{"title":"Sophocle mauvais lecteur de Racine : autour de la composition de Gisèle","authors":"Y. Hamel","doi":"10.58282/colloques.2228","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.2228","url":null,"abstract":"Fers de lance dans le combat pour la propagation de la laicite et des valeurs democratiques, les programmes scolaires de la Troisieme Republique mettent a l’honneur l’exercice de la composition1. Pour preparer les generations montantes a accomplir avec brio ce rite de passage oblige vers la fermete intellectuelle, la droiture morale, la responsabilite citoyenne, la respectabilite sociale et la ferveur patriotique, le monde de l’edition scolaire publie force traites sur l’art d’ecrire qui celebrent en premier lieu le commerce avec les grands auteurs du passe : « La lecture est le remede souverain a la sterilite d’esprit. Par elle il s’ouvre, se remplit; tout le monde moral et physique trouve un acces en lui. Pour apprendre a ecrire surtout, il faut lire : c’est ainsi qu’on recueille des idees pour les exprimer a son tour2. » En cela, la « Republique des professeurs » ne se montre pas particulierement originale : l’etablissement d’un lien de causalite entre la lecture et le developpement d’un talent pour l’ecriture est un lieu commun reconduit par les pedagogues de toutes les civilisations lettrees. Reste, pour chaque educateur, l’obligation de (re)definir trois choses : le type d’ecrit que le jeune esprit en formation doit parvenir a produire, les œuvres qu’il doit avoir lues pour y arriver et, plus fondamental encore, l’hermeneutique particuliere a laquelle il doit etre forme afin que la litterature en question soit correctement assimilee. De ce triple point de vue, la bonne","PeriodicalId":220171,"journal":{"name":"Les mauvaises lectures","volume":"87 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-10-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"126774192","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Catherine II traduit Shakespeare : mauvaise lecture, adaptation ou censure?","authors":"N. Teplova","doi":"10.58282/colloques.2232","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.2232","url":null,"abstract":"Sous le regne de Catherine II1 (qui commence en 1762 apres l’assassinat de Pierre III et qui se termine en 1796), il existait tres peu de traductions russes des pieces de Shakespeare. En fait, on pourrait dire qu’il n’y avait pas de traductions officielles de pieces shakespeariennes jusqu’aux annees 80 du XVIIIe siecle en Russie. Alexandre Soumarokov (1718-1777), a qui, entre autres, on doit la naissance du theâtre russe2, s’essaie a adapter Hamlet en 1748, mais ne cite pas le nom de l’auteur de l’original. En 1772, une traduction d’un monologue tire de Romeo and Juliet est publiee, mais ce n’est qu’en 1783 qu’une piece shakespearienne, Richard III, est traduite en entier. Puis, en 1786, Nikolai Karamzine (1766-1826), futur historiographe de Russie, publie une traduction russe de Julius Caesar. Or, c’est justement en 1786 que Catherine II est en train de lire Shakespeare, mais en traduction allemande3. Ainsi, le 24 septembre 1786, elle ecrit a Grimm4 : « […] Les faiseurs de Comedies font presentement des pieces historiques a l’imitation de Shakespeare, que nous avons lu en allemand traduit par Eschenburg; neuf tomes sont deja gobes […]5. » Inspiree par ces lectures, l’imperatrice compose quatre pieces6 sous l’influence directe de l’auteur elisabethain. La premiere piece qui retient l’attention de Catherine II est The Merry Wives of Windsor (1602 [1597]). Pour faciliter notre apercu comparatif de l’original shakespearien et de la version qu’en fait l’imperatrice russe, rappelon","PeriodicalId":220171,"journal":{"name":"Les mauvaises lectures","volume":"42 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-10-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"126853893","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"L’abîme regarde aussi en toi. De la métatextualité défensive chez Antoine Volodine","authors":"A. David, S. David","doi":"10.58282/colloques.2225","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.2225","url":null,"abstract":"[…] il murmura On se croirait dans un mauvais roman d’espionnage, et je retorquai Pourquoi, mauvais1L’œuvre d’Antoine Volodine a entre autres pour particularite de reposer sur ce qu’on pourrait nommer une « metatextualite defensive », laquelle, loin de viser a orienter le lecteur, a baliser sa traversee de l’œuvre, cherche au contraire a l’egarer, a provoquer sciemment la mauvaise lecture – voire, a interdire toute possibilite de lecture veritable. La narration du livre Le Post-exotisme en dix lecons, lecon onze pretend a cet egard recourir a « un procede du mensonge litteraire […] qui [...] joue avec une verite tapie en amont du texte, avec un non-mensonge insere dans la realite reelle, ailleurs que dans la fiction2. » Pareille falsification se justifie, dans l’univers volodinien, par la presence de forces hostiles qu’il importe de derouter :Cette liste que je donne [precise la narration] contient des informations volontairement erronees et elle est incomplete. Elle respecte le principe post-exotique selon quoi une part d’ombre toujours subsiste au moment des explications ou des aveux, modifiant les aveux au point de les rendre inutilisables par l’ennemi. La liste aux apparences objectives n’est qu’une maniere sarcastique de dire a l’ennemi, une fois de plus, qu’il n’apprendra rien. Car l’ennemi est toujours quelque part rodeur, deguise en lecteur et vigilant parmi les lecteurs. Il faut continuer a parler sans qu’il en tire benefice. (PE, 11)Une telle approche dissuasive de","PeriodicalId":220171,"journal":{"name":"Les mauvaises lectures","volume":"49 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-10-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"128564486","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"L’Amérique n’existe pas, c’est un livre qui nous le dit","authors":"Jean-François Chassay","doi":"10.58282/colloques.2230","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.2230","url":null,"abstract":"Chacun est libre de regarder l’histoire a sa facon, puisque l’histoire n’est que la reflexion du present sur le passe, et voila pourquoi elle est toujours a refaire.Flaubert, correspondanceMon texte porte sur le troisieme roman de Pierre Senges, La Refutation majeure1, publie en 2004 et qui remet en question rien de moins que l’existence de l’Amerique. Mais j’aimerais d’abord rappeler une affirmation de Claude Duchet, que je reprends a mon compte, a savoir qu’un enonce litteraire sans date n'est pas un enonce litteraire; un texte n'est complet qu'avec sa date. Ce qu’on peut interpreter en avancant que cela signifie une chose assez claire et une autre qui l'est beaucoup moins. D’abord, qu'une date renvoie a l'Histoire et qu'un texte litteraire serait impensable en-dehors de l'Histoire, de la societe qui le voit naitre (ce serait la chose claire). Celle qui est moins claire consiste a se demander de quelle date on parle, exactement. La date de publication? La date de « mise en fonctionnement » (quand un texte commence a faire sens socialement)? Et peut-on meme circonscrire le texte a une seule date?Par exemple, quelle serait la « date » de Lord's Byron Doctor de Paul West2? Ce roman s’appuie sur les pages disparues du journal de Polidori, qui fut medecin de Byron. A la mort de Polidori, sa famille publia semble-t-il son journal, en eliminant les pages jugees obscenes, ce qui representait environ 90% du total. West reecrit ces pages disparues, imaginant Polidori present lors de","PeriodicalId":220171,"journal":{"name":"Les mauvaises lectures","volume":"25 3 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-10-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"125893350","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Hugo, la Bible et Bob Marley : lectures tragiques dans les romans de Gisèle Pineau","authors":"C. Ndiaye","doi":"10.58282/colloques.2223","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.2223","url":null,"abstract":"Notre reflexion porte sur quelques « mauvaises lectures » dans deux romans de Gisele Pineau, La grande drive des esprits (1993) et L’Esperance-macadam (1995)1. Nous decouvrons en effet que la lecture prend souvent des accents dramatiques dans ses romans, ce qui peut surprendre. Il s’agira donc ici d’examiner le phenomene de plus pres et de tenter de mieux comprendre les mesaventures des lecteurs et lectrices de Pineau. Celle-ci compte parmi les ecrivains les plus prolifiques de la Guadeloupe; elle a publie une quinzaine de romans depuis 1992. Nous en retenons deux ou la question de la lecture prend une certaine importance et qui font reference a la lecture de plusieurs types de textes, lecture qui tourne toutefois pareillement a la catastrophe. Comme le suggere la formulation du titre, nous emploierons ici le mot « texte » au sens large, puisqu’il s’agit de trois genres differents dont les productions peuvent se transmettre oralement ou par ecrit : le texte sacre, dans le cas present la Bible; la poesie classique, representee par les œuvres de Victor Hugo; et la chanson populaire, telle que pratiquee par Bob Marley. Concretement, il s’agit donc d’une reception ou peut-etre faudrait-il dire d’une « consommation » de textes qui peut prendre une forme visuelle ou auditive, si l’on peut dire.Nous notons egalement que seules les chansons de Marley pourraient, au depart, etre percues comme de « mauvaises lectures » au sens ou elles auraient une qualite litteraire deficiente ou","PeriodicalId":220171,"journal":{"name":"Les mauvaises lectures","volume":"67 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-10-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"122537195","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"De l’utilité des mauvaises lectures : l’exemple de Don Quichotte","authors":"I. Daunais","doi":"10.58282/colloques.2221","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.2221","url":null,"abstract":"Il n'est pas aussi facile que le veut l'interpretation courante de determiner ce qui, dans le roman de Cervantes, constitue une « mauvaise lecture ». Sans doute le personnage de don Quichotte est-il un mauvais lecteur, qui confond les livres et la realite en pensant retrouver sur les routes de sa province les enchanteurs et les felons des romans de chevalerie. Meme en accordant a la folie du chevalier le plus haut degre possible de poesie et de beaute, comme l'ont fait les lecteurs du XIXe siecle romantique, on ne peut ignorer que cette poesie trouve sa source dans une erreur et que cette erreur ne saurait etre attribuee au contenu trompeur ou trop subtil de telle ou telle œuvre tombee entre les mains du pauvre Alonso Quixano. La « mauvaise lecture » est entierement du cote de don Quichotte : pour ce lecteur nostalgique du monde perdu de la chevalerie, c'est l'univers meme des livres qui se confond avec le monde reel, illusion que partagent les personnages les plus ostensiblement naifs du roman, comme la gouvernante, qui enjoint le cure venu dans la bibliotheque de son maitre pour y jeter au feu tous ces livres qui perturbent la raison du gentilhomme d'asperger au prealable la piece d'eau benite « de peur qu'il n'y ait quelqu'un de ce grand nombre d'enchanteurs qui sont ecrits en ces livres, et qu'il ne nous enchante pour la peine de celle que nous leur voulons faire en les chassant hors du monde1. »Mais le sujet est loin d'etre clos une fois prononcee cette evidence, que l'e","PeriodicalId":220171,"journal":{"name":"Les mauvaises lectures","volume":"38 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-10-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"127943942","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Les mauvaises lectures. Actes du troisième Colloque annuel du CRIST (Université McGill-Université Concordia, 3-4 mars 2011)","authors":"Claudia Bouliane","doi":"10.58282/colloques.2234","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.2234","url":null,"abstract":"Souvenons-nous que l’ingenieux gentilhomme « passait ses heures d’oisivete, c’est-a-dire le plus clair de son temps, plonge avec ravissement dans la lecture des romans de chevalerie. […] Il se donnait avec un tel acharnement a ses lectures qu’il y passait ses nuits et ses jours, du soir jusqu’au matin et du matin jusqu’au soir. » Resulto fatal : « Il dormait si peu et lisait tellement que son cerveau se dessecha et qu’il finit par perdre la raison. » Comme on sait, il garda si bien en tete la lettre de ses romans qu’il se fit chevalier errant et se mit a lire le monde et sa propre vie au filtre de ce qu’il avait lu. Dans ce motif des mauvaises lectures, capital dans l’incipit de L’ingenieux hidalgo Don Quichotte de la Manche de Miguel de Cervantes, le Colloque des mauvaises lectures voit l’un des actes fondateurs de la modernite litteraire, voire de la litterature tout court.Nous irons en amont et en aval du Quichotte et nous parcourrons le vaste monde dans le but d’ouvrir ce paradigme heuristique des mauvaises lectures, que nous pourront sur l’erre d’aller travestir en meta-paradigme des lectures mauvaises, de maniere a parcourir le long segment, seme de nuances intermediaires, qui va de l’erreur nefaste mais innocente a la malveillance coupable mais triomphante, de l’inadvertance significative au geste delibere. Et puisqu’il s’agit de sociocritique, nous lirons des textes (ou des objets de langage regardes comme des textes) qui font etalage de ce paradigme. Il en fourmille,","PeriodicalId":220171,"journal":{"name":"Les mauvaises lectures","volume":"33 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-10-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"123361581","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}