{"title":"Usages de Ian Karski ; retour sur une polémique symptôme","authors":"Frédérique Leichter-Flack","doi":"10.58282/colloques.2095","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.2095","url":null,"abstract":"Le recours au temoignage fictionnalise pratique par Yannick Haenel dans son roman Ian Karski, a l’hiver 2009-2010, a lance une polemique apparemment centree autour des rapports entre temoignage, histoire et litterature. Il ne s’agira pas ici de revenir sur les arguments echanges1, ni d’entrer avec retard dans le debat a coups d’arguments de synthese, mais de proposer, en quelques remarques, une evaluation critique de certains effets de ce cas d’ecole.1/ Que ce soit pour demeler le vrai du faux dans les scenes cles du livre de Haenel, ou, plus subtilement, pour preciser ce que les allies savaient vraiment (et quand) sur l’extermination des Juifs, ou encore pour evoquer l’attitude des Polonais envers les Juifs, l’affaire Ian Karski a largement fait appel aux historiens. Cette sollicitation des historiens dans les medias couvrant la polemique sur le roman, a eu evidemment comme grand tort de laisser croire que la litterature et l’histoire jouaient sur le meme terrain, ou pire encore, que l’une pouvait arbitrer l’autre, ce que beaucoup ont eu beau jeu de contester a juste titre : la litterature a ses raisons que l’histoire n’est pas chargee de partager - et inversement. Mais la convocation de l’historiographie dans cette « affaire » litteraire aura au moins eu deux merites non negligeables. D’abord, l’expertise historienne s’est vu re-adresser une question dont elle se croyait a tort quitte, du fait qu’entre specialistes le probleme etait a peu pres regle : « Pourquoi les Allies","PeriodicalId":335860,"journal":{"name":"Littérature et histoire en débats","volume":"408 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-09-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"126686705","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Ce que l’enquête fait aux études littéraires : à propos de l’interdisciplinarité","authors":"A. Louis","doi":"10.58282/colloques.2097","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.2097","url":null,"abstract":"I. La reflexion sur les rapports entre litterature et histoire, ainsi que le questionnement sur les debats que ceux-ci ont suscites depuis quelque temps, nous situent sur un territoire particulier qui presente des specificites nouvelles, et que nous serions tentes de decrire comme un âge « post-disciplinaire ». Les doutes eprouves a propos de l’efficacite scientifique du regime disciplinaire ont amene la communaute de chercheurs a essayer d’identifier ses limites, ses derives, ses problemes et ses risques – tel que le signalaient Revel, Passeron et Boutier en 2006 dans leur introduction au volume Qu’est-ce qu’une discipline ?1. Ces incertitudes ont multiplie l’appel au croisement disciplinaire, qui, neanmoins, adopta souvent des formes peu satisfaisantes. Gerard Lenclud a decrit le phenomene depuis l’anthropologie comme une « interdisciplinarite prescrite2 » ; l’historien Patrick Boucheron comme un « imperatif categorique3 » ; le sociologue Jean-Louis Fabiani comme une « injonction disciplinaire4 » ; Dan Sperber depuis les sciences cognitives designe cette demarche comme un « maquillage interdisciplinaire5 ». Ces expressions traduisent une inquietude partagee par de nombreux acteurs de la communaute scientifique : la difficulte de repenser les rapports entre le decoupage actuel des disciplines et les formes de savoir, traditionnelles ou emergentes. A ceci, vient s’ajouter le fait que, bien qu’engages dans une dynamique qui nous amene a proclamer l’interdisciplinarite, le te","PeriodicalId":335860,"journal":{"name":"Littérature et histoire en débats","volume":"32 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-09-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"129776597","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Temps de l’histoire et temps des œuvres","authors":"J. Schaeffer","doi":"10.58282/colloques.2119","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.2119","url":null,"abstract":"Contrairement a ce que suggere le binome « histoire-œuvres » du titre de cette reflexion, je ne vais pas traiter, ou du moins pas de facon directe, de la question des relations entre Histoire et Litterature. Je suis en effet quelque peu sceptique concernant toute construction d’un face-a-face entre histoire et litterature. En regle generale, toute distinction binaire, des lors qu’elle est posee comme opposition polaire, produit des effets de miroir (il me semble donc que le veritable comparatisme commence a partir de trois termes plutot qu’a partir de deux). Dans le cas present ces effets sont d’autant plus incontrolables que, si nous savons a peu pres identifier les caracteristiques prototypiques du discours historique – nous savons au moins que c’est un discours qui est en parti regi par des contraintes referentielles et qu’il est en principe justiciable de l’examen de la preuve – nous serions bien en peine de donner une caracterisation descriptivement efficace de la notion de « litterature ». 1. Litterature et histoire ou fiction et histoire ?Ce n’est pas que le terme « litterature » soit inoperant : en fait, c’est une etiquette qui fonctionne de maniere tout a fait satisfaisante dans une perspective extensionnelle (par exemple par enumeration ou par exemplification des objets en question). Encore convient-il alors de limiter le corpus de candidats possibles a des contextes historiques relativement circonscrits, car plus nous elargissons le contexte et plus la description","PeriodicalId":335860,"journal":{"name":"Littérature et histoire en débats","volume":"182 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-09-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"123284251","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}