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Abstract
« On m’a dit parfois que mes propos manquaient de je ne sais quelle gravite […]. Peut-etre un jour entreprendrai-je de me repandre en discours pompeux […], si jamais tel malheur m’arrivait, je vous supplie de m’en prevenir »(Tristan Dereme, preface a L’Onagre orange)Une poetique doit-elle, pour exister, respecter les formes canoniques du discours theorique ? Telle semble etre la question posee par l’œuvre du poete Tristan Dereme, figure eminente du milieu litteraire de l’entre-deux-guerres, qui fut, entre autres, l’auteur d’une serie d’ouvrages dans lesquels ce poeticien invente un salon litteraire, et confie sa pensee a des etres imaginaires.D’un livre a l’autre, nous retrouvons les reflexions de ces amoureux de beaux vers, qui aiment a se reunir pour evoquer les petits bonheurs de l’existence, mais egalement citer des vers, les transformer, les parodier, en faire des centons ou encore commenter les debats poetiques de fond. La se trouvent le poete Polypheme Durand, la candide Mme Baramel, M. Theodore Decalandre a qui Dereme prete ses initiales, ou encore MM. Lalouette, Escanecrabe, Laverdurette, etc. Cette poetique de la poesie originale et surprenante fut notamment reunie dans une serie de livres aux titres enigmatiques : Le Poisson rouge, L’Escargot bleu, La Tortue indigo, L’Onagre orange et La Libellule violette1 qui composent un bestiaire colore, un « prisme » permettant d’entrevoir, selon la formule de l’auteur « la vie quotidienne au prisme de la poesie ».On se propos