{"title":"Contexte réglementaire autour du travail saisonnier","authors":"Corinne Piron , Maurice Exposito","doi":"10.1016/j.admp.2024.102079","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102079","url":null,"abstract":"<div><p>Il n’existe que peu de données concernant ces travailleurs en matière de santé/sécurité au travail. Par essence, ces travailleurs sont labiles, peu accessibles par conséquent à un recueil structuré en matière de santé.</p><p>Pour autant, des études font état d’une population présentant les caractéristiques d’une moyenne d’âge plus jeune pour les saisonniers du milieu touristique, et d’origine extra-nationale plus fréquente pour les travaux agricoles. Ces populations sont par conséquent plus volontiers vulnérables, ayant des difficultés d’accès à un hébergement de qualité, aux soins, mais aussi à leurs droits sociaux et au droit du travail.</p><p>Le code du travail octroie à ces travailleurs les mêmes règles qu’à l’ensemble des travailleurs. Le système d’inspection du travail se montre particulièrement vigilant en ce qui concerne :</p><p>Le travail illégal Le « travail au noir », n’ouvrant pas de droits sociaux, est malheureusement sur-représenté dans les activités saisonnières. Lorsqu’il s’agit de travailleurs étrangers, par voie de détachement ou non, l’inspection du travail est soucieuse de vérifier que les droits sociaux, permettant l’accès aux soins, sont bien respectés.</p><p>La durée du travail Les règles classiques s’appliquent aux travailleurs saisonniers. Toutefois, le travail saisonnier est par définition caractérisé par des tâches à accomplir dans un temps limité. La tentation, de ce fait, d’abus en matière de temps de travail et de repos est donc une réalité. Les dimanches, en zone touristique, sont rarement un jour chômé pour les travailleurs.</p><p>L’emploi de travailleurs déracinés, loin de leurs familles, nécessite donc des solutions d’hébergement temporaire. Le code du travail ne rend pas obligatoire l’hébergement des salariés par l’employeur, mais de fait il est fréquemment nécessaire. Lorsque l’employeur héberge ses salariés, il doit le faire dans des conditions de salubrité satisfaisantes, que l’inspection du travail peut être amenée à contrôler.</p><p>Les conditions de travail doivent suivre les mêmes règles en matières de protection de la santé des salariés que pour tout autre type d’emploi. Cependant, les entreprises employant ces travailleurs n’ayant souvent qu’une activité saisonnière, sont souvent très peu structurées en matière hygiène et sécurité. Le suivi de l’état de santé des travailleurs saisonniers est allégé, la prévention reposant sur des actions de sensibilisation aux risques délivrées par les services de prévention et de santé au travail.</p><p>L’intervention sera l’occasion de brosser le tableau de l’action des différents préventeurs, de l’inspection du travail aux professionnels de santé au travail, et de présenter l’exemple local en Occitanie.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067503","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"La santé au travail des salariés des particuliers employeurs","authors":"Isabelle Puech","doi":"10.1016/j.admp.2024.102044","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102044","url":null,"abstract":"<div><p>En France, 1,3 million de salariés sont employés directement par un particulier employeur. Ces salariés, qui sont quasi exclusivement des femmes peu qualifiées, sont assistantes de vie, gardes d’enfants, employées de ménage… Elles exercent leur activité au domicile de leur employeur, ou au sein de leur propre domicile dans le cas des assistantes maternelles. La plupart d’entre elles travaillent à temps partiel, pour plusieurs particuliers employeurs, parfois en complément d’un emploi principal occupé dans un autre secteur d’activité. Elles réalisent leur travail au sein d’un domicile privé défini comme inviolable. Les particuliers employeurs quant à eux, ne sont ni des entreprises, ni des associations. Ce sont des employeurs non professionnels, responsables de la santé et de la sécurité de leur salarié. À ce titre, ils doivent assurer la surveillance médicale de leur salarié, l’informer des risques auxquels il peut être exposé, et adhérer à un service de prévention et de santé au travail interentreprises. Les dispositions de droit commun ne permettant pas de garantir l’effectivité du suivi médical des salariés des particuliers employeurs, les partenaires sociaux de la branche ont mis en place un dispositif visant à rendre effectif ce suivi et à mettre les particuliers employeurs en situation de remplir leurs obligations. Cette communication s’attachera à montrer comment la singularité de ce secteur interroge les modalités d’action traditionnelle en matière de suivi médical et de prévention des risques professionnels. L’enjeu est autant d’améliorer la qualité de vie au travail des salariés que de renforcer l’attractivité de métiers à forte utilité sociale.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068305","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Effet différencié de 3 types d’exosquelettes et de la hauteur de manipulation sur l’activité des fléchisseurs communs des doigts, deltoïdes et longissimus lors d’une tâche de mobilisation au lit","authors":"Mathieu Guittienne, Nicolas Forestier","doi":"10.1016/j.admp.2024.102048","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102048","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>L’aide à la personne est le secteur le plus sinistré en France avec quelque 2 millions de journées de travail perdues soit plus de 10 000 équivalents temps plein. Quatre-vingt-quinze pour cent des maladies professionnelles sont des TMS associées à l’adoption de comportements à risque du fait des variations environnementales auxquelles sont exposées les professionnels. Le risque physique est prédominant dans l’apparition des TMS chez les aides à domicile dû à la charge manipulée lors des transferts et mobilisation de bénéficiaires au lit, des postures adoptées et de la répétitivité de certaines tâches. Si des aides techniques et des formations aux bonnes pratiques existent, leur disponibilité et applicabilité dans le travail quotidien n’est pas systématique. Bien que des effets délétères biomécaniques et d’intégration dans les processus métiers soient à prendre en compte, les exosquelettes apparaissent comme une aide technique potentielle à l’efficacité démontrée lorsque l’environnement de travail ne peut être adapté. L’objectif de ce travail est d’investiguer l’effet de trois exosquelettes (HAPO™, HAPOMS™ et JAPET™) lors d’une tâche de mobilisation de poids à trois hauteurs de lit différentes (à 45 % de la taille du sujet, à hauteur libre et à hauteur de hanche).</p></div><div><h3>Protocole</h3><p>Dix-neuf sujets sains ont réalisé une tâche reproduisant une action de mobilisation au lit sur un sac lesté de 25<!--> <!-->kg. Les activités électriques bilatérale des fléchisseurs communs des doigts, des deltoïdes antérieurs et des longissimus ont été mesuré grâce à 6 capteurs EMG (Delsys, 2148<!--> <!-->Hz).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>La hauteur du lit influence de manière inverse l’activité des deltoïdes et des longissimus (plus le lit est haut plus l’activité des deltoïdes est élevée et celle des longissimus diminuée et inversement). Seul l’exosquelette HAPOMS™ utilisé à hauteur de hanche permet une diminution de l’activité musculaire globale. Il permet également diminuer l’activité des deltoïdes. L’exosquelette JAPET™ diminue significativement la perception de l’effort à toutes les hauteurs de lit et apparaît comme la solution technique préférée des sujets. Le HAPOMS™ suivi du HAPO™ complètent ce classement devant la condition « sans exosquelette ».</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Ces résultats montrent que les exosquelettes utilisés dans le cadre de cette tâche très spécifique ont des effets positifs sur le l’activité de certains groupes musculaires. La nature de la tâche demandée au sujet, le temps d’exécution (20<!--> <!-->s) décomposé en 4 phases dont certaines antagonistes ainsi que le poids manipulé peuvent expliquer le manque de significativité de certains résultats. Des tests en condition écologique sont en cours, ils devront valider les résultats encourageants issus du laboratoire.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068357","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"‘Amarok e-Santé’ : un dispositif contre l’épuisement professionnel des travailleurs non salariés et employeurs","authors":"Olivier Torres","doi":"10.1016/j.admp.2024.101993","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.101993","url":null,"abstract":"<div><p>Longtemps négligée, la Loi Lecocq Granjean – art. 23 – offre désormais la possibilité pour les SPSTI d’agir auprès des employeurs et travailleurs indépendants.</p></div><div><h3>Le fondement</h3><p>Le dispositif Amarok e-Santé invite les entrepreneurs à réfléchir aux événements concrets qu’ils ont vécus. Cette méthodologie s’inspire directement de la littérature en entrepreneurship qui insiste sur l’importance des actions et des expériences individuelles. Jusqu’au 2 février 2024, 15 821 entrepreneurs ont utilisé Amarok e-Santé, ce qui a conduit à 970 interventions ciblées.</p><p>À la suite d’un premier accord en 2021 avec Presance Occitanie. Aujourd’hui, Amarok a signé plus de 70 partenariats avec divers SPSTIl, démontrant l’impact croissant de son approche <span>[1]</span>.</p></div><div><h3>Présentation</h3><p>Le dispositif Amarok e-Santé est basé sur la théorie des évènements professionnels afin d’évaluer la santé au travail des entrepreneurs <span>[2]</span> ont recueilli des verbatims décrivant des événements professionnels stressants et satisfaisants, qu’ils ont ensuite catégorisés afin d’évaluer les scores de stress et de satisfaction. Dans le dispositif, les différents stresseurs et satisfacteurs ont un score d’intensité qui permet d’évaluer le stress ou la satisfaction produite par l’événement professionnel vécu. Si le score de satisfaction est supérieur au score de stress, on considère que la balance est positive et que l’entrepreneur n’est pas en situation d’alerte. Néanmoins, en cas de balance négative, l’entrepreneur est orienté vers un test de dépistage du <em>burnout</em>, le BMS 10. Enfin, si le test de dépistage du <em>burnout</em> est supérieur à 4,5 sur 7 <span>[3]</span>, une prise de contact est proposée.</p></div><div><h3>Des données en temps réel</h3><p>Le dispositif fournit aussi des statistiques en temps réel, classées par genre et par secteur d’activité. Le reporting donne aussi la fréquence des satisfacteurs (bonne implication du personnel, satisfaction de la clientèle) et des stresseurs (surcharge de travail, absence de personnel). Ces statistiques permettent aux SPSTI de mieux comprendre les défis spécifiques rencontrés dans leur bassin d’emploi.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Une adaptation du dispositif a été élaborée pour les agriculteurs. Un projet est en cours pour les professionnels de santé.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067452","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Gérard Bernadac , Lucie Hegg , Aurélie Berthet , Maria Feghali , Emma Rigaud
{"title":"Évaluation de l’exposition des travailleurs viticoles en rentrée par biométrologie","authors":"Gérard Bernadac , Lucie Hegg , Aurélie Berthet , Maria Feghali , Emma Rigaud","doi":"10.1016/j.admp.2024.102017","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102017","url":null,"abstract":"<div><p>Il existe peu de données publiées évaluant la contamination interne des travailleurs agricoles intervenant sur des cultures traitées par des pesticides. L’évaluation du risque résiduel en rentrée relève de la responsabilité de l’employeur. Toutefois, ses moyens d’action dans ce domaine sont limités et les autorisations de mise sur le marché des produits phytosanitaires mentionnent généralement le port d’équipements de protection individuelle en rentrée, mais sans délai après application du traitement et sans distinction des travaux.</p><p>Nous avons mené en 2022–2023 une étude de biométrologie pour évaluer l’exposition d’opérateurs viticoles lors de tâches de traitement et de rentrée sur des parcelles traitées au fongicide folpel. L’indicateur biologique d’exposition est le phtalimide (PI) urinaire. Pour favoriser l’adhésion des travailleurs, un protocole facile à mettre en œuvre a été élaboré. Un questionnaire décrivant le travail réalisé a été complété par les participants. Un prélèvement urinaire de 20<!--> <!-->mL avant le début de poste et un autre le lendemain matin de la journée de travail ont été collectés par chaque opérateur, pour approcher le pic d’excrétion. Chaque prélèvement a été conservé à <<!--> <!-->−<!--> <!-->20° C puis analysé par une chromatographie haute performance couplée à un spectromètre de masse en tandem avec une ionisation chimique à pression atmosphérique. La limite de détection est de 0,3<!--> <!-->μg/L et la limite de quantification de 1<!--> <!-->μg/L. Pour l’interprétation des résultats, les concentrations d’exposition au folpel ont été prédites à partir d’un modèle toxicocinétique pré-établi. Les concentrations en PI urinaire ont permis de reconstituer la dose d’exposition au folpel pour être comparée à la valeur limite de dose interne acceptable pour l’opérateur pendant 8<!--> <!-->h (AOEL). Puis la dose estimée d’exposition journalière au folpel a été extrapolée pour une semaine d’exposition à cette même dose.</p><p>Sur 25 séquences de travail incluses (palissage : 7 ; vendanges : 16 ; application : 2), le PI a été détecté dans 2/25 des échantillons avant exposition et dans 10/25 des échantillons après exposition. La concentration maximale de PI retrouvée est de 2,3<!--> <!-->μg/L (1,7<!--> <!-->μg/g de créatinine) après une journée de palissage, de 1,2<!--> <!-->μg/L (1,0<!--> <!-->μg/g de créatinine) après une journée de vendanges, et de 2,0<!--> <!-->μg/L (5,6<!--> <!-->μg/g de créatinine) après application. Aucune valeur prédite ne dépasse l’AOEL du folpel, le pourcentage maximal atteint de l’AOEL estimé est de 2,8 % (palissage). L’extrapolation de ces valeurs sur une semaine d’exposition théorique montre un plateau inférieur à l’AOEL.</p><p>Ces résultats suggèrent que la contamination interne est très faible chez les travailleurs effectuant des tâches d’exposition indirecte après le délai de rentrée.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067475","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Données des expertises collectives de l’INSERM sur le lien entre pesticides et santé","authors":"Isabelle Baldi","doi":"10.1016/j.admp.2024.102005","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102005","url":null,"abstract":"<div><p>L’INSERM a mené en 2013 et 2021 des expertises collectives sur les effets des pesticides sur la santé humaine, apportant un éclairage scientifique sur l’état des connaissances internationales, utile aux décideurs de santé publique. Les éléments produits en 2013 ont été complétés en 2021 en investiguant de nouvelles pathologies, en portant un intérêt spécifique aux populations vulnérables, en s’intéressant à la santé des professionnels mais aussi des populations riveraines et des consommateurs, en faisant le point sur des substances ayant suscité des controverses (Glyphosate, SDHI, Chlordécone).</p><p>Dans ces expertises, la présomption d’un lien entre exposition aux pesticides et maladie a été appréciée à partir des résultats des études existantes et qualifiées de forte, moyenne ou faible, en mettant en perspective les données toxicologiques concernant la plausibilité biologique. Plus de 5000 documents ont été l’objet de l’analyse critique par le groupe multidisciplinaire d’experts (épidémiologie, toxicologie, expologie, sociologie). Les domaines de santé disposant du plus grand nombre d’études étaient les cancers (adulte et enfant), les maladies neuro-dégénératives, les troubles de la reproduction et du développement et les maladies respiratoires, auxquels s’ajoutaient l’endométriose et les maladies thyroïdiennes.</p><p>Pour les professionnels exposés aux pesticides, l’expertise a confirmé la présomption forte d’un lien entre ces substances et six pathologies : lymphomes non hodgkiniens, myélome multiple, cancer de la prostate, maladie de Parkinson, troubles cognitifs, bronchopneumopathie chronique obstructive et bronchite chronique. Le groupe d’experts a également conclu à une présomption forte de lien entre exposition aux pesticides de la mère pendant la grossesse (professionnelle ou domestique) ou chez l’enfant et risque de certains cancers : leucémies et tumeurs du système nerveux central. Les études de cohortes mères–enfants ont également permis de caractériser les liens entre l’exposition professionnelle ou environnementale des mères pendant la grossesse et les troubles du développement neuropsychologique et moteur de l’enfant. Pour toutes ces associations, il était généralement complexe de mettre en cause des substances spécifiques, cependant des méta-analyses récentes ont permis de préciser le niveau de présomption des liens avec certains pesticides, et de les confronter aux connaissances sur les mécanismes toxicologiques.</p><p>Les connaissances ainsi établies démontrent l’impact de l’exposition aux pesticides sur la santé humaine, notamment pour les professionnels. Des zones d’ombre persistent cependant, notamment sur les fenêtres d’exposition critiques, les effets hors agriculture, les relations dose-effet.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068334","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Samia Merad, Fethi Mohamed Reda Moulessehoul, Othmane Ghomari
{"title":"Prévalence et facteurs risque des cervicalgies dans le secteur tertiaire","authors":"Samia Merad, Fethi Mohamed Reda Moulessehoul, Othmane Ghomari","doi":"10.1016/j.admp.2024.102073","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102073","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Les cervicalgies et douleurs du membre supérieur affectent des millions de salariés dans le secteur tertiaire représentant un problème de santé au travail, souvent cause d’absentéisme de changement de poste et d’incapacité.</p></div><div><h3>Objectif</h3><p>Estimer la prévalence des cervicalgies dans le secteur tertiaire et décrire les facteurs de risque associés.</p></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><p>Une étude transversale descriptive a été menée pendant 3 mois (2021), chez une population de 134 salariés du secteur tertiaire (banques, services, télécom). Le recueil des plaintes cervicales s’est fait par le questionnaire nordique. L’examen clinique (consensus Saltsa) a concerné les salariés présentant des cervicalgies.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>L’âge moyen était de (41<!--> <!-->±<!--> <!-->9,5 ans), avec une prédominance féminine (53,7 %). L’ancienneté<!--> <!-->≥<!--> <!-->10 ans a concerné 50 %. La prévalence des cervicalgies au cours des 12 derniers mois et les 7 derniers jours était respectivement 58,2 % et 6 %, plus importantes chez les femmes (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). Elle augmentait avec la posture assise prolongée, la tête penchée en avant de plus de 2 heures, le travail sur écran et le surpoids. Elle ne variait pas avec l’âge, l’ancienneté, la catégorie professionnelle et la sédentarité. Le recours aux soins a concerné 18,7 % et a occasionné des arrêts de travail (1 à 30 jours) dans 17,8 % et une kinésithérapie dans 8 % des cas.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Notre étude confirme l’importance des plaintes cervicales dans le secteur tertiaire notamment chez les femmes et le caractère multifactoriel. Les facteurs associés étaient d’ordres biomécaniques et organisationnels, soulignant la nécessité d’une intervention ergonomique.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068365","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Anne-Sophie Bargain, Moriamo Eniafe-Eveillard, Sanna Ouedraogo, Philippe Saliou, Brice Loddé, Richard Pougnet
{"title":"Consommation de substances psychoactives du personnel hospitalier en décours de la pandémie COVID-19","authors":"Anne-Sophie Bargain, Moriamo Eniafe-Eveillard, Sanna Ouedraogo, Philippe Saliou, Brice Loddé, Richard Pougnet","doi":"10.1016/j.admp.2024.102060","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102060","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Dans un contexte de crise sanitaire depuis le début de la pandémie de COVID-19, les personnels hospitaliers ont été soumis à des conditions professionnelles et extra-professionnelles particulières, ayant pu modifier leurs habitudes de consommation de tabac, alcool et autres substances psychoactives.</p></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><p>Il s’agit d’une étude transversale descriptive par auto-évaluation via un questionnaire en ligne, adressé au personnel du centre hospitalier universitaire de Brest entre octobre et décembre 2021. Le questionnaire portait sur la consommation de substances psychoactives et l’impact du COVID-19 sur celle-ci.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Au total, 1066 agents ont répondu. La prévalence de la consommation tabagique était de 13,7 % dans l’échantillon. La consommation d’alcool à risque, mesurée par le score AUDIT-C, concerne 43,9 % des participants. Les jeunes de moins de 25 ans obtiennent les prévalences les plus élevées, et sont ceux qui ont le plus augmenté leurs consommations de tabac et d’alcool depuis le COVID-19. Plus de la moitié des fumeurs ont augmenté leur consommation, et les participants rapportant une qualité de vie dégradée depuis le COVID ont plus augmenté leur consommation de tabac et d’alcool.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Les résultats de cette étude nous incitent à mettre en place une campagne de prévention concernant la consommation d’alcool auprès du personnel du CHU, et à cibler particulièrement les jeunes de moins de 25 ans qui sont les plus forts consommateurs de SPA.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068344","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Jean Marcel de Fonkam Nanga , Awoh Innocentia Ankungha
{"title":"Protection de l’ouïe et bien-être au travail : analyse critique des perceptions du bruit","authors":"Jean Marcel de Fonkam Nanga , Awoh Innocentia Ankungha","doi":"10.1016/j.admp.2024.102076","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102076","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Les nuisances sonores peuvent affecter la fonction auditive et le bien-être au travail des salariés. De nombreuses entreprises, rigoureuses dans la prévention, mettant en place des programmes de protections de l’ouïe tel que recommandé par les standards nationaux et internationaux, enregistrent néanmoins des déplacements de l’indice standard de l’audition parfois jusqu’à la surdité professionnelle. Le point commun est une adhésion non optimale des travailleurs aux moyens de protection mis en place. Il apparaît donc important d’agir en amont sur les représentations que les travailleurs se font du bruit afin d’améliorer leur expérience et confort au travail. La complexité de cette démarche de prévention se trouvera sur l’identification des perceptions que chaque travailleur aura du bruit.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Étude descriptive et transversale. La collecte de données (questionnaires et groupes de discussions) s’est déroulée durant six mois, de juin à novembre 2022, chez 263 travailleurs appartenant à sept entreprises, dans trois régions et quatre villes du pays. Ces derniers ont été établi en « groupes d’exposition homogènes ». Les données ainsi obtenues ont été analysées sur Excel et EPI info. Les tests statistiques du Chi<sup>2</sup> ont été utilisés pour comparer nos résultats (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Pas de lien entre perception de gêne et intensité du son mesuré : X<sup>2</sup> (1, N<!--> <!-->=<!--> <!-->263)<!--> <!-->=<!--> <!-->0,0002, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,988333. Cependant il existe un lien significatif entre la perception de l’efficacité des programmes de protection de l’ouïe et le niveau de son mesuré : X<sup>2</sup> (1, N<!--> <!-->=<!--> <!-->263)<!--> <!-->=<!--> <!-->4,3227, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,037606. D’autre part, un faible lien entre la perception l’intensité du son mesuré et la satisfaction au travail : X<sup>2</sup> (1, N<!--> <!-->=<!--> <!-->263)<!--> <!-->=<!--> <!-->0,0186, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,891619. Les perceptions d’efficacité des programmes sont plus grandes chez les travailleurs exerçant dans les ambiances sonores mesurées au-delà des valeurs réglementaires, justifiant un lien significatif car X<sup>2</sup> (1, N<!--> <!-->=<!--> <!-->263)<!--> <!-->=<!--> <!-->6,1912, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,012839.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Le bien-être au travail est associé entre autres à la qualité des liens sociaux, aux facteurs de l’environnement physique et social de l’individu, et au sentiment de réalisation. Il influence la perception que les salariés ont des sons qui les entourent, et par conséquent leur attitude au regard des programmes de protection de l’ouïe mis en place. Cette étude a mis en surface la relation étroite entre le sentiment de confort au travail et l’attitude face aux nuisances sonores. Un programme efficace de protection auditive doit par conséquent, d’une part, intégrer la ","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067501","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Maçon atteint de dermatite allergique de contact au ciment : l’inaptitude peut-elle être évitée ?","authors":"Antoine Pauchet","doi":"10.1016/j.admp.2024.102740","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102740","url":null,"abstract":"<div><p>Cette étude de cas concerne un salarié maçon atteint de dermatite allergique de contact au ciment. Elle décrit les consultations en santé au travail, les actions en milieu de travail, les difficultés rencontrées, et le résultat final des actions menées dans un but de maintien en emploi.</p></div><div><p>This case study concerns an employed bricklayer suffering from allergic contact dermatitis to cement. It describes the occupational health consultations, the workplace interventions, the difficulties encountered, and the final result of the actions carried out with the aim of maintaining employment.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140818576","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}