{"title":"Ce que l’enquête fait aux études littéraires : à propos de l’interdisciplinarité","authors":"A. Louis","doi":"10.58282/colloques.2097","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"I. La reflexion sur les rapports entre litterature et histoire, ainsi que le questionnement sur les debats que ceux-ci ont suscites depuis quelque temps, nous situent sur un territoire particulier qui presente des specificites nouvelles, et que nous serions tentes de decrire comme un âge « post-disciplinaire ». Les doutes eprouves a propos de l’efficacite scientifique du regime disciplinaire ont amene la communaute de chercheurs a essayer d’identifier ses limites, ses derives, ses problemes et ses risques – tel que le signalaient Revel, Passeron et Boutier en 2006 dans leur introduction au volume Qu’est-ce qu’une discipline ?1. Ces incertitudes ont multiplie l’appel au croisement disciplinaire, qui, neanmoins, adopta souvent des formes peu satisfaisantes. Gerard Lenclud a decrit le phenomene depuis l’anthropologie comme une « interdisciplinarite prescrite2 » ; l’historien Patrick Boucheron comme un « imperatif categorique3 » ; le sociologue Jean-Louis Fabiani comme une « injonction disciplinaire4 » ; Dan Sperber depuis les sciences cognitives designe cette demarche comme un « maquillage interdisciplinaire5 ». Ces expressions traduisent une inquietude partagee par de nombreux acteurs de la communaute scientifique : la difficulte de repenser les rapports entre le decoupage actuel des disciplines et les formes de savoir, traditionnelles ou emergentes. A ceci, vient s’ajouter le fait que, bien qu’engages dans une dynamique qui nous amene a proclamer l’interdisciplinarite, le te","PeriodicalId":335860,"journal":{"name":"Littérature et histoire en débats","volume":"32 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2013-09-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Littérature et histoire en débats","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.2097","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
I. La reflexion sur les rapports entre litterature et histoire, ainsi que le questionnement sur les debats que ceux-ci ont suscites depuis quelque temps, nous situent sur un territoire particulier qui presente des specificites nouvelles, et que nous serions tentes de decrire comme un âge « post-disciplinaire ». Les doutes eprouves a propos de l’efficacite scientifique du regime disciplinaire ont amene la communaute de chercheurs a essayer d’identifier ses limites, ses derives, ses problemes et ses risques – tel que le signalaient Revel, Passeron et Boutier en 2006 dans leur introduction au volume Qu’est-ce qu’une discipline ?1. Ces incertitudes ont multiplie l’appel au croisement disciplinaire, qui, neanmoins, adopta souvent des formes peu satisfaisantes. Gerard Lenclud a decrit le phenomene depuis l’anthropologie comme une « interdisciplinarite prescrite2 » ; l’historien Patrick Boucheron comme un « imperatif categorique3 » ; le sociologue Jean-Louis Fabiani comme une « injonction disciplinaire4 » ; Dan Sperber depuis les sciences cognitives designe cette demarche comme un « maquillage interdisciplinaire5 ». Ces expressions traduisent une inquietude partagee par de nombreux acteurs de la communaute scientifique : la difficulte de repenser les rapports entre le decoupage actuel des disciplines et les formes de savoir, traditionnelles ou emergentes. A ceci, vient s’ajouter le fait que, bien qu’engages dans une dynamique qui nous amene a proclamer l’interdisciplinarite, le te