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Abstract
Contrairement a ce que suggere le binome « histoire-œuvres » du titre de cette reflexion, je ne vais pas traiter, ou du moins pas de facon directe, de la question des relations entre Histoire et Litterature. Je suis en effet quelque peu sceptique concernant toute construction d’un face-a-face entre histoire et litterature. En regle generale, toute distinction binaire, des lors qu’elle est posee comme opposition polaire, produit des effets de miroir (il me semble donc que le veritable comparatisme commence a partir de trois termes plutot qu’a partir de deux). Dans le cas present ces effets sont d’autant plus incontrolables que, si nous savons a peu pres identifier les caracteristiques prototypiques du discours historique – nous savons au moins que c’est un discours qui est en parti regi par des contraintes referentielles et qu’il est en principe justiciable de l’examen de la preuve – nous serions bien en peine de donner une caracterisation descriptivement efficace de la notion de « litterature ». 1. Litterature et histoire ou fiction et histoire ?Ce n’est pas que le terme « litterature » soit inoperant : en fait, c’est une etiquette qui fonctionne de maniere tout a fait satisfaisante dans une perspective extensionnelle (par exemple par enumeration ou par exemplification des objets en question). Encore convient-il alors de limiter le corpus de candidats possibles a des contextes historiques relativement circonscrits, car plus nous elargissons le contexte et plus la description