{"title":"Décès en lien avec des pharmacobézoards : à propos de deux cas","authors":"Antoine Baudriller , Chadi Abbara , Marie Briet , Nathalie Jousset , Stéphane Malbranque , Donca Zabet , Léa-Héléna Rossi , Céline Durfort , Sévérine Ferec , Guillaume Drevin","doi":"10.1016/j.toxac.2024.07.001","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><div>Les pharmacobézoards sont des types particuliers de bézoards, formés d’un amas d’un ou plusieurs médicaments. Ils peuvent être observés à la suite d’une overdose et/ou d’une administration régulière de médicaments. Une telle entité clinique doit conduire à une prise en charge spécifique afin d’éviter la survenue de complications mécaniques et/ou toxicologiques, pouvant aboutir au décès. Dans ce contexte, les auteurs rapportent deux cas de décès en lien avec des pharmacobézoards, l’un impliquant un homme de 63 ans, l’autre impliquant une femme de 55 ans. Dans les deux cas, l’autopsie a objectivé la présence de concrétions médicamenteuses de consistance gélatineuse dans l’estomac. En outre, le suicide a été retenu comme mode de décès. Les analyses toxicologiques réalisées dans le sang périphérique fémoral retrouvaient des concentrations élevées de : duloxétine (4139<!--> <!-->μg/L) dans le premier cas ; d’oxycodone (1306<!--> <!-->μg/L), de noroxycodone (272<!--> <!-->μg/L), de tramadol (11 000<!--> <!-->μg/L), d’O-desméthyltramadol (200<!--> <!-->μg/L) et de doxépine (680<!--> <!-->μg/L) dans le deuxième cas. Dans la littérature, les décès en lien avec des pharmacobézoards demeurent rares. Le premier cas a été publié en 1939 et concernait une femme de 59 ans. Plusieurs cas ont par la suite été rapportés. Ces cas impliquaient divers médicaments tels que l’hydroxyde d’aluminium, la cholestyramine, la clomipramine, le méprobamate, etc. Concernant la cause de décès, celui-ci peut être en lien avec des complications mécaniques et/ou à la toxicité médicamenteuse. Ici, et ce pour les 2 cas, la cause du décès n’a été attribuée qu’à la toxicité médicamenteuse.</div></div><div><div>Pharmacobezoars or medication bezoars are specific types of bezoars formed by the conglomeration of medications and/or medication vehicles. They may be observed either following an acute overdose or during routine administration of medications. Such clinical entities must be specifically managed to avoid the occurrence of mechanical but also toxicological complications. Here, the authors report two pharmacobezoar-related fatalities involving a 63-year-old male and a 55-year-old female. In both cases, the presence of medicinal concretions of gelatinous consistency in the stomach was revealed. Furthermore, suicide was considered as the mode of death. Toxicological analysis performed in femoral blood highlighted high concentrations of: duloxetine (4139<!--> <!-->μg/L) in the first case; oxycodone (1306<!--> <!-->μg/L), noroxycodone (272<!--> <!-->μg/L), tramadol (11,000<!--> <!-->μg/L), O-demesthyltramadol (200<!--> <!-->μg/L) and doxepine (680<!--> <!-->μg/L) in the second case. Overall, pharmacobezoar-related fatalities remain rare. The first documented case has been published in 1939 and involved a 59-year-old female. Several cases have been subsequently reported, involving various medications such as aluminium hydroxide, cholestyramine, clomipramine, meprobamate, etc. Regarding the cause of death, this may generally be linked to mechanical complications and/or drug toxicity. Here, and for both cases, the cause of death was only attributed to drug toxicity.</div></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"37 1","pages":"Pages 53-61"},"PeriodicalIF":1.8000,"publicationDate":"2025-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Toxicologie Analytique et Clinique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352007824001586","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"TOXICOLOGY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Les pharmacobézoards sont des types particuliers de bézoards, formés d’un amas d’un ou plusieurs médicaments. Ils peuvent être observés à la suite d’une overdose et/ou d’une administration régulière de médicaments. Une telle entité clinique doit conduire à une prise en charge spécifique afin d’éviter la survenue de complications mécaniques et/ou toxicologiques, pouvant aboutir au décès. Dans ce contexte, les auteurs rapportent deux cas de décès en lien avec des pharmacobézoards, l’un impliquant un homme de 63 ans, l’autre impliquant une femme de 55 ans. Dans les deux cas, l’autopsie a objectivé la présence de concrétions médicamenteuses de consistance gélatineuse dans l’estomac. En outre, le suicide a été retenu comme mode de décès. Les analyses toxicologiques réalisées dans le sang périphérique fémoral retrouvaient des concentrations élevées de : duloxétine (4139 μg/L) dans le premier cas ; d’oxycodone (1306 μg/L), de noroxycodone (272 μg/L), de tramadol (11 000 μg/L), d’O-desméthyltramadol (200 μg/L) et de doxépine (680 μg/L) dans le deuxième cas. Dans la littérature, les décès en lien avec des pharmacobézoards demeurent rares. Le premier cas a été publié en 1939 et concernait une femme de 59 ans. Plusieurs cas ont par la suite été rapportés. Ces cas impliquaient divers médicaments tels que l’hydroxyde d’aluminium, la cholestyramine, la clomipramine, le méprobamate, etc. Concernant la cause de décès, celui-ci peut être en lien avec des complications mécaniques et/ou à la toxicité médicamenteuse. Ici, et ce pour les 2 cas, la cause du décès n’a été attribuée qu’à la toxicité médicamenteuse.
Pharmacobezoars or medication bezoars are specific types of bezoars formed by the conglomeration of medications and/or medication vehicles. They may be observed either following an acute overdose or during routine administration of medications. Such clinical entities must be specifically managed to avoid the occurrence of mechanical but also toxicological complications. Here, the authors report two pharmacobezoar-related fatalities involving a 63-year-old male and a 55-year-old female. In both cases, the presence of medicinal concretions of gelatinous consistency in the stomach was revealed. Furthermore, suicide was considered as the mode of death. Toxicological analysis performed in femoral blood highlighted high concentrations of: duloxetine (4139 μg/L) in the first case; oxycodone (1306 μg/L), noroxycodone (272 μg/L), tramadol (11,000 μg/L), O-demesthyltramadol (200 μg/L) and doxepine (680 μg/L) in the second case. Overall, pharmacobezoar-related fatalities remain rare. The first documented case has been published in 1939 and involved a 59-year-old female. Several cases have been subsequently reported, involving various medications such as aluminium hydroxide, cholestyramine, clomipramine, meprobamate, etc. Regarding the cause of death, this may generally be linked to mechanical complications and/or drug toxicity. Here, and for both cases, the cause of death was only attributed to drug toxicity.