M. Cellier , A. Legendre , M. Babin , G. Le Roux , A. Baudriller
{"title":"Intérêt du suivi toxicocinétique et du génotypage : à propos d’un cas de surdosage subaigu par voriconazole per os","authors":"M. Cellier , A. Legendre , M. Babin , G. Le Roux , A. Baudriller","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.046","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.046","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>D’après son résumé des caractéristiques du produit, le voriconazole (VRZ) possède un métabolisme hépatique par les cytochromes 2C19, 2C9, 3A4, une cinétique d’élimination non linéaire et un phénomène d’accumulation hépatique. L’objectif de ce cas rapporté est de décrire l’intérêt d’un suivi toxicocinétique et d’un génotypage dans le cas d’un surdosage en VRZ.</p></div><div><h3>Historique du cas</h3><p>Il s’agit d’une patiente de 69<!--> <!-->ans qui était sous voriconazole IV pendant 10j puis per os (PO) à 300<!--> <!-->mg deux fois par jour pendant 3j dans le cadre d’une aspergillose invasive. À J3 du début de la prise PO, le VRZ a été arrêté car la voriconazolémie était en concentration toxique à 8,8 (normes : 1–5,5) mg/L, et que la patiente a présenté une dégradation respiratoire nécessitant un transfert en réanimation avec ventilation assistée ainsi qu’une cytolyse hépatique à 2 fois la normale. La survenue d’une fibrillation atriale a nécessité l’administration d’amiodarone IV. À J4, la voriconazolémie a atteint un pic maximal à 9,5<!--> <!-->mg/L et n’est redevenue normale à 4,37<!--> <!-->mg/L qu’à partir de J8. Un génotypage a également été réalisé sur le CYP2C19 de la patiente rendant un phénotype proche d’un métaboliseur normal.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Les signes présentés par la patiente sont décrits dans la littérature en cas de surdosage en VRZ avec principalement une majoration des effets indésirables tel qu’une détresse respiratoire, une atteinte hépatique et une arythmie <span><span>[1]</span></span>. Une telle cinétique inhabituellement allongée malgré un arrêt du VRZ peut s’expliquer par la cinétique d’élimination non linéaire du VRZ due à la saturation de son métabolisme hépatique des suites d’un surdosage sur 3<!--> <!-->jours, une interaction médicamenteuse avec l’amiodarone (inhibiteur PGP, 3A4 et 2C19), une atteinte hépatique (présence d’une légère cytolyse hépatique) et un syndrome inflammatoire (CRP max<!--> <!-->=<!--> <!-->354<!--> <!-->mg/L). Le génotypage réalisé a permis de confirmer l’absence d’un statut métaboliseur lent du CYP2C19. L’hypothèse d’un phénomène de phénoconversion des CYP450 via un syndrome inflammatoire peut se poser. Les cytokines pro-inflammatoires (IL1, IL6, TNFa) sont connues pour inhiber l’activité des CYP450 <span><span>[2]</span></span>. Des études ont démontré que l’inflammation engendre une augmentation des concentrations de VRZ <span><span>[3]</span></span>. D’autres études ont même proposé des équations reliant la CRP avec la voriconazolémie <span><span>[3]</span></span>. Chez notre patiente, une seule CRP a été mesurée mais jamais de pair avec les concentrations de VRZ.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Dans le cas d’un suivi toxicocinétique suite à une cinétique inhabituellement allongée en VRZ, il semblerait plus pertinent de faire un suivi cinétique du VRZ couplé à la CRP car les résultats de génotypage sont longs (environ 1 mois). Les cliniciens ","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Page S97"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162412","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
C. Tournoud , D. Barraud , A. Lambert , C. Moulut , E. Puskarczyk
{"title":"Extravasation de N-Acetylcystéine : un risque particulier ?","authors":"C. Tournoud , D. Barraud , A. Lambert , C. Moulut , E. Puskarczyk","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.059","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.059","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Présenter un cas grave d’extravasation de N-Acétylcystéine (NAC).</p></div><div><h3>Cas clinique</h3><p>Une femme de 59<!--> <!-->ans (85<!--> <!-->kg), aux antécédents de troubles dépressifs et d’intoxications médicamenteuses volontaires, est hospitalisée pour la prise en charge de l’ingestion volontaire de 40 g de paracétamol. Elle a présenté de nombreux vomissements avant l’admission. À l’admission (H20) la patiente est asymptomatique. Prélevé à H22, le bilan biologique met en évidence : paracétamolémie négative, ALAT 1226 UI/L (N × 35), ASAT 1053 UI/L (N × 35), TP 77 %. La patiente est mise sous NAC par voie intraveineuse à H24 de la prise médicamenteuse. À H48, l’aggravation de la cytolyse (ASAT et ALAT × 300<!--> <!-->N), TP 15 %, lactates 4 mmol/L, sans signes d’encéphalopathie, conduit au transfert de la patiente vers un centre de transplantation hépatique. L’hépatite aiguë va cependant régresser avec arrêt possible de la NAC à J5 de l’ingestion. Une extravasation de la perfusion de NAC est signalée devant l’apparition d’un œdème localisé à l’avant-bras, puis d’une dermabrasion étendue avec phlyctènes, évoluant vers une nécrose cutanée étendue d’environ 1 % de la surface cutanée, ayant nécessité une excision-greffe cutanée à J12 de l’admission.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>L’extravasation est la fuite de solutions perfusées hors du lit vasculaire dans les tissus environnants : les lésions tissulaires sont favorisées par la vasoconstriction locale, les mécanismes dépendants de la réactivité chimique de la solution, dont le pH est le reflet, de son pouvoir osmolaire et cytotoxique <span><span>[1]</span></span>. Les complications à type de nécrose cutanée localisée sont à redouter notamment lors d’extravasation d’antimitotiques. La N-Acétylcystéine est un des antidotes les plus utilisés dans les intoxications, surtout au paracétamol, mais aussi à d’autres hépatotoxiques (amanitines, diméthylformamide, etc.). L’administration intraveineuse de NAC peut entraîner des complications anaphylactoïdes bien connues associant flush, rash, prurit, et pouvant se compliquer d’un bronchospasme, d’un œdème de Quincke voire d’un choc anaphylactique. Cependant les cas d’extravasation sont rarement décrits : le résumé caractéristique du produit (RCP) de la forme injectable signale la possibilité de survenue d’un œdème local en cas d’extravasation. La NAC contient un radical soufré potentiellement irritant en cas de diffusion sous cutanée mais sans pour autant approcher le potentiel nécrotique des chimiothérapies. Son pH proche de la neutralité (6,5) devrait limiter les risques locaux. En dehors du cas décrit ici, la survenue d’un syndrome des loges dans ce contexte a été publié <span><span>[2]</span></span>.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>La fréquence de l’utilisation par voie veineuse de cet antidote en service d’urgences ne doit pas faire banaliser les potentiels effets secondaires systémiques et localisés de la NAC, not","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Page S105"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162471","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Place des examens toxicologiques pour le diagnostic d’une intoxication par le monoxyde de carbone","authors":"J. Langrand","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.015","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.015","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Le diagnostic d’intoxication aiguë par le monoxyde de carbone (CO) repose sur un faisceau d’éléments contextuels, cliniques, et paracliniques. Les éléments de contexte évocateur sont : la présence d’une source de monoxyde de carbone, la chronologie, le caractère collectif. Les signes cliniques évocateurs sont : céphalées, vertiges, asthénie, nausées, vomissements, perte de connaissance, convulsions ou coma notamment <span><span>[1]</span></span>. Dans la prise en charge aiguë, il est fréquent que les éléments contextuels soient pauvres, et les signes cliniques peu spécifiques. Dans ce cas, les différents examens toxicologiques disponibles pour caractériser une intoxication par le CO, métrologiques et biométrologiques, peuvent apporter une aide au diagnostic. Parmi ces examens, on dispose de la mesure du CO dans l’air ambiant (COA) sur le lieu de l’intoxication, la mesure dans l’air expiré (COE) <span><span>[2]</span></span>, la CO-oxymétrie de pouls (COP), le dosage sanguin de la carboxyhémoglobinémie (HbCO) ou, plus rarement, de l’oxycarbonémie <span><span>[3]</span></span>. Si ces examens peuvent apporter une aide au diagnostic en cas de suspicion d’intoxication, il est nécessaire d’en connaître les limites, car pour chacun d’entre eux, il existe des possibilités d’erreurs. Mal connues, ces erreurs diagnostiques, individuelles ou collectives peuvent faire conclure à tort à une intoxication oxycarbonée <span><span>[4]</span></span>. Dans le doute, cela peut donner lieu à une prise en charge inadaptée, l’administration inappropriée d’une oxygénothérapie normobare, voire hyperbare. En plus de mobiliser inutilement des ressources, une oxygénothérapie hyperbare ainsi initiée pourrait être à l’origine d’une iatrogénie évitable. Enfin, avérées ou non, les expositions au monoxyde de carbone sont génératrices d’anxiété, parfois d’un stress post-traumatique, voire de véritables phénomènes collectifs, dont la gestion est parfois complexe et les conséquences importantes. Si le risque d’erreur imputable à la phase strictement analytique des examens de laboratoire a été réduit au cours de ces dernières décennies, il existe également un risque d’interprétation erronée ou excessive des résultats analytiques, s’ils sont interprétés sans prise en compte des éléments cliniques et contextuels. La mise au point suivante a pour objectif de fournir aux différents intervenants impliqués dans la prise en charge urgente de cas suspects d’intoxication oxycarbonée, des éléments utiles permettant d’éviter les erreurs lors du diagnostic d’une intoxication par le CO.</p></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Page S78"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162481","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
T. De Sousa , N. Fouilhé , X. Fonrose , M. Lepelley
{"title":"Impact of regulations on paracetamol overdoses between 2018 and 2021: Retrospective monocentric study in a French university hospital","authors":"T. De Sousa , N. Fouilhé , X. Fonrose , M. Lepelley","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.048","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.048","url":null,"abstract":"<div><h3>Objective</h3><p>In early 2020 in France, two regulatory measures have been applied in order to limit access to paracetamol and occurrence of overdose: withdrawal of open access in pharmacy and warning message on medicine boxes about the hepatic risk in case of paracetamol overdose. So far, the impact of these measures has not been evaluated.</p></div><div><h3>Method</h3><p>Therefore, we analyzed every paracetamol overdose, confirmed by a plasma dosage<!--> <!-->><!--> <!-->50<!--> <!-->mg/L at the 12th hour (toxicity line in the Prescott chart), performed at the Grenoble University Hospital, two years before (2018–2019) and after (2020–2021) the regulatory measures.</p></div><div><h3>Results</h3><p>In total, 324 paracetamol overdoses were included. 176 occurred before the regulatory measures and 148 after. Sex ratio was largely female, 3.8 before and 2.8 after the regulatory measures. The mean age is young and similar over the 2 period: 29.5 years-old. Pediatric overdoses (under 18 years of age) represented 29% of all overdoses, stable over the 2 periods. The median value of plasma paracetamol dosage was similar during the 2 periods: 100<!--> <!-->mg/L, but more severe overdoses (paracetamol plasma dosage up to 946<!--> <!-->mg/L) occurred after the regulatory measures.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>This before/after analysis of paracetamol overdoses between 2018 and 2021 in a French university hospital showed a reduction of 8%. However, the confinement in 2020 due to the COVID-19 pandemic could affect this result. The significant proportion of poisonings in pediatrics could be explained by an increase in voluntary poisonings among adolescents and administration errors by parents to children. The reason for the poisoning, voluntary or not, and the clinical consequences were not known. It would be interesting to carry out the same study in other university hospitals, over a longer period and with clinical data.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Other preventive measures could target patient education on the maximum dose, or on medical prescription of paracetamol compulsory.</p></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Pages S98-S99"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162540","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
N. Djebrani-Oussedik , C. Marois , J. Devianne , S. Demeret , J. Langrand , L. Labat , J. Poupon
{"title":"Intoxication aiguë par le mercure : intérêt des dosages capillaires","authors":"N. Djebrani-Oussedik , C. Marois , J. Devianne , S. Demeret , J. Langrand , L. Labat , J. Poupon","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.049","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.049","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Mise en évidence de l’intérêt des dosages de toxiques métalliques dans les matrices biologiques et en particulier de l’analyse capillaire dans certains contextes cliniques évocateurs.</p></div><div><h3>Historique du cas</h3><p>Intoxication grave par le méthylmercure chez une femme de 46<!--> <!-->ans avec un diagnostic initial de méningoencéphalite herpétique (HSV2) sans réponse au traitement antiviral à dose méningée suffisante. L’aggravation clinique avec apparition de crises comitiales réfractaires aux traitements antiépileptiques, d’une dysarthrie, d’un ralentissement psychomoteur avec diminution progressive de la vigilance jusqu’à rupture totale de la communication fait suspecter une cause toxique. Un bilan d’exploration large est mené avec, notamment, une piste toxique qui sera objectivée par des dosages de mercure dans différents milieux biologiques. L’intoxication par le mercure organique ainsi étayée permettra, l’instauration à la patiente d’un traitement chélateur par DMSA.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Les dosages de mercure ont été réalisés par spectrométrie de masse à plasma induit par couplage inductif (ICP-MS). Les déterminations ont été faites, près de 3 mois après le début des symptômes, sur différentes matrices biologiques : sérum, sang total, urines et cheveux. Pour les cheveux, une analyse séquentielle centimétrique a été réalisée sur une mèche de 26 centimètres.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Les concentrations de mercure mesurées étaient très élevées : respectivement 205<!--> <!-->μg/L, 845<!--> <!-->μg/L et 59<!--> <!-->μg/g de créatinine urinaire dans le sérum, le sang total et les urines. L’analyse capillaire séquentielle a permis de mesurer des concentrations très élevées de mercure dans les cheveux de la patiente, avec des valeurs maximales qui s’élèvent à 1191<!--> <!-->μg/g de cheveux, soit près de 600 fois les valeurs de référence (2<!--> <!-->μg/g). La longueur de la mèche a permis une analyse rétrospective intéressante, par sections de 1<!--> <!-->cm (correspondant à 1 mois de pousse), avec une concentration maximale sur le 3<sup>e</sup> et le 4<sup>e</sup> segment à partir de la racine, soit 3 à 4 mois avant le prélèvement. L’augmentation significative des concentrations débutait à partir du 6<sup>e</sup> ou 7<sup>e</sup> segment soit un début d’exposition significative 6 à 7 mois avant le prélèvement. Au-delà du 10<sup>e</sup> segment les concentrations étaient subnormales, excluant toute exposition 10 mois avant le prélèvement.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Les dosages de mercure dans les différentes matrices biologiques ont mis en évidence une intoxication par le mercure chez cette patiente. La distribution du mercure entre le sérum et le sang total a montré une part importante de mercure intra-érythrocytaire qui a permis d’étayer la piste du méthylmercure. L’analyse séquentielle des cheveux essentielle dans ce cas, a permis une interprétation rétrospective de cette intoxi","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Page S99"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162541","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
M. Kammerer , G. Mendes-Nascimento , H. Pouliquen , N. Bedouet , M.-A. Moriceau
{"title":"Intoxication par le calcipotriol chez un chien","authors":"M. Kammerer , G. Mendes-Nascimento , H. Pouliquen , N. Bedouet , M.-A. Moriceau","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.051","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.051","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Illustration de la toxicité des dérivés de la vitamine D à partir d’un cas d’intoxication médicamenteuse chez un chien.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Présentation d’un cas clinique ayant fait l’objet d’un appel au CAPAE-Ouest.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Un jeune chien Boxer mâle âgé de 8 mois et pesant 25<!--> <!-->kg ingère la moitié d’un tube de pommade DAIVONEX ND, ce qui représente une DSI de 3<!--> <!-->mg de calcipotriol (120 ug/kg). Le lendemain, soit environ 18<!--> <!-->h après l’ingestion, il présente des vomissements et de l’inappétence, et ses propriétaires décident de consulter quelques heures plus tard. À l’examen, le vétérinaire relève de l’abattement et des myoclonies. Un prélèvement de sang est réalisé pour analyse biochimique. L’ensemble des paramètres est dans les normes, exceptée la calcémie qui est indosable (> 160<!--> <!-->mg/L). L’animal est hospitalisé et mis sous perfusion de Ringer lactate, avec furosémide, prednisolone, et calcitonine (4–6 UI/kg SC toutes les 6<!--> <!-->h jusqu’à normalisation de la calcémie). Dans les jours qui suivent son état s’améliore progressivement et il reprend un peu d’appétit. 5<!--> <!-->jours après la consultation, la calcémie est redevenue dans les normes (100<!--> <!-->mg/L) et l’animal est rendu à ses propriétaires avec une ordonnance de prednisolone. Mais 48<!--> <!-->h plus tard il revient en consultation car il présente une nécrose de la langue (photo), qui motive la mise en route d’un traitement antibiotique (amoxicilline/acide clavulanique). La calcémie est à nouveau contrôlée 12 j après l’ingestion, pour un résultat toujours à 100<!--> <!-->mg/L. Un nouveau contrôle 10<!--> <!-->jours plus tard confirme cette valeur. Les lésions linguales cicatrisent et l’animal se rétablira complètement dans les jours qui suivent.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Le calcipotriol est un dérivé synthétique du calcitriol, utilisé sous forme locale pour le traitement du psoriasis. L’ingestion conduit à une hypercalcémie caractéristique de l’hypervitaminose D, l’origine d’un tableau clinique varié : signes digestifs, neuromusculaires, cardiorespiratoires et rénaux <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[2]</span></span>. Le chien est une espèce particulièrement sensible à la toxicité de la vitamine D, et le tableau peut être très sévères lorsqu’il s’agit d’un jeune animal encore en croissance comme dans le cas présenté ici. Des foyers de calcinose peuvent se former dans des organes vitaux (cœur, poumon, rein…), et sont souvent présents dans la muqueuse digestive. Ils ont été signalés dans la langue chez le chien. Chez les animaux de compagnie, l’intoxication peut être d’origine médicamenteuse mais elle est également liée à l’ingestion accidentelle de rodenticides à base de cholecalciférol. Le CAPAE-Ouest a enregistré une trentaine de cas d’intoxication par la vitamine D ou ses dérivés, et plusieurs ont connu une évolution fatale. Les mesures thérapeutiques","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Page S100"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162543","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
G. Le Roux , G. Laporte , M. Deguigne , A. Descatha
{"title":"Morsures, piqûres, expositions aux plantes en contexte professionnel","authors":"G. Le Roux , G. Laporte , M. Deguigne , A. Descatha","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.039","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.039","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Déterminer les espèces impliquées dans les morsures et piqûres et les expositions végétales survenant en milieu professionnel, ainsi que les circonstances d’exposition, les professions concernées et le type de prévention collective et individuelle utilisée au moment de l’accident.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Étude observationnelle rétrospective menée sur tous les cas recensés au CAP-TV d’Angers impliquant des animaux ou des plantes dans un contexte professionnel, de 2012 à 2022. Les cas ont été extraits de la Base nationale des cas d’intoxication (BNCI). Les critères d’inclusion étaient les suivants : appels impliquant un animal ou un végétal ; cas survenus dans la zone de compétence du CAP-TV ; cas d’imputabilité probable ou très probable. Les agents biologiques infectieux ont été exclus, ainsi que les cas pour lesquels la profession n’était pas précisée.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Sur la période d’étude, 244 cas ont été analysés. L’âge moyen des victimes était de 36,0<!--> <!-->ans (min<!--> <!-->=<!--> <!-->15<!--> <!-->ans ; max<!--> <!-->=<!--> <!-->68,3<!--> <!-->ans). Il y avait 57 femmes (23,4 %) et 187 hommes (76,6 %), soit un sex-ratio de 3,3. Il y a eu 10 cas de gravité élevée (6,0 %, PSS 3) impliquant uniquement des animaux, et 52 cas de gravité moyenne (23,6 %, PSS 2). Les animaux et les plantes concernés sont énumérés dans le tableau. Certaines professions étaient plus exposées aux accidents impliquant des animaux et des plantes, notamment les jardiniers (52 cas, 21,3 %), les paysagistes (32 cas, 13,2 %) et les agriculteurs (18 cas, 7,3 %), les pépiniéristes (12 cas, 4,9 %), les désinsectiseurs (9 cas, 3,7 %), les apiculteurs (8 cas, 3,3 %), les maraîchers, les élagueurs et les pêcheurs (7 cas respectivement, 2,9 %), les poissonniers et les pompiers (6 cas respectivement, 2,5 %) (<span><span>Tableau 1</span></span>).</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Les professions les plus touchées par les risques naturels sont aussi celles qui sont les plus sujettes aux accidents de travail <span><span>[1]</span></span> et qui sont par ailleurs en contact avec la nature ; les secteurs de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche représentaient ainsi 65.9 % des professionnels exposés. Même lorsqu’ils existent, les équipements de protection individuels sont encore trop peu ou mal portés. À l’inverse ce risque est presque imprévisible pour certains métiers qui ne sont pas habituellement en contact avec la nature (construction, tertiaire, etc.). La prévention est alors primordiale pour savoir identifier les situations dangereuses.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Le problème des risques naturels sur le lieu de travail est peu connu alors qu’il est source de cas potentiellement graves. L’importance de la prévention et du port d’équipements de protection individuelle est cruciale pour limiter le nombre de cas.</p></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Page S93"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162761","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"L’attaque des concombres sauteurs ! À propos de 3 cas","authors":"N. Carrey , M. Cellier , G. Le Roux , J. Lecot","doi":"10.1016/j.toxac.2024.08.045","DOIUrl":"10.1016/j.toxac.2024.08.045","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p><em>Ecballium elaterium</em> ou « concombre sauteur » est une plante retrouvée habituellement au niveau du pourtour méditerranéen. Le centre antipoison (CAP) d’Angers a été sollicité pour des cas d’intoxications à cette plante jusqu’alors absente de nos jardins. Le but de cette étude était de décrire les cas d’intoxications à <em>Ecballium elaterium</em> recensés par le CAP d’Angers.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Nous avons réalisé une étude rétrospective sur les cas d’expositions à <em>Ecballium elaterium</em> recensés de 2010 à 2022 inclus par le CAP d’Angers.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Depuis 2010, 3 cas ont été recensés, tous durant l’été 2022. Tous ont eu une exposition au niveau du visage (cutanée, buccale et oculaire) et tous après avoir touché la plante. Les symptômes présentés ont été une hyper-sialorrhée, une douleur et un œdème pharyngé, un érythème, une douleur et un œdème palpébral, une hyperhémie conjonctivale, une baisse d’acuité visuelle, un larmoiement et une kératite superficielle.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Il existe une similitude dans les circonstances d’intoxications et dans les voies d’expositions. Aucun cas n’a été recensé par ingestion. La toxicité d’<em>Ecballium elaterium</em> pour les cas rapportés est due à son mode de dispersion : par autochorie (les graines sont dispersées par une action mécanique de la plante elle-même : le fruit est éjecté à une vitesse de 10m/s avec une pression de 6 bars). On retrouve également dans la littérature une toxicité due à la présence de cucurbitacines qui sont purgatives et irritantes <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[2]</span></span>, <span><span>[3]</span></span>.</p></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 3","pages":"Pages S96-S97"},"PeriodicalIF":1.8,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142162765","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}