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Catherine II traduit Shakespeare : mauvaise lecture, adaptation ou censure?
Sous le regne de Catherine II1 (qui commence en 1762 apres l’assassinat de Pierre III et qui se termine en 1796), il existait tres peu de traductions russes des pieces de Shakespeare. En fait, on pourrait dire qu’il n’y avait pas de traductions officielles de pieces shakespeariennes jusqu’aux annees 80 du XVIIIe siecle en Russie. Alexandre Soumarokov (1718-1777), a qui, entre autres, on doit la naissance du theâtre russe2, s’essaie a adapter Hamlet en 1748, mais ne cite pas le nom de l’auteur de l’original. En 1772, une traduction d’un monologue tire de Romeo and Juliet est publiee, mais ce n’est qu’en 1783 qu’une piece shakespearienne, Richard III, est traduite en entier. Puis, en 1786, Nikolai Karamzine (1766-1826), futur historiographe de Russie, publie une traduction russe de Julius Caesar. Or, c’est justement en 1786 que Catherine II est en train de lire Shakespeare, mais en traduction allemande3. Ainsi, le 24 septembre 1786, elle ecrit a Grimm4 : « […] Les faiseurs de Comedies font presentement des pieces historiques a l’imitation de Shakespeare, que nous avons lu en allemand traduit par Eschenburg; neuf tomes sont deja gobes […]5. » Inspiree par ces lectures, l’imperatrice compose quatre pieces6 sous l’influence directe de l’auteur elisabethain. La premiere piece qui retient l’attention de Catherine II est The Merry Wives of Windsor (1602 [1597]). Pour faciliter notre apercu comparatif de l’original shakespearien et de la version qu’en fait l’imperatrice russe, rappelon