Laetitia Breugelmans, Aurélien Boland, Maria Del Mar Ramirez Fernandez, Vincent Di Fazio, Sarah Wille
{"title":"A lethal case involving purple drank and Kratom","authors":"Laetitia Breugelmans, Aurélien Boland, Maria Del Mar Ramirez Fernandez, Vincent Di Fazio, Sarah Wille","doi":"10.1016/j.toxac.2025.01.019","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2025.01.019","url":null,"abstract":"<div><h3>Aim</h3><div>To report a case of death related to the consumption of purple drank and mitragynine. Case history: a 19-year-old man, with a history of depression, was found dead, sitting on his bed. His mother had taken him to the emergency services the previous evening for observation because he was not in a normal state. The investigation revealed a history of morphine, cannabis, ketamine, prazepam and hallucinogenic mushroom use. The cause of death is undetermined. Hospital and autopsy samples are sent to our forensic laboratory.</div></div><div><h3>Method</h3><div>A systematic toxicological analysis was carried out on biologicals fluids taken in hospital (blood and urine), as well as on the autopsy samples (blood, urine, gastric fluid and hair). Samples of blood, urine and gastric fluid were analysed by untargeted UPLC-QTOF for general screening after a protein precipitation using ice-cold acetonitrile. Targeted confirmation assays were also performed on blood and urine by UPLC-MS/MS after either a liquid-liquid extraction, a solid-phase extraction or a protein precipitation. Deuterated analogues are used for the quantification of blood samples. After washing, segmenting, pulverisation and extraction steps, the hair sample was analysed by untargeted UPLC-QTOF for general screening and targeted UPLC-MS/MS for confirmation assays.</div></div><div><h3>Results</h3><div>Our analyses pointed out infra-therapeutic (cranial) blood concentrations of ketamine (166<!--> <!-->ng/mL) and mirtazapine (18<!--> <!-->ng/mL), therapeutic blood concentrations of citalopram (111<!--> <!-->ng/mL), pipamperone (188<!--> <!-->ng/mL) and mitragynine (53<!--> <!-->ng/mL), and a supra-therapeutic blood concentration of nordiazepam (1019<!--> <!-->ng/mL). Moreover, codeine was measured in potentially lethal blood concentration (8695<!--> <!-->ng/mL) together with promethazine, in a toxic blood concentration at the time of death (321<!--> <!-->ng/mL). Hair analysis highlighted a chronic consumption of all these products over the last 10<!--> <!-->months: ketamine ><!--> <!-->5000<!--> <!-->pg/mg, mirtazapine 36 to 104<!--> <!-->pg/mg, citalopram 65 to ><!--> <!-->250<!--> <!-->pg/mg, pipamperone 285 to 7091<!--> <!-->pg/mg, mitragynine 6 to 23<!--> <!-->pg/mg, nordiazepam 902 to ><!--> <!-->2500<!--> <!-->pg/mg, codeine ><!--> <!-->1250<!--> <!-->pg/mg, promethazine 1798 to ><!--> <!-->5000<!--> <!-->pg/mg.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>The diverted use of codeine in combination with promethazine, both found in the present case, is known as “purple drank”. This is a hallucinogenic cocktail that was made popular through American rappers and their social networks since years 2010. Acute intoxication may led to respiratory depression, drowsiness and even delirium. Chronic use carries the risk of dependence and even psychosis.</div><div>Mitragynine is the main alkaloid found in the leaves of mitragyna speciosa, a Southeast Asian plant known ","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"37 1","pages":"Page S17"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143528923","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Le témoignage de l’expert toxicologue et ses points d’attention","authors":"Vincent Di Fazio, Sarah M.R. Wille","doi":"10.1016/j.toxac.2025.01.009","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2025.01.009","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>Le rôle de l’expert toxicologue dépasse largement le cadre du laboratoire où il supervise les analyses et valide les résultats. Il doit également communiquer ses conclusions devant des juridictions telles que le Tribunal de police, le Tribunal correctionnel ou la Cour d’assises. Cependant, cette partie cruciale du travail, imprévisible par nature, est souvent sous-enseignée. Cette présentation a pour objectif de fournir des outils pratiques et des informations essentielles pour se préparer au témoignage en justice. Elle s’attarde sur les questions fréquemment posées par les juges, les avocats et les jurés, et examine les éléments clés à inclure dans un rapport d’expertise, étant donné que ce dernier constitue souvent le seul support disponible pour le témoignage.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>La présentation repose sur une analyse qualitative des expériences pratiques d’experts toxicologues ayant témoigné devant diverses juridictions belges. Les cas étudiés incluent des affaires criminelles, des accidents liés à des substances toxiques, ainsi que des situations complexes nécessitant une interprétation approfondie des résultats analytiques. Cette approche est complétée par une revue des bonnes pratiques issues de la littérature et des recommandations formulées par des associations professionnelles.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Le témoignage devant un tribunal présente plusieurs défis : l’imprévisibilité des questions posées, la nécessité d’adapter un langage scientifique complexe à un public juridique ou non spécialisé, et l’obligation de maintenir une impartialité absolue. La discussion aborde les principales difficultés rencontrées par les toxicologues en tant que témoins, notamment la gestion des contradictions, les attaques potentielles contre leur crédibilité, et les limites liées à l’interprétation des données disponibles. Les bonnes pratiques pour renforcer la clarté et l’impact du témoignage sont également explorées.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Pour maximiser l’efficacité d’un témoignage en tant qu’expert toxicologue, il est crucial de : (a) préparer un rapport d’expertise complet, structuré et accessible ; (b) s’entraîner à présenter les résultats et conclusions de manière concise et pédagogique ; (c) anticiper les questions fréquentes et les éventuelles objections. En combinant rigueur scientifique et compétence en communication, les toxicologues peuvent jouer un rôle décisif dans le processus judiciaire tout en préservant l’intégrité et la crédibilité de leur profession.</div></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"37 1","pages":"Page S12"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143529152","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Le Chemsex : état actuel des connaissances","authors":"Anne-Laure Pélissier-Alicot","doi":"10.1016/j.toxac.2024.09.017","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.09.017","url":null,"abstract":"<div><div>Le Chemsex est un néologisme issu de la contraction des termes CHEMicals et SEX. Cette pratique consiste à utiliser des substances psychoactives afin d’initier, faciliter, prolonger, et améliorer l’expérience sexuelle. Le Chemsex est essentiellement décrit dans la communauté des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), lors de sessions planifiées, durant plusieurs heures, voire plusieurs jours, le plus souvent avec des partenaires multiples. Les substances qualifiées de « Chems » sont le GHB, les cathinones, la cocaïne, certaines amphétamines (métamphétamine/MDMA), et la kétamine, responsables des effets cités plus haut. D’autres molécules, telles que les poppers et les inhibiteurs de la PDE5, sont considérées comme des adjuvants destinés à améliorer la qualité de l’acte sexuel. Les modalités de rencontre actuelles (applications géolocalisées notamment) ont ainsi que certaines modalités d’usage telles que le slam majorent les risques engendrés par cette pratique. Les complications sont multiples : intoxications aiguës naturellement, mais aussi infectieuses, psychiatriques et addictologiques. Le Chemsex est également pourvoyeur de problèmes médicolégaux. L’objectif de cette revue est de faire le point sur les aspects historiques, épidémiologiques et cliniques de cette pratique.</div></div><div><div>Chemsex is a neologism resulting from the contraction of the terms CHEMicals and SEX. This practice involves the use of psychoactive substances to initiate, facilitate, prolong and enhance sexual experience. Chemsex is mainly described in the community of men who have sex with men (MSM), during planned sessions lasting from several hours to several days, most often with multiple partners. The substances described as “Chems” are GHB, cathinones, cocaine, certain amphetamines (methamphetamine/MDMA) and ketamine to enhance the sexual experience. Other molecules, such as poppers and PDE5 inhibitors, are also considered as adjuvants to facilitate the sexual intercourse. The ways in which people meet (geolocalised applications in particular) as such as certain modes of use, such as ‘slamming’, make this a dangerous practice. The complications are numerous: acute intoxication, of course, but also infectious diseases, psychiatric disorders and addictions. Chemsex is also a source of medico-legal problems. The aim of this review is to take stock of the historical, epidemiological and clinical aspects of this practice.</div></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"37 1","pages":"Pages 4-19"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143527186","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Dispositif SINTES à la Réunion : retour sur 3 ans d’observations","authors":"Cindy Feng , Sabrina Cherki , Elodie Auzole , Armelle Crosse , Marie-Odile Fourmoy","doi":"10.1016/j.toxac.2025.01.082","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2025.01.082","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectifs</h3><div>Le système d’identification national des toxiques et des substances (SINTES) est un dispositif crée en 1999 et piloté par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). Son objectif principal est de surveiller et d’alerter sur la composition des substances psychoactives circulant en France. SINTES contribue à la remontée d’informations vers l’Early Warning System et de l’European Drug Alert System de l’Agence de l’Union Européenne sur les drogues. Son activité est basée sur un réseau de 17 coordinations locales, dont une située sur l’Île de la Réunion. Ce territoire ultramarin, en raison de sa situation géographique et son contexte socio-économique présente des spécificités par rapport à l’hexagone en termes d’usages et de composition des produits psychoactifs consommés. L’objectif est de décrire les phénomènes marquants issus des collectes réalisées sur la période allant de 2021 à 2023 à la Réunion.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Le dispositif SINTES est basé sur une collecte de produit lors d’entretien avec des usagers. Une partie de ces collectes est envoyée au laboratoire du service commun des laboratoires (SCL) situé à Saint-Denis de la Réunion qui dispose de techniques analytiques résolutives. Les résultats sont ensuite rendus à l’usager sous la forme d’un entretien avec le collecteur, à l’aide d’un commentaire scientifique individualisé.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Un total de 67 collectes a été réalisé sur la période, avec une augmentation régulière des collectes. Une majorité des échantillons (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->52, 77 %) se sont avérés conformes au contenu supposé lors l’obtention du produit. Le caractère nouveau ou rare d’un produit est le motif le plus fréquemment retenu (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->47, 70 %). La MDMA est le produit le plus collecté sur la période étudiée et représente 33 % des collectes (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->22). Parmi les collectes de MDMA, la forme cristalline a été particulièrement observée. La cocaïne est accessible sur l’île, à un coût élevé durant la période. Cela explique que seules 9 collectes de cocaïne ont été réalisées en 3<!--> <!-->ans, avec la majorité des collectes analysées en 2023. Aucune collecte d’héroïne n’a été traitée par SINTES, en concordance avec l’absence de marché d’héroïne documenté par le dispositif TREND (tendances récentes et nouvelles drogues). Quinze collectes de Chimique ont été recensées, principalement sous la forme de tabac imbibé d’alcool dans lequel ont été ajoutés des cannabinoïdes de synthèse (CS). Les collectes réalisées en 2021 et 2022 montrent la présence de cannabinoïde de synthèse dans les produits. La catégorie des dérivés 3-carboxamide indazoles est très largement représentée avec notamment l’ADB-BUTINACA, identifié dans 67 % des échantillons (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->10). La collecte de Chimique supposée en 2023 a mis en évidence une tromperie au protonitazène. La circulation de c","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"37 1","pages":"Pages S53-S54"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143528708","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Soumission chimique et GHB","authors":"Laurie Gheddar , Pascal Kintz","doi":"10.1016/j.toxac.2025.01.038","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2025.01.038","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>Ces dernières années, des mouvements tels que « #Balancetonbar » ou « #MetooGHB » ont alerté sur les risques d’intoxication au GHB.</div><div>Cette présentation se propose d’aborder les aspects pharmacologiques, analytiques, médico-légaux et épidémiologiques liés au GHB.</div></div><div><h3>Introduction</h3><div>Le GHB, ou acide gamma-hydroxybutyrique, est un psychotrope et un dépresseur du système nerveux central découvert en 1960. Produit naturellement en petites quantités par l’organisme, il peut aussi provenir du gamma-butyrolactone (GBL), un solvant industriel ou d’un apport exogène. Initialement développé comme anesthésique et pour traiter les symptômes de sevrage liés à l’alcoolisme, il a été détourné pour des usages festifs, sportifs ou dans le cadre du « chemsex ». Le GHB est aussi associé à la soumission chimique, surnommé « drogue du violeur » en raison de sa capacité à provoquer perte de conscience et amnésie. Mais est-ce un produit utilisé dans ce contexte ?</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Le GHB de rue se présente sous forme de poudre ou sous forme liquide et incolore, facilement soluble dans les boissons où il peut être ajouté discrètement aux boissons, rendant ainsi les victimes particulièrement vulnérables.</div><div>À faibles doses, le GHB provoque des effets tels que des vertiges, une sensation d’euphorie ou de la somnolence. À des doses plus élevées, il peut induire des vomissements, ainsi qu’une dépression respiratoire, pouvant mener à un coma, voire au décès. Ces effets rendent l’interrogatoire des victimes essentiel pour déterminer l’administration de GHB dans des cas de soumission chimique.</div><div>Concernant l’aspect analytique, la littérature documente largement l’analyse du GHB dans le sang, les urines et les cheveux. Cependant, des défis subsistent. Les prélèvements sanguins et urinaires doivent être effectués rapidement après ingestion en raison de la demi-vie courte du GHB (30–50 minutes), limitant leur pertinence au-delà de quelques heures. Les analyses capillaires permettent une détection rétrospective sur plusieurs semaines mais la mise en évidence d’une exposition unique au GHB peut se révéler difficile. En effet, l’interprétation des résultats est complexe, en raison de la production endogène de GHB par l’organisme, rendant essentielle une expertise approfondie pour différencier un usage exogène et une concentration physiologique. Les défis pré et post analytiques seront discutés par les auteurs.</div><div>D’un point de vue épidémiologique, des études montrent que le GHB n’est que rarement utilisé dans les cas de soumission chimique (enquêtes de l’ANSM). Le dernier rapport de 2022 note une hausse des signalements (en rapport avec le chemsex), en partie due au mouvement « #MetooGHB », mais seulement six cas de soumission chimique liés au GHB ont été déclarés. Cela souligne la nécessité de nuancer l’image du GHB comme la « drogue du violeur ».</div></div><div><h3>Conclusion</h3","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"37 1","pages":"Pages S27-S28"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143528821","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Joelle Micallef , Tiphaine Raingeard , Elisabeth Jouve Jouve , Elisabeth Frauger , Nathalie Fouilhé
{"title":"Augmentation de l’usage de kétamine non pharmaceutique en France et de ses risques sanitaires : que nous apprennent les données du Réseau Français d’Addictovigilance ?","authors":"Joelle Micallef , Tiphaine Raingeard , Elisabeth Jouve Jouve , Elisabeth Frauger , Nathalie Fouilhé","doi":"10.1016/j.toxac.2025.01.081","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2025.01.081","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectifs</h3><div>La kétamine fait l’objet d’une surveillance de son usage et de ses complications sanitaires par le réseau Français d’Addictovigilance. Un point récemment publié soulignait le virage pris en France avec ce produit cantonné surtout aux milieux techno [Gandolfo et al., 2024;38(5):978–987].</div><div>Dans ce contexte, nous présentons une synthèse des données sur l’usage détourné de kétamine de 2020 à 2023 (P2), afin de décrire l’évolution de cette consommation et de ses caractéristiques en France notamment par rapport aux années antérieurs (2017-2020)(P1).</div><div>Les P1 et P2 sont déterminées par les périodes de surveillance des rapports nationaux d’Addictovigilance, réalisées à la demande de l’ANSM (agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé).</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Une analyse de données multi-sources a été effectuée : -Analyse des cas d’addictovigilance : cas/notS (grave et non grave) des CEIP-A.</div><div>Analyse des outils spécifiques de pharmacosurveillance : OPPIDUM (observation des produits psychotropes illicites ou détournés de leur utilisation médicamenteuse ; données sur les consommations de produits psychoactifs par les patients pris en charge par les structures spécialisées en addictologie), DRAMES (décès en relation avec l’abus de médicaments et de substances via une collaboration avec les toxicologues analystes).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>(227/372), soit une multiplication d’un facteur 2 (157 sur P1). La moyenne d’âge est de 25,8<!--> <!-->ans (8,3 % de mineurs), surtout des hommes (67,5 %). La fréquence de prise de la kétamine y est régulière (39 % quotidienne, 50 % hebdomadaire). Cet usage se fait dans un contexte festif/récréatif (55 %), « auto-thérapeutique » (37,5 %) et de chemsex (7,5 %). Ces 372 observations sont caractérisées par 399 effets/troubles : 27 % des troubles psychiatriques, 21 % des troubles du SNC, 18 % des troubles de l’usage, 12 % des troubles gastro-hépatiques, 8 % des troubles urinaires.</div><div>Les 2 catégories qui ont le plus augmenté (P2 versus P1) sont les troubles urinaires (passés de 3 % à 8 %) et les troubles de l’usage (passés de 10 % à 18 %). Ces troubles urinaires sont des cystites interstitielles diagnostiquées comme telle et des symptômes évocateurs de ces cystites (dysurie, hématurie, pollakiurie…). Des thérapeutiques chirurgicales sont mentionnées pour 3 d’entre elles (hydrodistension, cystectomie). Parmi les 18 % de troubles de l’usage (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->72), il y en a 20 qui sont en demande de sevrage à la kétamine, 5 qui présente un craving. Deux situations sont rapportées dans ce cadre, décrivant des usagers/patients se rendant à l’hôpital (via les services d’Urgence) afin d’obtenir de la kétamine pharmaceutique. Sur les données DRAMES, il y a 8 cas où la kétamine est reconnue responsable du décès (seule ou en association) contre 3 dans le précédent rapport. Sur les données OPPIDUM, le nombre d’usage","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"37 1","pages":"Page S53"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143528707","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Florian Hakim , Caroline Ghoul , Hugo Girard , Quentin Scanvion , Yann Delannoy , Jean-François Wiart , Luc Humbert , Delphine Allorge , Valéry Hédouin , Jean-Michel Gaulier , Alexandr Gish , Myriam Bertrand N. Doye , Camille Richeval
{"title":"Main results of the IN CADAVER protocol: The value of using dried blood spots (DBS) in post-mortem forensic toxicology","authors":"Florian Hakim , Caroline Ghoul , Hugo Girard , Quentin Scanvion , Yann Delannoy , Jean-François Wiart , Luc Humbert , Delphine Allorge , Valéry Hédouin , Jean-Michel Gaulier , Alexandr Gish , Myriam Bertrand N. Doye , Camille Richeval","doi":"10.1016/j.toxac.2025.01.030","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2025.01.030","url":null,"abstract":"<div><h3>Aim</h3><div>In recent years, post-mortem analytical toxicology has undergone significant technical advances (pre-analytical extraction stage and analytical instruments), improving analysis performance. However, two challenges remain unchanged: (1) biological samples, usually autopsy samples, of several milliliters in size, constituting time-consuming and costly pre- and post-analytical management seals, and (2) difficulties in interpretation due to in cadaver phenomena during the post-mortem period (degradation and PMR), in vitro instability, and imperfections of reference systems for interpretation. In addition, in our experience, toxicological analysis as part of the search for the cause of death can be carried out correctly 9 out of 10 cases using post-mortem blood analysis alone. To overcome the two challenges mentioned above, the IN CADAVER protocol explores the possibility of carrying out such tasks using 70<!--> <!-->μL of capillary blood collected at the time of foreign body removal. With the agreement of the judicial authorities, this single-center protocol aims to compare the toxicological results obtained (1) in micro-samples versus conventional samples taken during autopsy (T2), and (2) in micro-samples taken during body removal (T1) versus autopsy ones (T2). Here are the main results.</div></div><div><h3>Method</h3><div>The blood micro-samples consist of 2 DBS of 10<!--> <!-->μL (VAMS Mitra Neoteryx) and 50<!--> <!-->μL on a fluorinated microtube dedicated to capillary blood sampling. These micro-samples are taken (capillary vein of the foot or femoral artery) at T1 and T2, and are only analyzed when toxicological analyses are required. All samples were analyzed using the same methods (LC-HRMS, LC-MS/MS and HS-CG-FID), with additional assays for alcohol biomarkers (PEth and EtG) in the micro-samples. Only cases with positive toxicological results are finally included in the IN CADAVER protocol.</div></div><div><h3>Results</h3><div>Seventy-two cases of death were sampled, 35 of which were requisitioned for toxicological analysis: 33 revealed the presence of xenobiotics (mean age 41 years-old; sex-ratio 3.4; 45<!--> <!-->hours as mean time between T1 and T2).</div><div>At T2, all the molecules detected in the autopsy blood samples were also detected in the micro-samples, and the differences between the concentrations measured in the autopsy blood samples and the autopsy micro-samples do not affect the interpretation. There was no significant difference between the blood concentrations of ethanol, PEth and ETG measured at T1 and T2. With regard to opiates, the main finding was that in 2 out of 3 cases, 6-MAM was only detected (at T1 and T2) in DBS. Certain opioids such as tramadol (and N-desmethyltramadol) showed an increasing trend between T1 and T2 (suggesting PMR). THC and related metabolites were detected in all 3 blood samples, but the concentrations measured in DBS were lower (probably due to the extraction difficulty fr","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"37 1","pages":"Page S23"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143528827","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Intoxication grave par bêtabloquant et inhibiteurs calciques, apport de l’analyse dans la prise en charge du patient","authors":"Magali Labadie , Antoine Beurton , Nadège Castaing , Audrey Nardon , Christine Tournoud , Coralie Braganca","doi":"10.1016/j.toxac.2025.01.075","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2025.01.075","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectifs</h3><div>Présenter un cas grave d’intoxication par des médicaments cardiotoxiques et discuter l’apport de l’analyse dans ce contexte.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Cas clinique : une femme de 57<!--> <!-->ans, traitée par fluoxétine alprazolam, amlodipine, bisoprolol est retrouvée comateuse, score de Glasgow 9, à 3<!--> <!-->h. Elle aurait pris la veille au soir (J0) 60 comprimés (cp) de bisoprolol 2.5, 20 cp de vérapamil LP 240, 15 cp d’alprazolam 0.5, 28 cp fluoxétine 20, et 9 cp de dapagliflozine. Elle est admise aux urgences à 4<!--> <!-->h (J1). À 6h50, elle présente une bradycardie à 20 battements par minute (bpm) avec pression artérielle (PA) imprenable. Elle est massée, intubée (low flow<!--> <!-->=<!--> <!-->15<!--> <!-->min) et sédatée. Elle est traitée par voie IV par noradrénaline 7<!--> <!-->mg/h, adrénaline 8<!--> <!-->mg/h, dobutamine, glucagon 6<!--> <!-->mg, insuline 30 UI, glucose 30 % 500<!--> <!-->mL, bicarbonate molaire 500<!--> <!-->mL, et gluconate de calcium 2<!--> <!-->g puis admise en réanimation cardiologique. À son arrivée, sa PA<!--> <!-->=<!--> <!-->90/50<!--> <!-->mm Hg, sa Fréquence cardiaque (FC)<!--> <!-->=<!--> <!-->60 bpm. Le traitement par adrénaline, noradrénaline, insuline-glucose, et glucagon est poursuivi. L’ECG montre un rythme d’échappement jonctionnel avec QRS fins à 50 bpm et un QTc à 569<!--> <!-->ms. L’échographie transthoracique est normale. À J2 à 10<!--> <!-->h, la patiente présente un choc cardiogénique réfractaire motivant l’implantation d’une ExtraCorporeal Membrane Oxygenation (ECMO) veino-artérielle fémoro-fémorale périphérique. Ont été réalisés des dosages plasmatiques de vérapamil (LC/QTOF) à J1 (0,53 mcg/mL), J3 (0,88 mcg/mL) J5 (2,9 mcg/mL) et J8 (2,6 mcg/mL) et de bisoprolol (LC MS/MS) à J1 (0,31 mcg/mL), J3 (0,13 mcg/mL), J5 (0,035 mcg/mL) et J8 (< 0,025 mcg/mL). Une endoscopie digestive haute (EDH) est réalisée à J5, en raison de l’élévation du dosage du vérapamil dans l’hypothèse d’un pharmacobézoard in fine non retrouvé. L’évolution est favorable. L’ECMO est sevrée à J11. La patiente sortira de réanimation dans les suites.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Discussion : Le vérapamil est un inhibiteur calcique rapidement absorbé per os, les concentrations maximales de la forme à libération prolongée sont atteintes en 5<!--> <!-->h. Il est métabolisé dans le foie par les cytochromes, avec production de 12 métabolites, dont le norvérapamil actif. 70 % de la dose sont éliminés par le rein en 5<!--> <!-->jours. La concentration thérapeutique est de 2,10–5 à 2,5,10–4 mcg/mL, toxique à partir de 0,001 mcg/mL et les décès décrits à partir de cette dose. Le bisoprolol est un bétabloquant à forte affinité béta 1. Il est rapidement absorbé per os. 50 % sont métabolisés par le foie en métabolites inactifs, puis éliminés par les reins, les 50 % restants éliminés par le rein sous forme inchangée. La demi-vie d’élimination plasmatique est de 12<!--> <!-->h. La conc","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"37 1","pages":"Page S49"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143529017","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Quelle prise en charge des intoxications par le protoxyde d’azote : étude rétrospective à partir des données du centre antipoison de Nouvelle-Aquitaine et du CEIP-A d’Aquitaine","authors":"Magali Labadie , Benjamin Lesi , Amélie Daveluy , Christine Tournoud , Camille Paradis","doi":"10.1016/j.toxac.2025.01.041","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2025.01.041","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>La consommation de N<sub>2</sub>O à visée récréative devient un problème de santé publique. En inhalation, il induit une oxydation irréversible de la cobalamine, inhibe la formation de la deuxième forme active de la cobalamine et aboutit à une carence en vitamine B12 sérique, à une augmentation de l’homocystéinémie et de l’acide méthylmalonique plasmatique. Il en résulte, entre autres, une axonopathie responsable d’une sclérose combinée de la moelle (SCM), une anémie mégaloblastique et des évènements cardiovasculaires graves. La prise en charge est encore mal connue par les professionnels de santé. L’objectif est donc d’analyser les cas symptomatiques d’intoxication par le protoxyde d’azote (N<sub>2</sub>O), de discuter de leur prise en charge après revue de la littérature et de proposer un protocole adapté aux services d’urgence.</div></div><div><h3>Méthode</h3><div>Étude rétrospective descriptive multicentrique des cas d’exposition imputables au N<sub>2</sub>O à visée récréative entre le 1<sup>er</sup> janvier 2019 et le 31 octobre 2022 en Aquitaine (33, 64, 40 et 47) à partir des données du centre antipoison (CAP) et du centre d’addictovigilance (CEIP-A). Les dossiers ont été dédoublonnés. Les paramètres étudiés étaient la date de survenue de l’intoxication, l’âge, le sexe, les symptômes, les résultats des examens complémentaires, le traitement, l’évolution et la gravité.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Soixante cas ont été inclus (36 cas pour le CEIP-A) et 54 pour le CAP, 2, 5, 38, 15 cas respectivement pour 2019, 2020, 2021, et 2022 (jusqu’en octobre). Le sex-ratio est de 2, l’âge médian de 21 (13 ; 39) ans. Les symptômes étaient neurologiques (55 cas, 92 %) (dont 11 cas de sclérose combinée de la moelle), digestifs (27 %), cardiovasculaires (17 %), et psychiatriques (8 %) ; 39 patients ont bénéficié d’examens biologiques, dont 16 (41 %) sans anomalie, 16 (41 %) avec anomalies (16 avec une homocystéinémie > 16 μmol/L, 8 avec une vitamine B12 sérique < 200 pg/ml, 2 avec un acide méthylmalonique urinaire augmenté et 1 avec des folates sériques diminués < 5 μg/L) et 7 (18 %) patients pour lesquels les résultats étaient inconnus. 58 examens complémentaires ont été réalisés (31 IRM moelle, 17 EMG, 6 ECG, 2 TDM cérébraux, 2 TDM abdominal, et 1 échographie abdominale). Seulement 10 patients ont reçu de la vitamine B12 IM, 11 patients de la vitamine B12 IM et B9 per os, 1 patient de la vitamine B12 IM, B9 per os, et des immunoglobulines IV, et 1 patient de la vitamine B12 IM et une plasmaphérèse. Cinquante (83 %) patients ont été pris en charge dans un service d’urgence, et 18 (30 %) patients ont été hospitalisés, dont 1 en réanimation pour des convulsions. La gravité était faible, moyenne et forte pour respectivement pour 26 (43 %), 33 (55 %) et 1 (2 %) cas. Il n’y a pas eu de décès. L’évolution était favorable pour 22 (37 %) patients, mais était inconnue pour 38 (63 %) patients.</div></div><div><h3>Conclu","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"37 1","pages":"Page S29"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"143529023","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}