{"title":"Responsabilité du médecin du travail lors d’une décompensation en milieu professionnel","authors":"Sophie Fantoni-Quinton","doi":"10.1016/j.admp.2024.102090","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102090","url":null,"abstract":"<div><p>La responsabilité juridique est l’obligation de répondre de son comportement et d’en assumer les conséquences civiles, administratives, pénales et disciplinaires soit envers la justice, soit envers la société. Face à une décompensation psychique, aiguë ou chronique, en milieu professionnel, le médecin du travail assume un certain nombre de responsabilités. Celles-ci découlent de ses missions et de ses devoirs déontologiques. Qu’il s’agisse d’un passage à l’acte suicidaire ou violent, d’un psychatraumatisme ou d’une décompensation psychotique aiguë, il appartient au médecin du travail de provoquer l’intervention requise en urgence. Ses missions, plus larges, requièrent en outre qu’il conseille le travailleur, l’employeur, les représentants du personnel en amont, pendant l’épisode et en aval, afin, notamment, d’améliorer les conditions de travail et favoriser le retour du travailleur à son poste. Dans ce cadre d’intervention multiple, comportant des actions immédiates mais aussi différées, il peut survenir des dommages pour lesquels le droit exige réparation (responsabilité civile), des infractions au Code pénal (secret professionnel, non-assistance à personne en danger…) mais aussi des fautes déontologiques (défaut de soins consciencieux, faux certificats…) qui appellent une réflexion autour des responsabilités réelles encourues par le médecin du travail.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102090"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067596","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Psychopathologies chez les affiliés à la MSA dans le RNV3P","authors":"Juliette Bloch , Natalie Vongmany , Lynda Larabi , Isabelle Thaon","doi":"10.1016/j.admp.2024.102029","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102029","url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>Sur saisine de la commission supérieure des maladies professionnelles en agriculture (COSMAP), l’Anses a analysé les pathologies en relation avec le travail des patients affiliés à la MSA enregistrées par le Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3P), particulièrement les psychopathologies (PP).</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Une pathologie en relation avec le travail est ici définie comme ayant une imputabilité au moins moyenne à un facteur d’exposition (notée PRT2/3). Ont été considérées comme affiliés à la MSA les personnes travaillant dans un secteur d’activité de l’agriculture, ou ayant une maladie professionnelle déclarée au titre du régime agricole ou encore une consultation prise en charge par la MSA. Les données des patients « MSA » ont été comparées à celles de patients « non MSA », ayant consulté en Centre de consultation de pathologie professionnelle et environnementale (CCPPE) pour une PRT2/3.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Entre 2009 et 2020, 2167 PRT2/3 de patients « MSA » ont été enregistrées, avec une proportion d’hommes plus importante que parmi les patients « non MSA » (69 vs 55 %). Les patients MSA étaient principalement des salariés (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1647 soit 78 %) et travaillaient majoritairement dans la production agricole (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1471, soit 68 %). Les PP représentaient un quart des PRT2/3 des patients « MSA » contre un tiers des « non MSA ». Les femmes étaient plus représentées parmi les patients atteints de PP quelle que soit leur affiliation. Chez les salariés, les PP représentaient 22 % des PRT2/3 chez les hommes et 53 % chez les femmes. Chez les non-salariés, elles n’en représentaient que 1 %, chez les hommes comme chez les femmes. Dans « la production agricole », les PP représentaient 14 % des PRT2/3 chez les femmes et 7 % chez les hommes. Chez les travailleurs n’exerçant pas dans la production agricole, elles représentaient 84 % des PRT2/3 chez les femmes et 43 % chez les hommes. Les principales PP des patients « MSA » étaient les épisodes dépressifs (33 %), les troubles anxieux et dépressif mixte (31 %), l’anxiété et troubles anxieux (14 %) et la réaction à un facteur de stress sévère (14 %). Le médecin du CCPPE avait conseillé une déclaration en maladie professionnelle pour 17 % des patients « MSA » ayant une PP en relation avec le travail contre 11 % pour les patients « non MSA ».</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Ces chiffres sont à interpréter avec prudence compte tenu de la non représentativité des patients des CCPPE. La plus faible part des PP chez les patients « MSA » peut refléter une moindre prévalence, un sous diagnostic ou un moindre recours aux CCPPE. Les données des services de santé au travail apporteraient un éclairage complémentaire.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102029"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068322","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Évaluation de l’exposition aux herbicides des agents utilisant le train désherbeur à la SNCF","authors":"Anne Jankowski , Flora Brunet , Catherine Prince","doi":"10.1016/j.admp.2024.102012","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102012","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>La maîtrise de la végétation des voies ferrées passe notamment par l’utilisation du désherbage chimique, avec l’utilisation de produits phytosanitaires dont le glyphosate (« qui n’est plus utilisé à la SNCF depuis 2022 »).</p><p>Un train désherbeur, pulvérise les produits sur les voies à l’aide d’un système de buses. L’exposition aux produits phytosanitaires est susceptible d’avoir des effets sur la santé des salariés et il est important de déterminer, autant que possible, le niveau de l’exposition.</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>Évaluer l’exposition des salariés aux produits phytosanitaires utilisés pour le désherbage des voies ferrées par le train désherbeur durant la campagne de désherbage du printemps 2021.</p><p>Évaluer l’efficacité des moyens de prévention déjà en place et les modifier si besoin. Sensibiliser les agents au risque d’exposition.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Analyse du travail réel par études des postes de travail.</p><p>Utilisation d’un marqueur bleu, mélangé à la bouillie herbicide, pour visualiser les surfaces et parties du corps éventuellement contaminées.</p><p>Analyse quantitative de l’exposition par la réalisation de biométrologie afin d’évaluer la contamination des agents : prélèvements urinaires avant la prise de poste et en fin de journée, chez 3 salariés.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Le remplissage des cuves du train désherbeur s’effectue en extérieur et en circuit fermé. Les agents procédant au désherbage portent des EPI adaptés, mais les ôtent régulièrement à bord du train afin de communiquer entre eux et par radio dans une cabine qui ne semble pas étanche. Le conducteur du train ne porte pas d’EPI.</p><p>Le test au marqueur bleu s’avère négatif : absence de traces sur les agents et les surfaces.</p><p>La biométrologie montre une augmentation de la concentration en glyphosate entre le début et la fin de prise de poste chez 2 des 3 agents plus importante chez le conducteur, tout en restant faible. Chez le 3<sup>e</sup> agent, la concentration en glyphosate était inférieure au seuil de quantification sur les 2 prélèvements.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Les résultats montrent que certains salariés se contaminent, faiblement pour ce qui est du glyphosate, lors de ces mesures. Les facteurs de cette contamination n’ont pas été précisément déterminés, mais il est probable que les phases de communication et de déshabillage, et une hygiène insuffisante soient en partie responsables. Les résultats ont été présentés aux salariés et les mesures de prévention rappelées Le glyphosate a depuis été substitué.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102012"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068289","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Samia Merad, Fethi Mohamed Reda Moulessehoul, Othmane Ghomari
{"title":"Prévalence des troubles de la vigilance (TV) chez les conducteurs professionnels au niveau d’une ville de l’ouest Algérien","authors":"Samia Merad, Fethi Mohamed Reda Moulessehoul, Othmane Ghomari","doi":"10.1016/j.admp.2024.102066","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102066","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Estimer la prévalence des troubles de la vigilance (TV) chez les conducteurs professionnels et identifier leurs facteurs de risque.</p></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><p>L’enquête épidémiologique descriptive transversale menée en 2018 a intéressé 145 conducteurs professionnels : poids léger (22), bus (59), poids lourds (24) et tramway (40). Le support de l’enquête était un questionnaire comportant quatre rubriques : les données socioprofessionnelles, les items des questionnaires d’Epworth et de Berlin, les habitudes du sommeil, et les facteurs de risque associés.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>La population exclusivement masculine avait un âge moyen de (39,70<!--> <!-->±<!--> <!-->1,45 ans), était en surpoids ou obésité (59,3 %), sédentaire (70 %) et était suivi pour une maladie chronique (12,4 %). Les habitudes toxiques représentaient respectivement : tabac (32,4 %), alcool (0,7 %), psychotropes (0,7 %). Un conducteur sur dix déclarait parcourir de longues distances avec une durée moyenne de (6,14<!--> <!-->±<!--> <!-->0,14 heures). Les conducteurs avaient une dette de sommeil hebdomadaire (5,8<!--> <!-->±<!--> <!-->0,3 heures). L’insomnie était rapportée dans 40 % des cas avec une tendance à la somnolence chez 14 % (score d’Epworth<!--> <!-->><!--> <!-->10) et le risque d’apnée du sommeil était estimé à 12 %. Un épisode de somnolence au volant était rapporté par 38 % des conducteurs.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Sachant que le métier de conducteur est considéré comme à haut risque d’accidents. Le médecin du travail devrait être attentif au dépistage des facteurs susceptibles d’altérer la vigilance des conducteurs professionnels afin d’orienter ceux présentant des troubles du sommeil pour une exploration plus approfondie.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102066"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068388","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Comment un accompagnement ergonomique a-t-il permis d’améliorer (durablement ?) la prévention de l’ensemble des risques professionnels ?","authors":"Emilie Courzadet , Frédéric Vallée , Isabelle Biat , Coralie Lépron , Ferdinand Monéger","doi":"10.1016/j.admp.2024.102036","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102036","url":null,"abstract":"<div><p>Sont présentés ici les résultats d’un accompagnement ergonomique mené dans une unité expérimentale d’élevage bovins et ovins d’une structure de recherche publique.</p><p>À l’origine de la démarche, plusieurs indicateurs de santé et sécurité préoccupants ont été remontés à la direction de l’Unité (rapports de visites du médecin du travail, des organisations syndicales, du service prévention). La direction a alors décidé de confier un diagnostic ergonomique à un cabinet conseil, sur le thème de « la prévention globale des risques professionnels sur l’ensemble de l’unité ».</p><p>Les 75 agents répartis sur 3 sites ont ainsi été mobilisés pour : hiérarchiser et analyser les situations de travail les plus critiques (83 au total). À l’issue de cette première partie de la démarche, 144 pistes d’actions (de natures : techniques, organisationnelles, architecturales, humaines) ont été retenues.</p><p>Une seconde phase d’accompagnement sous le format « formation-action » des assistants de prévention a ensuite été déployée. Les 9 stagiaires avaient la charge de projets visant la mise en place d’une grande partie des pistes d’action. La formation-action était constituée de 6 modules entrecoupés de temps d’intersession. Elle s’est étendue sur 7 mois.</p><p>Au-delà des multiples transformations, la démarche visant à rendre les professionnels acteurs de la conception tout en développant des compétences qui leur seront durablement utiles, semble avoir joué un rôle important dans la réduction des risques professionnels :</p><p>– Des dizaines de situations à risque (TMS, accidents) ont été réglées.</p><p>– 100 % des stagiaires disent que la formation leur a permis de mieux gérer leur charge de travail.</p><p>– 75 % se sentent plus reconnus, plus engagés.</p><p>– 78 % se projettent plus durablement dans le travail.</p><p>– 67 % affirment trouver encore plus de sens dans le travail au quotidien.</p><p>– Ils disent aussi que la formation a permis de renforcer le sentiment d’appartenance au collectif, de créer du lien entre les agents de terrain, leur hiérarchie et la direction : « on voit que quand les projets sont travaillés, la direction s’implique et nous écoute », « chez nous, tout le monde ne s’entendait pas, ça a créé du lien ».</p><p>– Les questionnaires de fin de formation montrent que les agents sont plus sensibles aux critères de performance de la structure : santé/sécurité (4,75/5), l’efficience (4,37/5), la qualité des expérimentation (4,38/5), l’intérêt de discuter plus régulièrement du travail (4,88/5) et à l’écologie (3,86/5).</p><p>En conclusion, cette démarche ergonomique visant à rendre les collectifs acteurs de l’amélioration de leurs conditions de travail, a eu des effets positifs et probablement durables sur l’ensemble des facteurs de risques physiques et psychosociaux.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102036"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068326","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Équipes autonomes dans les services d’aide à domicile et risques psychosociaux","authors":"Corinne Van de Weerdt","doi":"10.1016/j.admp.2024.102046","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102046","url":null,"abstract":"<div><p>Les travailleurs des services à la personne sont particulièrement exposés aux risques psychosociaux. Le rapport de l’Assurance Maladie de 2022 montre que les affections psychiques liées au travail, en augmentation sur les années 2017–2019, se concentrent sur le secteur médicosocial à hauteur de 25 %. Pour tenter d’y faire face, des structures ont innové en transformant leur organisation. De nombreux services d’aide à domicile ont adopté un modèle d’autonomisation, dont celui appelé « Buurtzorg ». Il vise la création d’équipes autonomes et le délaissement du système hiérarchique classique. Or, la question se pose de savoir si ce système d’équipes autogérées facilite l’activité et accroît l’épanouissement au travail, ou au contraire, accentue les risques psychosociaux. L’étude psycho-ergonomique longitudinale présentée a tenté d’y répondre.</p><p>La méthodologie repose sur des analyses de l’organisation d’un service d’aide à domicile en transformation, à partir d’entretiens et d’observations. Des analyses de l’activité de 7 membres d’équipes ont eu lieu, aux domiciles et en réunion, et celle d’un responsable de secteur dont la mission a évolué vers du <em>coaching</em>. En tout, 26 entretiens ont été réalisés, ainsi que 17 observations dont 11 enregistrées en vidéo.</p><p>Les résultats ont montré que la transformation avait suscité une forte motivation et de vifs espoirs chez les salariés, l’autonomie étant perçue comme une solution face aux difficultés rencontrées : <em>turn-over</em>, sinistralité et absentéisme élevés. Cette transformation a favorisé l’activité, notamment grâce à des prises de décision nécessitant moins d’intermédiaires, et une gestion individuelle et collective des risques mieux maîtrisée. Puis sont apparus progressivement des craintes et du stress, dus à la surcharge de travail inhérente à l’acquisition des nouvelles compétences et assurer les nouveaux rôles, à une sur-responsabilisation et à une surcharge de travail collaboratif. Cette organisation a généré plus de tensions et de pression au sein des équipes. Des frustrations sont nées avec l’insatisfaction des attentes de reconnaissance en lien avec l’accroissement des efforts fournis et une perte de sens pour le coach.</p><p>Cette étude montre les apports de la transformation comme les facteurs de risques psychosociaux associés. L’autonomisation motive, mais nécessite du temps et de l’investissement, une reconnaissance accrue, une confiance et des responsabilités partagées. Ceci constitue un gage pour éviter la désillusion, le contrôle excessif par les pairs, le désengagement et l’épuisement. Des points de vigilance ont été soulignés pour aider à la mise en œuvre d’une prévention des risques psychosociaux qui soit adaptée aux situations de transformation.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102046"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068355","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Sylvain Chamot , Pascal Petit , Christophe Cance , Abdallah Al-Salameh , Rachel Desailloud , Vincent Bonneterre
{"title":"Risque de dysthyroïdies dans le milieu agricole","authors":"Sylvain Chamot , Pascal Petit , Christophe Cance , Abdallah Al-Salameh , Rachel Desailloud , Vincent Bonneterre","doi":"10.1016/j.admp.2024.102015","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102015","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>L’épidémiologie des dysthyroïdies dans la population agricole française n’a jamais été étudiée, en particulier selon les types d’activité agricole. Ainsi, nous avons investigué si, parmi toutes les activités agricoles, certaines étaient associées à un risque accru d’hypothyroïdie et d’hyperthyroïdie.</p></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><p>Le régime agricole de sécurité sociale, dont l’opérateur est la MSA (Mutualité sociale agricole), assure l’ensemble de la population agricole française et collecte dans différentes bases de données médico-administratives des informations sur ses assurés et les prestations dont ils bénéficient. Dans le cadre du projet TRACTOR (Tracking and monitoring occupational risks in agriculture, détecter et surveiller les risques professionnels dans le monde agricole), plusieurs bases de données de la MSA ont été croisées. Ainsi, des données sur les activités agricoles pour la période 2002 à 2006 et d’autres sur le remboursement de soin pour la période 2012–2016 ont été colligées. À partir de ces données, des modèles de Cox ont été utilisés pour estimer les risques (HR) de dysthyroïdies de 26 activités agricoles, en utilisant la date de premier remboursement de médicaments contre les dysthyroïdies comme échelle de temps. Toutes les analyses ont été ajustées sur l’âge, le sexe, l’année d’installation, le nombre de comorbidités, et le département de résidence. Pour chaque modèle (activité), le groupe de référence correspondait à l’ensemble des non-salariés agricoles n’ayant pas réalisé l’activité concernée.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>L’étude portait sur 1 088 561 non-salariés agricoles. Trente et un mille huit cent trente-quatre cas d‘hypothyroïdie et 620 cas d’hyperthyroïdie ont été identifiés entre 2012–2016. Les activités liées à l’élevage bovin présentaient les risques les plus élevés de dysthyroïdies, que ce soit pour l’hyperthyroïdie (HR variant 1,75 à 2,42) ou l’hypothyroïdie (HR variant de 1,41 à 1,44). Concernant l’hypothyroïdie, des surrisques pour d’autres activités d’élevage (porcin, volaille et lapin), ainsi que pour l’arboriculture ont été mis en évidence. À l’inverse, les grandes cultures et les activités impliquant des chevaux étaient associées à des sous-risques. Des différences de risque selon le sexe ont été observées pour 8 activités, avec notamment un risque accru chez les viticulteurs hommes.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Certaines activités agricoles exposent les non-salariés agricoles à des risques de dysthyroïdie. Des investigations complémentaires sont toutefois nécessaires pour confirmer ces résultats et identifier les déterminants professionnels (facteurs de risque/protection) contribuant aux associations mises en évidence afin de déterminer des stratégies de prévention adaptées.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102015"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068336","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Évaluation des habitudes de sommeil des soignants en fonction du rythme de travail : une étude transversale monocentrique","authors":"Lorine Giffard-Quillon, Yanis Bouchou, Patricia Paulin, Vincent Bost, Jinkine Olga, Frédéric Roche, Luc Fontana, Mathieu Berger, Carole Pélissier","doi":"10.1016/j.admp.2024.102055","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102055","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectif</h3><p>Le but de cette étude était d’évaluer les habitudes de sommeil des soignants en fonction du rythme de travail au sein de CHU de Saint-Étienne et d’évaluer les conditions d’acceptabilité d’une sieste sur le poste de nuit, les freins et les leviers à sa mise en œuvre auprès des soignants.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Une étude observationnelle descriptive monocentrique transversale a été présentée aux personnels soignants au centre hospitalo-universitaire de Saint-Étienne. Des caractéristiques socioprofessionnelles (types d’horaires de travail : 12<!--> <!-->h alternant jour/nuit, travail de nuit fixe, poste matin/soir, poste de jour fixe), des habitudes de sommeil (l’heure du coucher, l’heure du lever, la durée du sommeil, un temps de sieste) ont été recueillies via un auto-questionnaire anonyme en ligne. Les analyses statistiques descriptives se sont appuyées sur le calcul de moyenne et médiane pour les variables quantitatives et de fréquence pour les variables qualitatives (les tests Anova et Kruskall-Wallis).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Au total, 153 soignants ont complété le questionnaire en entier. La durée de sommeil, les jours travaillés est la plus faible pour les soignants en poste du matin ; le temps passé au lit est le plus court pour les soignants en poste de nuit ; la pratique de la sieste les jours travaillés est plus répandue chez ceux en poste du matin. Soixante-dix-neuf pour cent des soignants du travail posté sont en faveur de sieste pendant le travail. L’inertie du sommeil et des difficultés liées à l’organisation des soins constituent des freins potentiels à la mise en pratique de la sieste alors que la continuité des soins assurée, la mise à disposition d’une pièce au calme dédiée seraient des leviers potentiels.</p></div><div><h3>Conclusions</h3><p>La sieste sur le lieu de travail apparaît comme une contre mesure peu répandue dans les établissements de santé publique. Pourtant, des études montrent que les siestes programmées au travail améliorent les performances, réduisent la fatigue chez les travailleurs postés. Une nouvelle étude menée au sein du groupement hospitalier territoire de la Loire permettrait de préciser les facteurs organisationnels qui pourraient intervenir comme leviers de la mise en œuvre de la sieste et d’évaluer les effets de la sieste sur le bien-être au travail et la qualité des soins.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102055"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068309","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Shiméa Melaine Agossou , Marine Renier , Juliette Hippert , Mathilde Bureau , Nicolas Vigneron , Isabelle Baldi , Pierre Lebailly
{"title":"Expositions agricoles aux insecticides organophosphorés et risque de cancer de la prostate dans AGRICAN","authors":"Shiméa Melaine Agossou , Marine Renier , Juliette Hippert , Mathilde Bureau , Nicolas Vigneron , Isabelle Baldi , Pierre Lebailly","doi":"10.1016/j.admp.2024.102023","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102023","url":null,"abstract":"<div><p>Le cancer de la prostate est le second cancer incident chez les hommes dans le monde. Agriculture et utilisation de pesticides ont été associés à ce cancer dans plusieurs méta-analyses. Les insecticides organophosphorés nombreux et largement utilisés dans le monde depuis des décennies ont été peu étudiés dans la littérature épidémiologique, malgré quelques analyses réalisées dans la cohorte prospective Agricultural Health Study, d’agriculteurs américains utilisateurs de pesticides. Certains organophosphorés ont ainsi été classées par le CIRC comme probablement cancérogènes (2A) (diazinon et malathion), ou possiblement cancérogènes (2B) (dichlorvos et parathion).</p><p>Nous étudierons les associations entre cancer de la prostate et expositions professionnelles agricoles à 26 organophosphorés (azinphos, chlormephos, chlorpyriphos-ethyl, chlorpyriphos-methyl, demeton, diazinon, dichlorvos, dimethoate, fenitrothion, fonofos, heptenophos, malathion, methidathion, mevinphos, oleoparathion, oxydemeton-methyl, parathion-ethyl, parathion-methyl, phorate, phosalone, prothoate, pyrazophos, quinalphos, terbuphos, thiometon, trichlorfon).</p><p>Les données sur l’utilisation de pesticides sur 10 cultures, dont la date de début et de fin, ont été collectés pour environ 80 000 hommes par le questionnaire d’inclusion de la cohorte AGRICAN. Les cas incidents de cancer de la prostate ont été identifiés grâce aux registres de cancers français. L’exposition aux organophosphorés a été estimée grâce à la matrice culture-exposition PESTIMAT. Pour chaque molécule l’exposition va être étudiée en oui/non et à l’aide d’un score d’exposition calculé en continu et en classes (quintiles d’exposition). Le score d’exposition est déterminé grâce aux données de PESTIMAT en multipliant pour chaque année sur la période 1950–2005 et chaque culture la probabilité (pourcentage d’agriculteur utilisateur) par la fréquence (nombre de passage par année sur une parcelle) et par l’intensité d’exposition (en<!--> <!-->kg de matière active par ha). Les Hazard Ratios (HR et Intervalle de confiance à 95 %) seront estimés par un modèle de Cox avec l’âge comme échelle de temps.</p><p>Jusqu’en 2017, nous avons identifié 4166 cancers de la prostate incidents. Les scores d’exposition médians aux 26 molécules variaient de 0,01 à 12 000, et le nombre de cas de cancers de la prostate exposés variait de 385 (chlorpyriphos-méthyl) jusqu’à 1200 (parathion). Nous pourrons présenter les associations entre chacune de ces 26 molécules et le risque de cancer de la prostate et nous focaliserons particulièrement notre attention sur les molécules déjà associées au risque de cancer de la prostate au sein de la cohorte AHS (phorate, terbufos et fonofos) ou classées par le CIRC.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102023"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067473","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Étude de l’exposition aux poussières sur des exploitations agricoles","authors":"David Rivat, Sabine Sprich-Galéra, Patrick Allard","doi":"10.1016/j.admp.2024.102031","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102031","url":null,"abstract":"<div><p>L’agriculture expose à différents troubles respiratoires. Un excès de bronchite chronique a été mis en évidence dans la plupart des secteurs agricoles et notamment en milieu de production laitière. Un sur-risque de broncho pneumopathie chronique obstructive (BPCO) a été observé en France dans les secteurs d’élevage de porcs, de volailles ainsi que chez les producteurs laitiers. À tabagisme égal, le risque de BPCO est environ 2 fois plus élevé dans les secteurs sus-cités que dans la population générale. Le service santé sécurité au travail (SST) de la MSA Lorraine en collaboration avec la caisse d’Assurance accidents agricole de Moselle a mené une étude sur l‘exposition aux poussières sur des exploitations en polyculture élevage (bovins, ovins). Cette action s’est inscrite dans notre Plan santé sécurité au travail (SST) 2020–2025 au titre de l’amélioration de la connaissance des expositions professionnelles. Deux activités ont été ciblées : le paillage mécanique ou manuel et le nettoyage des engins agricoles. Une campagne de prélèvements dans des exploitations a été réalisée sur l’année 2022 avec la coopération de la CARSAT Nord Est et de l’INRS avec des analyses à la fois quantitative et qualitative. Les premiers résultats montrent que tous les opérateurs réalisant du paillage sont exposés à des concentrations intenses de poussières sur des courtes durées mais quotidiennement quel que soit les machines et les bâtiments dans et avec lesquelles les opérations sont réalisées. Les opérations se répètent tous les jours entre novembre et mars de chaque année ce qui constitue en soi une exposition importante sur une carrière. Les expositions diminuent en moyenne de 50 à 70 % lorsque l’opération est faite avec un engin avec cabine fermée mais elle reste toutefois toujours au-dessus des seuils réglementaires. Sur le plan qualitatif, des endotoxines, bactéries et moisissures ont été retrouvées. Pendant les phases de nettoyages des engins, l’exposition est très importante également même si les tâches se font le plus souvent en milieu extérieur. Cette étude nous permettra d’adapter nos messages de prévention et d’agir aussi sur les tâches les plus exposantes avec propositions de protection collective et/ou individuelle. Nous adapterons aussi le suivi en santé au travail avec la réalisation de spirométrie ciblée. Enfin, une démarche auprès des fabricants de matériel est également envisagée afin de faire évoluer le matériel en limitant ou éliminant l’exposition aux poussières.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":"85 2","pages":"Article 102031"},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067586","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}