Réparation sociale et cancer bronchique professionnel

Introduction

Le cancer bronchopulmonaire (CBP) primitif d’origine professionnelle (15 % des CBP incidents) est une pathologie possiblement réparable d’un point de vue social, notamment grâce à l’existence de tableaux de maladies professionnelles (MP) dans le Code de la sécurité sociale.

Méthode

Les expositions professionnelles à des agents cancérogènes pulmonaires classés certains par le Centre international de recherche sur le cancer, dont la silice cristalline (SiO₂), ont été expertisées (toute probabilité confondue) rétrospectivement dans une population composée de patients opérés d’un CBP primitif et vus en entretien protocolisé en face à face par un enquêteur du service de consultation de pathologies professionnelles et environnementales du centre hospitalier universitaire de Bordeaux. Un dénombrement anonymisé des demandes de reconnaissance en MP a été réalisé concernant les patients ayant fait une demande auprès d’une des caisses du régime général de l’assurance maladie de Gironde.

Résultats

Parmi les 274 patients de la cohorte d’étude, 71 % d’entre eux ont été considérés comme ayant été exposés à au moins un agent cancérogène pulmonaire professionnel classé certain, dont 142 à la SiO₂. Une proposition de reconnaissance en MP a été conseillée à 84 patients (soit 30 %), dont seulement 6 au titre d’un tableau de MP qui répare l’exposition professionnelle à la SiO₂. Une réponse favorable à leur demande a été obtenue par 90 % des patients ayant réalisé une démarche de MP.

Discussion/Conclusion

Cette étude retrouve une prévalence élevée des expositions professionnelles à des agents cancérogènes pulmonaires dans une population de patients opérés. Une aide à la prise en charge médico-sociale devrait pouvoir se généraliser dans les différentes structures de soins en France recevant des patients atteints d’un CBP primitif. Enfin, une révision des tableaux de MP réparant l’exposition à la SiO₂, comme le préconisent les recommandations de l’ANSES de 2019, est souhaitable.

Introduction

Primary bronchopulmonary cancer (PBC) of occupational origin (15% of incident PBC) is a pathology that may be compensated, notably thanks to the existence of occupational disease (OD) tables in the French Social Security Code.

Method

Occupational exposure to lung carcinogens classified as certain by the International Agency for Research on Cancer, including crystalline silica (SiO₂), was retrospectively assessed (all probabilities considered) in a population of patients operated for primary PBC and seen in a protocolized face-to-face interview by an investigator from the occupational and environmental pathologies consultation at Bordeaux University Hospital. An anonymized investigation for recognition as OD was carried out for patients who had applied to one of the Gironde general health insurance funds.

Results

Of the 274 patients in the study cohort, 71% were considered to have been exposed to at least one occupational lung carcinogen classified as certain, including 142 to SiO₂. A proposal for recognition as OD was advised to 84 patients (i.e. 30%), of whom only 6 under an occupational disease table that compensates for occupational exposure to SiO₂. A favourable response to their request was obtained by 90% of the patients who applied for occupational disease recognition.

Conclusion

This study reveals a high prevalence of occupational exposure to pulmonary carcinogens in a population of patients undergoing surgery. It should be helpful to generalize the use of medical and social assistance in the various care facilities in France that receive patients with primary PBC. Finally, a revision of the occupational diseases tables compensating for exposure to SiO₂, as recommended in the 2019 ANSES recommendations, is advisable.