R. Ouedraogo, M. Hervé, N. Paret, French PCC Research Group , C. Chevallier
{"title":"Intoxications par l’héroïne : une illustration de veille sanitaire par les Centres antipoison en France","authors":"R. Ouedraogo, M. Hervé, N. Paret, French PCC Research Group , C. Chevallier","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.035","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.035","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>L’usage d’héroïne a évolué au cours de cette dernière décennie, tant au niveau du produit lui-même que de son marché. En un peu moins de 10<!--> <!-->ans, la teneur moyenne en héroïne de la drogue vendue est passée de 9,8 % en 2011 à 20,3 % en 2020, tandis que de nouvelles routes d’import se développent du fait du contexte géopolitique international <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[2]</span></span>. Les quantités saisies par les douanes ne cessent également d’augmenter. Les données des Centres antipoison et de toxico-vigilance (CAP-TV) constituent un outil important de veille sanitaire sur les complications liées à la consommation d’opioïde en France, et notamment d’héroïne.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Étude rétrospective des cas d’intoxication par l’héroïne en France à partir du système d’information des CAP-TV (SICAP) sur une période de plus de 6<!--> <!-->ans (2018–2023 ; janvier–mars 2024). Ce travail comprend les cas de la réponse téléphonique à l’urgence (RTU) et hors RTU (collecte de dossiers de toxico-vigilance).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Un total de 394 cas a été inclus (210 cas via RTU, 184 hors RTU). Parmi les cas de RTU, les patients ont un âge médian de 36<!--> <!-->ans, avec 79 % d’hommes et une poly-consommation de substances psychoactives annoncée dans 70 % des dossiers : cocaïne<!--> <!-->><!--> <!-->alcool<!--> <!-->><!--> <!-->cannabis<!--> <!-->><!--> <!-->médicaments. La grande majorité des patients a été symptomatique (90 %) et a nécessité une prise en charge hospitalière, dont 56 cas de gravité forte (27 %) orientés en unité de soins intensifs. Un toxidrome opioïde a été observé à des degrés variables chez ces patients. Dans 16 cas (8 %), une symptomatologie discordante a cependant été décrite faisant évoquer une adultération de l’héroïne avec une autre substance (agitation forte, délire, tachycardie). Cependant, des analyses toxicologiques sont rarement réalisées dans ces cas (seuls 28 % des dossiers) et ne peuvent confirmer ou infirmer l’intoxication. Entre 2018 et 2022, le nombre de cas RTU est relativement stable ; 2018 étant l’année où l’on recense le plus de cas (78) ; 2020 le moins de cas (50). On note une baisse en 2023 (35). Les décès sont relativement rares (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->9, 4 %) avec une poly-consommation dans 8 cas. Toutefois, la nature de la symptomatologie observée permet bien de mettre en cause l’héroïne, dont 8 cas avec une confirmation analytique de la présence d’opiacé dans l’organisme. Les dossiers hors RTU (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->184) concernent majoritairement la collecte de cas graves (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->127), dont 110 décès rapportés par les services de médecine légale (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->119 ; 65 %). Il n’est pas observé d’augmentation des cas de décès parmi les hors RTU. Le recueil des cas collectés sur l’année 2023, notamment des décès (délai médico-légal et judiciaire contraint) est cependant toujours ","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Page S90"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162757","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Intoxication aiguë et prélèvements conservatoires","authors":"A. Ameline, P. Kintz","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.020","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.020","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>En parallèle des prélèvements à visée diagnostique réalisés au décours d’une intoxication aiguë, il s’avère nécessaire, dans certaines circonstances, de recueillir une preuve biologique qui sera traiter à distance. Ce type de prélèvement s’appelle « prélèvements conservatoires ». Ces prélèvements ont pour but de documenter la matérialité d’une intoxication, ses circonstances et ses conséquences après la phase aiguë. Les prélèvements à réaliser sont un échantillon de sang total sur tube Vacutainer bouchon gris de type fluorure de sodium, un échantillon d’urines sur flacon sec de type ECBU et un prélèvement de cheveux. L’échantillon de sang est le seul milieu biologique permettant de déterminer le niveau d’imprégnation et de juger la gravité de l’intoxication. L’échantillon d’urine permet d’effectuer une recherche large de substance et ouvre une fenêtre de détection plus importante que le sang. Quant au cheveu, il s’agit de la seule matrice biologique permettant de réaliser une recherche rétrospective et d’obtenir le profil de consommation du patient. Il est également recommandé de conserver tous les éléments retrouvés sur le patient (poudre, flacon, comprimé…) pouvant être à l’origine de l’intoxication. À l’exception du prélèvement de cheveux qui doit être conservé à l’abri de la lumière, au sec et à température ambiante, le sang et les urines doivent être conservé au froid, de préférence à –20<!--> <!-->°C. Ces prélèvements sont à conserver le plus longtemps possible en fonction des possibilités des structures. Il convient également de tenir compte de la stabilité des xénobiotiques. De façon générale, les xénobiotiques sont plus stables dans les urines que dans le sang. Ainsi, à l’exception des benzodiazépines, de certains neuroleptiques et de certaines cathinones, une période de 6 mois de stabilité est observée pour la majorité des composés lorsque conservés au froid. Les prélèvements conservatoires ne sont pas systématiquement analysés mais pourront être nécessaires dans le cas où la prise en charge hospitalière mène à une implication médicolégale (intoxications sur le lieu du travail, intoxication au monoxyde de carbone, agression avec agent chimique, soumission chimique, etc.). L’importance de la preuve biologique peut être obtenue à distance, lorsque des investigations complémentaires auront permis de caractériser une possible situation impliquant un tiers.</p><p>L’intérêt des prélèvements conservatoires est illustré par trois situations ci-dessous. Cas 1 : lors d’une prise en charge hospitalière dans le cadre de troubles hallucinatoires et cardiaques, les tests immunochimiques réalisés sur place s’étaient avérés négatifs. Suite à l’interrogatoire du patient, une pratique de chemsex impliquant un trafic de stupéfiants a été mentionnée. Avec ces informations, les prélèvements conservatoires ont été envoyés au laboratoire de toxicologie et le screening a mis en évidence la présence de 3-MMC et de GHB, à des concentrati","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Pages S80-S81"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162325","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
N. Louviaux, A. Nardon, B. Bragança, C. Courtois, M. Labadie, C. Paradis
{"title":"Évolution des intoxications volontaires par la cyamémazine et l’alimémazine chez les jeunes de 10 à 17 ans : données des centres antipoison français entre 2000 et 2023","authors":"N. Louviaux, A. Nardon, B. Bragança, C. Courtois, M. Labadie, C. Paradis","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.026","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.026","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Les tentatives de suicide augmentent fortement chez les adolescents dans les données des centres antipoison (CAP), notamment depuis la période péri-COVID <span><span>[1]</span></span>. Dans le même temps, il semble que la cyamémazine et l’alimémazine soient de plus en plus présentes dans les intoxications médicamenteuses volontaires. L’objectif est de décrire l’évolution de leurs occurrences dans les intoxications chez les jeunes de 10 à 17<!--> <!-->ans.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Extraction des dossiers du système d’information des CAP entre le 1<sup>er</sup> janvier 2000 et le 31 décembre 2023 classés en circonstance suicidaire chez les adolescents de 10 à 17<!--> <!-->ans, et parmi eux, extraction des dossiers dont au moins l’un des agents en cause était cyamémazine ou alimémazine.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Au total, 100 649 intoxications à visée suicidaire ont été extraites. Leur nombre annuel était de 2145 en 2000 et de 8384 en 2023 avec une nette accélération en 2021-23 soit +<!--> <!-->201 % chez les adolescentes et +<!--> <!-->126 % chez les adolescents sur ces trois années. Le sex-ratio (H/F) est de 0,20 sur toute la période et diminue à 0,15 entre 2021–2023. Dans la période d’étude, la proportion de ces dossiers faisant mention d’une prise de cyamémazine a augmenté de 4,6 % en mono-intoxication (7,7 % en poly-intoxication) pour les jeunes femmes et de 3,0 % en mono-intoxication (6,5 % en poly-intoxication) chez les jeunes hommes. En péri-COVID, la variation annuelle était stable (inférieure à deux fois l’écart-type), sauf pour les cas de poly-intoxications chez les jeunes femmes (+1,4 % entre 2020 et 2021). De même pour l’alimémazine, on note une augmentation de 0,6 % en mono-intoxication (1,3 % en poly-intoxication) pour les jeunes femmes et de 0,7 % en mono-intoxication de chez les jeunes hommes (2,0 % en poly-intoxication). En péri-COVID, la variation annuelle était stable.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Sur la période et la population d’étude et tous toxiques confondus, le nombre de cas d’intoxication à but suicidaire augmente. Si le taux d’augmentation est relativement stable jusqu’en 2019, il existe une franche accélération du nombre annuel de suicides par intoxication dans la période péri-COVID, plus marquée chez les jeunes femmes. Sur la période d’étude, on note que la proportion de cas de tentatives de suicide par intoxication par la cyamémazine ou l’alimémazine en association ou non avec d’autres toxiques est en augmentation. Le taux d’accroissement annuel est relativement stable sur la période péri-COVID, sauf pour les poly-intoxications chez les jeunes femmes. Cela est probablement en lien avec l’augmentation nette des intoxications suicidaires tout produit confondu chez les adolescentes dans cette période. Par ailleurs, l’augmentation de l’occurrence de ces médicaments pourrait être liée à une augmentation de la prescription de ces molécules chez les adolescents, à une augmentat","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Pages S84-S85"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162413","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Guillaume Grzych (Président de l’association PROTOSIDE) , Cécile Bossaert
{"title":"Protoxyde d’azote : défis cliniques, biologiques et importance d’une approche pluridisciplinaire dans la prise en charge","authors":"Guillaume Grzych (Président de l’association PROTOSIDE) , Cécile Bossaert","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.006","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.006","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>L’objectif principal est d’explorer la physiopathologie de l’abus de protoxyde d’azote, ses conséquences cliniques, ainsi que les biomarqueurs utilisés pour diagnostiquer et surveiller ses effets sur la santé.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Les mécanismes physiopathologiques induits par l’abus de protoxyde d’azote, avec mise en lumière des altérations neurologiques, cardiovasculaires et métaboliques observées chez les patients permettent d’identifier les signes cliniques pour le repérage clinique. Nous étudierons également la physiopathologie en vue de présenter les biomarqueurs disponibles, leur pertinence clinique et les défis rencontrés dans leur utilisation en pratique clinique.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Nous avons mis en place un parcours de soins grâce à une collaboration pluridisciplinaire. Notre filière de soins prend en charge plusieurs centaines de patients par an, du repérage grâce à un travail de coordination avec le service des urgences et de neurologie, à la déclaration par un travail conjoint avec l’addictovigilance jusqu’au suivi des patients qui peut nécessiter l’intervention d’addictologues. Malgré l’implantation de ce parcours de soins complet, des difficultés rencontrées dans le diagnostic et le suivi des patients abusant de protoxyde d’azote persistent et incluent à la fois les aspects pratiques et les obstacles rencontrés dans la mise en œuvre des outils diagnostiques dans un contexte d’urgence <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[2]</span></span>.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>L’association PROTOSIDE (<span><span>www.protoside.com</span><svg><path></path></svg></span>) est un réseau pluridisciplinaire qui rassemble des professionnels de divers horizons, notamment des neurologues, des urgentistes, des biologistes, des addictologues et des experts en addictovigilance. Cette collaboration permet une approche intégrée et exhaustive des problématiques liées à l’abus de protoxyde d’azote. Elle a pour but de fournir aux professionnels de santé, une compréhension approfondie des implications cliniques de l’abus de protoxyde d’azote, tout en partageant des perspectives pour améliorer la prise en charge de ces patients. Grâce à la synergie des compétences au sein du réseau PROTOSIDE, nous espérons offrir des solutions novatrices (outils de diagnostic, aides au repérage…) et efficaces pour répondre à ce problème de santé publique grandissant.</p></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Page S73"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162474","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
V. Prontskus , M. Beurrier , M. Evrard , M. Yéléhé , P. Gillet , A. Fresse
{"title":"Analogues de GLP-1 : mésusage mais pas que !","authors":"V. Prontskus , M. Beurrier , M. Evrard , M. Yéléhé , P. Gillet , A. Fresse","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.056","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.056","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Les analogues de GLP-1 sont une classe récente d’antidiabétique ayant récemment fait parler d’eux dans le cadre de leur utilisation dans la prise en charge de l’obésité. Cette nouvelle indication a entrainé un mésusage important de ces antidiabétiques pour la perte de poids, en particulier d’Ozempic® (sémaglutide) et de Trulicity® (dulaglutide) <span><span>[1]</span></span>, à tel point que des ruptures de stock sont constatées pour ces médicaments. Ces ruptures de stock de plus en plus fréquentes compliquent la situation en obligeant le recours à des analogues différents. Ainsi, dans le cadre de la rupture en Trulicity®, des cas de report de prescription vers Ozempic® ont été signalés.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Nous présentons ici 2 cas de surdosage en Ozempic® après substitution de Trulicity® rapporté à notre CRPV. Ces cas ont été enregistrés dans la base nationale de pharmacovigilance sous les numéros FR-AFSSAPS-NY2024000260 & FR-AFSSAPS-NY2024000204 (CAP 2401-012-526).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Cas 1 : homme de 62<!--> <!-->ans, diabétique traité habituellement par Trulicity® et metformine. Suite à la rupture de Trucility®, son traitement est substitué par Ozempic® 0,25<!--> <!-->mg/semaine. Lors de la 1<sup>re</sup> administration, le patient tourne le sélecteur de dose pour « ajuster » sa dose et s’injecte l’équivalent de 4 doses de 0,25<!--> <!-->mg de sémaglutide (soit 1<!--> <!-->mg). Le patient a souffert dans les suites de douleurs abdominales et de vomissements, d’évolution favorable en 48<!--> <!-->h sous antiacides. Cas 2 : Homme de 77<!--> <!-->ans, diabétique traité habituellement par Trulicity®. Suite à la rupture de Trulicity®, le traitement est substitué par Ozempic® 0,5<!--> <!-->mg avec indication du prescripteur d’injecter 5 unités. Lors de la délivrance pharmaceutique le maniement du stylo d’Ozempic® n’a pas été précisé au patient. De ce fait, il a essayé de tourner la molette du sélecteur de dose pour injecter les 5 unités prescrites. Or, ce stylo n’en contient que 4. Le patient n’a donc finalement pu s’injecter le médicament, ce qui a empêché <em>de facto</em> un surdosage. Ce patient a été repassé sous Trulicity® en réponse à cela.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Les ruptures de stock de médicaments sont une situation à laquelle sont de plus en plus confrontés les centres antipoison. L’étude CIRUPT <span><span>[2]</span></span>, <span><span>[3]</span></span> réalisée par le réseau des CRPV a également mis en évidence l’impact grandissant de cette problématique sur la santé des patients. Les 2 cas présentés ci-dessus illustrent bien le risque d’erreur médicamenteuse et de surdosage potentiel dans ce contexte.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Les analogues du GLP-1 sont principalement connus des vigilances sanitaires de par leur mésusage pour la perte de poids. Toutefois, le contexte actuel de rupture de stock de Trulicity® a fait émerger une autre problématique, celle d","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Page S103"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162547","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
P. Reboul , C. Roux-Marson , V. Pinzani , S. Cariou , O. Moranne , J.Y. Lefranc , A. Lamy , J.C. Boyer
{"title":"Cent acidoses lactiques graves à la metformine (ALAM) : étude observationnelle régionale monocentrique de Pharmacovigilance 2007–2023","authors":"P. Reboul , C. Roux-Marson , V. Pinzani , S. Cariou , O. Moranne , J.Y. Lefranc , A. Lamy , J.C. Boyer","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.034","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.034","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Mieux prendre en charge les ALAM graves qui restent sous diagnostiquées, sous déclarées, et redéfinir les indications/contre-indications et le respect des posologies maximales de metformine, chez les patients âgés ou polypathologiques <span><span>[1]</span></span>.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>À partir d’un observatoire monocentrique de 100 cas graves d’ALAM déclarés en pharmacovigilance depuis 2007, analyse des données clinicobiologiques, des médicaments associés et dosages de metformine, puis analyse de mortalité immédiate et devenir de la fonction rénale.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Sur ces 100 cas, 48 hommes, 52 femmes, de 46 à 88<!--> <!-->ans, moyenne 69 ± 11,5<!--> <!-->ans.</p><p>Médiane d’âge des survivants : 69<!--> <!-->ans et pour les décédés : 75<!--> <!-->ans.</p><p>Au total, 88 % de survie, avec 3 arrêts cardio-respiratoires récupérés, 12 % de décès.</p><p>Le dénominateur commun est une association clinicobiologique symptomatique :</p><p>*Hypotension sévère, ± collapsus, souvent hypothermie, marbrures, flou visuel, douleurs abdominales, polypnée, parfois détresse respiratoire, arrêt cardio-respiratoire, oligoanurie fréquente.</p><p>*Biologie : insuffisance rénale aiguë, hyperkaliémie, acidose lactique sévère, pH sanguin très bas. Il est impératif à ce stade d’évoquer le diagnostic et de prélever un dosage initial de metforminémie.</p><p>Remarque sur notre série et évolution :</p><p>* 83 % des ALAM graves sont vues à des DFG<!--> <!-->><!--> <!-->30<!--> <!-->mL/mn, dont 48 % avec DFG<!--> <!-->><!--> <!-->60<!--> <!-->mL/mn (CKD EPI)</p><p>* Contexte favorisant (<em>Triggers</em>) : déshydratation 64 % (vomissements, diarrhée), sous IEC ou ARA2 59 %, sepsis 17 %, IMV 4 %, postopératoire 3 %, coronarographie 2 %, hémorragie 2 %.</p><p>* Mortalité de 12 %, finalement basse, grâce à une mise en route précoce de la dialyse.</p><p>* Créatininémie de sortie élevée pour les survivants : 181 ± 121<!--> <!-->μmol/L<!--> <!-->+<!--> <!-->1 dialysé.</p><p>* Sur l’analyse statistique comparative survivants/décédés, on montre :</p><p>– l’impact significatif de l’âge sur la survie : mortalité plus élevée chez les plus de 65<!--> <!-->ans (10 décès/12) – ceci malgré une posologie réduite de metformine<!--> <!--><<!--> <!-->2<!--> <!-->g/j (décédés) versus les survivants<!--> <!-->><!--> <!-->2<!--> <!-->g/j ;</p><p>– l’absence de différence significative pour la lactatémie, la metforminémie.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>L’ANSM alerte sur les risques d’ALAM grave <span><span>[1]</span></span>, qui peut être fatale si prise en charge trop tardive <span><span>[2]</span></span>. Le mécanisme de l’ALAM est multifactoriel, surtout dû au blocage du complexe I de la chaîne respiratoire mitochondriale hépatique et, en situation de défaillance rénale et/ou hépatique ou cardiaque, sur des états de choc ou d’hypovolémie <span><span>[2]</span></span>. En toxicologie les metforminémies très élevées<!--> <!","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Pages S89-S90"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352007824001951/pdfft?md5=58b4502e79806a2b1e465a0b1ff22766&pid=1-s2.0-S2352007824001951-main.pdf","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162756","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"OA","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
G. Le Roux , E. Morin , G. Grenet , C. Schmitt , S. Larréché , A. Descatha
{"title":"Conséquences à long terme des envenimations vipérines (étude REVIP)","authors":"G. Le Roux , E. Morin , G. Grenet , C. Schmitt , S. Larréché , A. Descatha","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.040","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.040","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>En France, les envenimations vipérines posent un problème de santé publique. Si la mortalité est faible, grâce à l’efficacité des anti-venins, il existe un risque d’impotence fonctionnelle prolongée et de retentissement psychologique à la suite d’une morsure. L’objectif de cette étude était de décrire l’évolution physique et psychique des patients mordus et de déterminer les facteurs associés à une évolution défavorable.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Étude prospective menée dans 4 centres antipoison (CAP) français avec suivi des patients jusqu’à un an après la morsure. La variable d’intérêt était le délai de guérison (en jours). D’un point de vue statistique, les choix suivants ont été faits : analyse des courbes de survie, associée à un test du <em>log-rank</em>, pour comparer l’évolution vers la guérison des différents groupes de patients ; régression logistique pour comparer la proportion de patients totalement guéris à chaque point dans le temps ; modèle de Cox pour comparer le délai de rétablissement complet entre les groupes.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Selon les critères de l’étude, 170 patients ont été inclus entre 2020 et 2022. Le sex-ratio (H/F) était de 1,54 et l’âge moyen de 45,2<!--> <!-->±<!--> <!-->19,1<!--> <!-->ans (min : 12<!--> <!-->ans, max : 86<!--> <!-->ans). Plus de la moitié des patients ont reçu un anti-venin (59 %), mais 11 % ne l’ont pas reçu lorsqu’il était indiqué. La durée médiane de guérison était de 21<!--> <!-->jours (IC95 % : 15–28<!--> <!-->jours). À 14<!--> <!-->jours de la morsure, 45,1 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->65) de tous les patients, quel que soit le degré d’envenimation ou le traitement reçu, étaient considérés comme guéris. Un mois après la morsure, 62,5 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->90) des patients étaient guéris, quel que soit le degré d’envenimation. À 6 mois, 84 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->121) des patients étaient considérés comme guéris. Le risque de non-guérison était de 0,57 (IC95 %<!--> <!-->=<!--> <!-->0,50–0,65), 0,39 (0,32–0,48) et 0,16 (0,11–0,23) à 14, 30 et 180<!--> <!-->jours après la morsure, respectivement. Les facteurs influençant le délai de guérison comprenaient le grade clinique de l’envenimation, le siège de la morsure, le sexe et une prise en charge inappropriée. Enfin, si 22,3 % des patients déclaraient avoir peur des serpents avant la morsure, ils étaient 38,2 % après. Un an après la morsure, ils étaient encore 14,6 % à éviter de s’adonner à l’activité durant laquelle cela s’est produit et enfin 5,6 % d’entre eux ressassait encore l’évènement.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Le grade d’envenimation n’était pas le seul facteur expliquant des délais de guérison plus longs chez certains patients. Les femmes avaient une évolution significativement moins bonne. Par ailleurs, des éléments de prise en charge inappropriée (admission tardive à l’hôpital et anticoagulation précoce) ont été associés à un délai médian de guérison plus long. D","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Pages S93-S94"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352007824002014/pdfft?md5=6f40c3b1873b1622e456e4d1f0b7cb54&pid=1-s2.0-S2352007824002014-main.pdf","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162762","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"OA","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
C. Abraham-Deboom , B. Atgé , O. Balhawan , C. Beretta , F. Certin-Bourinat , A. Cognaut , C. Leroy , C. Letheux , E. Loeuillet , M. Loizeau , F. Michiels , C. Patrascu , M. Renaud , J. Vonarx
{"title":"Développer et harmoniser la métrologie et biométrologie en SPSTI","authors":"C. Abraham-Deboom , B. Atgé , O. Balhawan , C. Beretta , F. Certin-Bourinat , A. Cognaut , C. Leroy , C. Letheux , E. Loeuillet , M. Loizeau , F. Michiels , C. Patrascu , M. Renaud , J. Vonarx","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.041","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.041","url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>La loi du 2 août 2021 réaffirme, au travers de la définition de l’offre socle, le rôle des SPSTI dans la prévention du risque chimique en entreprise, notamment afin d’évaluer les expositions professionnelles et d’en assurer la traçabilité. À ce jour, il n’existe pas de document cadre permettant de s’approprier les indications et les modalités de mise en œuvre des techniques d’évaluation de l’exposition aux agents chimiques que sont la métrologie et la biométrologie. De ce fait, il peut exister des disparités de pratiques entre les services ou une réticence à leur mise en œuvre. Notre objectif est d’accompagner les SPSTI, de mieux cerner les indications et les techniques de métrologie et de biométrologie. Nous proposons un guide opérationnel à destination des équipes pluridisciplinaires.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>En 2023, le groupe ASMT Toxicologie de Présanse (organisme représentatif des SPSTI français), constitué de médecins du travail et de spécialistes du risque chimique, s’est partagé la rédaction de ce guide. Une consigne était d’élaborer un guide pratique et facile d’utilisation, illustré d’exemples de terrain, assorti de documents-types. Lors de réunions plénières, la mise en commun et les échanges ont permis d’enrichir les productions. Une relecture par des experts externes au groupe a été organisée.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Le guide, divisé en chapitres, traite des techniques d’analyse de matériau, de prélèvement surfacique, de prélèvement atmosphérique et de biométrologie. Pour chaque technique, sont proposées des définitions, indications et non-indications, intérêts et limites, analyse de la demande, méthodologie de mise en œuvre, interprétation des résultats, comptes-rendus et restitutions des résultats. Le dernier chapitre traite des tâches de chaque membre de l’équipe pluridisciplinaire, des ressources humaines et matérielles nécessaires. Des annexes présentent des logigrammes d’aide à la décision, des documents types (modèles de rapport d’intervention, fiche de renseignement médico-professionnelle, document de restitution…) notamment pour évaluer la pertinence de la mise en place des différentes techniques.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Publié en 2024, le guide est accessible en ligne sur le site de Présanse. Une réévaluation et une mise à jour périodique sont prévues par les membres du groupe ASMT Toxicologie. Ce guide contribuera au développement, à la sécurisation et à l’harmonisation des pratiques en pluridisciplinarité, permettant une exploitation qualitative des données et une prévention ciblée.</p></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Page S94"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162763","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
R. Azzouz , S. Meguig , J.-M. Gaulier , D. Peucelle , P. Nisse
{"title":"Intoxication volontaire par l’aldicarbe dans les Hauts de France : une situation sanitaire qui reste préoccupante en 2024","authors":"R. Azzouz , S. Meguig , J.-M. Gaulier , D. Peucelle , P. Nisse","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.009","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.009","url":null,"abstract":"<div><p>Les tentatives de suicide par les carbamates anticholinestérasiques insecticides peuvent engager le pronostic vital. Malgré son interdiction d’utilisation depuis 2008, l’aldicarbe continue d’être à l’origine d’intoxications aiguës en France, notamment dans les Hauts de France. Si l’évolution de ces intoxications reste généralement favorable, il n’en reste pas moins qu’un certain nombre conduise au décès du patient malgré la mise à disposition d’outils diagnostics en urgence 7j/7 et 24<!--> <!-->h/24 et la mise en place de traitements spécifiques.</p></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><p>Cette étude épidémiologique rétrospective décrit les cas survenus dans la région des Hauts de France déclarés au centre antipoison entre 01/01/2012 et 20/05/2024.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Quatre-vingt-neuf cas d’intoxication volontaire (sex-ratio à 6,41) ont été recueillis. L’âge moyen des 77 hommes était de 50,4<!--> <!-->ans, celui des 12 femmes était de 58,6<!--> <!-->ans. Cinquante et un patients présentaient un syndrome muscarinique (57 %), vingt-et-un, un syndrome nicotinique (22 %) et quarante-neuf des troubles neurologiques sévères (55 %). Tous les patients ont été hospitalisés dont 65 en service de réanimation (73 %). La prise en charge hospitalière a consisté en la pratique d’un lavage gastrique (25 %) et l’administration de charbon activé (25 %), une intubation (27 %), l’administration d’atropine (56 %) et de pralidoxime (14 %). Une pneumopathie d’inhalation a compliqué l’évolution dans 10 cas (11 %). La gravité a été qualifiée de moyenne (SGT2) dans 20 cas (22,5 %) et de forte (SGT3) dans 39 cas (43 %). Quatre décès (4,5 %) sont observés (3 hommes et une femme, âgés entre 63 et 80<!--> <!-->ans). Quand l’activité cholinestérasique a pu être mesurée, nous avons pu observer que si l’acétylcholinestérase était moins intensément inhibée que la butyrylcholinestérase, son degré d’inhibition était mieux corrélé à la gravité ; concernant la butyrylcholinestérase, si celle-ci était plus fréquemment inhibée et plus intensément que l’acétylcholinestérase, néanmoins elle se régénérait plus rapidement. La détection puis la quantification de l’aldicarbe et de ses métabolites (aldicarbe-sulfoxide et aldicarbe-sulfone), ont respectivement été faites par chromatographie liquide avec détection par spectrométrie de masse haute résolution et par chromatographie liquide avec détection par spectrométrie de masse en tandem. Les concentrations sanguines de l’aldicarbe quantifiées chez 6 patients étaient comprises entre 1270<!--> <!-->μg/L (un décès) et 8760<!--> <!-->μg/L (guérison).</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>La liaison carbamate-AChE étant peu stable, une décarbamylation spontanée se produit dans les 24 premières heures entraînant une réactivation de l’AChE. Cependant à la différence des autres carbamates insecticides, une intoxication par l’aldicarbe a un effet inhibiteur plus prolongé (jusque 96<!--> <!-->h) sur les cholinestérases ; cette ","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Page S75"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352007824001707/pdfft?md5=cc00435ee6b8dd7bf2a9a7a18cb520fb&pid=1-s2.0-S2352007824001707-main.pdf","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162477","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"OA","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
A.-M. Pouget , F. Pélissier , P. Fournier , N. Delcourt
{"title":"Méthémoglobinémie majeure chez un nourrisson : une possible intoxication d’origine alimentaire","authors":"A.-M. Pouget , F. Pélissier , P. Fournier , N. Delcourt","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.010","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.010","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Les nitrites et nitrates constituent une cause environnementale connue de méthémoglobinémie (MetHb) acquise, particulièrement chez les nourrissons <span><span>[1]</span></span>. Nous rapportons un cas rare de MetHb élevée chez un nourrisson pour lequel l’avis du Centre AntiPoison (CAP) a été sollicité afin d’en déterminer l’étiologie.</p></div><div><h3>Historique du cas</h3><p>Une enfant de 5 mois a été conduite aux urgences devant l’apparition brutale d’une cyanose avec détresse respiratoire (désaturation à 80 %) environ une heure après avoir ingéré son repas. À son arrivée, l’anamnèse établit que l’enfant n’a aucun antécédent, ni allergie. Elle n’est pas allaitée et ne prend aucun médicament. Cliniquement, elle est tachycarde à 200 bpm, désature toujours à 80 % malgré l’oxygénothérapie au masque à haute concentration (15L/min), elle est pâle avec des marbrures généralisées, et hypotonique. La bandelette urinaire (BU) est positive aux nitrites et les urines sont rouges. L’examen cytobactériologique des urines retrouve une hématurie et une leucocyturie ; la culture s’avère négative. La BU indique par ailleurs la présence d’amphétamines, ce qui sera invalidé ensuite par analyse par spectrométrie de masse. La numération formule sanguine et la CRP sont normales et ne sont donc pas en faveur d’un syndrome infectieux ; les hémocultures sont par ailleurs négatives. La radiographie du thorax est normale. La gazométrie retrouve un pH artériel à 7,41, la pO<sub>2</sub> à 62,3<!--> <!-->mmHg, la pCO<sub>2</sub> à 27,9<!--> <!-->mmHg, les HCO<sub>3-</sub> à 17,8 mmol/L et une MetHb à 43,7 %. Un traitement par bleu de méthylène est initié à la posologie de 1<!--> <!-->mg/kg en IV lente. Deux heures plus tard, le contrôle retrouve un taux de MetHb à 4,7 % puis 0,9 % le lendemain. À ce stade, l’avis du CAP est pris afin d’orienter la prise en charge et déterminer l’étiologie. Un interrogatoire approfondi est alors nécessaire et permet d’exclure toute exposition exogène à l’exception du repas : une purée de betteraves et pommes de terre préparée trois jours auparavant et conservée au réfrigérateur.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Un nourrisson a présenté une MetHb majeure (43,7 %) une heure après avoir mangé une purée de légumes faite maison. L’absence d’échantillon disponible n’a pas permis d’analyser de dosage de nitrites, cependant l’ensemble des investigations réalisées permet d’orienter vers une origine alimentaire de cette MetHb, avec une chronologie cohérente d’apparition des symptômes, ainsi que l’exclusion de l’exposition à d’autres substances exogènes. Il faut aussi prendre en compte la physiologie particulière chez le nourrisson, qui a un développement incomplet du système de méthémoglobine réductase et une quantité supérieure en hémoglobine fœtale plus sensible à l’oxydation. Par ailleurs, les betteraves sont connues pour contenir une grande quantité de nitrates <span><span>[2]</span></span> et la conservation au réfrigé","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Page S76"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162478","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}