{"title":"Une poétique de la poésie par Tristan Derème","authors":"Amandine Cyprès","doi":"10.4000/books.pufc.7662","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/books.pufc.7662","url":null,"abstract":"« On m’a dit parfois que mes propos manquaient de je ne sais quelle gravite […]. Peut-etre un jour entreprendrai-je de me repandre en discours pompeux […], si jamais tel malheur m’arrivait, je vous supplie de m’en prevenir »(Tristan Dereme, preface a L’Onagre orange)Une poetique doit-elle, pour exister, respecter les formes canoniques du discours theorique ? Telle semble etre la question posee par l’œuvre du poete Tristan Dereme, figure eminente du milieu litteraire de l’entre-deux-guerres, qui fut, entre autres, l’auteur d’une serie d’ouvrages dans lesquels ce poeticien invente un salon litteraire, et confie sa pensee a des etres imaginaires.D’un livre a l’autre, nous retrouvons les reflexions de ces amoureux de beaux vers, qui aiment a se reunir pour evoquer les petits bonheurs de l’existence, mais egalement citer des vers, les transformer, les parodier, en faire des centons ou encore commenter les debats poetiques de fond. La se trouvent le poete Polypheme Durand, la candide Mme Baramel, M. Theodore Decalandre a qui Dereme prete ses initiales, ou encore MM. Lalouette, Escanecrabe, Laverdurette, etc. Cette poetique de la poesie originale et surprenante fut notamment reunie dans une serie de livres aux titres enigmatiques : Le Poisson rouge, L’Escargot bleu, La Tortue indigo, L’Onagre orange et La Libellule violette1 qui composent un bestiaire colore, un « prisme » permettant d’entrevoir, selon la formule de l’auteur « la vie quotidienne au prisme de la poesie ».On se propos","PeriodicalId":398913,"journal":{"name":"Les écrivains théoriciens de la littérature (1920-1945)","volume":"128 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-05-09","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"124225375","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Avant-Propos","authors":"Bruno Curatolo & Julia Peslier","doi":"10.58282/colloques.1812","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.1812","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":398913,"journal":{"name":"Les écrivains théoriciens de la littérature (1920-1945)","volume":"104 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-05-09","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"132901200","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Les intertextes anglais de Suite française","authors":"Angela Kershaw","doi":"10.4000/books.pufc.7742","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/books.pufc.7742","url":null,"abstract":"En commentant la sortie posthume de Suite francaise, dernier roman d’Irene Nemirovsky morte a Auschwitz au mois d’aout 1942, la presse francaise a souvent fait reference au chef d’œuvre de son compatriote russe Leon Tolstoi. Pour Rene de Ceccatty dans Le Monde (1er octobre 2004), Suite francaise « est le Guerre et paix d’Irene Nemirovsky ». Selon Clemence Boulouque dans Le Figaro (9 novembre 2004), « La jeune femme avait l’ambition d’en faire Guerre et Paix ». Dans Liberation (29 octobre 2004), Pascale Nivelle parle de « son Guerre et Paix d’un autre siecle ». Il ne s’agit pas de quelque perspicacite critique commune, mais de plusieurs references a Guerre et paix relevees dans les « Notes manuscrites d’Irene Nemirovsky » publiees en Annexe dans le meme volume que le roman. La consultation des manuscrits de Nemirovsky conserves a l’IMEC revele que la reference a Guerre et paix est frequente dans ses notes de travail ; reflechissant a ses projets litteraires en 1940, elle ecrit : « En somme, ma fille, tu veux faire ta petite Guerre et paix1 ». Issue d’une famille cultivee de la haute bourgeoisie russe, et titulaire du certificat d’etudes superieures de litterature russe de la Sorbonne, Nemirovsky avait une bonne connaissance des classiques de la litterature de son pays de naissance2. Ce que les critiques de Suite francaise n’ont pas remarque, c’est que la reflexion de Nemirovsky sur Tolstoi passe par sa lecture de deux critiques litteraires anglais occupant une position central","PeriodicalId":398913,"journal":{"name":"Les écrivains théoriciens de la littérature (1920-1945)","volume":"3 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-05-09","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"114340896","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Le démonisme d’André Gide : le pouvoir de l’induction","authors":"Claudia Bouliane","doi":"10.4000/books.pufc.7752","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/books.pufc.7752","url":null,"abstract":"La presence de la figure du Diable dans les œuvres fictionnelles d’Andre Gide a fascine les lecteurs comme les critiques. Elle a occasionne depuis leur parution une longue serie de travaux visant a elucider le rapport equivoque que l’ecrivain ambigu, a la fois tout devoilement et tout mystere, entretenait avec le Mal, posant toutefois la question des seuls points de vue ethique et theologique.Plus recemment, le flou semantique autour du terme « demon » dans les ecrits de Gide a donne lieu a plusieurs analyses de sa parente probable avec le daimon grec. A partir de comparaisons similaires avec les œuvres de Baudelaire, de Blake, de Dostoievski, de Goethe et de Nietzsche, elles insistent toutes sur le caractere moral de la lutte du Bien et du Mal au sein des memes extraits de Paludes, des Nourritures terrestres, de L’Immoraliste, des Faux-Monnayeurs, etc. Aucun critique ne glose la pratique scripturale a l’œuvre dans ces representations demoniaques. La presente etude propose de deplacer la question de la comprehension daimonique du demonisme gidien vers une lecture de sa conception de l’art romanesque.Du daimon socratique au « demon » gidienLes exegetes des textes anciens s’entendent pour definir le daimonion de Socrate comme le pouvoir intermediaire ou demi-dieu qui a pour but de faire respecter la justice divine. Le philosophe grec est inculpe de vouloir introduire cette figure a la place des dieux de la cite. Chez Platon, ce sont uniquement ses accusateurs qui emploient le t","PeriodicalId":398913,"journal":{"name":"Les écrivains théoriciens de la littérature (1920-1945)","volume":"66 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-05-09","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"131052536","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Aux Abois de Tristan Bernard. Genèse d’une écriture de l’absurde","authors":"Cyril Piroux","doi":"10.4000/BOOKS.PUFC.7762","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/BOOKS.PUFC.7762","url":null,"abstract":"L’auteur des Pieds nickeles (1895), explique Paul Blanchart dans une excellente monographie sur Tristan Bernard, « est tout le contraire d’un theoricien, d’un doctrinaire, d’un estheticien. Ses œuvres ne sont dictees par aucun principe preconcu. Il semble ne jamais obeir qu’a l’inspiration du moment. Rien, dans sa production, de volontaire et de systematique1. » Gageons alors que cette etude ne soit accueillie en ces termes : « Tristan Bernard theoricien de la litterature ? Allons, allons ! Un peu de serieux ! ». Car il se trouve que l’auteur de tant de pieces celebres etait aussi un habile romancier, manifestant une remarquable sensibilite a l’egard des debats theoriques de son temps, comme en temoigne notamment sa collaboration active, a une epoque-charniere de l’histoire litteraire, a La Revue blanche. En 1895, en outre, Tristan Bernard publie X…roman impromptu2, aux cotes de Georges Auriol, Georges Courteline, Jules Renard et Pierre Veber. Ce premier coup d’essai, ecrit sans souci de logique ni de vraisemblance, illustre d’emblee la posture subversive de l’auteur a l’egard des modalites du roman realiste-naturaliste. L’entreprise, si ludique et mercantile soit-elle, engageait en effet l’ecrivain sur la voie d’une experimentation romanesque dont Aux Abois, Journal d’un meurtrier, roman deroutant publie chez Albin Michel en 1933, constitua une ultime et remarquable realisation. Quoiqu’il n’ait pas eu l’echo espere dans la critique de l’epoque, l’ouvrage precurseur de Trista","PeriodicalId":398913,"journal":{"name":"Les écrivains théoriciens de la littérature (1920-1945)","volume":"47 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-05-09","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"116097218","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"(D)écrire l’impossibilité d’écrire : la correspondance Artaud/Rivière","authors":"Stéphane Cermakian","doi":"10.4000/books.pufc.7692","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/books.pufc.7692","url":null,"abstract":"La ou d’autres proposent des œuvres je ne pretends pas autre chose que de montrer mon esprit.La vie est de bruler des questions.Je ne concois pas d’œuvre comme detachee de la vie.Je n’aime pas la creation detachee. Je ne concois pas non plus l’esprit comme detache de lui-meme. Chacune de mes œuvres, chacun des plans de moi-meme, chacune des floraisons glacieres de mon âme interieure bave sur moi. (51)1Lorsqu’il publie en juillet 1925 aux Editions de la Nouvelle Revue francaise L’Ombilic des Limbes, qui s’ouvre sur ces mots, Artaud a vingt-huit ans et s’est engage dans un processus d’ecriture qui a deja abouti a la publication en septembre 1924 d’une correspondance avec le directeur de la Nouvelle Revue francaise, Jacques Riviere. Devant son refus initial de publier les poemes d’Artaud, ce dernier avait reclame son « droit a l’existence », ce que Riviere a tout a fait compris ; et Artaud le reclame si bien, en decrivant egalement ce qui l’empeche d’acceder a cette existence, que Riviere realise qu’il est en face d’un cas singulier dans la litterature, et que ce jeune homme qui sait encore si mal organiser son inspiration en poemes aboutis sait par contre admirablement decrire ce qui l’empeche d’enoncer son verbe et de le cristalliser en une œuvre… Jusqu’au moment ou il prendra conscience que leur correspondance est en soi une œuvre et qu’il convient de la publier, ce qu’il proposera a Artaud.La valeur poetique de cette correspondance pose la question du genre, et malgre la gra","PeriodicalId":398913,"journal":{"name":"Les écrivains théoriciens de la littérature (1920-1945)","volume":"33 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-05-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"114907509","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Ramon Fernandez et la critique philosophique","authors":"G. Charbonnier","doi":"10.4000/books.pufc.7652","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/books.pufc.7652","url":null,"abstract":"Ramon Fernandez fut, au meme titre que Benjamin Cremieux, Andre Suares ou Albert Thibaudet, l’un des grands critiques de La NRF comme en temoigne notamment la chronique (Les Essais) qu’il tenait dans cette meme revue. Ramon Fernandez est aussi le romancier du Pari (prix Femina en 1932) et des Violents, roman paru deux ans plus tard et qui est la suite du premier. Ces deux romans doivent etre lus et analyses en fonction d’un engagement humaniste qui a donne naissance a une esthetique de la signification litteraire centree sur l’idee de « message ». En cela ils adoptent, en apparence, les principes que Fernandez a theorises tout au long de ses articles et ouvrages de critique, a savoir que la principale richesse d’une œuvre reside dans sa dimension morale. Cette theorie procede d’une critique philosophique telle que son auteur l’a definie en ouverture de son essai, De la critique philosophique, publie en 1926 chez Gallimard :Albert Thibaudet distinguait naguere trois sortes de critiques : la critique universitaire, la critique des artistes et la critique parlee, celle des salons et des milieux professionnels, espece de bourse des valeurs litteraires. Au-dessus, au-dessous ou a cote de ces trois critiques n’y aurait-il point la place pour une quatrieme, qui examinant les problemes traites par les trois autres avec une methode plus franchement philosophique, ne se contenterait pas d’etudier les œuvres pour elles-memes dans leur signification historique ou technique, mais tâcherai","PeriodicalId":398913,"journal":{"name":"Les écrivains théoriciens de la littérature (1920-1945)","volume":"19 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-05-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"124065005","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Jean Paulhan et Jean Grenier à l’Université","authors":"Charles Coustille","doi":"10.4000/BOOKS.PUFC.7642","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/BOOKS.PUFC.7642","url":null,"abstract":"Les ecrivains de l’entre-deux-guerres ont generalement prefere se tenir a l’ecart de l’Universite, institution qu’ils jugeaient hostile, voire repoussante. Alors qu’aujourd’hui un certain nombre d’ecrivains ont elu domicile dans l’enseignement superieur (encore recemment Milan Kundera, aujourd’hui Helene Cixous, Pierre Pachet ou Tiphaine Samoyault – pour ne citer qu’eux), l’histoire litteraire, qui se trouvait alors en position de quasi-hegemonie, decourageait ceux qui songeaient a developper un discours critique ou theorique a l’Universite en parallele de leurs œuvres litteraires. La fameuse « methode des sources » de Lanson dominait ; les facultes des lettres restaient des hauts lieux du positivisme dans lesquels on se contentait d’essayer d’expliquer l’œuvre par la masse la plus importante possible d’elements biographiques sur un auteur donne.Pourtant la tentation universitaire n’a cesse de hanter La NRF, notamment par l’intermediaire de celui qui en fut son « redacteur en chef » a partir de 1925 – Jean Paulhan. En effet, apres des etudes de lettres et de philosophie, l’auteur des Fleurs de Tarbes a entretenu le projet d’une these, depuis son voyage a Madagascar en 1907 jusqu’a la Deuxieme Guerre mondiale, soit pres de trente ans pendant lesquels il se replongeait periodiquement dans sa Semantique du proverbe, texte proteiforme qui abritait de nombreuses et diverses reflexions sur le langage. De ce projet inacheve nous sont parvenus de tres nombreux brouillons, aujourd’hui","PeriodicalId":398913,"journal":{"name":"Les écrivains théoriciens de la littérature (1920-1945)","volume":"167 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-05-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"132832528","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Une Vanité selon Valéry. Le Bris de la littérature.","authors":"J. Peslier","doi":"10.4000/books.pufc.7702","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/books.pufc.7702","url":null,"abstract":"Il y a les heures ou l’on ecrit pour vivre, les heures ou l’on vit pour ecrire. Il y a aussi les heures que l’on vit et que l’on n’ecrit pas, qu’on garde au fond de soi comme on garde un mystere, selon les mots du poete1. Le temps passe et l’homme avec, dans le tourbillon de ses passions, de ses silences et indifferences. Fugacite des mots, des emotions, des desirs, des deuils et des amours, des travaux et des jours, des offenses et des honneurs, des guerres et des arts. Des sentiments les plus nobles aux degouts les plus francs, le temps d’une vie humaine, la bre(v)itas de quatre-vingts annees honorables, et les couleurs et vernis ont passe. Ecrire sur la vanite, c’est ecrire sur la vie, c’est mediter sur l’œuvre a faire et sur l’œuvre faite, c’est penser le vivant depuis la mort comme point focal d’ou sont regardes la vie et ses tumultes, l’œuvre et ses gloires, l’homme en ses jeux et ses trajectoires. C’est dire de quelle duree la vie de l’ecriture se charge, qu’elle grave sur le marbre ou le papier la devise meme qui la detruit comme parole de gloire, en un mouvement paradoxal : « Chacun devrait parvenir a son ascese fondamentale. La mienne serait le silence2. », note l’ecrivain Canetti.S’il y a vanite de l’ecriture, pourquoi donc ecrire la vanite ?N’en serait-ce pas le comble, la vanite supreme, une vanite pour dire la vanite meme ? C’en serait aussi son enonce enigmatique, paradoxal : non plus, sur le mode de Pascal, « J’ecris qu’il est vain de peindre3 », mais a la man","PeriodicalId":398913,"journal":{"name":"Les écrivains théoriciens de la littérature (1920-1945)","volume":"25 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-05-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"126798092","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"La littérature à Esprit (1932-1941)","authors":"J. Guérin","doi":"10.4000/books.pufc.7622","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/books.pufc.7622","url":null,"abstract":"Entre les deux guerres, se developpe un nouveau type de revue, en prise sur l’evenement. Generaliste, elle entend baliser tout le champ des connaissances. Dans les faits, elle traite de problemes philosophiques, sociaux, economiques, politiques, culturels. La litterature y tient encore une bonne place. Meme si son tirage et son influence furent longtemps modestes, Esprit, fonde en 1932, a reussi a se perenniser. La revue est, a l’origine, l’organe d’un mouvement personnaliste1 qui se donne pour tâche de faire entrer les elites chretiennes dans leur temps. Son originalite tient a ce que, si les catholiques sont nombreux dans sa redaction et plus encore dans son lectorat, ce n’est pas une publication d’Eglise. Largement ouverte a des protestants, des Juifs, des incroyants, elle revendique son autonomie et son pluralisme. Elle mene un dialogue au long cours avec des revues et des personnalites qui ne partagent pas toutes ses aspirations et conceptions.Emmanuel Mounier et la premiere equipe d’Esprit appartiennent a la generation nee entre 1900 et 1910. Ils sont donc les contemporains de Malraux, de Sartre et des surrealistes. Pour eux, les ecrivains bien-pensants, Rene Bazin, Paul Bourget, Henry Bordeaux appartiennent au passe. Ils ont contribue a enfermer les catholiques dans un ghetto anti-moderniste donc passeiste ou l’Action francaise est comme poisson dans l’eau2. La condamnation de celle-ci par le Vatican change la donne en 1926. L’echec de Vigile, la presence de Sept puis","PeriodicalId":398913,"journal":{"name":"Les écrivains théoriciens de la littérature (1920-1945)","volume":"14 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2013-04-22","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"114203049","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}