TherapiePub Date : 2024-11-01DOI: 10.1016/j.therap.2024.10.013
Lauriane Charuel , Nathalie Fouilhé , Bruno Revol , Leila Chaouachi , Anne Batisse
{"title":"Décès en relation avec l’abus de médicaments et de substances (DRAMES) : intérêt d’une étude régionale","authors":"Lauriane Charuel , Nathalie Fouilhé , Bruno Revol , Leila Chaouachi , Anne Batisse","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.013","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.013","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’enquête DRAMES a pour objectifs de recueillir les décès liés à l’usage abusif de substances psychoactives, d’identifier les substances impliquées, d’évaluer leur dangerosité et d’estimer leur évolution en fonction des années. DRAMES est une enquête nationale pilotée par le CEIP-A de Grenoble qui en dresse un bilan annuel. Une évaluation locorégionale de la mortalité semble primordiale sur le vaste territoire du CEIP-A de Paris (régions Île-de-France [IDF] et Centre-Val de Loire) de par sa population importante (20 % de la population nationale) et ses spécificités locales d’usage de substances.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>L’objectif de notre travail est d’analyser les données DRAMES régionales entre 2016 et 2022 et leur évolution afin de mettre en évidence des disparités par comparaison avec les données nationales.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Entre 2016 et 2022, 796 décès sont rapportés sur le territoire du CEIP-A de Paris mentionnant 1128 substances. Ils représentent 20 % des décès nationaux et sont en majorité en IDF (92 %). Les décès concernent des hommes (83 % ; <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->660) d’une moyenne d’âge de 41,2 ans (médiane<!--> <!-->=<!--> <!-->40 ans ; min–max : 15–83 ans). En IDF, les départements comptabilisant le plus de décès sont Paris (75) et la petite couronne : Paris (43 % ; <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->314 décès), loin devant la Seine-Saint-Denis (13 % ; <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->92), le Val-de-Marne (12 % ; <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->91), et les Hauts-de-Seine (11 % ; <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->78). Sur les 7 années étudiées, les substances les plus impliquées sont : la méthadone, la cocaïne, l’héroïne, la MDMA et la morphine. Nous observons une tendance à l’augmentation du nombre de décès liés à la prise de méthadone, de cocaïne et dans une moindre mesure de la morphine, avec un niveau le plus élevé en 2021. Seule l’héroïne montre une tendance à l’augmentation qui se poursuit en 2022. Contrairement aux données nationales qui montrent la nette prédominance de la méthadone dans les décès (35 à 40 % chaque année) devant la cocaïne (18 à 32 % chaque année), les données régionales mettent en évidence l’implication de 2 substances à part égale dans les décès en IDF en 2022 : méthadone (37 %) et cocaïne (40 %).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les substances impliquées sont certainement associées à leur disponibilité selon le territoire. La composition des substances évolue (pureté, produits frelatés) et favorise le risque d’évènements secondaires. L’analyse des données régionales voire départementales de l’enquête DRAMES peut permettre de mettre en place des programmes de réduction des risques et une prise en charge adaptée en fonction du diagnostic du territoire notamment par la large diffusion de la naloxone.</div></div>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Page 744"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142698408","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Hypoglycémie profonde fatale dans un contexte d’abus de tramadol en milieu festif","authors":"Emilie Jouanjus , Nassima Redjimi , Olivia Bourgogne , Maryse Lapeyre-Mestre , Anne Roussin","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.017","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.017","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Un diagnostic d’hypoglycémie profonde en lien avec l’utilisation de tramadol dans un contexte festif a été posé chez une patiente de 21 ans.</div></div><div><h3>Description du cas</h3><div>La patiente a été retrouvée en arrêt cardiorespiratoire à son domicile au petit matin, environ une heure après son retour d’une soirée. Ranimée, intubée, puis transférée en réanimation, elle était en défaillance cardiaque et respiratoire sévère à l’arrivée au déchocage. Il était retrouvé une mydriase bilatérale aréactive. La glycémie capillaire était effondrée à 0,1<!--> <!-->mg/L. Une acidose mixte non compensée avec hyperlactatémie était retrouvée. L’éthanolémie était négative de même que l’ensemble des opioïdes à l’exception du tramadol, dont la concentration plasmatique était supérieure au seuil toxique de 1000<!--> <!-->μg/L. Le <em>screening</em> toxicologique identifiait (sans quantification) les métabolites N- et O-déméthylés du tramadol, plusieurs benzodiazépines dont le diazépam, la sertraline et la doxylamine. La patiente avait un antécédent de chirurgie de transition de genre en 2021 et de consommation de cannabis, opiacés, cocaïne et ecstasy. Son traitement habituel comprenait le diazépam, l’alprazolam, la sertraline et un traitement hormonal à base de progestérone et d’estradiol (spécialité Provames®). Elle n’avait pas d’accès à l’insuline ou à des antidiabétiques oraux au domicile. L’évolution a été défavorable avec une encéphalopathie post-anoxique de pronostic sombre ; la patiente est décédée après un mois d’hospitalisation.</div></div><div><h3>Discussion – conclusion</h3><div>Le tramadol compte parmi les causes possibles d’hypoglycémie médicamenteuse. Le mécanisme reste mal élucidé, combinant l’effet agoniste des récepteurs opioïdes mu et l’effet d’inhibition de la recapture de la sérotonine. Le cas clinique que nous rapportons présente des caractéristiques communes avec des descriptions antérieures, à la différence de l’utilisation supposée dans un contexte festif. Cet élément nouveau appelle à promouvoir une communication, par les acteurs de réduction des risques ; d’une part, sur la circulation possible du tramadol en soirée, et, d’autre part, sur le risque d’hypoglycémie, en intégrant à cette communication des messages permettant aux usagers de reconnaître les signes cliniques associés.</div></div>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Page 746"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142698231","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Coma après mésusage d’un sirop « Delta-9 CBD » acheté sur internet","authors":"Simon Bodin , Audrey Nardon , Marie-Christine Perault-Pochat , Hélène Geniaux , Stéphanie Pain","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.022","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.022","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le cannabidiol ou CBD est l’un des principaux composants naturels du cannabis après le tétrahydrocannabinol (THC). Sur les nombreux sites internet de vente et dans les shops, cette substance, montrée comme ayant des propriétés antalgiques, régulatrices de l’humeur et apaisantes semble complétement inoffensive, ce qui peut conduire à des abus et mésusages.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Nous rapportons ici, un cas de coma suite à un mésusage d’un sirop « DELTA-9 CBD – FRUITS ROUGES » acheté sur internet.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Le 12 mai 2024, un patient de 16 ans, avec pour antécédent un suivi pédopsychiatrique pour anxiété, est amené dans un service d’urgences par un ami pour somnolence persistante dans un contexte de consommation de CBD, de cannabis et de deux verres d’alcool, à visée récréative. À noter que le patient a débuté un traitement par cyamémazine 3<!--> <!-->jours plus tôt. Aux urgences pédiatriques, l’examen clinique montre un score de Glasgow à 6, une mydriase peu réactive, et un globe vésical. L’ECG et le scanner cérébral sont normaux. Le patient restera sous surveillance en service de réanimation pendant 2<!--> <!-->jours avec une évolution favorable. L’ami du jeune homme déclare que, pendant la soirée, le patient a fumé plusieurs joints de cannabis et bu tout un flacon d’un sirop de 59<!--> <!-->mL appelé DELTA-9-CBD fruits rouges, contenant 200<!--> <!-->mg de Delta-9 THC et 200<!--> <!-->mg de CBD. Les doses recommandées (sur le site internet) pour une prise sont de 40<!--> <!-->mg de Delta-9 THC et 40<!--> <!-->mg de CBD, soit une quantité de 12<!--> <!-->mL à utiliser diluée ou à prendre en petites gouttes. Les dosages toxicologiques montrent des concentrations de 51,8<!--> <!-->μg/L de THC-COOH dans les urines ainsi que 0,98<!--> <!-->μg/L de delta-9 THC et 6,34<!--> <!-->μg/L de THC-COOH dans le sang du patient. Concernant le flacon de CBD, l’analyse toxicologique montre une concentration élevée de CBD équivalente à une quinzaine de joints. Aussi, la recherche analytique de cyamémazine et d’alcool est négative.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La vente en ligne de produits à base de CBD associée à un marketing performant laisse penser que la consommation de ces substances reste sans risque. Or ces produits ne répondent pas toujours aux normes françaises quant au taux de THC autorisé<!--> <!--><<!--> <!-->0,3 %, ici égal à 0,34 %. Associé à un mésusage avec une telle concentration, le risque est important. Il est donc nécessaire et urgent de communiquer sur ces risques neurologiques sous-estimés.</div></div>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Pages 748-749"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142699021","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"« Médoc’GO, attrapez-les tous » : étude descriptive des conditionnements de médicaments ou substances retrouvés dans l’espace public français entre 2016 et 2024","authors":"Hélène Géniaux , Nathalie Fouilhé Sam-Laï , Alexandre Peyré , Amélie Daveluy","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.027","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.027","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>À l’instar des canettes d’alcool et paquets de cigarettes, dont le potentiel addictif est bien connu, la présence de conditionnements vides de médicaments ou autres substances dans l’espace public, évoque une consommation immédiate du produit puis un abandon dans l’environnement de l’emballage. L’étude avait pour objectif de décrire les médicaments et autres substances retrouvés dans l’espace public en France entre janvier 2016 et juin 2024.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>L’étude s’est déroulée en France Métropolitaine et d’Outre-Mer. Tous les conditionnements de médicaments (blisters, flacons, boîtes) ou substances non médicamenteuses d’intérêt trouvés dans l’espace public ont été photographiés et envoyés par mail à <span><span><span>[email protected]</span></span><svg><path></path></svg></span>. L’analyse a porté sur les molécules, les classes pharmacothérapeutiques, la nature des conditionnements et l’évolution des substances trouvées au cours du temps.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur la période d’étude, 1253 photos ont été prises correspondant à 1123 photos de médicaments et 130 photos de substances ou produits non médicamenteux (substance psychoactive, dispositif médical, complément alimentaire, principalement sur les départements de Haute-Vienne (33 %), Gironde (27 %), Isère (12 %) et Hérault (10 %). Les médicaments du système nerveux concernaient plus d’une photo sur deux (54,5 %). Toutes périodes confondues, les 3 classes pharmacothérapeutiques les plus trouvées étaient les opioïdes (18,3 %), les antalgiques non opioïdes (12,6 %) et les benzodiazépines (9,8 %) et les 3 molécules les plus trouvées étaient le paracétamol (9,5 %), la buprénorphine (6,7 %) et la prégabaline (6,1 %). Si certaines molécules disparaissent de l’espace public (codéine quasi inexistante depuis 2022), d’autres font leur apparition comme la prégabaline (1<sup>er</sup> fois en 2018) pour atteindre la première place sur le premier semestre 2024. La proportion de conditionnements multidoses (blister entier ou boite) était significativement supérieure pour les molécules sans potentiel addictif connu (63,8 %) versus celles avec un potentiel addictif (36,2 %). Enfin, pour les autres substances, le protoxyde d’azote (6,3 % des photos) voit ses contenants évoluer dans le temps avec l’apparition de bonbonnes dès avril 2018 au détriment des cartouches. En juin 2024, le premier « Sniffy » a été identifié dans l’espace public.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Le suivi des conditionnements de médicaments ou substances dans l’espace public permet un suivi quasi extemporané des médicaments pris hors du domicile (<em>craving</em>, consommation cachée, population sans domicile…), une vision de l’impact de mesures restrictives (ex. : codéine) mais aussi la confirmation de signaux mis en évidence par d’autres outils (ex. : prégabaline). Sa formalisation au niveau national pourrait constituer un indicateur complémentaire en addicto","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Pages 750-751"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142699025","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
TherapiePub Date : 2024-11-01DOI: 10.1016/j.therap.2024.05.006
Louis Lebreton , Benjamin Hennart , Sarah Baklouti , Aurélien Trimouille , Jean-Christophe Boyer , Laurent Becquemont , Claire-Marie Dhaenens , Nicolas Picard
{"title":"Pharmacogénétique de l’ototoxicité des aminosides : état des connaissances et des pratiques – recommandations du Réseau francophone de pharmacogénétique (RNPGx)","authors":"Louis Lebreton , Benjamin Hennart , Sarah Baklouti , Aurélien Trimouille , Jean-Christophe Boyer , Laurent Becquemont , Claire-Marie Dhaenens , Nicolas Picard","doi":"10.1016/j.therap.2024.05.006","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.05.006","url":null,"abstract":"<div><div>L’administration d’aminosides peut provoquer une néphrotoxicité ou une ototoxicité, contrôlables par un suivi thérapeutique pharmacologique. Néanmoins, une prédisposition génétique liée à des variants du gène mitochondrial <em>MT-RNR1</em>, peut favoriser la survenue d’une ototoxicité dès les premières administrations. Des recommandations d’analyse pharmacogénétique ont été proposées récemment par le <em>Clinical Pharmacogenetics Implementation Consortium</em> (CPIC). Le Réseau francophone de pharmacogénétique (RNPGx) propose une revue bibliographique de cette prédisposition génétique, ainsi que des recommandations professionnelles. Le gène <em>MT-RNR1</em> code pour l’ARNr 12S mitochondrial, qui constitue la petite sous-unité du ribosome mitochondrial. Trois variants de ce gène sont associés à une ototoxicité des aminosides : les variants m.1555A>G et m.1494C>T disposent d’un niveau de preuve « élevé », alors que le variant m.1095T>C dispose lui d’un niveau de preuve « modéré ». La recherche de ces variants peut être réalisée en laboratoire si l’administration d’aminosides peut être différée après l’obtention du résultat. En revanche, si le traitement revêt un caractère d’urgence, il n’existe actuellement pas de test rapide disponible en France, alors qu’un test « point-of-care » est autorisé en Grande-Bretagne. Le RNPGx considère (1) comme « indispensable » la recherche des variants m.1555A>G, m.1494C>T et « conseillée » celle de m.1095T>C avant l’administration d’un aminoside (si compatible avec le contexte médical). À noter que le niveau d’hétéroplasmie détecté ne modifie pas la recommandation ; (2) l’analyse pharmacogénétique n’est actuellement pas envisageable pour une administration d’aminosides à court terme, en l’absence de solution analytique disponible (test rapide à évaluer en France) ; (3) la réalisation d’une analyse rétrospective en cas d’ototoxicité des aminosides est « recommandée » ; (4) l’analyse des apparentés est « recommandée ». Le RNPGx propose ainsi une revue actualisée du couple gène – médicament, <em>MT-RNR1</em>-aminosides, pouvant servir de base à une adaptation des pratiques concernant l’analyse pharmacogénétique liée au traitement par aminosides.</div></div><div><div>The administration of aminoglycosides can induce nephrotoxicity or ototoxicity, which can be monitored through pharmacological therapeutic drug monitoring. However, there are cases of genetic predisposition to ototoxicity related to the <em>MT-RNR1</em> gene, which may occur from the first administrations. Pharmacogenetic analysis recommendations have recently been proposed by the Clinical Pharmacogenetics Implementation Consortium (CPIC). The Francophone Pharmacogenetics Network (RNPGx) provides a bibliographic synthesis of this genetic predisposition, as well as professional recommendations. The <em>MT-RNR1</em> gene codes for mitochondrial 12S rRNA, which constitutes the small subunit of the mitochondrial ribosome. Three va","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Pages 709-717"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141321705","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"OA","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
TherapiePub Date : 2024-11-01DOI: 10.1016/j.therap.2024.10.037
Clémence Lacroix , Elisabeth Jouve , Liselotte Pochard , Céline Eiden , Joëlle Micallef , Réseau français des centres d’addictovigilance
{"title":"Augmentation de la consommation de cocaïne basée : principales caractéristiques des usagers et des consommations à partir des résultats de l’enquête OPPIDUM (2019–2023)","authors":"Clémence Lacroix , Elisabeth Jouve , Liselotte Pochard , Céline Eiden , Joëlle Micallef , Réseau français des centres d’addictovigilance","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.037","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.037","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Depuis plusieurs années, nous observons une augmentation de la consommation de cocaïne, et de ses complications sanitaires graves en France <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[2]</span></span>. En parallèle, la consommation de la forme fumée de cocaïne, c’est-à-dire, la forme basée (apparentée au crack) augmente également <span><span>[3]</span></span>. L’objectif de cette étude était de caractériser les usagers et leur consommation grâce aux informations provenant directement d’usagers pris en charge dans des centres spécialisés en addictologie.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>OPPIDUM (Observation des produits psychotropes illicites ou détournés de leur utilisation médicamenteuse) est un dispositif de pharmacosurveillance, enquête transversale, annuelle et nationale auprès de structures spécialisées en addictologie. Une analyse descriptive a été menée chez les usagers ayant rapporté une consommation de cocaïne basée (termes inclus <em>freebase</em>, crack, caillou) sur la période allant de 2019 à 2023.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Entre 2019 et 2023, on dénombre 3759 usagers de cocaïne basée et crack, représentant 14,5 % de l’ensemble des usagers. La consommation de cocaïne basée a été multipliée par 1,8 durant cette période (612 usagers en 2019 vs 1100 en 2023). Les usagers sont majoritairement masculins (79 % sur le total de la période), d’âge moyen 39,6 ans. En 2019, 23 % des usagers vivaient en couple et 28 % exerçaient une profession vs 21,5 % et 23 % en 2023. En 2019, 69 % des usagers consomment un MSO vs 58 % en 2023. À noter une augmentation de la co-consommation de méthadone hors protocole parmi ces usagers de cocaïne basée (1,5 % en 2019 vs 3,7 % en 2023). Concernant les modalités de consommations, on observe une augmentation de la prise concomitante d’alcool (44 % en 2019 vs 46 % en 2023) et de la consommation dans un contexte de dépendance (37 % en 2019 vs 48 % en 2023). La souffrance à l’arrêt augmente également, passant de 41 % en 2019 à 45 % en 2023. En 2019 comme en 2023, 42 % des usagers consomment également du cannabis et 26 % de l’héroïne. L’analyse des commentaires des usagers rapporte un « basage » à l’ammoniaque dans la majorité des cas où l’information est renseignée, quelques-uns au bicarbonate. Certains rapportent également une consommation pour remplacer de l’héroïne, ou encore la kétamine ainsi qu’une prise d’alcool pour la gestion de la descente.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Ces données nous montrent une augmentation du nombre d’usagers de cocaïne basée pris en charge dans les structures spécialisées en addictologie. L’augmentation de la consommation concomitante d’alcool interpelle car elle entraîne la formation d’un métabolite toxique, le cocaéthylène ayant une demi-vie beaucoup plus longue que la cocaïne et exposant les usagers à des complications sanitaires graves (cardiovasculaires, neurologiques). Des informations de prévention sont néc","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Page 756"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142698287","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
TherapiePub Date : 2024-11-01DOI: 10.1016/j.therap.2024.10.024
Anne Batisse , Leila Chaouachi , Denis Trauchessec , Michel Mau
{"title":"L’« aller vers » sur Internet : l’heure de la RDR-D 3.0","authors":"Anne Batisse , Leila Chaouachi , Denis Trauchessec , Michel Mau","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.024","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.024","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Certaines façons de consommer des drogues sont moins à risque que d’autres et la diffusion de l’information est dans ce cadre primordial. C’est ce qu’on appelle la réduction des risques et des dommages (RDR-D). Une démarche en perpétuel mouvement qui évolue avec les usages, et surtout avec les usagers. Les dernières années ont été marquées en France par le développement des nouveaux produits de synthèse (NPS) ainsi que par le chemsex notamment à travers l’Internet, les applications de rencontre et les sites d’achat en ligne. Ces différents contextes engagent la recherche en RDR-D. Le mouvement « d’aller vers » se doit de migrer sur la toile. À l’heure du tout Internet et d’une société « ultra-connectée », l’essor de la e-prévention est inéluctable. L’association PlaySafe a créé une stratégie disruptive d’e-prévention en partenariat avec le centre d’addictovigilance de Paris à travers deux sites factices de vente pour les NPS et la GBL.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Grâce à l’analyse de la fréquentation du site et des données collectées (année de naissance, genre, utilité perçue des messages de RDR-D), l’association PlaySafe souhaite communiquer sur l’évaluation des sites factices.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>L’usage des deux sites d’e-commerces factices est simple. Le parcours d’achat en ligne est classique sauf la page de paiement qui renvoie vers une page de prévention et de RDR avec un message de bienveillance. L’intérêt du site semble validé par les usagers cependant l’association insiste sur le respect de la confidentialité des données pour rassurer les utilisateurs sur la bienveillance de cette démarche. L’élaboration concertée d’un guide de bonnes pratiques d’e-prévention devrait être réalisée dans ce cadre et en multipartenariat. La participation des usagers dans ce contexte semble très pertinente.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La RDR-D se doit d’être à l’écoute des usagers dans un processus dynamique et continu. L’aller vers ou <em>outreach</em> sur l’Internet forme une des clés pour une RDR-D 3.0.</div></div>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Page 749"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142699023","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
TherapiePub Date : 2024-11-01DOI: 10.1016/j.therap.2024.10.021
Lauriane Charuel , Romain Sicot , Bruno Megarbane , Leila Chaouachi , Anne Batisse
{"title":"Insuffisance hépatique sévère : un toxique peut en cacher un autre","authors":"Lauriane Charuel , Romain Sicot , Bruno Megarbane , Leila Chaouachi , Anne Batisse","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.021","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.021","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La mauvaise utilisation du paracétamol est la 1<sup>re</sup> cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France. Les soignants craignent l’hépatite fulminante et instaurent l’antidote devant une suspicion de surdose. Le CEIP-A de Paris a été sollicité au sujet d’une intoxication au paracétamol chez un patient de 26 ans, hospitalisé pour une insuffisance hépatique aiguë sévère. Ce cas est peu documenté : usager habituel de cocaïne et de cannabis, il aurait consommé la veille 1<!--> <!-->g de paracétamol, de la cocaïne, 20 comprimés inconnus (don) et du cannabis. Devant la dégradation du bilan hépatique, un traitement par N-acétylcystéine (NAC) est débuté. La paracétamolémie (initialement à 102<!--> <!-->mg/L) diminue et se négative en 48<!--> <!-->h ; la NAC est arrêtée. Le <em>screening</em> toxicologique urinaire est positif à la cocaïne et au tétrahydrocannabinol (THC). L’équipe de liaison addictologique ne retrouve pas clairement de surdose au paracétamol et questionne l’addictovigilance : le paracétamol est-il retrouvé comme produit de coupe de la cocaïne ? Est-il bien absorbé par voie nasale ?</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Le CEIP-A rappelle la toxicité hépatique rare mais existante de la cocaïne à travers une extraction des cas de la base nationale d’addictovigilance et une recherche bibliographique. Les données SINTES et l’absorption du paracétamol par voie nasale sont évaluées.</div></div><div><h3>Résultat</h3><div>Entre 2021 et 2023, 11 cas d’addictovigilance rapportent la survenue d’une hépatite toxique suite à la consommation de cocaïne, seule (5/11) ou en association (6/11). Cocaïne/éthanol/paracétamol (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), cocaïne/éthanol/paracétamol/MDMA (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1), cocaïne/paracétamol (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1) et cocaïne/éthanol (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1) sont autant de polyconsommations suspectées. La toxicité hépatique de la cocaïne est consécutive à la production d’espèces réactives de l’oxygène, plus fréquente chez les usagers exposés à des inducteurs enzymatiques. L’association éthanol/cocaïne favorise la survenue d’hépatite par la production de cocaéthylène. Par ailleurs, d’après les données SINTES 2021, 11 % des échantillons collectés de cocaïne sont coupées avec du paracétamol, produit de coupe minoritaire (lévamisole [53 %] et phénacétine [38 %]). Enfin, les données de littérature mentionnent un mésusage par voie nasale de paracétamol sans information sur son absorption.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La prise en charge de ce patient priorise, à raison, la toxicité hépatique au paracétamol. Cependant, les soignants ne mentionnent pas l’imputabilité possible de la cocaïne d’autant plus en polyconsommation. Les risques liés à la production du cocaéthylène sont connus et diffusés vers les usagers. Ces derniers doivent également être informés des dangers de l’association paracétamol/cocaïne ; les cliniciens doivent ","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Page 748"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142699020","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
TherapiePub Date : 2024-11-01DOI: 10.1016/j.therap.2024.10.033
Elisabeth Frauger, Elisabeth Jouve, Salim Mezaache, Clémence Lacroix, Joëlle Micallef, Réseau français d’addictovigilance
{"title":"Quelle diffusion de naloxone parmi les consommateurs d’opioïdes de 2019 à 2023 ?","authors":"Elisabeth Frauger, Elisabeth Jouve, Salim Mezaache, Clémence Lacroix, Joëlle Micallef, Réseau français d’addictovigilance","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.033","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.033","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>En France, la majorité des décès en relation avec l’abus est dû à un opioïde (DRAMES 2022) <span><span>[1]</span></span>. La naloxone est l’antidote spécifique en cas de surdose d’opioïde. Les structures spécialisées en addictologie sont en première ligne pour la diffusion des formes de naloxone prête à l’emploi depuis 2016 <span><span>[2]</span></span>. L’objectif de ce travail est de décrire la diffusion de naloxone parmi les consommateurs d’opioïdes pris en charge dans les structures spécialisées en addictologie.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>OPPIDUM (observation des produits psychotropes illicites ou détournés de leur utilisation médicamenteuse) est un dispositif de pharmacosurveillance, enquête transversale, annuelle et nationale auprès des structures spécialisées en addictologie <span><span>[3]</span></span>. Ce travail décrit la diffusion de naloxone parmi les consommateurs d’opioïdes de 2019 à 2023. Une analyse par type de structure et par opioïde été réalisé.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>La diffusion de naloxone a augmenté depuis 2019 : parmi les 3868 consommateurs d’opioïdes en 2023 (versus 4297 en 2019), 67 % ont connaissance d’une mise à disposition d’un kit de naloxone (vs 37 % en 2019), 34 % ont à disposition un kit (vs 13 %) et 3,2 % (soit 122 consommateurs) ont utilisé pour eux ou un proche la naloxone durant l’année (vs 3,4 %). En 2023, la mise à disposition de naloxone varie d’une structure à l’autre allant de 2 % à 100 %. Les consommateurs d’opioïdes suivi en CAARUD sont plus nombreux à avoir la naloxone que ceux suivis en CSAPA, ELSA, unité de consultation ou unité en milieu carcéral (43 % versus 36 %, 18 %, 15 %, 14 %). La connaissance et la mise à disposition est plus importante parmi les consommateurs de morphine (84 % et 65 %) que d’héroïne (78 % et 49 %), de méthadone (73 % et 41 %) et buprénorphine (54 % et 16 %). Parmi les consommateurs de méthadone qui n’ont pas de kit à disposition, certains ont des facteurs de risque de surdose : 24 % ont une prise concomitante d’alcool, 17 % consomment de l’héroïne et 14 % des benzodiazépines.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Bien que la naloxone soit disponible depuis 2016 sa diffusion reste insuffisante. Il est nécessaire d’aller à la rencontre des professionnels et des consommateurs d’opioïdes pour améliorer sa diffusion. Depuis 2022, des actions de terrains sont menées en région PACA avec le programme POP auprès des professionnels et des patients/usagers (formations, diffusion de supports et d’outils pratiques…) <span><span>[4]</span></span>. Ce programme pourrait être étendu au niveau national avec le Réseau français d’addictovigilance.</div></div>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Page 754"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142699129","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}