{"title":"“玛丽娜koubalghai”和“遗忘”","authors":"Antoine Volodine","doi":"10.58282/colloques.2121","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Les editrices remercient les Editions du Seuil et les Editions Verdier de les avoir aimablement autorisees a reproduire les deux extraits ci-dessous, choisis par Antoine Volodine en guise d’intervention au colloque « Litterature et Histoire en debats ». Les deux textes qui suivent ont ete choisis pour repondre, en echo, aux reflexions de ce colloque sur l’Histoire et la litterature, c’est-a-dire, pour moi, sur la memoire et la litterature. Il s’agit de deux textes de fiction. Le premier, Marina Koubalghai, illustre la memoire douloureuse, la memoire qui ne s’efface pas, et il renvoie a une matiere historique datee et precise. Le second, L’Oubli, plus fantasmatique mais d’une certaine maniere presque autobiographique, se construit autour de l’idee de la memoire manipulee et de ses elements ineffacables.MARINA KOUBALGHAI Antoine Volodine, Des anges mineurs, Editions du Seuil, 1999 © Antoine Volodine et Editions du Seuil.Ici repose Nikolai Kotchkourov, alias Artiom Vessioly, ici reposent les brutes qui l’ont battu et les brutes qui l’ont assomme, ici repose l’accordeon qui jouait la marche des komsomols quand les sbires ont interrompu la fete, ici repose une flaque de sang, ici repose le verre de the que nul n’a termine ni ramasse et qui est longtemps reste au bas du mur, semaine apres semaine et mois apres mois se remplissant d’une eau de pluie qui paraissait trouble, et ou deux guepes vinrent se noyer le 6 mai 1938, pres d’un an plus tard, ici repose le roman de Vessioly ou le","PeriodicalId":335860,"journal":{"name":"Littérature et histoire en débats","volume":"214 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2013-09-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"« Marina Koubalghaï » et « L’Oubli »\",\"authors\":\"Antoine Volodine\",\"doi\":\"10.58282/colloques.2121\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Les editrices remercient les Editions du Seuil et les Editions Verdier de les avoir aimablement autorisees a reproduire les deux extraits ci-dessous, choisis par Antoine Volodine en guise d’intervention au colloque « Litterature et Histoire en debats ». Les deux textes qui suivent ont ete choisis pour repondre, en echo, aux reflexions de ce colloque sur l’Histoire et la litterature, c’est-a-dire, pour moi, sur la memoire et la litterature. Il s’agit de deux textes de fiction. Le premier, Marina Koubalghai, illustre la memoire douloureuse, la memoire qui ne s’efface pas, et il renvoie a une matiere historique datee et precise. Le second, L’Oubli, plus fantasmatique mais d’une certaine maniere presque autobiographique, se construit autour de l’idee de la memoire manipulee et de ses elements ineffacables.MARINA KOUBALGHAI Antoine Volodine, Des anges mineurs, Editions du Seuil, 1999 © Antoine Volodine et Editions du Seuil.Ici repose Nikolai Kotchkourov, alias Artiom Vessioly, ici reposent les brutes qui l’ont battu et les brutes qui l’ont assomme, ici repose l’accordeon qui jouait la marche des komsomols quand les sbires ont interrompu la fete, ici repose une flaque de sang, ici repose le verre de the que nul n’a termine ni ramasse et qui est longtemps reste au bas du mur, semaine apres semaine et mois apres mois se remplissant d’une eau de pluie qui paraissait trouble, et ou deux guepes vinrent se noyer le 6 mai 1938, pres d’un an plus tard, ici repose le roman de Vessioly ou le\",\"PeriodicalId\":335860,\"journal\":{\"name\":\"Littérature et histoire en débats\",\"volume\":\"214 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2013-09-28\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Littérature et histoire en débats\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.58282/colloques.2121\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Littérature et histoire en débats","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.2121","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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« Marina Koubalghaï » et « L’Oubli »
Les editrices remercient les Editions du Seuil et les Editions Verdier de les avoir aimablement autorisees a reproduire les deux extraits ci-dessous, choisis par Antoine Volodine en guise d’intervention au colloque « Litterature et Histoire en debats ». Les deux textes qui suivent ont ete choisis pour repondre, en echo, aux reflexions de ce colloque sur l’Histoire et la litterature, c’est-a-dire, pour moi, sur la memoire et la litterature. Il s’agit de deux textes de fiction. Le premier, Marina Koubalghai, illustre la memoire douloureuse, la memoire qui ne s’efface pas, et il renvoie a une matiere historique datee et precise. Le second, L’Oubli, plus fantasmatique mais d’une certaine maniere presque autobiographique, se construit autour de l’idee de la memoire manipulee et de ses elements ineffacables.MARINA KOUBALGHAI Antoine Volodine, Des anges mineurs, Editions du Seuil, 1999 © Antoine Volodine et Editions du Seuil.Ici repose Nikolai Kotchkourov, alias Artiom Vessioly, ici reposent les brutes qui l’ont battu et les brutes qui l’ont assomme, ici repose l’accordeon qui jouait la marche des komsomols quand les sbires ont interrompu la fete, ici repose une flaque de sang, ici repose le verre de the que nul n’a termine ni ramasse et qui est longtemps reste au bas du mur, semaine apres semaine et mois apres mois se remplissant d’une eau de pluie qui paraissait trouble, et ou deux guepes vinrent se noyer le 6 mai 1938, pres d’un an plus tard, ici repose le roman de Vessioly ou le