{"title":"Intoxication volontaire par l’aldicarbe dans les Hauts de France : une situation sanitaire qui reste préoccupante en 2024","authors":"","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.009","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.009","url":null,"abstract":"<div><p>Les tentatives de suicide par les carbamates anticholinestérasiques insecticides peuvent engager le pronostic vital. Malgré son interdiction d’utilisation depuis 2008, l’aldicarbe continue d’être à l’origine d’intoxications aiguës en France, notamment dans les Hauts de France. Si l’évolution de ces intoxications reste généralement favorable, il n’en reste pas moins qu’un certain nombre conduise au décès du patient malgré la mise à disposition d’outils diagnostics en urgence 7j/7 et 24<!--> <!-->h/24 et la mise en place de traitements spécifiques.</p></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><p>Cette étude épidémiologique rétrospective décrit les cas survenus dans la région des Hauts de France déclarés au centre antipoison entre 01/01/2012 et 20/05/2024.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Quatre-vingt-neuf cas d’intoxication volontaire (sex-ratio à 6,41) ont été recueillis. L’âge moyen des 77 hommes était de 50,4<!--> <!-->ans, celui des 12 femmes était de 58,6<!--> <!-->ans. Cinquante et un patients présentaient un syndrome muscarinique (57 %), vingt-et-un, un syndrome nicotinique (22 %) et quarante-neuf des troubles neurologiques sévères (55 %). Tous les patients ont été hospitalisés dont 65 en service de réanimation (73 %). La prise en charge hospitalière a consisté en la pratique d’un lavage gastrique (25 %) et l’administration de charbon activé (25 %), une intubation (27 %), l’administration d’atropine (56 %) et de pralidoxime (14 %). Une pneumopathie d’inhalation a compliqué l’évolution dans 10 cas (11 %). La gravité a été qualifiée de moyenne (SGT2) dans 20 cas (22,5 %) et de forte (SGT3) dans 39 cas (43 %). Quatre décès (4,5 %) sont observés (3 hommes et une femme, âgés entre 63 et 80<!--> <!-->ans). Quand l’activité cholinestérasique a pu être mesurée, nous avons pu observer que si l’acétylcholinestérase était moins intensément inhibée que la butyrylcholinestérase, son degré d’inhibition était mieux corrélé à la gravité ; concernant la butyrylcholinestérase, si celle-ci était plus fréquemment inhibée et plus intensément que l’acétylcholinestérase, néanmoins elle se régénérait plus rapidement. La détection puis la quantification de l’aldicarbe et de ses métabolites (aldicarbe-sulfoxide et aldicarbe-sulfone), ont respectivement été faites par chromatographie liquide avec détection par spectrométrie de masse haute résolution et par chromatographie liquide avec détection par spectrométrie de masse en tandem. Les concentrations sanguines de l’aldicarbe quantifiées chez 6 patients étaient comprises entre 1270<!--> <!-->μg/L (un décès) et 8760<!--> <!-->μg/L (guérison).</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>La liaison carbamate-AChE étant peu stable, une décarbamylation spontanée se produit dans les 24 premières heures entraînant une réactivation de l’AChE. Cependant à la différence des autres carbamates insecticides, une intoxication par l’aldicarbe a un effet inhibiteur plus prolongé (jusque 96<!--> <!-->h) sur les cholinestérases ; cette ","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352007824001707/pdfft?md5=cc00435ee6b8dd7bf2a9a7a18cb520fb&pid=1-s2.0-S2352007824001707-main.pdf","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162477","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"OA","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Les nitazènes : pharmacotoxicologie et données du réseau français d’addictovigilance","authors":"","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.033","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.033","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Décrire les propriétés pharmacotoxicologiques des nitazènes, nouveaux opioïdes de synthèse, ainsi que les conséquences sanitaires rapportées notamment en France.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Analyse de la littérature médico-scientifique relative à ces composés, ainsi que des données du réseau français d’addictovigilance, colligées jusqu’au 31/12/2023 (sans borne inférieure).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Les nitazènes sont des opioïdes synthétisés à la fin des années 50 comme de potentiels médicaments antalgiques mais sans développement ni commercialisation ultérieurs. Agonistes sélectifs et affins des récepteurs μ, ils sont nettement plus puissants que la morphine avec une équianalagésie chez l’animal sans équivoque : morphine (1)<!--> <!--><<!--> <!-->métonitazène (100)<!--> <!--><<!--> <!-->protonitazène (200)<!--> <!--><<!--> <!-->isotonitazène (500)<!--> <!--><<!--> <!-->étonitazène (1000). Ce sont de puissants dépresseurs respiratoires induisant bradypnée profonde et hypoventilation marquée. Ils ont émergé sur le marché des drogues en 2019 en Europe et en 2021 en France avec 1 cas isolé, avant 2 clusters d’intoxications en Occitanie <span><span>[1]</span></span> et sur l’île de la Réunion <span><span>[2]</span></span> en 2023. Sur la période d’étude, on a dénombré 12 notifications d’addictovigilance, concernant toutes des hommes d’âge médian 39<!--> <!-->ans [20–42]. Dans certains cas, le recours à l’analyse de produits via SINTES a permis d’identifier le nitazène concerné dans le produit consommé, voire d’orienter les analyses toxicologiques dans les fluides biologiques. Les molécules déclarées et/ou identifiées étaient isotonitazène (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4), protonitazène (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2), métonitazène (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1), protonitazépyne (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1) et nitazène non mieux précisé (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4). Dix notifications concernaient une intoxication aiguë avec syndrome opioïde typique et sévère. La quasi-totalité des patients ont décrit une exposition à ces opioïdes à leur insu, pensant notamment consommer de l’héroïne ou de la <em>chimique.</em> L’évolution était favorable dans tous les cas, après administration de naloxone et/ou hospitalisation avec traitement symptomatique. Les 2 derniers dossiers rapportaient respectivement un décès (sujet retrouvé décédé, constatations autopsiques compatibles avec un décès toxique et isotonitazène seule substance d’intérêt toxicologique identifiée en post-mortem) et un trouble de l’usage à divers opioïdes dont du métonitazène. Les divers autres signaux étaient relatifs à la circulation de métonitazène et d’isotonitazène sur le territoire national.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Les nitazènes sont des opioïdes au profil pharmacotoxicologique inquiétant et à risque élevé d’overdose sévère. Leur circulation sous des présentations variées complique leur détection et accroit le risque de con","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162760","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Intoxications par l’éthylène glycol : point sur les recommandations de traitement par fomépizole, analyse des cas des centres antipoison de Nancy et Paris entre 2019 et 2023","authors":"","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.036","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.036","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>L’éthylène glycol (EGL) [CAS : 107-21-1] est un polyalcool principalement utilisé comme antigel dans les liquides de refroidissement pour moteurs thermiques et dans les dégivrants de pare-brise. Au 24 mai 2024, la base nationale des produits et compositions (BNPC) du système d’information des centres antipoison (SICAP) comporte 914 produits commerciaux qui en contiennent avec parfois des concentrations de plus de 90 %. Le fomépizole (4-méthylpyrazole) est l’antidote de première intention des intoxications par EGL. Nos objectifs, à partir d’une revue de la littérature comparée à un état des lieux de la pratique clinique, sont de répondre aux questions suivantes : à partir de quelle dose supposée ingérée d’EGL doit-on craindre une intoxication, comment et quand la traiter ?</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Dans PubMed, recherche des articles avec les mots-clés « <em>fomepizole, ethylene glycol, poisoning</em> », publiés entre 2009 et 2024. Dans SICAP, extraction de tous les cas d’exposition par voie orale, entre 2019 et 2023, à des liquides de refroidissement ou à des produits antigel contenant la substance « éthylène glycol », pour lesquels les centres antipoison de Nancy et de Paris étaient les référents. Relecture critique, synthèse des cas.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>L’analyse bibliographique identifiait 98 références, dont seulement 24 articles traitaient spécifiquement de l’utilisation du fomépizole après exposition à l’EGL. Les publications pédiatriques étaient très rares (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->5). En termes d’indication du fomépizole, toutes les publications suivaient les recommandations de l’<em>American Academy of Clinical Toxicology</em>, basées uniquement sur des critères paracliniques. En termes de modalités d’administration du fomépizole, toutes suivaient le protocole de Barceloux et al. (1999), visant un objectif de concentration plasmatique en EGL inférieure à 20<!--> <!-->mg/dL (0,2<!--> <!-->g/L) en fin de traitement. Dans SICAP, 131 cas ont été identifiés. Seuls 81 précisaient une dose supposée ingérée, dont 27 de manière quantitative avec le poids du patient (20,6 %). Parmi ces 27 cas, 14 n’ont présenté aucun symptôme (EGL<!--> <!-->=<!--> <!-->0,04<!--> <!-->mL/kg – 0,97<!--> <!-->mL/kg, médiane<!--> <!-->=<!--> <!-->0,145<!--> <!-->mL/kg ; s<!--> <!-->=<!--> <!-->0,25). Parmi les 13 cas restants, 8 étaient des intoxications accidentelles avec des symptômes indicatifs d’une intoxication aux glycols de gravité variée. Pour 4 de ces 13 cas, un traitement antidotique avait été préconisé (EGL<!--> <!-->=<!--> <!-->1,7.10<sup>-7</sup>mL/kg – 3,75<!--> <!-->mL/kg, médiane 0,58<!--> <!-->mL/kg ; s<!--> <!-->=<!--> <!-->1,75), et parmi ceux-ci, 3 cas (75 %) étaient des intoxications volontaires. Un seul décès a été retrouvé, dans un contexte de suicide avec prise en charge retardée et détresse vitale à l’admission. À l’admission, le dosage en EGL était de 620<!--> <!-->mg/L ; aucune précision sur ","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352007824001975/pdfft?md5=00634447a5e9c017269f31ba73c248d1&pid=1-s2.0-S2352007824001975-main.pdf","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142161574","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"OA","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Place de la paracétamolémie et des biomarqueurs au cours des intoxications massives et/ou graves par paracétamol","authors":"","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.019","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.019","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>En France, le paracétamol est impliqué dans environ un tiers des tentatives de suicide impliquant des médicaments <span><span>[1]</span></span>. L’intoxication aiguë par le paracétamol nécessite un bilan hépatique (ASAT et ALAT), un bilan d’hémostase (TP ou INR), et une paracétamolémie à partir de la quatrième heures après l’ingestion <span><span>[2]</span></span>. L’ingestion aiguë massive de paracétamol peut être suspectée devant une dose supposée ingérée<!--> <!-->><!--> <!-->25 à 30<!--> <!-->g chez l’adulte ou une paracétamolémie extrapolée à la quatrième heure<!--> <!-->><!--> <!-->250<!--> <!-->mg/L <span><span>[3]</span></span>. Bien que rare, ce type d’intoxication nécessite la surveillance répétée de la paracétamolémie et la mesure de biomarqueurs additionnels. La mesure de la paracétamolémie n’est généralement pas répétée et guide l’administration précoce de N-acétylcystéine, l’antidote <span><span>[2]</span></span>. Pour les intoxications massives, la paracétamolémie doit être répétée pour détecter une absorption prolongée ou une élimination retardée, étant donné l’élimination rénale du paracétamol et de son métabolite actif. La créatinine doit par conséquent être mesurée de manière répétée, d’autant plus qu’il existe un risque d’insuffisance rénale aiguë <span><span>[3]</span></span>. Deux autres éléments doivent également être mesurés, le lactate et la réserve alcaline. En effet les intoxications massives par paracétamol peuvent entraîner deux types d’acidose métabolique à trou anionique augmenté liée à l’augmentation du lactate <span><span>[4]</span></span>. La première est précoce (dans les cinq heures suivant l’ingestion) et précède l’hépatotoxicité. Elle est souvent associée à des troubles de conscience, et est liée au blocage mitochondrial des complexes I et II de la chaîne respiratoire mitochondrial par le N-acétyl-p-benzoquinone imine (NAPQI). La seconde est tardive, associée à l’hépatotoxicité et à la défaillance multiviscérale. Enfin, d’autres biomarqueurs tels que la procalcitonine ou les adduits du paracétamol pourraient être pertinents pour détecter et prédire la gravité des intoxications massives par paracétamol.</p></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162324","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Apport de l’analyse toxicologique dans un cas d’exposition à la poudre de noix de muscade","authors":"","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.038","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.038","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Confirmer une intoxication volontaire pauci-symptomatique à la poudre de noix de muscade.</p></div><div><h3>Historique du cas</h3><p>Un homme de 35<!--> <!-->ans dépressif traité par mirtazapine (15<!--> <!-->mg/j) et escitalopram (20<!--> <!-->mg/j) se présente spontanément aux urgences suite à la consommation volontaire, la veille, d’une quantité inconnue d’alcool et de 50 à 100<!--> <!-->g de poudre de noix de muscade. À l’admission, le patient est conscient (Glasgow 15) mais se sent « étrange » et se plaint de vertiges et d’hallucinations. Le reste du bilan clinicobiologique est sans particularité. Après avis du Centre antipoison de Paris, le patient est admis en réanimation médicale et toxicologique (RMT) pour surveillance. L’évolution rapidement favorable permet la sortie du patient après 24<!--> <!-->heures d’hospitalisation. Des prélèvements de sang et d’urines de l’admission en RMT sont transmis au laboratoire de toxicologie pour confirmer une exposition à la poudre de noix de muscade.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Un bilan toxicologique d’urgence est réalisé sur plasma et urines par méthodes immunochimiques et enzymatiques (Alinity™, Abbott), complété par un screening et une quantification par LC-HR/MS (Q Exactive Focus™, Thermo Scientific) en mode ciblé et non ciblé. L’analyse urinaire, après déconjugaison, a été complétée par un screening en chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GC-MS).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Seul de l’éthylglucuronide urinaire à 0,15<!--> <!-->mg/L est retrouvé dans le premier bilan. Les screenings ciblés plasmatique et urinaire ont identifié de l’escitalopram, de la mirtazapine et leurs métabolites déméthylés. Les concentrations plasmatiques des antidépresseurs étaient en zone thérapeutiques. Le screening non ciblé a identifié des métabolites de phases I et II du safrole, de la myristicine et de l’élémicine, dérivés de l’allylcatéchol, composants de la noix de muscade. Dans les urines, la desmethyl-élémicine a pu être identifiée ainsi que les formes glucuro- et sulfoconjugées de l’hydroxy-safrole, de l’hydroxy-myristicine et de la desmethyl-élémicine. La présence de certains de ces différents composés a été confirmée en GC-MS. Dans le plasma, seuls des dérivés conjugués de l’hydroxy-myristicine et de la desmethyl-élémicine ont été identifiés.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Les dérivés de l’allylcatéchol sont responsables des manifestations cliniques qui habituellement perdurent entre 3 et 8<!--> <!-->heures post-ingestion <span><span>[1]</span></span>. Les effets centraux décrits, dont les vertiges, hallucinations, confusion, sont en lien avec une activité <em>amphétamine-like</em> de métabolites de la myristicine et de l’élémicine tandis que les troubles cardiaques sont liés aux propriétés IMAO de la myristicine <span><span>[2]</span></span>. Chez notre patient, seuls des troubles centraux ont été observés, en accord avec la détection de métabolit","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142161576","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Intoxications par le protoxyde d’azote non médical chez les mineurs : analyses des données des Centres AntiPoison français entre 2019 et 2023","authors":"","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.005","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.005","url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>L’usage détourné du protoxyde d’azote (N<sub>2</sub>O) non médical à visée récréative a pris de l’ampleur en France depuis 2018 notamment chez des usagers jeunes <span><span>[1]</span></span>. La loi du 1<sup>er</sup> juin 2021 a été adoptée pour lutter contre cet usage détourné : la vente de N<sub>2</sub>O est depuis interdite aux mineurs <span><span>[2]</span></span>.</p></div><div><h3>Objectif</h3><p>Étudier l’impact de cette loi sur la prévalence des intoxications au N<sub>2</sub>O chez les mineurs au travers des données des Centres AntiPoison (CAP-TV) français et réaliser une analyse descriptive des complications observées chez les mineurs.</p></div><div><h3>Méthodologie</h3><p>Étude rétrospective des cas d’intoxication par le N<sub>2</sub>O en France à partir du système d’information des CAP-TV (SICAP) dans un contexte d’usage détourné à visée récréative chez les mineurs et les majeurs sur deux périodes distinctes autour de la promulgation de la loi : (1) 01/01/2019–31/05/2021 et (2) 01/06/2021–31/10/2023. Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel GraphPad Prism 10, des corrélations de Spearman, des tests de Fischer de Mann Whitney ont été utilisés en fonction de l’échantillon et des variables étudiées. Le <em>Poison Severity Score</em> (PSS) a été utilisé pour évaluer la gravité des cas <span><span>[3]</span></span>.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Au total, 990 cas d’expositions volontaires au N<sub>2</sub>O ont été recensés sur la période d’étude. L’âge médian était de 21,0<!--> <!-->ans [2,18][18,7 ;24,2], le sex-ratio de 1,3 et 17,2 % des cas concernaient des mineurs (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->185). Le PSS était à 0 dans 2 % des cas, à 1 dans 49 % des cas, à 2 dans 40 % et à 3 dans 9 % des cas, aucun décès n’était rapporté, la médiane était à 1, la moyenne à 1,5. Avant la loi, on notait une augmentation du nombre de cas au cours du temps chez les majeurs et chez les mineurs (Rho de Spearman à 0,87 (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001) et 0,60 (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001) respectivement), augmentation qui n’était pas retrouvée après la loi (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,50 et <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,76). Si la proportion de mineurs était moins importante après la loi (19,6 versus 15,9 %), cette différence n’était pas statistiquement significative (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,17). Chez les mineurs, nous n’observions pas de différence entre les deux périodes pour l’âge médian (16,3 versus 16,1, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,32) ou le PSS (1 versus 1, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,07). La proportion de filles était significativement plus élevée après la loi (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,01). Cette différence liée au sexe n’était pas observée chez les majeurs (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,59). On ne notait pas de différence de gravité des cas en fonction du sexe. Cette gravité est moyenne ou forte dans 49 % des cas et des troubles neurologiques sont décrits chez 91 m","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162320","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Loncomelos pyrenaicus ou asperges des bois : to eat or not to eat","authors":"","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.037","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.037","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>L’ornithogale des Pyrénées ou <em>Ornithogalum pyrenaicum</em> ou <em>Loncomelos pyrenaicus</em> (L.) Hrouda ou « asperge des bois » est une plante sauvage réputée comestible de la famille des <em>Asparagaceae</em>. Cependant, depuis plusieurs années les Centres antipoison et de toxico-vigilance (CAPTV) décrivent des cas de personnes symptomatiques après consommation de ces plantes. Pour caractériser ce signal, un partenariat a été réalisé entre le CHRU de Nancy (CAPTV pour le recueil des cas) et l’université Paris Cité (pour l’analyse des plantes) et a bénéficié du soutien financier de l’Anses dans le cadre d’une Convention de recherche et développement (2022-CRD-02).</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Étude descriptive des cas colligés par les CAPTV en 2022 et 2023. Développement de méthodes analytiques pour établir des profils de substances présentes dans la plante, en se basant sur des échantillons commerciaux. Comparaison des résultats analytiques de lots d’asperges des bois du commerce provenant de différentes régions avec ceux des plantes impliquées dans les cas rapportés aux CAPTV.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Sur la période d’étude, 8 dossiers ou repas collectifs de 2 à 5 convives ont été colligés, correspondant à 20 personnes exposées dont 12 symptomatiques. Les cas étaient répartis dans le nord-est de la France et la région Nouvelle Aquitaine. Dans 6 dossiers, il s’agissait d’une cueillette personnelle ou par un tiers, et dans 2 dossiers d’un achat sur les marchés. Le temps de cuisson était compris entre 4 et 20<!--> <!-->minutes. Le sex-ratio des exposés était égal à 1, la moyenne d’âge à 54<!--> <!-->ans (âge médian 55<!--> <!-->ans). Aucune personne n’avait d’allergie alimentaire, 14 avaient mangé ces plantes les années précédentes sans complication sauf dans un cas. Le délai moyen de survenue de symptômes était de 3<!--> <!-->h. Les symptômes présentés par les personnes étaient essentiellement ORL, à type de dysphagie intense (8 cas), sensation d’œdème pharyngé (6 cas), douleur oropharyngée (4 cas), œdème buccal ou des lèvres (4 cas), dysphonie (2 cas), hypersialorrhéee (1 cas) ; plus rarement digestifs ou cutanés. 8 patients ont bénéficié d’une consultation médicale et ont reçu des antihistaminiques et 4 des corticoïdes. Un cas d’œdème de Quincke était observé ayant nécessité, en plus, une oxygénothérapie, des aérosols de terbutaline et d’adrénaline.</p><p>L’examen microscopique des plantes (trois échantillons du commerce et un échantillon de plantes associées à au moins un cas symptomatique) après lyophilisation a montré une très grande richesse en mucilages ainsi qu’en raphides d’oxalate de calcium. L’analyse phytochimique a été réalisée par plusieurs techniques chromatographiques : CCM (chromatographie sur couche mince), CLHP (chromatographie liquide à haute performance), CPG (chromatographie en phase gazeuse). Cette analyse a permis de mettre en évidence la présence de sucres, d’acides gras, ainsi ","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142161575","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Trou anionique, trou osmolaire et dosages toxicologiques : intérêts et limites pour la prise en charge d’une intoxication par alcool toxique","authors":"","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.016","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.016","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Les intoxications par éthylène glycol et méthanol sont rares mais potentiellement graves. Après un intervalle libre post-exposition correspondant à la métabolisation hépatique de l’alcool en acide carboxylique, l’intoxication entraîne une acidose métabolique et des lésions d’organe (insuffisance rénale aiguë pour l’éthylène glycol et troubles visuels pouvant aboutir à une cécité irréversible pour le méthanol). Le diagnostic doit donc être établi au plus vite afin d’administrer un inhibiteur compétitif de l’alcool déshydrogénase pour freiner le métabolisme du toxique (éthanol ou fomépizole) et de poser l’indication d’une épuration extrarénale, si besoin, pour espérer une survie sans séquelles. L’objectif de cette présentation est de discuter la place relative des examens sanguins dans l’approche diagnostique et le monitoring thérapeutique des intoxications par alcool toxique.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Revue narrative de la littérature scientifique, en insistant sur les mécanismes de toxicité et les intérêts/limites des différents tests sanguins disponibles.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>En présence d’une anamnèse et d’un tableau clinique, compatibles, l’hypothèse d’une intoxication par alcool toxique doit être évoquée devant toute acidose métabolique à trou anionique élevé (([Na<sup>+</sup>]<!--> <!-->+<!--> <!-->[K<sup>+</sup>]) – ([HCO<sub>3</sub><sup>−</sup>]<!--> <!-->+<!--> <!-->[Cl<sup>−</sup>], N : 12–16 mEq/L) non expliqué par le lactate ou les cétones. Le trou osmolaire (différence entre osmolarité mesurée par méthode du delta cryoscopique et osmolarité calculée (1,86 ([Na<sup>+</sup>]<!--> <!-->+<!--> <!-->[urémie]<!--> <!-->+<!--> <!-->[glycémie])/0,93, en mmol/L, N : 10-15 mosmol/kg) témoigne de la présence d’osmoles de faible poids moléculaire et en forte concentration. Un trou osmolaire<!--> <!-->≥<!--> <!-->25 mosmol/kg chez un patient en acidose métabolique avec trou anionique augmenté<!--> <!-->≥<!--> <!-->17 mEq/L est évocateur d’une intoxication par alcool toxique, sans pour autant en être spécifique. Le trou osmolaire est le plus souvent nul à la phase tardive de l’intoxication, alors même que l’acidose métabolique y est la plus profonde. À l’inverse, l’absence de trou anionique ou de trou osmolaire ne doit pas laisser sous-estimer la gravité potentielle d’une intoxication vue précocement. Le diagnostic positif est apporté par le dosage spécifique de l’alcool toxique dans le plasma et/ou les urines en chromatographie en phase gazeuse (CPG) ou liquide de haute performance(HPLC) ou par une méthode enzymatique. Une concentration d’éthylène glycol<!--> <!-->≥<!--> <!-->0,5<!--> <!-->g/L et une concentration de méthanol<!--> <!-->≥<!--> <!-->0,2<!--> <!-->g/L indiquent une intoxication potentiellement sévère. Cependant, ce n’est pas la concentration sanguine mais le degré d’acidose métabolique et la concentration plasmatique des métabolites toxiques qui sont corrélés à l’atteinte rénale ou visue","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162482","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Étude multi-sources des intoxications accidentelles pédiatriques les plus fréquentes et les plus graves en France entre 2014 et 2020","authors":"","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.021","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.021","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Décrire les intoxications (expositions avec symptômes) accidentelles pédiatriques les plus fréquentes et les plus graves à partir de quatre bases de données sanitaires complémentaires afin d’améliorer la prévention.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>L’Anses a réalisé, avec la contribution des Centres antipoison (CAP) et de Santé publique France, une analyse rétrospective des données nationales des CAP (SICAP), des passages aux urgences (réseau OSCOUR®), des hospitalisations (dont en réanimation) (PMSI, EPAC) et de mortalité des enfants de moins de 15<!--> <!-->ans (CépiDc) entre 2014 et 2020 <span><span>[1]</span></span>. Un même enfant pouvait être compté dans plusieurs sources sans qu’il ne soit possible de l’identifier.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Entre 2014 et 2020, les produits de nettoyage et d’entretien représentaient la 1<sup>re</sup> cause d’intoxication accidentelle des enfants de moins 15<!--> <!-->ans enregistrées par les CAP (29 %, notamment produits pour le linge et produits nettoyants de vaisselle ou surface) et la 2<sup>e</sup> cause de cas graves (22 %, essentiellement dosettes de lessive liquide et produits déboucheurs pour canalisation). Les intoxications par des substances corrosives représentaient par ailleurs 5 % des passages aux urgences et 2 % des hospitalisations en réanimation des enfants de moins de 6<!--> <!-->ans.</p><p>Dans le SICAP, les médicaments humains représentaient la 2<sup>e</sup> cause d’intoxication accidentelle (16 %, notamment médicaments du système nerveux, dermatologiques, puis respiratoires) et la 1<sup>re</sup> cause de cas graves (34 %, essentiellement analgésiques opioïdes puis médicaments cardio-vasculaires) chez les moins de 15<!--> <!-->ans. Les analgésiques non opioïdes étaient par ailleurs responsables de 10 % des hospitalisations pour intoxication des moins de 6<!--> <!-->ans. Dans cette même tranche d’âge, les trois premières intoxications par des médicaments nécessitant une hospitalisation en réanimation étaient dues aux benzodiazépines, aux psycholeptiques/neuroleptiques/psychostimulants et aux opioïdes pour respectivement 7,5 %, 6 % et 3 % d’entre elles.</p><p>Les intoxications au monoxyde de carbone représentaient la 1<sup>re</sup> cause d’hospitalisation (11 %), la 2<sup>e</sup> cause d’admission en réanimation (21 %) pour intoxication des moins de 6<!--> <!-->ans, ainsi que la 1<sup>re</sup> cause de décès d’enfants de moins de 15<!--> <!-->ans enregistrés par le CépiDc entre 2014 et 2017 (9 décès sur 23).</p><p>Enfin, chez les enfants âgés de moins de 6<!--> <!-->ans, les intoxications par du cannabis représentaient 7 % des hospitalisations pour intoxication mais 23 % (1<sup>re</sup> cause) des admissions en réanimation pour intoxication de cette tranche d’âge. Le pourcentage d’admission en réanimation, suite à un recours aux urgences, pour intoxication par du cannabis avait doublé chez les moins de 6<!--> <!-->ans entre 2014 et 2020 (de 5 % à 11 %). Si e","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352007824001823/pdfft?md5=88770aa325b9719dad74274f3acde33c&pid=1-s2.0-S2352007824001823-main.pdf","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162326","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"OA","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Expositions pédiatriques à la cocaïne : augmentation des cas signalés au Centre antipoison d’Angers","authors":"","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.025","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.025","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Une récente étude française montre une augmentation des hospitalisations liées à une intoxication à la cocaïne chez l’enfant de moins de 15<!--> <!-->ans (+<!--> <!-->700 % en 11<!--> <!-->ans) <span><span>[1]</span></span>. L’objectif était de décrire les cas d’expositions chez le jeune enfant (<<!--> <!-->6<!--> <!-->ans) signalés au Centre antipoison d’Angers.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Il s’agit d’une étude descriptive et rétrospective portant sur les cas d’exposition à la cocaïne chez l’enfant de moins de 6<!--> <!-->ans signalés du 01<sup>er</sup> janvier 2000 au 31 décembre 2023 au Centre antipoison d’Angers.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Treize cas d’exposition pédiatrique à la cocaïne ont été recensés : la totalité est survenue après 2017 et plus des trois-quarts (77 %) depuis 2022. Le sex-ratio H/F est de 1,6 et l’âge moyen de 1,3 an (±0,6). Tous les enfants ont été hospitalisés dont 2 en réanimation pédiatrique. L’exposition a eu lieu in utero dans 1 cas, via l’allaitement maternel dans 3 cas et enfin par ingestion accidentelle dans 9 cas. Le consommateur dans l’entourage était la mère dans 5 cas, les 2 parents dans 4 cas, l’oncle dans 2 cas, un voisin dans 1 cas et le père dans 1 cas. Pour les cas d’exposition accidentelle, on note une co-exposition à du cannabis dans 4 cas. Dans près de 50 % des cas (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->7), un contexte médico-légal était associé (hospitalisation sur réquisition judiciaire…) parmi lesquels 4 enfants ont été placés à leur sortie de l’hôpital. Un contexte de maltraitance (physique ou négligence) était découvert dans 4 cas. Pour l’ensemble des cas, un dépistage urinaire de cocaïne était positif. Dans 3 cas, de la benzoylecgonine et/ou methylecgonine étaient positifs dans le sang ou les urines. Une quantification a été réalisée par LC-MS/MS dans les urines chez 1 seul enfant (méthylecgonine : 48,2<!--> <!-->μg/, benzoylecgonine : 144,4<!--> <!-->μg/L, cocaïne non détectée). Dans 3 cas, les enfants étaient asymptomatiques (contexte de recherche de cocaïne sur réquisition judiciaire liée à maltraitance ou suite à accouchement de mère toxicomane). Les autres enfants ont présenté des intoxications bénignes à sévères avec des présentations assez variées : agitation (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4), somnolence (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2) coma (GS<!--> <!--><<!--> <!-->7) (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2), mydriase (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2), irritabilité (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2), trémulations (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1), hypertonie musculaire (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1), hypotonie musculaire (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1), malaise (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1), tachycardie (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1), hypertension artérielle (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1), hyper-sudation (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). Deux enfants ont été hospitalisés en réanimation pédiatrique. Tous ont évolué favorablement.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Alo","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162767","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}