{"title":"Évaluation du retentissement psychologique du travail en milieu de soins pédiatrique","authors":"Nihel Khouja , Amira Belkahla , Asma Marzouk , Emna Baraketi , Emna Bechrifa , Saloua Ismaïl , Naourez Ben Fatma , Asma Bouaziz , Jihen Hsinet , Aida Benzarti","doi":"10.1016/j.admp.2024.102063","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102063","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Le personnel de soins (PS) notamment ceux spécialisés en pédiatrie sont exposés aux facteurs de stress professionnel qui peuvent retentir sur leur santé mentale voire les prédisposent au développement de troubles psychiatriques.</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>Évaluer le niveau de stress au travail chez PS en milieu pédiatrique et évaluer son retentissement sur la santé mentale de cette catégorie professionnelle.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Étude transversale descriptive réalisée auprès du PS travaillant dans un service universitaire de pédiatrie en juin 2023. Elle s’était basée sur un auto-questionnaire anonyme incluant le modèle de Karasek (évaluation de la tension de travail), de Siegrist (évaluation du déséquilibre efforts-récompenses) et le test psychologique « Maslach Burnout Inventory » (MBI).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Trente PS ont répondu au questionnaire. L’âge moyen était de 37<!--> <!-->±<!--> <!-->10 ans avec une nette prédominance féminine (83 %). Ils étaient principalement les médecins (37 %) et des techniciens supérieurs (23 %) ayant une ancienneté professionnelle moyenne de 9 ans. Ils signalaient certaines contraintes temporaires (80 %) et organisationnelles (59 %) au travail. Ils déclaraient être victime de violence au travail dans 53 % des cas. Ils présentaient divers symptômes psychosomatiques liés au stress dominés par la fatigabilité (72 %). En plus, 39 % des cas étaient suivis en psychiatrie.</p><p>Une faible latitude décisionnelle a été trouvée chez 80 % du PS et une forte demande psychologique chez 73 %. La situation « JOB STRAIN » a été notée dans 63 % des cas et d’ISO-STRAIN dans 47 % des cas. Le déséquilibre de la balance efforts/récompenses était retrouvé dans 20 % des cas.</p><p>Le MBI test a révélé un score épuisement émotionnel élevé chez 79 % du PS, un score de dépersonnalisation élevé chez 37 % et un score d’accomplissement personnel faible chez 57 %. L’association de ces trois scores a révélé un risque élevé de <em>burnout</em> chez 17 % des interrogés.</p><p>Un retentissement sur la qualité du travail était recensé devant la notion de retard, d’absentéisme et de négligence au travail (respectivement 10 %).</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Le PS en pédiatrie présente des niveaux élevés de stress lié à l’exposition à des contraintes psycho-organisationnelles, en dépit d’un statut professionnel stable. Des actions préventives ciblées doivent être mises en place en favorisant la sensibilisation des travailleurs, le soutien par les pairs et la reconnaissance du travail fait.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068390","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Le stress au travail chez le personnel de santé pendant la première vague de la pandémie du COVID-19 : prévalence et facteurs associés","authors":"Mounira Ben Yahia, Marouen Hayouni, Samia Machghoul, Charfeddine Amri, Mohamed Akrout, Neila Chaari, Adnene Henchi, Irtyah Merchaoui, Ines Rassas","doi":"10.1016/j.admp.2024.102069","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102069","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Pendant la première vague de la pandémie du COVID-19, les personnels de santé ont souffert d’une augmentation de leur charge de travail, ce qui a entraîné une intensification du stress au travail. Notre objectif était donc d’étudier la prévalence du stress au travail et les facteurs qui y sont associés chez les travailleurs de la santé.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Il s’agit d’une étude descriptive transversale menée pendant la période de juin à novembre 2020, auprès des personnels de santé de l’hôpital universitaire de Monastir. Le stress au travail (<em>job strain</em>) a été mesuré à l’aide du questionnaire de Karasek dans sa version française validée. Les données ont été collectées à l’aide d’un questionnaire anonyme.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Parmi les 305 participants à l’étude, 79 % ont souffert du <em>job strain</em>, dont 12,8 % ont été en <em>iso-strain</em>. Les médecins étaient deux fois plus à risque du <em>job strain</em> (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,014 ; OR<!--> <!-->=<!--> <!-->2,47 ; IC95 % : [1,18–4,66]). Un changement des habitudes alimentaires s’est avéré être aussi un facteur de risque du <em>job strain</em> (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,003 ; OR<!--> <!-->=<!--> <!-->2,397 ; IC95 % : [1,34–4,26]). Alors qu’un âge compris entre 20 et 30 ans s’est avéré être un facteur protecteur contre le <em>job strain</em> (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,007 ; OR<!--> <!-->=<!--> <!-->0,561 ; IC95 % : [0,36–0,85]).</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>La prévalence du <em>job strain</em> s’explique par la nature du travail dans le secteur de la santé, qui exige un niveau élevé de mobilisation intellectuelle, émotionnelle et physique. La pénurie de matériel et l’inadéquation des équipements de protection n’ont fait qu’aggraver la situation.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Nos résultats souligne l’importance des mesures préventives en cas d’une éventuelle crise sanitaire dans l’avenir. Ces mesures doivent impliquer une meilleure organisation de la charge de travail et la promotion d’un mode de vie sain.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068391","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Maladies respiratoires et pesticides : état des connaissances","authors":"Isabelle Baldi, Chantal Raherison","doi":"10.1016/j.admp.2024.102001","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102001","url":null,"abstract":"<div><p>Les connaissances scientifiques attestent depuis des décennies du rôle ambivalent de l’exposition agricole sur la santé respiratoire associant : (i) un rôle protecteur notamment pour l’asthme lors d’exposition précoce à des allergènes ; (ii) une sur-incidence de maladies respiratoires favorisées par les poussières, moisissures, agents infectieux, intempéries, solvants, pesticides, en dépit d’un contexte général de moindre tabagisme.</p><p>Présents dans des environnements de travail variés (agriculture, mais aussi espaces verts, secteur du bois…), les pesticides pénètrent dans l’organisme par diverses voies. Des effets sur le poumon peuvent être suspectés dans les situations d’inhalation, mais aussi lors de la pénétration cutanée ou digestive en raison de la diffusion systémique de ces substances. L’expertise collective de l’Inserm de 2021 (pesticides et santé) a analysé plus d’une centaine de publications sur l’impact des pesticides sur la santé respiratoire, notamment en lien avec l’asthme, la BPCO, la bronchite chronique.</p><p>Concernant les professionnels exposés, la majorité des études observe des élévations de risque de symptômes et de maladies respiratoires en lien avec les expositions aux pesticides. Même si les troubles de santé sont le plus souvent rapportés par les patients sans mesure objective (comme la spirométrie), au moins trois cohortes (États-Unis, Canada, France) incluant un grand nombre de participants et intégrant des facteurs de confusion potentiels (tabagisme et autres expositions professionnelles) confirment un risque accru de maladie respiratoire chez les personnes exposées aux pesticides. Pour la BPCO et la bronchite chronique, cette élévation de risque est de l’ordre de 30 à 40 %. Par ailleurs des études ont quantifié l’impact sur la fonction respiratoire, mais elles étaient généralement transversales et de petite taille. Le rôle des expositions environnementales a également été étudié, notamment dans des cohortes mères-enfants, en prenant en compte les expositions pré- et/ou postnatales, parfois mesurées à l’aide de biomarqueurs ou estimées dans l’air ambiant. Leurs méthodes et leurs résultats sont assez hétérogènes. Les mécanismes toxicologiques pouvant expliquer ces résultats sont divers (stress oxydant, mitotoxicité, immuno-modulation), peu spécifiques, mais partagés par de nombreux pesticides.</p><p>Il existe aujourd’hui un nombre conséquent d’études montrant un impact des pesticides sur la santé respiratoire. L’expertise collective de l’Inserm a conclu à un niveau de présomption fort entre l’exposition professionnelle aux pesticides et la BPCO et la bronchite chronique. Le niveau de présomption pour l’asthme a été considéré comme moyen, tant pour les expositions professionnelles qu’environnementales.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067459","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Santé, conditions de vie et de travail des travailleurs saisonniers de Nouvelle-Aquitaine","authors":"Audrey Rouchaud, Julien Giraud, Nathalie Texier","doi":"10.1016/j.admp.2024.102078","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102078","url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>En Nouvelle-Aquitaine, le Programme régional d’accès à la prévention et aux soins des personnes les plus démunies (PRAPS) oriente l’action de l’Agence régionale de santé (ARS) pour améliorer la santé des plus vulnérables. Dans ce cadre, le travail saisonnier constitue une porte d’entrée transversale portant sur des publics ciblés par ce programme et permettant de couvrir plusieurs problématiques identifiées comme prioritaires : accès aux soins et aux droits, rupture de parcours de soins, isolement géographique et social, précarité des logements… Missionné par l’ARS, l’Observatoire régional de la santé de Nouvelle-Aquitaine (ORSNA) a ainsi conduit une étude observationnelle sur cette population, en étroite collaboration avec la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS) et les services de santé au travail du régime général et de la Mutualité sociale agricole (MSA).</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>L’étude repose sur une enquête descriptive transversale par auto-questionnaire qui s’est déroulée de septembre 2018 à septembre 2019 auprès de la population de travailleurs saisonniers de services de santé au travail ciblés en fonction des territoires. Mille six cents travailleurs saisonniers de différents secteurs d’activité comme l’agriculture, l’hébergement et la restauration, le commerce ou l’animation. L’échantillon ici étudié est plutôt féminin (57 %) et relativement jeune avec un âge médian de 25 ans, résultats concordants avec les données de la littérature. Près de la moitié des répondants sont identifiés comme précaires d’après leur score EPICES (48 %). Les conditions de travail présentent des contraintes horaires importantes et des contraintes physiques nettement plus fortes que pour l’ensemble des salariés. Malgré cela, les travailleurs saisonniers indiquent être globalement satisfaits de leur travail et perçoivent favorablement leur propre état de santé, résultat cohérent du fait de l’âge de la population étudiée. En revanche, ce public est davantage exposé à des comportements à risque comme l’usage de produits psychoactifs (tabagisme, alcool) et, pour certains, les consommations augmentent durant la saison. Finalement, le besoin exprimé par une large majorité porte sur la problématique de l’hébergement, la moitié d’entre eux ne vivant pas dans leur résidence principale durant le travail saisonnier.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Cette étude constitue une première approche de la population des travailleurs saisonniers à l’échelle de la région Nouvelle-Aquitaine. Elle nécessitera d’être enrichie pour mieux connaître les publics peu touchés par cette enquête et tout particulièrement les migrants et ceux ne bénéficiant pas de contrat de travail.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067502","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Les gardiens de la reconnaissance : engagements et absences de la médecine face à l’enjeu de reconnaissance des maladies professionnelles liées aux pesticides","authors":"Giovanni Prête , Jean-Noël Jouzel","doi":"10.1016/j.admp.2024.102006","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102006","url":null,"abstract":"<div><p>Il existe aujourd’hui une large sous-reconnaissance des maladies professionnelles en France. Cette sous-reconnaissance est d’autant plus forte qu’elle porte sur des maladies qui, comme celles potentiellement liée à l’exposition aux pesticides, sont multifactorielles et à latence longue. Pour lutter contre cette sous-reconnaissance, la médecine–en particulier la médecine du travail, mais aussi la médecine clinique–peut jouer un rôle central : produire des connaissances scientifiques et médicales susceptibles de faire évoluer le dispositif de réparation ; les faire circuler auprès des patients ; rédiger pour ces derniers les documents médico-administratifs nécessaires et les accompagner dans leurs démarches. En s’appuyant sur plusieurs enquêtes sociologiques menées depuis 10 ans, cette présentation insistera pourtant sur l’engagement limité de la médecine face à l’enjeu de reconnaissance des maladies professionnelles liées aux pesticides. Elle soulignera la faible formation des praticiens vis-à-vis des maladies professionnelles liées aux pesticides ; leurs moyens limités pour accéder à nombre de victimes (exploitant.e.s agricoles, salariés précaires, etc.) ; leur représentation parfois limitée des expositions ; leur focalisation sur les opérations de soin, au détriment des opérations de réparation et de prévention. Elle mettre en particulier l’accent sur l’hôpital comme lieu potentiel de prise en charge centralisé des victimes et montrera que, plutôt qu’une énième invocation d’une meilleure information du personnel médical, il vaut mieux inscrire dans l’infrastructure hospitalière la question de la réparation pour lutter contre la sous-reconnaissance.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067588","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Le travail en 2040 : quels enjeux pour les services de prévention et de santé au travail ?","authors":"Jennifer Clerté, Marc Malenfer","doi":"10.1016/j.admp.2024.101989","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.101989","url":null,"abstract":"<div><p>L’INRS a conduit en 2023 un exercice de prospective portant sur les évolutions des modes de pilotage de l’activité de travail d’ici à 2040 et leurs conséquences possibles en matière de santé et de sécurité.</p><p>Pour ce faire, un groupe de travail pluridisciplinaire a exploré les principaux facteurs de changement sur la base d’une revue de la littérature, d’interviews d’experts en management et de visites d’entreprises. Douze dynamiques ont ainsi pu être instruites (temps de travail, statuts d’emploi, travail à distance…). Ce travail a permis d’établir une liste de quatorze points clés définissant les principales transformations et perspectives d’évolution des modalités de pilotage du travail d’ici à 2040.</p><p>Sur la base de ces éléments de contexte, le groupe s’est ensuite appuyé sur la méthode du design fiction pour imaginer plusieurs organisations du travail en 2040, en concevant des personae et des profils d’entreprises fictives. Cette approche avait plusieurs ambitions : incarner concrètement les tendances du travail de demain et les mettre à l’épreuve pour envisager la manière dont elles pourraient se manifester effectivement dans les organisations ; ouvrir le débat afin d’approfondir la réflexion sur les enjeux de SST.</p><p>Ces éléments fictifs ont ensuite été analysés par des experts en santé et sécurité au travail afin d’identifier les principaux défis et les opportunités potentielles qui pourraient émerger dans le domaine de la prévention des risques professionnels. Des évolutions organisationnelles préoccupantes ont été identifiées :</p><p>– une flexibilisation qui isole les travailleurs ;</p><p>– des organisations techno-centrées dans lesquelles l’écart entre le travail prescrit et le travail réel se creuse ;</p><p>– une « raison d’être » qui ne place pas toujours la santé des travailleurs au centre des préoccupations ;</p><p>– le développement des situations de coactivité ;</p><p>– une évolution des attentes en matière de ressources humaines qui se fait en faveur du « savoir-être » et au détriment des savoirs de sécurité acquis par le biais de connaissances métier.</p><p>Au vu de ces éléments, un certain nombre d’évolutions des pratiques des SPST sont à anticiper pour parvenir à continuer d’agir efficacement, comme le fait de se saisir des mutations organisationnelles (technologique, écologique…) des modes de production, comme autant d’opportunités pour intégrer la prévention dans le pilotage de l’activité.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141068293","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Programme IODA : Inaptitudes Occitanie Diagnostic et Analyses","authors":"François-Xavier Lesage , Inca Ruiz","doi":"10.1016/j.admp.2024.101992","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.101992","url":null,"abstract":"<div><p>Le projet IODA – Inaptitudes en Occitanie : Diagnostic et Analyses – est l’expérimentation d’un système de surveillance épidémiologique des inaptitudes médicales au travail à l’échelle d’une région. L’enjeu est d’éclairer les stratégies locales et régionales pour la prévention de la désinsertion professionnelle.</p><p>En plus des données saisies en routine, les médecins de 23 services occitans de santé au travail interentreprises ont enregistré dans leur logiciel métier le ou les diagnostics en cause pour chaque déclaration d’inaptitude. Au bout d’un an, dans l’ensemble de ces services, les données caractéristiques de tous les salariés suivis et les diagnostics portés pour ceux déclarés inaptes ont été extraits et transmis au CREAI-ORS Occitanie pour constitution d’une base régionale et analyse des données.</p><p>Les taux d’incidence des déclarations d’inaptitude ont ainsi été estimés pour différents groupes de travailleurs et différents groupes de pathologies. De plus, certains facteurs de risque ont été identifiés vis-à-vis de la déclaration d’inaptitude « toutes pathologies », « pathologie de l’appareil locomoteur » et « troubles mentaux ou du comportement ». Au sein du groupe des salariés déclarés inaptes, certains facteurs de risque, différenciés en fonction de la pathologie en cause, ont été mis en évidence.</p><p>L’originalité de ce programme repose sur plusieurs points : (i) la collecte d’informations sociodémographiques sur l’ensemble des salariés suivis, aptes comme inaptes. Cela permet d’avoir le numérateur et le dénominateur et ainsi de calculer un risque et, d’identifier ses déterminants socioprofessionnels ; (ii) l’adaptation des logiciels métiers afin de faciliter la saisie avec le moins de surcharge supplémentaire pour les médecins participants. Ainsi, seuls les diagnostics médicaux ayant conduit à la décision d’inaptitude sont saisis par les médecins du travail ; (iii) la large couverture d’un territoire permettant une observation fiable de l’incidence et des causes des inaptitudes sur une région entière.</p><p>Nous vous proposons de vous présenter la mise en place du programme IODA, les principaux résultats, et les perspectives qu’offrent ce système.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067451","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Les nouveaux traitements pharmacologiques en prévention cardiovasculaire","authors":"Marie-Christine Iliou","doi":"10.1016/j.admp.2024.102000","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102000","url":null,"abstract":"<div><p>Les recommandations françaises et européennes sont mises à jour régulièrement en accord avec les avancées et preuves scientifiques.</p><p>Les traitements médicamenteux doivent être adaptés en utilisant des scores de risque cardiovasculaire en fonction de l’âge, le sexe, le taux de cholestérol, la pression artérielle, les comorbidités (diabète, insuffisance rénale, cancer, pathologies inflammatoires…), le tabagisme. La Société européenne de cardiologie propose le SCORE2, adapté aux différentes régions géographiques pour prédire le risque à 10 ans. Des facteurs modificateurs de la décision de traitement sont également proposés (génétiques, stress psychosocial, environnementaux, etc.).</p><p>En fonction du risque, de nouvelles cibles thérapeutiques et des stratégies de prise en charge ont été publiées récemment. Bien entendu les modifications comportementales (tabagisme, nutrition et activité physique) sont toujours vivement encouragées.</p><p>Dans l’hypertension artérielle, les cibles sont d’obtenir après 3 mois de traitement sont<!--> <!--><<!--> <!-->140/90 et plutôt de 120–130<!--> <!-->mHg. Généralement, l’association d’IEC ou sartan associé à une dihydropyridine ou diurétique est préconisée, mais les bêtabloquants font également recommandés en cas d’autre indication.</p><p>Concernant les dyslipidémies, le dosage du non-HDL cholestérol a remplacé le dosage du LDL cholestérol. En fonction du risque, les cibles sont de 1<!--> <!-->g/L à 0,55<!--> <!-->g/L.</p><p>Les statines et leur association à l’ezetimibe (inhibiteur de l’absorption du cholestérol) restent des traitements de première intention. Les anti-PCSK9 (alirocumab and evolocumab) sont indiqués en cas d’hypercholestérolemie familiale ou en cas de résultats biologiques insuffisants malgré le traitement maximal toléré de statine et/ou ezetimibe. Le traitement par olpasiran est efficace pour diminuer les taux de la lipoproteine Lpa, l’acide bempedoîque chez les patients intolérants aux statines ; ces traitements seront probablement disponibles en France.</p><p>Dans le diabète de type 2, l’arrivée des agonistes GLP1 (exénatide, liraglutide, dulaglutide, sémaglutide) et des inhibiteurs de SGLT2 (dapaglifozine ou empaglifozine) ont démontré une diminution du risque cardiovasculaire indépendant du contrôle du diabète. Ils doivent être préférés chez les patients même si le diabète est bien contrôlé par d’autres molécules.</p><p>Par ailleurs, les glifozines ont démontré un effet protecteur dans le pronostic de l’insuffisance cardiaque et dans l’insuffisance rénale.</p><p>L’optimisation du traitement requiert de connaître ces nouveaux traitements et leurs potentiels effets secondaires.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067458","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Les logiciels de soins en Ehpad : effets perçus des soignants sur leur activité et conditions d’usage","authors":"Marjorie Pierrette, Aude Cuny-Guerrier","doi":"10.1016/j.admp.2024.102068","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102068","url":null,"abstract":"<div><p>Les logiciels de soins en Ehpad sont présentés comme des outils de pilotage, de coordination, de management et de partage et ont pour but de favoriser une prise en charge optimale des résidents. Les salariés principalement concernés par cette partie « soins » sont les aides-soignants, les infirmiers et leurs encadrants, les IDEC. Cela doit leur permettre de regrouper différentes catégories d’informations utiles à la prise en charge du résident, de les vérifier, de planifier les soins et de répartir le travail. Cependant, l’utilisation des technologies de l’information reconfigure inévitablement les caractéristiques de l’activité de chacun ainsi que les pratiques professionnelles et peut avoir des effets indirects sur la santé. Ces effets peuvent être regroupés selon quatre dimensions d’analyse proposées par Bobillier Chaumont : la dimension individuelle ; la dimension organisationnelle ; la dimension relationnelle ; la dimension professionnelle et identitaire. Dans une perspective de prévention des risques professionnels, l’objectif de cette étude est donc d’identifier les effets perçus des usages des logiciels de soins par des aides-soignants, infirmiers et infirmiers coordinateurs sur les quatre dimensions de leur activité, ainsi que les conditions d’usage associées aux effets négatifs. Pour ce faire, 22 entretiens semi-directifs ont été menés par téléphone auprès de cette population exerçant dans des Ehpad privés français. Les entretiens ont fait l’objet d’une retranscription en respectant l’anonymat des personnes. Une analyse thématique semi-inductive des verbatims retranscrits a été réalisée à l’aide du logiciel Nvivo12. Les résultats mettent en évidence une perception des usages du logiciel de soins s’accompagnant à la fois d’avantages et d’inconvénients. En effet, ils peuvent être considérés comme une ressource pour l’activité en favorisant l’autonomie, le soutien au travail bien fait, l’assistance au collectif, mais ils peuvent aussi devenir une contrainte en donnant lieu à une intensité de travail, un sentiment de contrôle, une dégradation des relations avec autrui et une qualité empêchée. Ces facteurs, à prendre en compte dans la survenue de risques psychosociaux, sont associés, selon les soignants interrogés, non seulement aux caractéristiques du logiciel, mais aussi aux conditions matérielles et organisationnelles de mise en œuvre des solutions logicielles. Cette étude qualitative, aux résultats non généralisables, a permis d’identifier des effets associés à des conditions d’usage, ainsi que des pistes de travail à explorer telles que l’analyse plus précise des usages en matière de temporalité, les conditions autour du nomadisme de l’outil et la coordination des acteurs.</p></div>","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067499","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Évaluation de l’exposition aux pesticides organophosphorés chez des agriculteurs","authors":"Haciba Rezk-Kallah , Bilel Chefirat","doi":"10.1016/j.admp.2024.102024","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.admp.2024.102024","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>L’usage des pesticides organophosphorés (OP) dans l’agriculture représente une des préoccupations majeures pour la santé des agriculteurs.</p><p>L’objectif de cette étude est d’évaluer l’exposition aux OP chez des agriculteurs par l’évaluation de paramètres d’exposition et d’effet.</p></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><p>L’étude a été réalisée auprès d’agriculteurs professionnellement exposés aux pesticides OP. Après visite des lieux de travail, des informations sur les expositions ont été collectées pour chaque agriculteur à l’aide d’une fiche d’information. Des échantillons de sang ont été prélevés pour la détermination de l’activité des cholinestérases plasmatiques (BChE) et des cholinestérases globulaires (AChE) par spectrophotométrie. Les niveaux urinaires des dialkylphosphates (DAP), métabolites communs des OP, ont été évalués par chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse.</p></div><div><h3>Résultats et discussion</h3><p>Au total, 37 agriculteurs ont été inclus dans l’étude, avec une moyenne d’âge de 40<!--> <!-->±<!--> <!-->13 ans. Ces agriculteurs travaillent dans 8 exploitations familiales, avec une ancienneté professionnelle de 17<!--> <!-->±<!--> <!-->13 ans et un rythme de travail régulier de 7<!--> <!-->h/j et de 6<!--> <!-->j/sem.</p><p>Les agriculteurs utilisent plusieurs insecticides à base d’organophosphorés (chlorpyriphos-éthyl, diazinon, diméthoate, fenthion, méthidathion, phénamiphos, pyrimiphos-méthyl). Ils travaillent sous serre et en mode fumigation, en l’absence souvent de toute aération. De même, les moyens de protection individuelle sont jugés insuffisants ; seulement 8 % des agriculteurs portent une combinaison et 16 % un masque non-adapté à l’activité.</p><p>Plusieurs signes cliniques ont été décrits par les agriculteurs lors de l’utilisation des pesticides, en particulier des signes digestifs, respiratoires, cutanés et neurologiques.</p><p>Les résultats du dosage des activités plasmatiques et globulaires montrent des valeurs appartenant pour la majorité aux valeurs usuelles (BChE : 4656,02<!--> <!-->±<!--> <!-->634,66<!--> <!-->UI/L, AChE : 4957,37<!--> <!-->±<!--> <!-->993,50 UI/L), sauf pour 4 agriculteurs où les valeurs étaient basses. L’excrétion urinaire moyenne des DAP totaux était de 241,51<!--> <!-->±<!--> <!-->167,09<!--> <!-->nmol/g de créatinine (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->34) avec un maximum de 898,67<!--> <!-->nmol/g de créatinine.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>La surveillance biotoxicologique de l’exposition aux OP occupe une place importante dans la gestion du risque chimique en milieu agricole. Les résultats des paramètres d’effet (BChE, AChE) ne reflètent pas une surexposition aux pesticides chez les agriculteurs malgré les signes cliniques décrits par ces derniers. La détermination des DAP semble être un paramètre plus sensible dans le suivi des travailleurs. Cette surveillance devrait être complétée par des campagnes d’information et de for","PeriodicalId":8180,"journal":{"name":"Archives Des Maladies Professionnelles Et De L Environnement","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.4,"publicationDate":"2024-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067585","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}