes (RA) dans les ILC2s, y compris chez les souris femelles, atténue l’asthme allergique, renforçant la notion émergente du rôle protecteur des androgènes dans cette pathologie.
Récemment, nous avons entrepris d’évaluer s’il existait des biais de sexe chez des sujets asthmatiques. Nous montrons que la fréquence des ILC2s circulants est plus élevée chez les femmes asthmatiques que chez les hommes. Ce biais lié au sexe est plus prononcé parmi les patients ayant un asthme non contrôlé. De plus, les ILC2, à la fois chez les hommes et les femmes, expriment un récepteur aux androgènes fonctionnel. Identifier si les SARMs (Selective Androgen Receptor Modulator) peuvent se substituer à la testostérone pour inhiber l’inflammation pulmonaire médiée par les ILC2 mérite d’être évalué.
Mieux prendre en compte l’effet des facteurs liés au sexe dans les maladies mais aussi dans leurs traitements permettra une meilleure prise en charge au plus près des patients et des patientes.
期刊介绍:
The Archives of Occupational and Environmental Diseases (Archives des maladies professionnelles et de l''environnement) publish scientific original articles in the form of memoirs, developments and general health reviews. The journal is a reliable source of information, which lets you gain additional knowledge or update your knowledge of basic or original issues.
The section Continuous professional development focuses on a major issue and gives you the tools to optimize your practice. The content is divided in 3 parts: Reading Test, Answer to the Reading Test and Scientific Press Review, which let you share the analysis, by the editorial board, of articles from major English-language journals.
The section Legal Environment discusses an environmental culture. The section Letter to the editor keeps you informed about the press review; the Legislation, with the latest regulations published in the Official Journal; and the agenda of the meetings and the Congress, the questions–answers, etc. The Archives of Occupational and Environmental Diseases include all the scientific communications of the French occupational health societies, of which they are the official journal.