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Abstract
Le recours au temoignage fictionnalise pratique par Yannick Haenel dans son roman Ian Karski, a l’hiver 2009-2010, a lance une polemique apparemment centree autour des rapports entre temoignage, histoire et litterature. Il ne s’agira pas ici de revenir sur les arguments echanges1, ni d’entrer avec retard dans le debat a coups d’arguments de synthese, mais de proposer, en quelques remarques, une evaluation critique de certains effets de ce cas d’ecole.1/ Que ce soit pour demeler le vrai du faux dans les scenes cles du livre de Haenel, ou, plus subtilement, pour preciser ce que les allies savaient vraiment (et quand) sur l’extermination des Juifs, ou encore pour evoquer l’attitude des Polonais envers les Juifs, l’affaire Ian Karski a largement fait appel aux historiens. Cette sollicitation des historiens dans les medias couvrant la polemique sur le roman, a eu evidemment comme grand tort de laisser croire que la litterature et l’histoire jouaient sur le meme terrain, ou pire encore, que l’une pouvait arbitrer l’autre, ce que beaucoup ont eu beau jeu de contester a juste titre : la litterature a ses raisons que l’histoire n’est pas chargee de partager - et inversement. Mais la convocation de l’historiographie dans cette « affaire » litteraire aura au moins eu deux merites non negligeables. D’abord, l’expertise historienne s’est vu re-adresser une question dont elle se croyait a tort quitte, du fait qu’entre specialistes le probleme etait a peu pres regle : « Pourquoi les Allies