{"title":"« Cannabidiol non pharmaceutique » disponible à l’officine en France : qu’en est-il ?","authors":"Anousone Xiong , Anne Batisse , Leila Chaouachi , Pauline Thiebot","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.042","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.042","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le cannabidiol (ou CBD) est un phytocannabinoïde issu de la plante de Cannabis sativa L., compris dans la composition de médicaments (cannabidiol pharmaceutique) ou du cannabis médical ; mais aussi dans de nombreux produits en vente libre (cannabidiol non pharmaceutique). Face à la demande croissante des patients-consommateurs et devant la diversité des formes disponibles, le marché du CBD s’est également implanté en officine. Une étude visant à évaluer la qualité des produits « cannabidiol non pharmaceutique » disponibles en officine a été menée afin d’apprécier la pertinence de leur présence dans le circuit officinal.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>L’étude a analysé 23 produits obtenus en officine, par UHPLC-HRMS pour une recherche ciblée de CBD, de tétrahydrocannabinol (Δ9-THC) et d’autres cannabinoïdes (phytocannabinoïdes, néocannabinoïdes d’hémisynthèse, cannabinoïdes de synthèse). 5 critères de validité ont été retenus : présence d’un étiquetage de la composition, conformité de teneur en cannabinoïdes (CBD, Δ9-THC<!--> <!-->≤<!--> <!-->0,3 %), cohérence de la catégorie de CBD (spectre complet, spectre large, isolat), présence de Δ9-THC, et allégations, notamment thérapeutiques.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Seuls 16 produits sur 23 présentent bien un étiquetage de la composition (70 %). Parmi eux, un taux de CBD est bien conforme à l’étiquetage dans 63 % des cas. La concentration en CBD peut être inférieure à celle indiquée (31 %) ou supérieure (6 %). Concernant la catégorie de CBD (précisée dans 87 % des produits) : 95 % d’entre eux sont conformes (nombreux phytocannabinoïdes (CBN, CBC, CBG…) pour les « CBD ‘a large spectre » ou à l’état de traces pour les « isolats ») ; un cas de non-conformité de catégorie est retrouvé avec du CBD d’hémisynthèse pour lequel du Δ9-THC est quantifié. Bien que 22 % des produits contiennent du Δ9-THC, tous respectent la norme : Δ9-THC<!--> <!-->≤<!--> <!-->0,3 %. L’analyse toxicologique n’a pas mis en évidence de cannabinoïdes de synthèse ou d’hémisynthèse. Concernant les allégations : aucune allégation thérapeutique n’est revendiquée. Diverses allégations de santé ont été recensées, ainsi qu’une allégation « Sans THC » pour 26 % des produits, qui s’est avérée erronée pour 16 % d’entre eux. En considérant la totalité des critères, seuls 3 échantillons sur 10 sont valides.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les produits CBD vendus en officine peuvent présenter des lacunes en termes d’étiquetage, de conformité de composition et de teneur, et de critères d’utilisation des allégations. L’officine se doit d’être un lieu de confiance, garant de la qualité : en cela, il est impératif que des dispositifs de contrôle qualité soient exigés pour protéger les patients-consommateurs.</div></div>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Pages 759-760"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142698227","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Prévention du mésusage et du risque des surdoses d’opioïdes et diffusion de naloxone : résultat d’un état des lieux réalisé auprès des pharmaciens d’officine","authors":"Armelle Chan Soc Foh , Salim Mezaache , Franck Turlure , Nathalie Fredon , Laurent Peillard , Stéphane Pichon , Joëlle Micallef , Elisabeth Frauger","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.006","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.006","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les opioïdes sont des médicaments essentiels dans la prise en charge de la douleur et des addictions. Cependant, leur consommation s’accompagne de risques (mésusage, trouble de l’usage et surdoses). Le pharmacien d’officine peut jouer de multiples rôles, notamment la promotion du bon usage des médicaments, le repérage du mésusage, et la diffusion de naloxone, antidote de la surdose d’opioïdes. L’objectif était de faire un état des lieux des pratiques, des difficultés, des besoins concernant le repérage, la prise en charge des patients utilisateurs d’opioïdes et la prévention des surdoses d’opioïdes.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Le programme POP « Prévention et réduction des risques des surdoses liées aux opioïdes en région PACA » vise à améliorer la prise en charge des patients à risque de surdose et faciliter la diffusion de naloxone. Il est porté par le CEIP-addictovigilance PACA-Corse et financé par l’ARS. Un questionnaire en ligne a été envoyé par l’ordre des pharmaciens en février et mars 2024.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 107 pharmaciens répartis sur toute la région, ont participé. Lors de la dispensation d’opioïdes, les pharmaciens abordent avec les patients : les modalités de prise et la posologie (95 %), les effets indésirables (91 %), les interactions médicamenteuses (53 %) et les modalités d’arrêt et de gestion du sevrage (31 %). La majorité d’entre eux (74 %) a indiqué avoir été confrontée à des patients présentant un trouble de l’usage d’un médicament opioïde au cours des 3 derniers mois. L’échelle de repérage du mésusage des opioïdes <em>Prescription Opioid Misuse Index</em> (POMI) est peu connue (92 %) et peu utilisée. De plus, seuls 37 % des pharmaciens déclaraient avoir connaissance de la disponibilité de naloxone prête à l’emploi et 87 % ne se sentent pas à l’aise avec les conseils associés à sa dispensation. Les actions mises en place en cas de mésusage et trouble de l’usage repéré chez un patient peuvent être un refus de dispensation (76 %), un contact avec le médecin prescripteur (76 %), une dispensation adaptée ou fractionnée (60 %) ou une orientation vers un spécialiste (28 %). Concernant les besoins, 95 % étaient intéressés par une formation sur le sujet, 44 % par des outils pratiques d’aide à la prise en charge, et 41 % par des documents à destination des patients.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les résultats révèlent une connaissance limitée des outils de repérage du mésusage des opioïdes, ainsi que de la naloxone chez les pharmaciens interrogés. À partir des besoins exprimés, des actions d’aller vers vont être mises en place avec des formations et la diffusion d’outils pratiques.</div></div>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Pages 739-740"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142698224","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
TherapiePub Date : 2024-11-01DOI: 10.1016/j.therap.2024.10.047
Theo Willeman , Justine Grunwald , Marc Manceau , Fréderic Lapierre , Lila Krebs-Drouot , Coralie Boudin , Virginie Scolan , Hélène Eysseric-Guerin , Françoise Stanke-Labesque , Bruno Revol
{"title":"L’objet « smartphone » comme outil de toxico-épidémiologie : preuve de concept en milieu festif","authors":"Theo Willeman , Justine Grunwald , Marc Manceau , Fréderic Lapierre , Lila Krebs-Drouot , Coralie Boudin , Virginie Scolan , Hélène Eysseric-Guerin , Françoise Stanke-Labesque , Bruno Revol","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.047","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.047","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les smartphones sont des objets du quotidien sur lesquels s’accumulent les traces papillaires latentes (TPL), des dépôts de sueur laissés par les empreintes digitales. L’objectif de ce travail était d’évaluer les performances diagnostiques des smartphones comme nouvelle matrice pour la recherche de substances psychoactives en milieu festif, donc d’illustrer leur intérêt en termes de veille sanitaire et de réduction des risques (RDR).</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude a été menée lors de 2 événements musicaux distincts (une soirée techno et une soirée trance psychédélique) dans une salle de musique électronique grenobloise. Des usagers de stupéfiants majeurs et volontaires ont indiqué leurs consommations à l’aide d’un questionnaire anonyme. Le recueil des TPL avait lieu avec un écouvillon sec sur toutes les faces de leur smartphone. L’extrait était analysé par chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 61 écouvillons ont été collectés au cours de chaque soirée. Les 3 principales substances identifiées quel que soit l’événement musical étaient la MDMA, la cocaïne et le THC. La MDMA était la substance la plus détectée lors de la soirée techno, alors qu’il s’agissait de la cocaïne lors de la soirée trance. Sur l’ensemble des 2 soirées, 13 smartphones montraient la présence de nouveaux produits de synthèse (NPS) : MMC, CMC, 2F-DCK, DCK, 2-CB, 5-MAPB, ou méthylone, parfois à l’insu des usagers. En effet, aucun participant n’avait déclarée l’utilisation de dérivés synthétiques de la kétamine (2F-DCK et DCK). De même, plusieurs usagers pensaient avoir acheté et consommé de la MDMA, alors qu’il s’agissait de NPS entactogènes. Onze fois sur 13, les NPS étaient retrouvés en soirée techno. Alors que la plupart des participants (57 %) n’avait consommé qu’une seule substance lors de la soirée techno, la polyconsommation était majoritaire en soirée trance (61 %). Comme attendu, la détection de substances hallucinogènes ou dissociatives (kétamine, LSD, DMT ou mescaline) était plus fréquente en soirée trance psychédélique. D’autres substances ont été identifiées comme le lévamisole, la phénacétine ou la lidocaïne (utilisés comme adultérants de la cocaïne), l’amphétamine et la méthamphétamine, le CBD ou l’héroïne. Parmi les situations à risque rencontrées figurent la polyconsommation notamment en soirée trance, l’association cocaïne et kétamine (appelée « Calvin Klein »), mais aussi l’association de plusieurs sérotoninergiques (MDMA, LSD et antidépresseurs).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette étude constitue une preuve de concept en faveur de l’analyse des smartphones comme outil complémentaire de veille sur les habitudes de consommation, mais aussi de prévention, en adaptant les approches de RDR aux situations à risque identifiées. La méthode est bien acceptée par les usagers, l’échantillonnage non invasif, peu coûteux","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Page 762"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142699131","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Use of the French National Health Data System (SNDS) in pharmacoepidemiology: A systematic review in its maturation phase","authors":"Olivier Maillard , René Bun , Moussa Laanani , Amandine Verga-Gérard , Taylor Leroy , Nathalie Gault , Candice Estellat , Pernelle Noize , Florentia Kaguelidou , Agnès Sommet , Maryse Lapeyre-Mestre , Annie Fourrier-Réglat , Alain Weill , Catherine Quantin , Florence Tubach","doi":"10.1016/j.therap.2024.05.003","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.05.003","url":null,"abstract":"<div><h3>Aim of the study</h3><div>The French National Health Data System (SNDS) comprises healthcare data that cover 99% of the population (over 67 million individuals) in France. The aim of this study was to present an overview of published pharmacoepidemiological studies using the SNDS in its maturation phase.</div></div><div><h3>Methods</h3><div>We conducted a systematic literature review of original research articles in the Pubmed and EMBASE databases from January 2012 until August 2018.</div></div><div><h3>Results</h3><div>A total of 316 full-text articles were included, with an annual increase over the study period. Only 16 records were excluded after screening because they did not involve the SNDS but other French healthcare databases. The study design was clearly reported in only 66% of studies of which 57% were retrospective cohorts and 22% cross-sectional studies. The reported study objectives were drug utilization (65%), safety (22%) and effectiveness (9%). Almost all ATC groups were studied but the most frequent ones concerned the nervous system in 149 studies (49%), cardiovascular system drugs in 104 studies (34%) and anti-infectives for systemic use in 50 studies (16%).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>The SNDS is of growing interest for studies on drug use and safety, which could be conducted more in specific populations, including children, pregnant women and the elderly, as these populations are often not included in clinical trials.</div></div>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Pages 659-669"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141137468","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"OA","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
TherapiePub Date : 2024-11-01DOI: 10.1016/j.therap.2024.10.004
Charlotte Thomas , Thibaut Dondaine , Clément Caron , Anne Batisse , Amélie Daveluy , Bruno Revol , Axel Bastien , Nathalie Cherot , Sylvie Deheul , Sophie Gautier , Olivier Cottencin , Sophie Moreau-Crépeaux , Régis Bordet , Louise Carton
{"title":"Usage de benzodiazépines et de médicaments opioïdes chez les étudiants français, quelles données en 2023 ? Une étude transversale multicentrique","authors":"Charlotte Thomas , Thibaut Dondaine , Clément Caron , Anne Batisse , Amélie Daveluy , Bruno Revol , Axel Bastien , Nathalie Cherot , Sylvie Deheul , Sophie Gautier , Olivier Cottencin , Sophie Moreau-Crépeaux , Régis Bordet , Louise Carton","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.004","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.004","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les étudiants sont à risque de mésusage de substances psychoactives (SPA), dont certains traitements tels que les benzodiazépines et les médicaments opioïdes <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[2]</span></span>. En 2021, l’étude PETRA1, conduite chez les étudiants lillois, avait retrouvé des facteurs associés à l’usage de ces médicaments : sexe féminin, âge plus élevé, suivi psychiatrique/psychologique, redoublement, symptomatologie de trouble déficit de l’attention – hyperactivité (TDAH) et polyconsommation <span><span>[3]</span></span>. Afin de suivre l’évolution et améliorer la compréhension de leur usage à partir de données nationales, nous avons reconduit l’enquête en 2023 en l’élargissant à d’autres universités françaises.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Les données sont issues de l’étude PETRA2, au cours de laquelle des questionnaires ont été envoyés par mail entre avril et juin 2023 à tous les étudiants de plus de 18 ans, inscrits aux universités de Lille, Paris-Cergy, Bordeaux et Grenoble. Les questions portaient sur les données sociodémographiques, académiques, l’usage d’autres SPA, la présence d’un suivi psychiatrique/psychologique ou addictologique et d’une symptomatologie en faveur d’un TDAH définie par un score supérieur ou égal à 4 à l’<em>Adult ADHD Self Report Scale</em> (ASRS) et un score supérieur ou égal à 46 à la <em>Wender-Utah Rating Scale</em> (WURS).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur les 7293 étudiants participants, 1172 (16,1 %) rapportaient un usage de médicaments opioïdes, 657 (9 %) un usage de benzodiazépines, et 579 (7,9 %) un usage combiné des deux substances depuis leur première rentrée universitaire ; 32 % des usagers de benzodiazépines et 12 % des usagers de traitements opioïdes rapportaient avoir déjà ressenti un sentiment de dépendance. La majorité avaient débuté leur usage au lycée ou lors de leur première année d’étude. Après ajustement, il n’y avait pas de différence significative d’usage en fonction de la ville ou des filières concernées. Les facteurs associés à l’usage de benzodiazépines et/ou de médicaments opioïdes étaient : un âge plus élevé, le sexe féminin, le redoublement, la présence de symptômes en faveur d’un TDAH, un usage de cannabis et de médicaments à base d’amphétamines (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05). L’usage de benzodiazépines était également associé à celui de nouveaux produits de synthèse, et celui d’opioïdes à l’usage de GHB/GBL (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les données de 2023 confirment un usage prévalent de benzodiazépines et/ou de médicaments opioïdes en population étudiante, avec un sentiment de dépendance pour un étudiant sur trois et un début d’usage précoce. Les facteurs associés demeurent constants, soulignant l’importance d’une prévention ciblée dans les campus, pour garantir le bon usage du médicament et éviter la banalisation.</div></div>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Pages 738-739"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142698222","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
TherapiePub Date : 2024-11-01DOI: 10.1016/j.therap.2024.05.005
Guillaume Drevin , Nicolas Picard , Antoine Baudriller , Maria Pena-Martin , Séverine Ferec , Laurent Leuger , Marie Briet , Chadi Abbara
{"title":"Tramadol intoxication in children: An emerging issue","authors":"Guillaume Drevin , Nicolas Picard , Antoine Baudriller , Maria Pena-Martin , Séverine Ferec , Laurent Leuger , Marie Briet , Chadi Abbara","doi":"10.1016/j.therap.2024.05.005","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.05.005","url":null,"abstract":"<div><h3>Background</h3><div><span>Prescribing tramadol in children raises safety concerns. In Europe, tramadol is still approved and licensed for use in children over 1–3 years of age, depending on the country. In this context, the authors report a case of a tramadol overdose in a 5-year-old-child with a medical history of </span>homozygous sickle cell disease.</div></div><div><h3>Methods</h3><div>Tramadol and M1 were quantified using liquid chromatography with a diode array detection method. CYP2D6 genotype was determined using a next generation sequencing platform (MISeq, Illumina).</div></div><div><h3>Results</h3><div>Tramadol and M1 were quantified in blood respectively at 5.48 and 1.32<!--> <!-->μg/mL at admission, at 0.77 and 0.35<!--> <!-->μg/mL 12<!--> <!-->hours later, and at 0.32 and 0.18<!--> <!-->μg/mL 20<!--> <!-->hours later. The patient was predicted as a CYP2D6 normal metabolizer (*35/*29).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div><span>One of the most important difficulties with the use of tramadol in children relates to its pharmacokinetic (PK) properties. Indeed, tramadol's PK is characterized by a great variability related to: (i) anatomical/physiological factors that impact the volume of distribution (Vd); (ii) CYP2D6 genetic polymorphisms. Considering such an issue is particularly relevant to prevent poisoning. In the reported case, the plasma elimination half-life was estimated at 6.3</span> <!-->h, significantly more than those reported in 2–8 year-old children (about 3<!--> <!-->h). This discrepancy does not seem related to genetic polymorphisms but rather to the Vd. Indeed, the patient was predicted to be a CYP2D6 normal metabolizer (*35/*29). The case presented here highlights the risk associated with the tramadol use in children and emphasizes the importance of considering PK variability among this population. Such variability necessitates greater caution in prescribing tramadol in children and highlights the importance of therapeutic education for families of children treated with this painkiller.</div></div>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Pages 670-674"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141277546","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
TherapiePub Date : 2024-11-01DOI: 10.1016/j.therap.2024.10.018
Antoine Baudriller , Guillaume Drevin , Marie Briet , Chadi Abbara
{"title":"« Goofball » : une menace émergente et des défis cliniques complexes","authors":"Antoine Baudriller , Guillaume Drevin , Marie Briet , Chadi Abbara","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.018","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.018","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La méthamphétamine peut être utilisée seule ou en association. Récemment, le « goofballing », une pratique née en Amérique du Nord et qui consiste à co-injecter de la méthamphétamine avec de l’héroïne a émergée <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[2]</span></span>, <span><span>[3]</span></span>, <span><span>[4]</span></span>. Du fait des effets opposés dépresseurs et stimulants de ces deux substances, une telle pratique présente des défis tant diagnostic que thérapeutique pour les cliniciens.</div></div><div><h3><em>Case report</em></h3><div>Un homme de 48 ans traité par méthadone a été admis en unité de soins intensifs pour un probable sepsis en lien avec une injection intraveineuse d’héroïne. A l’admission, il était hypertherme (40<!--> <!-->°C) et somnolent. Une cytolyse hépatique et une diminution du TP ont également été biologiquement objectivées. Devant ce tableau, une antibiothérapie probabiliste est débutée. En outre, des analyses à visée microbiologiques et toxicologique sont réalisées.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les analyses toxicologiques ont mis en évidence la présence dans le sang de méthamphétamine (137<!--> <!-->μg/L), d’amphétamine (24<!--> <!-->μg/L), de morphine (37<!--> <!-->μg/L), de codéine (16<!--> <!-->μg/L), de méthadone (100<!--> <!-->μg/L) et d’EDDP (10<!--> <!-->μg/L). De plus, la 6-monoacétylmorphine a été mise en évidence dans l’urine, signant ainsi la prise d’héroïne. Les examens microbiologiques étaient tous négatives.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>La pratique du « goofballing » implique la co-administration de méthamphétamine et d’opioïdes (héroïne principalement). Celle-ci tend à se répandre à travers le monde, notamment en Amérique du Nord <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[2]</span></span>, <span><span>[3]</span></span>, <span><span>[4]</span></span>. Les motivations exactes sous-tendant cette pratique demeurent floues. L’héroïne pourrait atténuer les effets secondaires de la méthamphétamine, tandis que cette dernière pourrait prolonger les effets de l’héroïne <span><span>[3]</span></span>. Quoi qu’il en soit, une telle pratique présente des défis tant diagnostic que thérapeutique pour les cliniciens. De fait, les effets combinés d’un stimulant et d’un dépresseur du système nerveux central provoquent des symptômes/signes physiques atypiques, non associés à la consommation d’héroïne ou de méthamphétamine seule <span><span>[3]</span></span>. C’est par exemple le cas ici, où le tableau clinique a initialement été attribué à un sepsis en lien avec une administration intraveineuse d’héroïne, avant que les résultats des analyses microbiologiques et toxicologiques n’écartent cette piste et que le tableau soit finalement attribué à la co-administration de méthamphétamine et d’héroïne (« goofball »). Ceci sera d’ailleurs confirmé plus tard par le patient.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Ce cas illustre la nécessité pour les professionnels de san","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Pages 746-747"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142698230","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
TherapiePub Date : 2024-11-01DOI: 10.1016/j.therap.2024.10.048
Margot Lestienne , Marie Guillon , Alexandra Macgregor , Laurie Surig , Hélène Donnadieu , Céline Eiden , Hélène Peyrière , groupe d’étude ProtoPsy
{"title":"Troubles psychiatriques et neurocognitifs chez de jeunes consommateurs de protoxyde d’azote non médical : série de cas","authors":"Margot Lestienne , Marie Guillon , Alexandra Macgregor , Laurie Surig , Hélène Donnadieu , Céline Eiden , Hélène Peyrière , groupe d’étude ProtoPsy","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.048","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.048","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Depuis plusieurs années, une augmentation de la consommation de protoxyde d’azote non médical est observée en France, particulièrement chez des adolescents et adultes jeunes. Les complications liées à ces usages, recensées au niveau national, sont principalement neurologiques, plus rarement thrombotiques ou psychiatriques [8,5 % des notifications (NotS)] en 2022 <span><span>[1]</span></span>.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Analyse des NotS reçues au centre d’addictovigilance de Montpellier entre 2022 et 2024, et concernant un trouble psychiatrique et/ou neurocognitif chez des usagers de protoxyde d’azote.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur la période, 16,7 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->19, hommes 78,9 %, âge moyen 23,7<!--> <!-->±<!--> <!-->6,7 ans) des 114 NotS impliquant du protoxyde d’azote concernaient des troubles psychiatriques (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->13), neurocognitifs (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3) ou les deux (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3). Une atteinte neurologique périphérique était associée dans 6 cas (31,5 %). Des troubles psychiatriques étaient préexistants dans 4 cas (21 %). Les consommations associées étaient principalement du cannabis (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->11, 57 %), et de l’alcool (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->10, 52 %). Documentées dans 10 cas/19, les modalités de consommations étaient quotidiennes (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->9) avec des quantités moyenne de 201<!--> <!-->±<!--> <!-->112 Eq cartouches (1 bonbonne<!--> <!-->=<!--> <!-->70 cartouches)/jour [écart : 20–420].</div><div>Les symptômes rapportés étaient psychiatriques (troubles du comportement : <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->11, troubles psychotiques/délire/hallucinations : <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->13, persécution/paranoïa : <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->9, hétéro-agressivité : <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->7, décompensation psychiatriques : <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->7, schizophasie : <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1) et/ou neurocognitifs (trouble de la mémoire/cognitifs : <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->5, désorientation spatio-temporelle : <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3, ralentissement psychomoteur : <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3, trouble de la concentration : <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1, syndrome confusionnel : <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1).</div><div>Le dosage de la vitamine B12 était renseigné dans 12 cas, (<<!--> <!-->145<!--> <!-->pmol/L : 4 cas, moyenne : 115<!--> <!-->±<!--> <!-->9,2<!--> <!-->pmol/L), de l’homocystéine dans 9 cas (><!--> <!-->15<!--> <!-->μmol/L, 9 cas, moyenne 75,5<!--> <!-->±<!--> <!-->56,1<!--> <!-->μmol/L [écart : 17,2–155,5]), et de l’acide methylmalonique dans 7 cas (><!--> <!-->0,5<!--> <!-->μmol/L, 5 cas, moyenne 2,4<!--> <!-->±<!--> <!-->3<!--> <!-->μmol/L [écart : 0,51–8]). Les examens d’imagerie cérébrale (documentés dans 9 cas) étaient normaux sauf un cas d’hypersignal de la substance blanche.</div><div>Douze patients ont bénéficié d’un traitement antips","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Pages 762-763"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142699130","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
TherapiePub Date : 2024-11-01DOI: 10.1016/j.therap.2024.10.003
Hélène Peyrière , Anne Batisse , Nicolas Malafaye , Isabelle Giraud , Marie-Christine Picot , Erika Nogue
{"title":"Évaluation nationale des hospitalisations chez les mineurs en lien avec l’usage de substances psychoactives","authors":"Hélène Peyrière , Anne Batisse , Nicolas Malafaye , Isabelle Giraud , Marie-Christine Picot , Erika Nogue","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.003","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.003","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Même si la prévalence des consommations de substances psychoactives (SPA) a diminué chez les jeunes de 17 ans entre 2017 et 2022, les consommations à l’origine d’hospitalisations restent un problème de santé publique <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[2]</span></span>. L’objectif de cette étude a été d’évaluer les hospitalisations en lien avec la consommation de SPA chez les mineurs, en France.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Nous avons utilisé le PMSI (programme de médicalisation des systèmes informatiques), qui permet de recenser les séjours hospitaliers. L’extraction a porté sur les sujets hospitalisés avec un diagnostic principal (DP) lié à l’usage de SPA (F11–F19, hors F17-tabac, T40–43), chez les jeunes entre 11 et < 18 ans sur la période 2016–2022. Une analyse globale descriptive puis par sexe a été réalisée.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur la période, 9520 hospitalisations sont retrouvées chez 8031 sujets, principalement des garçons (52,6 %). L’âge moyen est de 15,7<!--> <!-->±<!--> <!-->1,4 ans. Dans 70 % des cas, l’admission est réalisée par les services d’urgences. Concernant l’évolution, un retour à domicile est observé dans 95,8 % des cas, un transfert dans une unité de psychiatrie dans 9 % dans un service médicochirurgie-obstétrique dans 3,5 %. Vingt-trois décès sont répertoriés (0,25 %, principalement en lien avec les opioïdes et médicaments psychotropes). Les principaux DP concernent les complications en lien avec l’usage de cannabis (38,5 %), les médicaments psychotropes [principalement benzodiazépines (24,8 %)], les poly-intoxications (11,8 %) et les hallucinogènes (10,6 %). Concernant les comorbidités (objectivés par des diagnostics associés DAS), 3,5 % des séjours ont un DAS alcool, 4,7 % tabac, 1,52 % schizophrénie, 1,6 % anxiété, 1,2 % stress, 0,50 % maladie bipolaire, et 0,85 % dépression. Sur la période, le nombre d’hospitalisations/an est stable, une augmentation de la part des filles est observée (48,1 à 54,3 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001), en revanche la moyenne d’âge est stable. Une analyse par sexe a été réalisée sur les DP : les hospitalisations en lien avec l’usage de cannabis sont significativement plus nombreuses chez les garçons (48,5 versus 27,4 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001) et celles en lien avec l’usage de médicaments psychotropes chez les filles (37,5 versus 13,4 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). Les usages d’hallucinogènes sont comparables (10 %).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les données analysées mettent en évidence une stabilité des hospitalisations en lien avec l’usage de SPA sur la période chez les mineurs, malgré une diminution de ces usages observée dans une étude française <span><span>[1]</span></span>. Une différence fille-garçon a été mise en évidence dans les SPA à l’origine des hospitalisations pour le cannabis (garçons) et les médicaments psychotropes (filles). Ceci peut permettre la m","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Page 738"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142698106","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Étude VigiSTIM : une analyse de disproportionnalité des cas d’abus/dépendance rapportés dans VigiBase® avec les médicaments utilisés dans les troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)","authors":"Emilie Jouanjus , Tiffanie Grime , Constance Bordet , Maryse Lapeyre-Mestre , Benjamin Rolland","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.028","DOIUrl":"10.1016/j.therap.2024.10.028","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les médicaments utilisés dans les troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) augmentent les transmissions neuronales de différents neurotransmetteurs, dont la dopamine ; ce mécanisme d’action est à l’origine du potentiel d’abus/dépendance largement décrit par exemple pour le méthylphénidate. L’objectif de cette étude était de comparer la proportion des cas d’abus ou de dépendance rapportés dans la base mondiale de pharmacovigilance de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), VigiBase, avec les médicaments utilisés dans le TDAH.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Nous avons réalisé une analyse de disproportionnalité à partir des données enregistrées dans VigiBase. Les déclarations éligibles étaient celles enregistrées entre le 01/01/2002 et le 30/06/2023 concernant des individus âgés de 15 ans et plus, dont le sexe était renseigné, et impliquant au moins un médicament utilisé dans le TDAH. L’analyse de disproportionnalité était basée sur le calcul des rapports de cotes rapportés (« reported odds ratio » en anglais, ROR) des cas d’abus ou de dépendance identifiés en utilisant la définition étroite de la SMQ (« standardized MedDRA query ») spécifique, ainsi que leur intervalle de confiance (IC) à 95 %, avec un ajustement sur l’âge, le sexe, la gravité, la qualification du déclarant et le continent d’origine de la déclaration, en prenant le méthylphénidate comme référence.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons identifié 55 219 déclarations en lien avec les médicaments utilisés dans le TDAH, dont 2634 étaient des cas d’abus/dépendance. Par rapport aux non-cas, les cas d’abus/dépendance identifiés dans cette étude concernaient des individus plus jeunes (âge médian : 33 versus 38 ans), plus souvent de sexe masculin (52,3 % vs 40,1 %), graves (89,3 % vs 43,9 %), et rapportés par des professionnels de santé (78,5 % vs 50,6 %). En comparaison au méthylphénidate, la proportion de cas d’abus ou de dépendance était plus faible avec l’atomoxétine (ROR : 0,36 ; IC95 % : 0,29–0,44), l’armodafinil (0,38 ; 0,24–0,59), la dexamphétamine (0,40 ; 0,28–0,62), le dexméthylphénidate (0,40 ; 0,23–0,60), le modafinil (0,48 ; 0,37–0,62), le bupropion (0,72 ; 0,64–0,81) et l’association amphétamine ; dexamphétamine (0,77 ; 0,65–0,92). En revanche, le ROR pour la lisdexamfétamine (1,06 ; 0,91–1,25) suggérait une absence de différence avec le méthylphénidate.</div></div><div><h3>Conclusions</h3><div>Cette étude constitue la première comparaison exhaustive de la proportion des déclarations d’abus et de dépendance rapportées dans VigiBase avec les médicaments utilisés dans le TDAH. La lisdexamfétamine est le seul médicament parmi ceux étudiés qui présente une association non significative en comparaison au méthylphénidate. Ce résultat pose la question du risque potentiel d’abus/dépendance avec ce médicament, qu’il serait intéressant d’évaluer dans de futurs travaux.</div></div>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Pages 751-752"},"PeriodicalIF":2.2,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142699026","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}