{"title":"Combinaison de la toxicologie médico-légale aux analyses biochimiques post-mortem dans les décès impliquant la metformine","authors":"Antoine Baudriller","doi":"10.1016/j.toxac.2024.09.006","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.09.006","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>La metformine est le médicament le plus couramment utilisé dans le traitement du diabète de type 2. Bien qu’elle soit généralement bien tolérée et relativement sûre, la metformine peut entraîner des effets secondaires graves, comme l’acidose lactique (AL), et des cas d’intoxication ont été signalés. Classiquement, la gravité des intoxications à la metformine est mieux évaluée en mesurant la concentration sanguine de lactate et/ou le pH sanguin qu’en déterminant directement la concentration sanguine du médicament. Cependant, une telle approche est plus compliquée dans le cadre d’une investigation post-mortem. Dans ce contexte, nous rapportons un cas de décès en lien avec la metformine.</div></div><div><h3>Méthode</h3><div>Les investigations ont débuté par une autopsie sur un homme de 70<!--> <!-->ans, atteint d’un diabète de type 2, décédé après une hospitalisation pour infection articulaire prothétique. L’autopsie a révélé : une congestion multiviscérale, un œdème pulmonaire, un kyste thyroïdien et un foie stéatosique. De plus, un liquide noirâtre a été retrouvé dans la cavité buccale, les fosses nasales, l’œsophage et l’estomac. De même, les urines avaient une couleur particulièrement foncée. Des échantillons biologiques post-mortem ont été prélevés, y compris du sang cardiaque (SC), du sang fémoral (SF), de l’urine, de l’humeur vitrée et du contenu gastrique. Des analyses toxicologiques ont été effectuées, incluant la quantification de la metformine à l’aide d’une méthode chromatographique liquide couplée à la spectrométrie de masse (LC-MS/MS). Parallèlement, des analyses biochimiques post-mortem ont été réalisées pour mesurer les concentrations de divers marqueurs métaboliques dans l’humeur vitrée et le SF.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les analyses toxicologiques ont retrouvé de la metformine dans toutes les matrices : 45<!--> <!-->mg/L dans le SF, 39<!--> <!-->mg/L dans le SC, 464<!--> <!-->mg/L dans l’urine, 18<!--> <!-->mg/L dans l’humeur vitrée et 202 mg/L dans le contenu gastrique. Les analyses biochimiques réalisées sur l’humeur vitrée ont déterminé des concentrations de sodium (122 mmol/L), de chlorure (102 mmol/L), de glucose (<<!--> <!-->0,10 mmol/L), de créatinine (277<!--> <!-->μmol/L) et de lactate (13 mmol/L). Le β-hydroxybutyrate (BHB) a également été quantifié dans le SF (491<!--> <!-->mg/L) et l’humeur vitrée (473<!--> <!-->mg/L). Enfin, l’hémoglobine glyquée (HbA1C) a été mesurée dans le foie (7,7 %).</div></div><div><h3>Discussion/Conclusion</h3><div>L’interprétation des concentrations post-mortem de metformine est complexe. Seuls quelques cas de décès liés à la metformine ont été décrits. Ces derniers peuvent résulter d’un surdosage en metformine et/ou d’un défaut d’élimination de cette dernière. L’évaluation de la gravité de l’intoxication se fait habituellement par la mesure des concentrations de lactate et du pH sanguin, ce qui est compliqué en post-mortem en raison des altérations ","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 4","pages":"Page 312"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-11-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142655985","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Soumission chimique à la phéniramine et l’oxomémazine : à propos d’un possible cas","authors":"Chloé Hubert , Paméla Dugues , Jean-Claude Alvarez , Islam Amine Larabi","doi":"10.1016/j.toxac.2024.09.011","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.09.011","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>La soumission chimique correspond à l’administration de substances psychoactives à l’insu de la victime ou sous la menace à des fins criminelles ou délictuelles. Il s’agit encore aujourd’hui d’un problème sociétal pour lequel l’apport de la toxicologie analytique est important. Nous rapportons un cas de soumission chimique à la phéniramine et l’oxomémazine documenté par une analyse toxicologique.</div></div><div><h3>Méthode</h3><div>Une patiente s’est présentée aux urgences 15<!--> <!-->heures 30<!--> <!-->minutes après avoir bu un verre offert en soirée par un inconnu, à la suite duquel elle a expérimenté une sensation de malaise, d’angoisse, de somnolence et des vomissements. La patiente présente également une amnésie partielle des faits présumés. Elle est fumeuse (2 à 3 cigarettes/jours), et ne rapporte aucun usage de substances psychoactives. L’examen clinique est normal et du sang et de l’urine sont prélevés pour des analyses toxicologiques. Nous avons réalisé une recherche exhaustive des molécules psychoactives impliquées dans la soumission chimique, ainsi que des hypoglycémiants et des antiépileptiques par LCMS/MS, GC/MS et HPLC/DAD. L’alcool est dosé par GC-FID et le GHB par GC-MS/MS.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>L’analyse sanguine a permis de détecter de la phéniramine à la concentration 0,15 ng/mL. L’analyse urinaire a confirmé la présence de phéniramine à la concentration de 8 ng/mL, et a révélé également la présence d’oxomémazine à une concentration inférieure à 0,1 ng/mL et d’autres médicaments non psychotropes (paracétamol et ibuprofène). Les concentrations de GHB retrouvées dans le sang et l’urine de la patiente sont inférieures à la LDQ (0,25<!--> <!-->mg/L). Il n’a pas été retrouvé d’alcool ni dans le sang ni dans l’urine de la patiente (LDD<!--> <!-->=<!--> <!-->0,06<!--> <!-->g/L). La recherche d’hypoglycémiants, et d’antiépileptiques dans les deux milieux biologiques est négative.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>La concentration très faible de GHB retrouvée dans le sang et l’urine correspond à une concentration endogène. La phéniramine et l’oxomémazine sont des antihistaminiques à usage systémique et commercialisés en vente libre respectivement pour le traitement des états grippaux et de la toux non productive. La phéniramine a une demi-vie d’élimination d’environ 1 heure à 1 heure et 30<!--> <!-->minutes (RCP, Fervex, ANSM, 2024). Il existe peu de données concernant la pharmacocinétique de l’oxomémazine, mais sa posologie d’une prise par jour laisse supposer d’une demi-vie longue. La patiente n’a pas mentionné avoir consommé ces deux molécules et leurs très faibles concentrations dans les échantillons biologiques semblent en faveur d’une prise unique. Toutefois, le délai de prélèvement, les demi-vies décrites et les médicaments non psychotropes retrouvés peuvent orienter vers une prise de phéniramine postérieure aux faits présumés et d’une prise d’oxomémazine antérieure aux faits. ","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 4","pages":"Page 315"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-11-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142655988","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Identification in vitro des métabolites du protonitazène par microsomes hépatiques humains, et comparaison ultérieure avec des échantillons urinaires issus de deux intoxications mortelles","authors":"Alice Ameline , Laurie Gheddar , Christophe Maruejouls , Frédéric Aknouche , Nadia Arbouche , Simona Pichini , Christophe Stove , Jean-Sébastien Raul , Pascal Kintz","doi":"10.1016/j.toxac.2024.09.004","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.09.004","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le protonitazène est un nouveau dérivé synthétique du benzimidazole, aux effets opioïdes puissants, vendu sur internet comme drogue de synthèse depuis 2019. La classe des nitazènes est apparue en France au printemps 2023 et a été impliquée dans des cas groupés d’intoxications graves en Occitanie et dans les îles françaises situées dans l’Océan Indien, y compris des décès. Les auteurs rapportent la caractérisation de plusieurs métabolites du protonitazène, en utilisant une incubation in vitro avec des microsomes hépatiques humains et ainsi que l’identification de ces métabolites dans des échantillons urinaires provenant de deux intoxications mortelles.</div></div><div><h3>Méthode</h3><div>La formation de métabolites du protonitazène a été étudiée par incubation in vitro avec des microsomes hépatiques humains, en utilisant une solution de Tris-HCl-MgCl<sub>2</sub> et un mélange de cofacteurs. La réaction enzymatique a été réalisée à 37<!--> <!-->°C pendant 120<!--> <!-->minutes, puis stoppée par l’ajout de méthanol. Les surnageant ont été injectés en chromatographie liquide ultra-performante couplée à un spectromètre de masse haute résolution (UPLC-Q-TOF-MS). Par la suite, les échantillons urinaires ont également été analysés par UPLC-Q-TOF-MS, après une étape d’hydrolyse et une extraction liquide-liquide. Pour toutes les analyses, la séparation chromatographique a été réalisée à l’aide d’une colonne HSS C18 et une élution par gradient de 15<!--> <!-->minutes. La détection a été réalisée à l’aide d’un spectromètre de masse à haute résolution (XEVO G2XS Q-TOF, Waters Corporation, Milford, MA, USA) fonctionnant en mode positif. Les données MS ont été acquises entre 50 et 1000 m/z, avec une énergie de collision variant de 10 à 40<!--> <!-->eV. Le logiciel UNIFI a été utilisé pour l’acquisition des données, des chromatogrammes, des spectres de masse et la prédiction potentielle de métabolites.</div></div><div><h3>Résultats/Discussion</h3><div>L’incubation in vitro de microsomes hépatiques humains a permis de produire trois métabolites du protonitazène dont les conditions sont les suivantes : protonitazène (C<sub>23</sub>H<sub>30</sub>N<sub>4</sub>O<sub>3</sub> : <em>m/z</em> [MH<sup>+</sup>] 411,2387) ; déséthyl-protonitazène (C<sub>21</sub>H<sub>26</sub>N<sub>4</sub>O<sub>3</sub> : <em>m/z</em> [MH<sup>+</sup>] 383,2072) ; 5-amino-protonitazène (C<sub>23</sub>H<sub>32</sub>N<sub>4</sub>O : <em>m/z</em> [MH<sup>+</sup>] 381,2649) et 4-hydroxy-nitazène (C<sub>20</sub>H<sub>24</sub>N<sub>4</sub>O<sub>3</sub> : <em>m/z</em> [MH<sup>+</sup>] 369,1930). En se basant sur sa structure chimique, le 4-hydroxy-nitazène semble être un métabolite universel des analogues du nitazène. L’analyse des échantillons urinaires a permis de confirmer la présence de protonitazène (2,3 et 2,9 ng/mL, respectivement), ainsi que l’identification des trois métabolites dans chaque urine, ce qui renforce davantage la preuve de la consommation de proto","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 4","pages":"Page 311"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-11-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142656137","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Coralie Boudin , Hélène Eysseric-Guerin , Françoise Stanke-Labesque , Pierre Henry , Melissa Revet , Virginie Scolan , Théo Willeman
{"title":"Intoxication volontaire mortelle au cyanure de potassium : retour vers le futur","authors":"Coralie Boudin , Hélène Eysseric-Guerin , Françoise Stanke-Labesque , Pierre Henry , Melissa Revet , Virginie Scolan , Théo Willeman","doi":"10.1016/j.toxac.2024.09.007","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.09.007","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La recherche de cyanures (CN) n’est plus réalisée en systématique lors d’une expertise toxicologique de référence depuis 2017. En dehors des intoxications dues aux expositions à des fumées d’incendie, de rares intoxications aux CN se produisent encore aujourd’hui. Nous présentons le cas d’un homme de 73<!--> <!-->ans, pharmacien à la retraite, qui a été retrouvé sans vie à son domicile avec à proximité une bouteille de 250<!--> <!-->g de CN de potassium ainsi qu’une lettre d’adieu. L’autopsie réalisée a confirmé que la mort n’était pas traumatique mais en lien avec un syndrome asphyxique aspécifique.</div></div><div><h3>Méthode</h3><div>Une expertise toxicologique de référence est réalisée selon la circulaire du 6 novembre 2017. Pour le dosage des CN, la préparation de l’échantillon est composée d’une prise d’essai faible de 25<!--> <!-->μL à laquelle sont ajoutés 200<!--> <!-->μL d’eau bidistilée et 25<!--> <!-->μL de solution d’étalon interne K13C15N à 500<!--> <!-->μg/L. S’en suit une déprotonisation à l’acétone puis centrifugation et récupération de 250<!--> <!-->μL du surnageant. À l’abri de la lumière, 50<!--> <!-->μL d’une solution de Taurine à 5<!--> <!-->mm et 50<!--> <!-->μL d’une solution de NDA à 1<!--> <!-->mm sont ajoutés, agités puis 10<!--> <!-->min à 4<!--> <!-->°C <span><span>[1]</span></span>. La séparation chromatographique est réalisée avec un système SIL-40C X3 (Shimadzu), une colonne de purification Kinetex PFP 100<!--> <!-->Å (50<!--> <!-->mm<!--> <!-->×<!--> <!-->2,1<!--> <!-->mm, 5<!--> <!-->μm) (Phenomenex) et une colonne analytique Kinetex XB-C18 100<!--> <!-->Å (50<!--> <!-->mm<!--> <!-->×<!--> <!-->2,1<!--> <!-->mm, 5<!--> <!-->μm) (Phenomenex). La phase mobile A/C est composée d’un tampon acétate d’ammonium 10<!--> <!-->mm avec 1 % d’acide acétique et la phase mobile B/D de méthanol 10<!--> <!-->mm d’actéate d’ammonium et 1 % d’acide acétique. Le volume d’injection est de 5<!--> <!-->μL et le temps d’analyse de 7<!--> <!-->min avec un débit à 0,6<!--> <!-->mL/min. La détection est réalisée avec un spectromètre de masse en tandem TQ6500+ (Sciex) à ionisation électro-spray en mode négatif comprenant le CN (299<!--> <!-->><!--> <!-->191 et 299<!--> <!-->><!--> <!-->81) et son standard interne le 13C15N (301<!--> <!-->><!--> <!-->193). La répétabilité et la reproductibilité (CV<!--> <!--><<!--> <!-->15 %), la justesse (biais<!--> <!--><<!--> <!-->15 ou 20 % selon le niveau du CQI), la contamination inter-échantillons (< 0,1 %), la LLOQ à 30<!--> <!-->μg/L et la ULOQ à 2000<!--> <!-->μg/L (bias<!--> <!--><<!--> <!-->15 % et CV<!--> <!--><<!--> <!-->15 %) ont été validées selon les recommandations de l’EMA. Les CN étant instables, des aliquots de chaque matrices sont conservés à –20<!--> <!-->°C dès la réception des échantillons.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les concentrations de CN retrouvées chez le patient sont de 3680<!--> <!-->μg/L dans le sang périphér","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 4","pages":"Pages 312-313"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-11-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142655986","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Paméla Dugues , João Matias , Emuri Abe , Sevag Chenorhokian , Gregory Pfau , Marie Bellouard , Isabelle Etting , Jean Claude Alvarez , Islam Amine Larabi
{"title":"Concentrations capillaires des benzodiazépines de synthèse : premières données de la littérature","authors":"Paméla Dugues , João Matias , Emuri Abe , Sevag Chenorhokian , Gregory Pfau , Marie Bellouard , Isabelle Etting , Jean Claude Alvarez , Islam Amine Larabi","doi":"10.1016/j.toxac.2024.09.008","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.09.008","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>Détecter et quantifier les benzodiazépines de synthèse (DBZD : designer benzodiazepines) dans les cheveux d’usagers de substances psychoactives, en utilisant une approche ciblée et non ciblée par LC-MSMS et LC-HRMS.</div></div><div><h3>Méthode</h3><div>Des échantillons de cheveux ont été collectés chez 100 usagers de drogues dans un centre de réduction des risques parisiens dans le cadre d’une étude européenne déligentée par l’agence européenne des drogues (EUDA : European Union Drugs Agency) et visant à évaluer la pertinence de l’analyse capillaire comme un indicateur populationnel direct de l’exposition aux drogues. Pour chaque participant, une mèche de cheveux d’une longueur jusqu’à 12<!--> <!-->cm correspondant à une période d’exposition d’environ 12 mois avant le prélèvement a été prélevée, et une segmentation a été réalisée (0–6<!--> <!-->cm, 6–12<!--> <!-->cm). 20<!--> <!-->mg par segment ont été lavés avec du dichlorométhane, hydrolysés dans un tampon phosphate (pH 5,0, 95<!--> <!-->°C, 10<!--> <!-->min) et extraits à l’aide d’hexane/acétate d’éthyle et de chloroforme/isopropanol. La séparation chromatographique a été effectuée en mode gradient sur une colonne Hypersil PFP Gold (100<!--> <!-->mm<!--> <!-->×<!--> <!-->2,1<!--> <!-->mm, 1,9<!--> <!-->μm, ThermoFisher®). L’analyse par LC-MS/MS a été réalisée sur un triple Quad TSQ Altis (ThermoFisher®) en mode MRM permettant l’identification et la quantification de 450 composés dont 163 nouveaux produits de synthèse (NPS). Une analyse en LC-HRMS a également été effectuée sur un Q Exactive Orbitrap (ThermoFisher®) en mode ddMS2. Les bibliothèques mzCloud et HighResNPS ont été utilisées pour l’identification des composés.</div></div><div><h3>Résultats et discussion</h3><div>Quatre DBZD et un métabolite ont été détectées chez 6 participants (6 %) aux concentrations suivantes (médiane pg/mg, intervalle min–max pg/mg, N cas) : bentazepam (56 pg/mg,<!--> <!--><<!--> <!-->1–80 pg/mg, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4), etizolam (290 pg/mg, 125–570 pg/mg, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2), norflurazepam (61 pg/mg, 26–96 pg/mg, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). Le fluclotizolam (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1) et l’OH-etizolam, métabolite de l’étizolam (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1), n’ont pas pu être quantifiés par manque de standards de référence. Les consommateurs étaient majoritairement des hommes (67 %), d’âge médian de 27<!--> <!-->ans (24–47<!--> <!-->ans), poly consommateurs d’autres NPS (67 %). Les concentrations capillaires d’etizolam retrouvées sont supérieures à celles décrites dans la littérature, de 2 à 107 pg/mg (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->13) (Kolbe et al., 2020 ; Sasaki et al., 2021 ; Niebel et al., 2022 ; DeFreitas et al., 2022), pouvant suggérer un usage chronique d’etizolam chez nos usagers. Le norflurazepam est aussi un métabolite de BZD conventionnelles comme le flurazepam (non commercialisé en France) ou le loflazépate d’ethyle. Ces 2 BZD n’ont pas été ide","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 4","pages":"Pages 313-314"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-11-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142656050","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Nadia Arbouche, Alice Ameline, Laurie Gheddar, Jean-Sébastien Raul, Pascal Kintz
{"title":"Mise en évidence d’une exposition au flécaïnide chez un nouveau-né par analyse des matrices kératinisées et interprétation des résultats","authors":"Nadia Arbouche, Alice Ameline, Laurie Gheddar, Jean-Sébastien Raul, Pascal Kintz","doi":"10.1016/j.toxac.2024.09.005","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.09.005","url":null,"abstract":"<div><div>Les intoxications pédiatriques constituent un problème majeur dans le monde entier. Les abus ou négligence de la part d’adultes à l’égard d’enfants doivent être mis en évidence chez les enfants exposés à des médicaments auxquels ils n’auraient normalement pas accès. Une analyse segmentaire des cheveux permet dans ces contextes de déterminer si l’exposition a été unique ou répétitive. Les échantillons de cheveux et d’ongles d’une petite fille de 9 mois, ont été reçus dans notre laboratoire, pour être analysés, après que l’enfant ait été hospitalisée en raison d’une déshydratation sévère causée par la négligence de sa mère. Lors de l’admission, le flécaïnide, un antiarythmique qui n’a jamais été prescrit à l’enfant, a été identifiée dans les urines de la fille. En utilisant une méthode LC-MS/MS, le flécaïnide a été détecté dans les cheveux de l’enfant aux concentrations suivantes : 66 pg/mg (racine à 1<!--> <!-->cm), 61 pg/mg (1–2<!--> <!-->cm) et 125 pg/mg (2–3<!--> <!-->cm). Des traces inférieures à la limite de quantification (1 pg/mg) étaient également présentes dans les rognures d’ongles. Ces concentrations sont très inférieures à celles obtenues chez les adultes sous traitement quotidien. Compte tenu des paramètres pharmacocinétiques et dynamiques différents chez les enfants, du taux de croissance différent des cheveux et de la plus grande porosité des cheveux, qui les rend plus vulnérables à la contamination externe, l’interprétation des résultats obtenus dans les cheveux des enfants reste très compliquée. Dans ce cas, on peut supposer que la présence du médicament dans les urines indique une incorporation systémique et que l’administration a eu lieu pendant quelques mois (trois segments positifs). L’interprétation des analyses de cheveux chez les jeunes enfants nécessite une étude globale de tous les résultats, car un résultat positif ne peut pas être considéré comme une preuve d’expositions répétées.</div></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 4","pages":"Page 312"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-11-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142655984","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Soirée alcoolisée de gel hydroalcoolique","authors":"Alexandr Gish , Raphael Cornez , Florian Hakim , Grenier Corentin , Camille Richeval , Luc Humbert , Jean-François Wiart , Delphine Allorge , Jean-michel Gaulier","doi":"10.1016/j.toxac.2024.09.010","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.09.010","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>Rapporter un cas d’un décès en lien avec une ingestion massive de gel hydroalcoolique lors d’une soirée.</div></div><div><h3>Histoire du cas</h3><div>Le corps d’un homme de 58<!--> <!-->ans est retrouvé par les pompiers au décours d’une soirée alcoolisée. Des témoins rapportent une consommation de boissons alcoolisées de l’ensemble des participants à la soirée, et que certains d’entre eux auraient fait ingurgiter du gel hydroalcoolique (SHA) à la victime qui a ensuite été victime d’un malaise et placée en PLS. Il est retrouvé la présence de nombreux flacons de SHA à proximité du corps. Les antécédents du défunt rapportent une consommation chronique excessive d’alcool. À l’autopsie, il n’a pas été retrouvé de lésions traumatiques. Il a été mis en évidence une présence d’un œdème pulmonaire et d’une congestion polyviscérale non spécifique évoquant une cause de décès toxique. Les prélèvements autopsiques et les flacons de SHA sont transmis au laboratoire.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Les échantillons ont été analysé par GC-FID, CL-MS/MS, CL-SMHR à la recherche et dosages des alcools et des autres xénobiotiques.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les analyses ont permis de mettre en évidence de l’alcoolémie à 5,08<!--> <!-->g/L dans le sang périphérique et à 5,98<!--> <!-->g/L dans l’humeur vitrée du défunt. Il n’a pas été détecté la présence d’autres xénobiotiques dans les prélèvements autopsiques de la victime.</div></div><div><h3>Discussion/Conclusion</h3><div>Dans le monde, 2,6 millions de décès étaient attribuables à la consommation d’alcool en 2019 [OMS]. Les concentrations dans le sang périphérique supérieures à 5<!--> <!-->g/L sont généralement compatibles avec la survenue d’effets toxiques majeurs (coma et dépression respiratoire) potentiellement létaux [Deveaux M. 1998, pp 111–126. Elsevier. Paris]. La concentration d’alcool dans l’humeur vitrée permet d’écarter l’hypothèse d’impact de production post-mortem d’éthanol sur l’alcoolémie mesurée. Les flacons de SHA retrouvés à la proximité du corps ne contenaient que de l’éthanol, à l’exclusion de tout autre alcool, et présentaient un degré alcoolique à 70<!--> <!-->°C correspondant à environ 56<!--> <!-->g d’éthanol par flacon de 100<!--> <!-->mL. Pour un patient de 70<!--> <!-->kg, l’éthanolémie mesurée correspondrait environ à l’ingestion de 4 à 5 flacons de SHA. Mais il est clair que dans le cas présenté, l’éthanolémie post-mortem relevée est la conséquence de la prise cumulative de boissons alcoolisées et de SHA, dans des mesures qu’il n’est pas possible d’estimer. Étant un alcool fort « bon marché », les SHA connaissent un détournement d’utilisation dans la population des alcooliques chroniques. Ce cas illustre l’importance de la prise en compte des risques d’alcoolisation aiguë massive liés à ce détournement, et rappelle également l’importance de la recherche des autres alcools (isopropanol et méthanol notamment) dans le cas de suspicion de consom","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 4","pages":"Page 314"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-11-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142655987","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Juliette Faillie , Alexandr Gish , Apolline Saint Omer , Lenski Marie , Corentin Grenier , Camille Richeval , Jean-François Wiart , Luc Humbert , Delphine Allorge , Jean-michel Gaulier
{"title":"Documentation analytique d’un cas d’ingestion de baies d’If commun (Taxus baccata) chez un enfant","authors":"Juliette Faillie , Alexandr Gish , Apolline Saint Omer , Lenski Marie , Corentin Grenier , Camille Richeval , Jean-François Wiart , Luc Humbert , Delphine Allorge , Jean-michel Gaulier","doi":"10.1016/j.toxac.2024.09.009","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.09.009","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>Rapporter un cas d’intoxication accidentelle par l’If commun (<em>Taxus baccata</em>) documenté par la mise en évidence d’alcaloïdes de cette plante dans un échantillon urinaire.</div></div><div><h3>Histoire du cas</h3><div>Une jeune fille âgée de 10<!--> <!-->ans a été admise aux urgences pédiatriques après avoir ingéré une dizaine de baies d’If lors d’une sortie en forêt. L’examen clinique d’entrée n’avait pas relevé d’anomalie de l’état général.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Un échantillon d’urine a été analysé par CL-SMHR selon une méthode de criblage non ciblé déjà publiée [Wiart J.F. et al. Int J Legal Med 2020:134:1339–1344.] intégrant l’usage de bibliothèques spectrales incluant plusieurs de toxiques d’origine végétale (substances mères et métabolites) [Gish A. et al. Toxicon 2022;210:39–43].</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les deux isomères de la taxine B ont été identifiés dans l’échantillon urinaire analysé. Il n’a pas été décelé d’autres alcaloïdes d’If commun (3,5-dimethoxyphenol, taxicatin ou taxine A). De la rispéridone et son métabolite, ainsi que du lorazépam, qui correspondent au traitement habituel de la patiente, ont également été décelée. Il n’a pas été retrouvé d’autre xénobiotique dans l’urine de l’enfant.</div></div><div><h3>Discussion/Conclusion</h3><div>Les taxines A et B sont des alcaloïdes retrouvés chez l’If commun, plante de la famille des <em>Taxaceae</em>. Toutes les parties de la plante sont toxiques y compris les graines, sauf les arilles qui sont comestibles à condition de ne pas casser la graine. La taxine B est principalement responsable de la cardiotoxicité de cette espèce pouvant conduire au décès ; la dose létale étant estimée entre 3 et 6,5<!--> <!-->mg/kg. En effet, elle induit une augmentation du calcium intracellulaire par antagonisme des canaux calciques du myocarde et une inhibition du courant sodique précoce, de manière similaire aux anti-arythmiques de classe I. Les conséquences consistent en la survenue de troubles du rythme tels que l’élargissement des complexes QRS ou des blocs auriculo-ventriculaires, une bradycardie, une asystolie. Ces symptômes peuvent s’accompagner de troubles de la conscience. Dans le cas ici présenté, la prise en charge a consisté en la réalisation d’un électrocardiogramme, et un transfert de la patiente en réanimation pour surveillance scopée rapprochée. L’évolution étant favorable, elle est rentrée au domicile le lendemain. Chez les jeunes enfants ne faisant pas la distinction entre plantes comestibles et plantes toxiques, nombreux sont les cas d’intoxications. De ce fait, l’enrichissement des bibliothèques des méthodes de criblage toxicologique avec les toxines d’origine végétale s’avère nécessaire pour participer au diagnostic de certaines de ces intoxications.</div></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 4","pages":"Page 314"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-11-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142655923","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Elle drogue son bébé avec une tétine empoisonnée : le CHU de Dijon mène l’enquête","authors":"Alice Matheux, Agathe Pasquet","doi":"10.1016/j.toxac.2024.09.012","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.09.012","url":null,"abstract":"<div><div>Nous présentons ici le cas d’un nourrisson de 3 semaines, amenée aux urgences pédiatriques le 7 juillet 2024 par la maman, pour malaise grave, epistaxis et sang intrabuccal. Un antécédent de reflux traité par INEXIUM depuis 2<!--> <!-->jours est rapporté, ainsi qu’une MIN chez l’aîné dans un contexte de saignement, et une autre sœur présentant une neutropénie. Aux urgences pédiatriques, le nourrisson présente une polypnée, elle est consciente mais peu réactive, ne pleure pas aux stimulis douloureux, le teint est gris, présence de sang digéré dans la bouche.</div><div>Elle est également hypotherme à 34<!--> <!-->°C. La biologie retrouve une acidose métabolique avec pH à 7, bicarbonate à 4 mmol/L, pCO2 à 18,8<!--> <!-->mmHg, lactate à 17, amoniémie à 308<!--> <!-->μmol/L ainsi qu’une cytolyse hépatique. Le scanner cérébral réalisé le 8 juillet 2024 ne retrouve pas de signe en faveur d’un saignement intracrânien. Dans ce contexte, la patiente est transférée en réanimation pédiatrique.</div><div>Elle bénéficie d’une intubation orotrachéale devant le tableau d’acidose métabolique majeure associée à un tableau de choc avec détresse respiratoire. Durant ce séjour, elle bénéficie notamment d’un criblage urinaire rendu positif à la Doxylamine le 10 juillet. La présence de Doxylamine étant non expliquée par les traitements donnés à l’hôpital ou suivi par l’enfant, le service a demandé confirmation. Après recherche d’anciens tubes gardés sur l’ensemble du plateau technique, nous mettons en évidence la présence de Doxylamine dans du sérum utilisé pour une sérologie le jour de son hospitalisation (7 juillet), mais une absence dans des urines de 3<!--> <!-->jours post naissance (19 juin) avec uniquement cétirizine et produits de péridurale. Le 18 juillet, nous demandons à analyser le lait donné par la mère (Lait MODILAC AR 1) : de la Doxylamine y est retrouvée à deux reprises, seulement dans les extraits après manipulation de la mère. Les analyses d’urines sont également positives sur toute la période du 15 juillet au 27 juillet. Le 19 juillet, les parents sont vus en entretien avec les médecins en charge : la mère avoue avoir de la Doxylamine à la maison mais ne pas s’en servir depuis 2<!--> <!-->ans. Il leur est annoncé que devant la positivité des urines à la Doxylamine non expliquée par cause médicale et le fait qu’elle soit présente dès l’arrivée à l’hôpital, un signalement va être fait. Le 21 juillet : l’ordonnance de placement provisoire (OPP) est annoncée à la mère, un droit de visite médiatisée est autorisé. Le reste du séjour est marqué sur le plan hémodynamique par des holter du 29 au 30 juillet pouvant évoquer une tachycardie ventriculaire non soutenue. Après avis auprès des cardiologues pédiatriques, il est recommandé de réaliser un contrôle de l’holter ECG dans 1 à 2 mois. Les urines se négativent finalement le 27 juillet, et l’enfant est autorisé à sortir le 31 juillet et est placée à l’aide sociale a l’enfance (ASE). Le 1<sup>er</sup>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 4","pages":"Pages 315-316"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-11-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142655989","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Purple bag urine syndrome","authors":"Apolline Saint Omer , Alexandr Gish , Juliette Faillie , Lenski Marie , Arnaud Lionet , Aghiles Hamroun , Olivier Gaillot , Corentin Grenier , Camille Richeval , Jean-François Wiart , Delphine Allorge , Jean-Michel Gaulier","doi":"10.1016/j.toxac.2024.09.013","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.09.013","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><div>Documenter un cas de syndrome de la poche d’urine violette (<em>purple bag urine syndrome</em>) en décrivant la démarche analytique qui a permis la mise en évidence des principaux composés responsables de la coloration violette de l’urine du patient et de confirmer ainsi le diagnostic.</div></div><div><h3>Histoire du cas</h3><div>Un patient porteur d’une urostomie de type Bricker et présentant des antécédents des lithiases urinaires a été suivi en consultation de néphrologie dans le cadre d’une infection urinaire fébrile à <em>Pseudomonas aeruginosa</em>. Sa poche à urine présentait alors une couleur bleu-fluo et contenait de l’urine pourpre. Afin d’identifier l’origine de cette coloration, le plastique de la poche à urine et deux prélèvements d’urine (dans la poche d’urine [U1] et dans la tubulure [U2]) du patient ont été adressés au laboratoire pour analyses.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Les échantillons ont été analysés par CL-SMHR selon une méthodologie de criblage non ciblé déjà publiée [Wiart J.F. et al. Int J Legal Med 2020:134:1339–1344.].</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les analyses réalisées en mode d’ionisation positif ont permis de mettre en évidence du citalopram dans les prélèvements biologiques, ainsi que de l’indirubine et de l’indigo [Tr<!--> <!-->=<!--> <!-->10,30 mins, et 11,00 mins, (m/z) 263,0821 ; fragments : 132,0430 ; 190,0661 ; 217,0763 ; 235,0866 ; 245,0737] dans les 3 échantillons analysés (plastique de la poche urinaire et les deux prélèvements urinaires). L’indoxyl sulfate [Tr<!--> <!-->=<!--> <!-->1,71 mins, (m/z) 212,0010 ; fragments : 79,9565 et 132,0447] a également été détecté en mode d’ionisation négatif et une méthode spécifique pour sa quantification urinaire par LC-HRMS en mode d’ionisation négative a été développée, avec une gamme de calibration de 10 à 1000<!--> <!-->μg/L. La concentration urinaire d’indoxyl sulfate était inférieure à 10<!--> <!-->μg/L dans U1 et de 330<!--> <!-->μg/L dans U2.</div></div><div><h3>Discussion/Conclusion</h3><div>Le « <em>purple bag urine syndrome</em> » est causé par une production importante des pigments (indirubine et indigo) à partir de l’indoxyl sulfate dans la poche d’urine. Le principal facteur responsable de l’augmentation de ces pigments est l’infection urinaire par des bactéries exprimant les enzymes de sulfatases et de phosphatases : <em>E.coli, P.mirabilis, K.pneumoniae, Enterococcus, P. aeruginosa.</em> L’indoxyl sulfate est une toxine urémique éliminée par sécrétion rénale au niveau tubulaire. Il est issu de la voie de métabolisation du tryptophane. Lors d’une infection urinaire, il peut être métabolisé par les enzymes bactériennes milieu alcalin et conduire à la formation de 2 pigments isomères : l’indigo, pigment bleu, et l’indirubine, pigment rouge. L’association de ces molécules donne une couleur violette à l’urine. La concentration faible d’indoxyl sulfate (<<!--> <!-->10<!--> <!-->μg/L) dans U1 par rapport à U2 ","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 4","pages":"Page 316"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-11-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142655990","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}