TherapiePub Date : 2024-11-01DOI: 10.1016/j.therap.2024.10.043
Liselotte Pochard , Clémence Lacroix , Nathalie Fouilhé , Hélène Peyriere , Joëlle Micallef , Réseau français des centres d’addictovigilance
{"title":"Nouveaux produits de synthèse dérivés de la kétamine : données du Réseau français d’addictovigilance","authors":"Liselotte Pochard , Clémence Lacroix , Nathalie Fouilhé , Hélène Peyriere , Joëlle Micallef , Réseau français des centres d’addictovigilance","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.043","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.043","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les nouveaux produits de synthèse sont chimiquement proches des substances psychoactives « classiques » et possèdent souvent une puissance pharmacologique supérieures. Les NPS kétamine, dissociatifs d’apparition récente ne sont pas tous encore classés sur la liste des stupéfiants. Suite au recueil de plusieurs signalements marquants (SIMAD), dont un décès en 2022, une enquête d’addictovigilance a été ouverte afin d’évaluer les modalités de consommations et les risques de ces substances. Nous présentons les principaux résultats de cette enquête.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>NPS kétamines étudiés : 2-fluorodeschlorokétamine (2-FDCK), deschlorokétamine (DCK), deschloro-N-éthyl-kétamine (O-PCE), fluorexetamine (FXE) et hydroxetamine (HXE). Une analyse descriptive est réalisée à partir des données du Réseau français d’addictovigilance (jusqu’au 31/12/2023) : NotS (notifications spontanées), DIVAS (divers autres signaux), DRAMES (décès en relation avec l’abus de médicaments et de substances), OPPIDUM (observation des produits psychotropes illicites ou détournés de leur utilisation médicamenteuse).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Entre 2017 et 2023, on compte 39 NotS (dont la majorité en 2022 et 2023 – essentiellement 2-FDCK DCK et O-PCE) dont 26 jugés graves (66,6 %) (13 hospitalisations dont 4 passages en réanimation), survenus chez 37 hommes [(âge médian 29 ans (±10)] et notifiés par 11/13 CEIP-A. Nombreux sont les polyconsommateurs – de NPS (dissociatifs notamment) dont 3 à visée « auto-thérapeutique ». À noter que la substance était vendue pour une autre substance dans 10 cas [(kétamine/cocaïne (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->5) ; cathinone (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->5)]. Les effets sont essentiellement neurologiques/neurovégétatif [(dont mouvements anormaux (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->14), altération de l’état de conscience/coma (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->13) et agitation (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8)] et psychiatriques. DRAMES : 3 décès (2 directs et un indirect) dont un avec plusieurs substances détectées dont des concentrations plasmatiques toxiques en 2-FDCK et sertraline. OPPIDUM : une consommation de 2-FDCK rapportée en 2022.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Ces données montrent des consommations réparties sur tout le territoire, ainsi qu’une part élevée de cas graves. Plusieurs profils de consommateurs existent, souvent expérimentateurs de NPS et aux dissociatifs. Les effets (indésirables notamment) sont similaires à ceux de la kétamine. Peu de cas rapporte une dépendance mais les données pré-cliniques d’évaluation du potentiel d’abus et dépendance montrent que celui-ci est au moins égal à celui de la kétamine (pour la 2-FDCK et la DCK <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[2]</span></span>, <span><span>[3]</span></span>). Il est important de pouvoir détecter ces substances (et surveiller les nouvelles à venir) au moyen d’analyses toxicologiques adéquates et ainsi su","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Page 760"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142698228","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Les nitazènes : données du Réseau français d’addictovigilance","authors":"Cécile Chevallier , Lauriane Charuel , Amélie Daveluy , Hélène Peyrière , Véronique Ferey , Caroline Victorri-Vigneau , Sabrina Cherki , Alexandra Boucher","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.002","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.002","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les nitazènes sont des opioïdes synthétisés à la fin des années 1950 comme de potentiels médicaments antalgiques mais sans développement ni commercialisation ultérieurs. Agonistes opioïdes puissants, sélectifs et affins des récepteurs μ, ils peuvent entraîner une bradypnée profonde avec hypoventilation marquée et sont à risque élevé d’overdose. En France, après 1 cas isolé en 2021, l’année 2023 fut marquée par 2 clusters d’intoxications en Occitanie <span><span>[1]</span></span> et sur l’Île de la Réunion <span><span>[2]</span></span>.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Analyse des données du Réseau français d’addictovigilance, notamment les notifications saisies dans l’ANPV, colligées jusqu’au 30/06/2024 (sans borne inférieure).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur la période d’étude, on a dénombré 17 notifications d’addictovigilance, concernant toutes des hommes d’âge médian 39 ans [20–42]. Dans certains cas, le recours à l’analyse de produits via SINTES a permis d’identifier le nitazène concerné dans le produit consommé : protonitazène (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->5), isotonitazène (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4), protonitazépyne, métonitazène, N-deséthyl-protonitazène et nitazène non mieux précisé (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2), N-deséthyl-isotonitazène (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). Quatorze notifications concernaient une intoxication aiguë – dont 10 avec syndrome opioïde sévère – d’évolution favorable. La majorité des patients ont décrit une exposition à leur insu, pensant notamment consommer de l’héroïne ou de la chimique. Les 3 derniers dossiers rapportaient respectivement 2 décès (sujets retrouvés décédés, identification respectivement d’isotonitazène et métonitazène) et un trouble de l’usage à divers opioïdes dont du métonitazène.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La circulation des nitazènes sous des présentations variées complique leur détection et accroît le risque de consommation à l’insu et d’overdose ; une sensibilisation des usagers comme des structures de soins à l’existence de ces nitazènes est donc nécessaire. Il est également important de rappeler que la naloxone reste un recours efficace face à ces superagonistes μ, sous réserve de posologies pouvant être plus élevées que celles usuellement utilisées en cas d’intoxication par morphine ou héroïne. La résurgence de ces opioïdes puissants a ainsi mis au défi les structures de veille sanitaire et d’identification des toxiques. La collaboration des professionnels de santé, des acteurs de terrain et des structures de vigilance est essentielle. La dangerosité de ces nouveaux opioïdes montre la nécessité de documenter et de signaler leur circulation, afin de mettre en place les réponses les plus adaptées possibles en termes de santé publique.</div></div>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Page 737"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142698282","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Intérêt d’un screening urinaire par LC-HRMS chez les patients hospitalisés en addictologie, étude SUSPENS","authors":"Aurélie Aquizerate , Mélanie Duval , Edouard Le Carpentier , Vanessa Biering , Morgane Helesbeux , Morgane Rousselet , Matthieu Grégoire , Caroline Victorri-Vigneau","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.035","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.035","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’étude SUSPENS évalue le bénéfice global de la mise en place d’une méthode de <em>screening</em> urinaire par LC-HRMS pour les patients hospitalisés en addictologie au CHU de Nantes, plus sensible et plus spécifique que la méthode d’immunohistochimie (IH) actuellement utilisée dans le cadre du soin. Dans ce travail, nous présentons une analyse des cas où les résultats du <em>screening</em> urinaire (LC-HRMS) ne correspondaient pas aux déclarations des patients.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Pour tous les patients majeurs hospitalisés dans le service d’addictologie du CHU de Nantes entre janvier et septembre 2023, les déclarations de consommation de médicaments (MED) et de substances non médicamenteuses (SNM) dans les 2 semaines précédant l’admission ont été recueillies auprès des patients lors de leur entretien d’accueil, en parallèle du prélèvement urinaire réalise à l’admission.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 154 patients inclus dans l’étude SUSPENS, 67,5 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->104) ont présenté une discordance entre leurs déclarations et le résultat de leur <em>screening</em>. (i) Une substance non déclarée a été détectée chez 86 patients. Parmi les molécules ont été retrouvées 21 SNM, majoritairement cocaïne (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->14) et cannabis (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->6), et 112 MED, majoritairement antidépresseurs (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->15), antihistaminiques (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->14) et antipsychotiques (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->10). Par ailleurs, du lévamisole a été identifié dans 1/3 des cas (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->24). (ii) Une substance déclarée n’a pas été détectée chez 41 patients. Parmi les molécules ont été retrouvées 19 SNM (majoritairement cannabis, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->10) sans qu’aucune autre substance non déclarée n’ait été détectée, et 23 MED prescrits (dont 3 antidépresseurs et 2 addictolytiques).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La mise en place d’une méthode de <em>screening</em> urinaire par LC-HRMS pour ces patients présente de multiples intérêts. En cas de détection de substances non déclarées par le patient, elle permet d’investiguer la persistance de consommation de médicaments prescrits qui auraient dû être arrêtés, un potentiel trouble de l’usage ou mésusage, que ce soit pour des SNM ou des MED comme les antihistaminiques, de potentielles « arnaques », et soulever des risques d’interactions médicamenteuses. L’identification de produits de coupe pharmacologiquement actifs fournit des éléments pour engager une discussion sur la réduction des risques et des dommages. La non-détection de substances déclarées révèle de probables « arnaques » ou une mauvaise observance de molécules d’intérêt. Enfin, cette méthode peut présenter un apport en termes de surveillance épidémiologique des substances. Bien qu’aucun NPS n’ait été détecté dans cette étude, la LC-HRMS permet leur détection, et l’implémentatio","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Page 755"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142698285","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"What is the best source for searching drug with CIP codes in the French health reimbursement data system (SNDS) database?","authors":"Sylvain Couderc , Sabrina Crépin , Marc Labriffe , Caroline Monchaud , Hélène Roussel , Alexandre Garnier , Aurélie Prémaud , Claire Villeneuve , Clément Benoist , Jean-Baptiste Woillard , Pierre Marquet","doi":"10.1016/j.therap.2024.05.001","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.05.001","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Pages 730-736"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141535349","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
TherapiePub Date : 2024-11-01DOI: 10.1016/j.therap.2024.10.045
Ruben Goncalves , Salomé Riess , Elodie Eliot , Eric Medrano , Olivier Roussel , Vincent Cirimele , Marjorie Chèze
{"title":"Évaluation de l’impact de la législation sur la 3-MMC aux Pays-Bas sur la disponibilité et la mortalité impliquant les nouveaux produits de synthèse en région parisienne","authors":"Ruben Goncalves , Salomé Riess , Elodie Eliot , Eric Medrano , Olivier Roussel , Vincent Cirimele , Marjorie Chèze","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.045","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.045","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les Pays-Bas sont devenus l’un des principaux producteurs mondiaux de nouveaux produits de synthèse (NPS) dont les cathinones. Depuis le 28 octobre 2021, la 3-MMC est inscrite sur la liste de la Dutch Opium Law et y est donc interdite (classée comme stupéfiants depuis 2012 en France). L’objectif principal de cette étude était d’évaluer l’impact de cette mesure sur les types de NPS identifiés dans les produits de saisies et dans les recherches de causes de la mort en région parisienne.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Nous avons réalisé une étude descriptive rétrospective afin de comparer 2 périodes de janvier 2019 à octobre 2021 inclus (pré-loi) et de novembre 2021 à juin 2024 inclus (post-loi). Nous avons évalué la prévalence des NPS identifiés dans le cadre d’infractions à la législation sur les stupéfiants (ILS) et dans les recherches de causes de décès. Les produits de saisies ont été analysés par GC-MS et UPLC-DAD. Le dépistage des NPS dans les échantillons biologiques a été effectué après extraction liquide-liquide par LC-HRMS et les dosages par LC-MS/MS.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Depuis la mise en application de la loi, on observe une diminution significative des ILS (incluant les produits de saisies et les analyses de traces sur billets de banque) et des décès liés à la 3-MMC au profit de l’émergence très nette de la 2-MMC (absente avant cette date), toujours non classée aux Pays-Bas. Depuis 2022, la 2-MMC analysée (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->133) était principalement sous forme de cristaux avec une pureté moyenne de 81 % [88 ; (5–99,9)]. Elle est également retrouvée sur les billets de banque (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->5) en faveur d’un trafic sur le sol français. On observe parallèlement une augmentation des décès impliquant la 2-MMC (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->6) depuis 2023. Ils concernaient principalement des hommes, dans un contexte de chemsex (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), poly consommateurs dont l’âge moyen était de 35 ans. Les principaux stupéfiants associés étaient l’a-PHP, la 3-CMC et le GHB. La concentration moyenne mesurée dans le sang périphérique était de 366<!--> <!-->ng/mL [310 ; (26–903)].</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette étude souligne l’importance d’un monitoring régulier du marché, des politiques et des lois en matière de NPS, afin d’appliquer des mesures préventives rapides susceptibles de limiter la mortalité liée à un éventuel changement dans les habitudes de consommation. Ce suivi nécessite une collaboration étroite entre les instances européennes (EUDA), nationales (OFDT), les CEIP-A et les laboratoires de toxicologie.</div></div>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Page 761"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142698232","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
TherapiePub Date : 2024-11-01DOI: 10.1016/j.therap.2024.10.029
Clémence Lacroix , Clément Garnier , Martin Schein , Elisabeth Jouve , Thomas Soeiro , Gaétan Gentile , Maryse Lapeyre-Mestre , Joëlle Micallef , Réseau français des centres d’addictovigilance
{"title":"Évolution du profil d’usagers de prégabaline dans les centres spécialisés en addictologie à partir des résultats de l’enquête OPPIDUM (2008–2022)","authors":"Clémence Lacroix , Clément Garnier , Martin Schein , Elisabeth Jouve , Thomas Soeiro , Gaétan Gentile , Maryse Lapeyre-Mestre , Joëlle Micallef , Réseau français des centres d’addictovigilance","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.029","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.029","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Ces dernières années, la prégabaline a fait l’objet d’une attention croissante en raison de son risque d’abus <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[2]</span></span>, <span><span>[3]</span></span>. L’objectif de cette étude était de caractériser cet abus de prégabaline en rapportant directement des informations provenant d’usagers de prégabaline pris en charge dans des centres spécialisés en addictologie.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>OPPIDUM (Observation des produits psychotropes illicites ou détournés de leur utilisation médicamenteuse) est un dispositif de pharmacosurveillance, enquête transversale, annuelle et nationale auprès de structures spécialisées en addictologie. Deux périodes d’étude 2008–2018 (P1) et 2019–2022 (P2) ont été comparées. Une analyse des correspondances multiples (ACM) a été réalisée pour identifier des sous-groupes d’usagers.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Depuis 2008, 291 usagers de prégabaline (0,37 % de l’ensemble des usagers) provenant de 116 centres spécialisés ont été identifiés. Deux périodes ont été détectées : P1 avec un nombre stable d’usagers de prégabaline (moins de 15 par année) et P2 avec une augmentation du nombre d’usagers de prégabaline (de 40 à 60 par année). L’évolution du profil des usagers au cours de P2 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->202) par rapport à P1 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->89) a été caractérisée par une augmentation significative de la précarité (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001), des usagers issus des prisons (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,002), de la souffrance à l’arrêt (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001), de la pharmacodépendance (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001), de la dose moyenne utilisée (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,029) et de l’acquisition par deal (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). Une augmentation significative du nombre d’usagers ayant déclaré la prégabaline comme première substance ayant entraîné une dépendance a été observée au cours de P2 (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,005). L’ACM a identifié deux types de profils d’usagers. Un profil était caractérisé par des usagers plus âgés (><!--> <!-->45 ans), sous traitement de substitution aux opiacés, ayant un usage simple de prégabaline (principalement les usagers de P1). Un second profil était caractérisé par des sujets plus jeunes, polyconsommateurs (cannabis, cocaïne, alcool), souvent issus du milieu carcéral.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Ces données nous montrent une augmentation du nombre d’usagers de prégabaline pris en charge dans les structures spécialisées en addictologie, ainsi qu’un changement de leurs profils et confirment la problématique d’abus/dépendance avec la prégabaline.</div></div>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Page 752"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142699027","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
TherapiePub Date : 2024-11-01DOI: 10.1016/j.therap.2024.10.020
Léa Girard , Bernard Fauconneau , Marie-Christine Perault-Pochat , Stéphanie Pain , Réseau français des centres d’addictovigilance
{"title":"Le bromazolam : une designer benzodiazépine. Notifications d’addictovigilance en France","authors":"Léa Girard , Bernard Fauconneau , Marie-Christine Perault-Pochat , Stéphanie Pain , Réseau français des centres d’addictovigilance","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.020","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.020","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Parmi les nouveaux produits de synthèse (NPS) sont apparus ces dernières années, les <em>designer</em>-benzodiazépine qui ont pour but de mimer les effets des BZD classiques tout en contournant la législation permettant d’en obtenir et d’en consommer librement. Le bromazolam, synthétisé, il y 40 ans, est apparu comme substance mésusée pour la première fois en Suède en 2016. Aux Etats-Unis, le nombre de saisies de bromazolam par les forces de l’ordre, est passé de pas plus de trois par an en 2016–2017 à 2142 en 2022 et 2913 en 2023. Dans l’Illinois, les décès liés au bromazolam sont passés de 10 en 2021 à 51 en 2022 <span><span>[1]</span></span>. L’objectif de notre étude était d’évaluer, en France, la consommation de bromazolam et ses effets, à travers l’analyse des notifications rapportées au réseaux français d’addictovigilance.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Les données ont été obtenues à partir de la base nationale de vigilance, utilisant le mot-clé « bromazolam » comme substance suspecte parmi les cas rapportés par le réseau d’addictovigilance français. Il a ainsi été retrouvé 10 cas en 2022 et 2023 que nous avons analysé.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>L’analyse des 10 notifications montre que les consommateurs de bromazolam sont tous des hommes de 21 à 46 ans avec un âge médian de 31 ans. Dans 90 % des cas, les usagers se sont procuré cette drogue sur internet sous forme de poudre ou de comprimés, et 8 d’entre eux ont consommé le bromazolam en association avec des opiacés, des benzodiazépines, de la kétamine ou des cannabinoïdes. Les effets sont essentiellement psychiatriques (troubles du comportement) et neurologiques (troubles de la conscience) accompagnés de troubles respiratoires et cardiaques. Concernant la prise en charge, 2 patients ont bénéficié avec succès de l’antagoniste le flumazenil.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les <em>designer</em>-BZD, comme beaucoup de NPS, présentent souvent un coût plus faible que les drogues classiques et leur facilité d’accès favorise l’abus et le mésusage de ces substances psychoactives. De plus, le bromazolam semble présenter les effets connus des benzodiazépines avec une action amnésiante, myorelaxante, sédative, hypnotique et anxiolytique. Si le danger qu’implique la consommation détournée de bromazolam est encore peu répandu, cette étude vise à faire la lumière sur les mésusages qui en sont faits. Même si les mesures réglementaires françaises classent déjà certaines BZD <em>designer</em> dont le bromazolam comme substance psychotrope, ces NPS restent mésusés, c’est pourquoi il devient urgent et crucial d’informer et de mettre en place des mesures de prévention afin de diminuer le nombre d’usagers et aider les professionnels de santé dans la prise en charge des patients.</div></div>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Pages 747-748"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142699134","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"The contribution of addictovigilance data to the French medical cannabis experimentation.","authors":"Emilie Bouquet, Emilie Jouanjus, Stéphanie Pain, Anne Batisse, Céline Eiden, Cécile Chevallier","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.060","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.therap.2024.10.060","url":null,"abstract":"<p><p>In France, cannabis is the most widely used illicit psychoactive substance. Recently, a new market for cannabidiol (CBD) products has emerged called \"cannabis light\" or \"cannabis well-being\". In parallel, the experimentation of medical cannabis began on March 26, 2021, for specific indications. Some clinical effects of cannabis have been put forward for medical purposes; however, these are counterbalanced by adverse events (AEs). Data from addictovigilance and international literature on the risks associated with non-medical cannabis use have helped establish exclusion criteria for patients at risk of complications when using medical cannabis (such as those with psychotic disorders, severe cardiovascular, renal, or liver conditions). This also enables the early identification of AEs. Cannabis-based medications are composed of cannabidiol (CBD) and/or delta-9-tetrahydrocannabinol (THC) in varying concentrations. We aimed to present the contribution of the addictovigilance data regarding cannabis-related reports to the ongoing French experimentation on cannabis used for medical purposes, to anticipate potential adverse drug reactions in the treated patients. Among the 3164 patients included in the French experimentation, 1186 of them presented at least one AE. Some of the AEs reported in addictovigilance surveys on non-medical cannabis and CBD were observed during the experimentation of medical cannabis such as cardiovascular AEs (myocardial infarction, strokes, transient ischemic attack), psychiatric AEs (suicidal idea and attempt, depression), worsening of epilepsy, cognitive and/or sedative disorders. Given the potential for pharmacodependence of cannabis medications, it seems important for clinicians to gather the addiction history of their patients (past or present), particularly the use of non-medical cannabis (illicit) and non-medical CBD, to prevent and early detect any risk of abuse. The generalization of the use of medical cannabis was adopted and defined in the 2024 Social Security Financing Act. These medications will be accessible to patients by medical prescription for defined indications. Addictovigilance as well as pharmacovigilance monitoring is crucial in this context of continuing to make medical cannabis available in France. Adverse effects of interest will need to be monitored in particular, including neurological disorders (epilepsy exacerbation, cognitive disorders), psychiatric disorders (substance use disorder, suicidal behaviour), and cardiovascular disorders as well as any unexpected AEs. Close addictovigilance monitoring contributes to increasing the awareness of professionals involved in the clinical management of patients treated with medical cannabis.</p>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-10-23","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142639954","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
TherapiePub Date : 2024-10-23DOI: 10.1016/j.therap.2024.10.057
Marylène Guerlais, Sylvie Deheul, Reynald Le Boisselier, Caroline Victorri-Vigneau
{"title":"Non-medical nitrous oxide misuse: From identifying a signal to unprecedented addictovigilance network communication.","authors":"Marylène Guerlais, Sylvie Deheul, Reynald Le Boisselier, Caroline Victorri-Vigneau","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.057","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.therap.2024.10.057","url":null,"abstract":"<p><p>Addictovigilance is a French health monitoring system, composed of 13 centres distributed across the national territory, that aims to monitor cases of abuse, misuse, or use disorders related to psychoactive substances. Fulfilling these missions requires a regional network that ensures efficient information flow, dissemination to health authorities, and subsequent downward communication to prevent risks. This was illustrated through the example of nitrous oxide misuse. The Nantes Addictovigilance Centre, which is responsible for nitrous oxide monitoring, has highlighted the emergence of a signal from the very first cases. Since 2018, 6 national addictovigilance reports have subsequently been produced highlighting the increase in this signal in quantitative terms and in qualitative terms, with a diversification and worsening of complications (use disorders, neurological, psychiatric, cardiac and more recently thromboembolic). At the local and regional level, each addictovigilance centre has relayed information to its network, in a variety of ways, but also to the general public, particularly through the media. Studies have also been carried out to better quantify and qualify nitrous oxide consumption. These signals from addictovigilance data have been the subject of numerous national and international communications (health authorities, addictovigilance network, international scientific articles). They have also contributed to the promulgation of the French law of June 2021 aimed to prevent dangerous uses of nitrous oxide, and international reporting. The addictovigilance centres have made it possible to obtain an early, rapid and accurate signal with pharmacological and medical data. Nitrous oxide is an example of the wide potential of action of the French addictovigilance network, in all its fields of competence: training, specific collection, research and information.</p>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-10-23","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142781125","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
TherapiePub Date : 2024-10-23DOI: 10.1016/j.therap.2024.10.061
Ruxandra Burlacu, Venceslas Bourdin, Patrick Blin, Fabrice Camaioni, Béatrice Clairaz, Michel Lantéri-Minet, Françoise Laroche, François Raineri, Serge Perrot, Jean-Paul Stahl, Nicolas H Thurin, Stéphane Mouly
{"title":"[Over-the-counter non-steroidal anti-inflammatory medications: Focus on the management of acute pain].","authors":"Ruxandra Burlacu, Venceslas Bourdin, Patrick Blin, Fabrice Camaioni, Béatrice Clairaz, Michel Lantéri-Minet, Françoise Laroche, François Raineri, Serge Perrot, Jean-Paul Stahl, Nicolas H Thurin, Stéphane Mouly","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.061","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.therap.2024.10.061","url":null,"abstract":"<p><p>Non-steroidal anti-inflammatory drugs (NSAIDs) are the second most widely used class of analgesics in France, after paracetamol. Some NSAIDs are available over the counter (OTC), without a prescription, on the advice of a pharmacist. NSAIDs have recently been the subject of safety alerts from France's Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), highlighting a risk of worsening certain bacterial infections. This signal has not been confirmed by the European Medicines Agency (EMA) although a \"risk of complications due to masking of symptoms of infection\" has not been ruled out. These divergent messages can be confusing for healthcare professionals. This literature review, based on an analysis of nearly 200 scientific publications, considers the place of NSAIDs in the OTC management of migraine, tension headaches, postoperative analgesia, acute musculoskeletal and joint pain, dysmenorrhea, viral respiratory infections, including severe acute respiratory syndrome coronavirus 2 (SARS-CoV-2) and their toxicity. The role of the pharmacist in dispensing NSAIDs without a prescription is also addressed. NSAIDs offer rapid and effective pain management in a context of increasingly challenging access to care. Their safety profile is reassuring and generally well established but could be strengthened by conducting an ad hoc study to rule on the safety signal issued by the ANSM definitively. Pharmacists have the knowledge and tools to ensure the safe dispensing and rational use of NSAIDs, with or without a prescription. The introduction of risk minimization measures, such as decision-support tools, could enable further progress in ensuring the safe dispensing of OTC NSAIDs.</p>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-10-23","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142628696","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}