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Blanc par Sylvain Tesson (review) Blanc par Sylvain Tesson(评论)
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FRENCH REVIEW Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911340
Marie-Agnès Sourieau
{"title":"Blanc par Sylvain Tesson (review)","authors":"Marie-Agnès Sourieau","doi":"10.1353/tfr.2023.a911340","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911340","url":null,"abstract":"Reviewed by: Blanc par Sylvain Tesson Marie-Agnès Sourieau Tesson, Sylvain. Blanc. Gallimard, 2022. ISBN 978-2-07-296063-5. Pp. 240. Alors que le monde se confine pour se préserver du fléau pandémique, Tesson fuit vers un ailleurs de liberté. L’écrivain-aventurier de l’extrême entreprend la traversée à ski de l’arc des Alpes, de Menton à Trieste, sur une période de quatre hivers. L’effort physique intense au sein de la blancheur ‘magique’ mais aussi terrifiante de périls insuffle à l’écriture rythmée de Tesson sa poésie et ses réflexions philosophiques. Guidé par deux compagnons skieurs chevronnés, il zigzague de refuges en hameaux, entre cols et pentes vertigineuses, falaises à escalader encordés et forêts enchantées de lumière cristalline. Dans le paysage sans contours flottent pics, parois, crêtes, piliers, et le skieur sent son corps et son esprit se dissoudre, son angoisse s’anesthésier dans le Blanc, “véritable réservoir hypnotique” (117). Temps et conscience sont abolis, espoirs et regrets dilués dans la substance où tout s’annule. Pour Tesson, le Blanc, avec majuscule, est plus qu’une couleur, c’est une substance qui transforme son être en un état permanent de survie car “la blancheur est dangereuse […] si on craque on est mort” (180). Son accident d’escalade urbaine lui a laissé des séquelles physiques considérables qu’il doit surmonter à chaque instant. Aller aux limites de soi, risquer sa vie est le prix de sa conduite ordalique dont il jouit comme d’un aphrodisiaque. Les tempêtes de neige cinglantes, les avalanches, le vent glacial tout comme la splendeur du Blanc parfois teinté de rose, de bleu nacré ou de paillettes argentées, déclenchent ses réflexions sur la temporalité, le bonheur de vivre, la douleur de la disparition d’êtres chers ou encore les maux que confrontent nos sociétés. La poésie le galvanise, particulièrement Les illuminations de Rimbaud qu’il rumine et cite au long du parcours, tout comme Baudelaire, Mallarmé, Maeterlinck, Hugo, Cendras, Gautier et d’autres. La poésie scande le rythme de l’effort et concentre l’esprit. La majesté alentour lui rappelle les tableaux de Loppé et de Ruskin qui s’harmonisent aux sonorités somptueuses des symphonies de Beethoven et de Mahler. Tesson aspire au mariage “entre le muscle et l’âme, la vie sauvage et les raffinements de l’esprit” (117). Il découvre que ce désir de fusion est partagé par les nombreux randonneurs qu’il rencontre dans les refuges, ‘empruntant’ les livres que d’autres ont laissés, participant à une atmosphère de paix et de sécurité, donc de liberté. Lectures et conversations autour du poêle à bois créent une source de grand réconfort après les journées harassantes. À basse altitude apparaît, tel un mirage funeste, la civilisation et ses laideurs. Barrages de béton, pylônes, éoliennes géantes battant le ciel reflètent l’angoisse des tableaux de Bilal ou de Schuiten, illustrateurs des menaces auxquelles l’humanité est déjà confrontée. La neige fondra au printemps mais","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":"127 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136167083","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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Éloge d’une guerrière. Thérèse de Lisieux par Jean de. Saint-Chéron (review) 眼É包厢d 'une guerriè.Thérè就是de利雪pat Jean de . Saint-Ché朗(评论)
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FRENCH REVIEW Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911393
Khadija Khalifé
{"title":"Éloge d’une guerrière. Thérèse de Lisieux par Jean de. Saint-Chéron (review)","authors":"Khadija Khalifé","doi":"10.1353/tfr.2023.a911393","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911393","url":null,"abstract":"Reviewed by: Éloge d’une guerrière. Thérèse de Lisieux par Jean de. Saint-Chéron Khadija Khalifé Saint-Chéron, Jean De. Éloge d’une guerrière. Thérèse de Lisieux. Grasset, 2023. ISBN 978-2-246-83206-5. Pp. 220. On lit en général dans les hagiographies un évènement ou un phénomène majeur qui justifierait chez les saints le basculement d’un mode de vie à un autre—communément l’abandon d’une vie mondaine et la brusque entrée dans le royaume de Dieu. Or, ce n’est pas le cas de Thérèse de Lisieux (1873–1897) dont l’existence, depuis la maison familiale jusqu’au monastère carmélite, fut baignée dans les enseignements de l’Église. Thérèse confirme: “Toute ma vie le bon Dieu s’est plu à m’entourer d’amour” (29). Au premier abord, cette protection divine constante laisserait sous-entendre une sainteté ennuyeuse: “il n’était pas nécessaire de faire des œuvres éclatantes mais de se cacher et de pratiquer la vertu”, écritelle (67). Que cela pourrait paraître dérisoire pour qui a subi les grandes adversités de la vie! Et on ne peut s’empêcher de penser à la tendance opposée, en particulier à celle de Mère Teresa qui a brillé dans des œuvres humanitaires glorieuses. Et pourtant, bien que Thérèse de Lisieux ne fût jamais exposée à des appâts maléfiques (elle a été “épargnée par la tentation du grand péché”, 151), et qu’elle n’ait pas fait de son vivant d’œuvre grandiose auprès des démunis (“elle ne trouve le réconfort que dans la méditation et la lecture”, 64), l’essai que lui consacre Jean de Saint-Chéron souligne ses qualités de “guerrière” (“soldat si vaillant”, “champ de bataille”, mourir “les armes à la main”): “j’ai compris que pour devenir une sainte il fallait beaucoup souffrir, rechercher toujours le plus parfait et s’oublier soi-même” (39). L’enjeu est de taille, et le combat spirituel, nourri par le cloître et l’ascétisme, n’est pas nécessairement acquis. Il faut soulever des montagnes pour parvenir à la pureté originale et à la perfection. Il faut être guidé par le sens du dépouillement et de l’abnégation pour être imprégné d’amour—et devenir amour: “Il faut se vider de soi-même pour se remplir de Dieu. Mourir pour ressusciter. Vivre pour les autres” (127). En fin de compte, sainte Thérèse de Lisieux fait exactement comme sainte Teresa de Calcutta—à savoir “Vivre pour les autres”—mais moyennant d’autres voies (que dans des “œuvres éclatantes”). En effet, elle est parvenue, par le pouvoir de ses prières, à convertir à distance Pranzini, un certain condamné à mort jusque-là impénitent. L’amour absolu de Thérèse a fait des miracles, et on sait bien la place privilégiée qu’occupait cette sainte dans le cœur d’Édith Piaf dont elle a guéri la cécité. La vertu suprême de Thérèse de Lisieux serait donc de parvenir à s’unir à Dieu, et “aimer comme Dieu aime” (70–71). L’essai de Jean de Saint-Chéron a le mérite d’apporter un éclairage direct aux états d’âme de sainte Thérèse en se référant constamment aux écrits intimes de sa protagoniste (manuscrits, entreti","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":"21 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136167312","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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L’homme qui danse par Victor Jestin (review) 我的双腿无恙
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FRENCH REVIEW Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911348
Mark D. Lee
{"title":"L’homme qui danse par Victor Jestin (review)","authors":"Mark D. Lee","doi":"10.1353/tfr.2023.a911348","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911348","url":null,"abstract":"Reviewed by: L’homme qui danse par Victor Jestin Mark D. Lee Jestin, Victor. L’homme qui danse. Flammarion, 2022. ISBN 978-20802-3920-4. Pp. 192. Ce deuxième roman d’un auteur né en 1994 trace avec économie le parcours d’un jeune solitaire, mal à l’aise dans le monde et dans sa peau. Il s’agit de suivre de ses neuf ans à la fin de la trentaine la vie d’Arthur qui évolue—ou pas—en manque de liens sociaux qui lui échappent. Comme le suggère le titre, le roman prend pour cadre principal l’univers de la danse, spécifiquement une boîte de nuit de province où Arthur va se buter contre, sans jamais vraiment la confronter, sa difficulté à se lier aux autres. Narré à la première personne, ce récit enchâssé se compose de onze chapitres non numérotés lesquels, à l’exception de l’ouverture, portent tous pour titre une date et le prénom—la plupart masculins—des personnes qui ont ponctué l’existence du narrateur entre 1990 et 2019. La constance à travers ces moments sera La Plage, boîte de nuit qu’Arthur connaîtra très jeune, terrorisé par l’injonction de danser et son incapacité à le faire. Au fil des années et des rencontres, il finira par fréquenter, sinon par hanter ce lieu. Car si Arthur apprendra la danse, il n’apprivoisera jamais avec succès une sociabilité qui dure en dehors des confins de cet espace très restreint, presque sans parole où, contrairement à lui, les autres sont de passage. Le roman de Jestin dépeint un monde teinté d’angoisse adolescente. Il est beaucoup question dans les premiers épisodes d’être mal dans la peau d’un jeune, poussé par l’impératif social de connaître la relation sexuelle. Le corps y est toujours jugé déficitaire par rapport aux autres mâles, d’où une préoccupation avec les muscles, la carrure, le physique en général. En effet, la seule autre activité—elle aussi, solitaire—à laquelle s’adonne Arthur est la musculation dans un gymnase où, à force de fréquentation, il deviendra employé. Ainsi, les chapitres racontent-ils principalement une série d’échecs liés à la Plage et à sa faune au cours des années: une collection de prédateurs, narcissiques, rivaux et quelques partenaires romantiques possibles, dont un homme et quelques femmes. Leur rencontre semble parfois prometteuse mais s’avère infailliblement sans lendemain. Menée par la voix du personnage principal, cette narration est ponctuée de dialogues et de descriptions, mais presque jamais de réflexion sur soi. Et voilà l’obstacle. La danse—ce qui devait précisément être le remède à la timidité et à l’image négative de soi—finit par être le poison. La Plage n’est plus un lieu d’épanouissement mais une sorte de prison, le lieu où toutes les autres facettes de la personne sociale arrêtent leur développement, stagnent. Et L’homme qui danse, le tableau de cette solitude en mouvement. [End Page 241] Mark D. Lee Mount Allison University (NB), Canada Copyright © 2023 American Association of Teachers of French","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":"40 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136167587","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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Maigret réal par Patrice Leconte (review) mega real补丁(回顾)
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FRENCH REVIEW Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911355
Véronique Machelidon
{"title":"Maigret réal par Patrice Leconte (review)","authors":"Véronique Machelidon","doi":"10.1353/tfr.2023.a911355","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911355","url":null,"abstract":"Reviewed by: Maigret réal par Patrice Leconte Véronique Machelidon Leconte, Patrice, réal. Maigret. Int. Gérard Depardieu, Jade Lebeste, Aurore Clément, Mélanie Bernier. SND Films et Scope Pictures, 2022. C’est un Maigret essoufflé, vieilli, déprimé et apathique qu’incarne Gérard Depardieu dans ce nouvel opus qui s’ajoute aux près de deux cents films et séries télévisées existants sur le célèbre commissaire créé par le romancier belge Georges Simenon. Le générique d’ouverture donne le ton, faisant alterner le texte sur fond d’écran noir et de brefs aperçus de la consultation médicale de Maigret chez son collègue médecin légiste. Celui-ci recommande au commissaire le repos ou la retraite. En même temps la musique de Bruno Coulais mêle le frissonnement des violons à des accents plus sombres et inquiétants pour suggérer le courant d’émotions inconscientes chez le légendaire inspecteur, qui sera aussi la source de son retour à la vie. Si Bruno Crémer, un des derniers interprètes à la télévision, comparait le détective à “un médecin des âmes,” un psychologue qui “révèle les hommes à eux-mêmes,” le cinéaste devient ici psychanalyste pour sonder les abimes d’un policier taciturne si dégoûté de la vie qu’il a même renoncé à sa légendaire pipe, dont il dit dans le film avec un humour belge surréaliste que “ceci n’est pas une pipe.” C’est dans sa relation avec la victime, Louise Louvière, que Maigret-Depardieu va trouver sa rédemption et exorciser le deuil de sa propre fille, trop tôt disparue. C’est donc la relation père-fille qui est le moteur de cette enquête, basée sur le roman Maigret et la jeune fille morte (1954) dont Leconte a habilement remanié l’intrigue. L’innocente victime Louise devient ainsi le prototype social d’une classe de jeunes provinciales démunies qui montent à Paris pour y faire fortune ou contracter un riche mariage. Louise Louvière, pauvre chaperon rouge égarée dans la jungle urbaine de grands bourgeois prédateurs, y trouvera la mort. Elle ne laissera de sa brève existence que quelques scènes sur pellicule de cinéma que contemplera le commissaire une fois écroués les coupables. Pour rendre justice à l’inconnue dont le cadavre ensanglanté est retrouvé Square des Batignolles, Maigret noue une amitié protectrice mais un peu trouble avec la jeune Betty, autre naufragée à Paris. Il n’hésite pas à mettre en jeu la vie de sa protégée pour confondre les coupables en jouant, apprenti-sorcier freudien, sur le retour du contenu réprimé qui provoque leurs aveux. Ce faisant, il accomplit pour sa part le deuil de sa propre fille (l’autre jeune morte du titre de Simenon). Ainsi le film joue-t-il sur différents registres diégétiques, le roman de Simenon et le film dans le film puisque les prestigieux studios de Billancourt sont aussi le lieu de perdition de provinciales en quête de célébrité ou de glamour. Filmé dans une riche palette de tons neutres, gris, noir, blanc et sépia, le film de Leconte restitue non seulement un Paris un peu glauque aux","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":"40 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136168899","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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Le cabaret des mémoires par Joachim Schnerf (review) 约阿希姆·施纳夫的《回忆的歌舞表演》(评论)
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FRENCH REVIEW Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911337
Véronique Anover
{"title":"Le cabaret des mémoires par Joachim Schnerf (review)","authors":"Véronique Anover","doi":"10.1353/tfr.2023.a911337","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911337","url":null,"abstract":"Reviewed by: Le cabaret des mémoires par Joachim Schnerf Véronique Anover Schnerf, Joachim. Le cabaret des mémoires. Grasset & Fasquelle, 2022. ISBN 978-2-246-82892-1. Pp. 140. Voici un récit marqué de contrastes pour mieux mettre en évidence des mémoires qui ne doivent pas tomber dans l’oubli. En effet, la naissance de l’enfant du narrateur (Samuel) se juxtapose avec la mort de Rosa, la grand-tante, dernière survivante et rescapée d’Auschwitz. Ce bébé qui va naître ne connaîtra probablement pas Rosa et par conséquent, il ne restera plus que le silence. Cependant, la parole doit se frayer un passage et le passé ne doit aucunement être nié, ni oublié. Le narrateur est bien décidé à raconter la Shoah à son fils. Il ne fera pas comme on a fait avec lui, car les silences lui ont donné des névroses. Le passé est obscur, hanté par le souvenir de Rosa, partie en Amérique ouvrir un cabaret pour fuir des souvenirs monstrueux. Cependant, le nouveau-né arrive avec “la lumière du jour”, fruit “des baisers où commencent la vie et où cesse la mort” (130), c’est-à-dire un souffle d’espoir. La réalité se fond avec l’imaginaire, lorsque le narrateur, sa sœur Tania et son cousin Michaël partent à la recherche de la tante Rosa dans leurs jeux d’enfants en faisant semblant d’être dans le désert texan. Cette quête fictive les mènera jusqu’à Shtetl City, là où Rosa tient ses représentations dans son cabaret “Camp Camp”, bien qu’elle se garde d’interpréter sa vie vécue dans le camp. Rosa s’est elle aussi créé une vie fictive qui lui a permis de fuir la réalité. La narration alterne entre le passé de Rosa et sa vie dans le Nouveau Monde, et celle du narrateur dans l’Ancien Continent qui attend son enfant, obsédé par cette grand-tante qui lui a envoyé une lettre avec des pages pleines de souvenirs et de témoignages. Il n’est pas étonnant que Rosa ait voulu laisser son passé de côté, et qu’elle ait gardé sous silence la Shoah. Orpheline, son petit frère est épargné car il était caché, et n’ayant qu’une amie dans le camp (Jania), elle doit faire l’indicible pour survivre. Le narrateur, Samuel, avant la naissance de son fils, conçoit la paternité en tant que “le devoir de transmettre” (87), et se pose des questions existentielles: “Qui sommes-nous quand les aînés ne sont plus là pour désigner le passé?” (87). D’autant plus que Rosa, avec sa dernière représentation, a tout brûlé derrière elle, réduisant en cendres son héritage, ce “cabaret des mémoires”, et lorsque Rosa disparaît, sa mémoire s’envole avec elle (128). Par chance, Samuel transmettra cet héritage à son enfant, afin qu’il perdure et persiste. [End Page 252] Véronique Anover California State University San Marcos Copyright © 2023 American Association of Teachers of French","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":"56 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136167078","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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Bloc-notes culturel 2022: Nouveaux périls, inquiétudes persistantes 文化笔记本2022:新的危险,持续的担忧
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FRENCH REVIEW Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911320
Matthieu Dalle
{"title":"Bloc-notes culturel 2022: Nouveaux périls, inquiétudes persistantes","authors":"Matthieu Dalle","doi":"10.1353/tfr.2023.a911320","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911320","url":null,"abstract":"Abstract: Après les crises des Gilets jaunes et du Covid 19, la France fait face en 2022 à de nouveaux périls, principalement liés à l’intervention russe en Ukraine qui amène la guerre aux portes de l’Europe. En vue sur le front diplomatique, Emmanuel Macron connait une année politique mitigée: il est certes réélu, mais perd sa majorité absolue à l’Assemblée nationale. Entre actualité judiciaire et mémorielle, l’année est également marquée par les procès des attentats de novembre 2015 et de juillet 2016. Sur le plan social, les rapports entre islam et République et le dérèglement climatique demeurent des inquiétudes persistantes.","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":"39 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136167093","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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Flaubert et Louise Colet: l’amour en poste restante by Joseph Vebret (review) 福楼拜和路易丝·科莱:约瑟夫·维特的《剩余的爱情》(评论)
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FRENCH REVIEW Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911370
John T. Booker
{"title":"Flaubert et Louise Colet: l’amour en poste restante by Joseph Vebret (review)","authors":"John T. Booker","doi":"10.1353/tfr.2023.a911370","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911370","url":null,"abstract":"Reviewed by: Flaubert et Louise Colet: l’amour en poste restante by Joseph Vebret John T. Booker Vebret, Joseph. Flaubert et Louise Colet: l’amour en poste restante. Écriture, 2021. ISBN 978-2-3590-5341-8. Pp. 236. The course of the relationship between Flaubert and Louise Colet—by turns passionate, strained, or stormy—can be traced through the former’s expansive correspondence and the latter’s less well-known Mementos. Drawing on that body of material, while giving free rein to his imagination, Vebret crafts a dramatized version of the liaison, faithful in broad lines to its ebb and flow, but filled out and embellished by what Flaubert and Colet might have actually felt, thought, or said at a given moment. Since there is no introduction, only the word récit, in smaller print on the title page, might alert the reader that what follows will be something other than a conventional scholarly study. Vebret begins brusquely by staging the chance encounter that brought the couple together, in the studio of the sculptor James Pradier, in the summer of 1846. “C’est Louise Colet, la poétesse. Vas-y!,” he imagines Pradier encouraging the younger Flaubert, still unknown at the time; “C’est une femme célèbre, puisque tu veux écrire, mon petit, elle t’aidera” (11). Such is the point of departure for a breezy treatment of the relationship, framed as a drama—or rather, as the tone often suggests, a melodrama—in three acts. Categorical assertions are frequent: Flaubert’s behavior reveals “une certaine forme de masochisme, un plaisir à être tourmenté par sa mère, maltraité par sa maîtresse” (99), for example, while Colet embraces “sa liberté de femme, et s’offre à qui elle veut” (140). At times, Vebret seems to get carried away by the rapid pace of his own narrative and momentarily slip into the persona of one or the other protagonist, without using quotation marks to signal a change of voice: “Désormais elle le vouvoie. Je n’ai plus rien à vous dire. Tant mieux, réplique-til, car j’ai usé tous les moyens de vous faire comprendre les choses” (108). Sprinkled throughout are allusions that reflect a broad familiarity with nineteenth-century French literature. Of the inexperienced Flaubert, “Nerval dirait qu’il porte en lui le soleil noir de la mélancolie. Il est le ténébreux, le veuf, l’inconsolé…” (24-25), while Colet, of necessity ambitious, is characterized succinctly as “ce Rastignac en jupons” (31). The account of a particularly passionate tryst of the lovers in Mantes culminates in a provocative riff on the refrain of Baudelaire’s “L’invitation au voyage:” “Ce n’est alors que luxure, fureur et volupté” (88). Once the relationship has definitively begun to cool, Vebret devotes a good deal of attention to Colet’s contemporaneous liaisons with Musset and Vigny, before forecasting in a portentous tone the outcome with Flaubert: “la rupture, inéluctable comme la fin d’une tragédie, est inscrite dans le marbre” (191). A chronology at the end is a welcome resource, s","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":"41 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136167309","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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La mif réal par Fred Baillif (review) Fred Baillif 的 La mif réal(评论)
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FRENCH REVIEW Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911350
Tiffany Bailey
{"title":"La mif réal par Fred Baillif (review)","authors":"Tiffany Bailey","doi":"10.1353/tfr.2023.a911350","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911350","url":null,"abstract":"Reviewed by: La mif réal par Fred Baillif Tiffany Bailey Baillif, Fred, réal. La mif. Int. Claudia Grob, Kassia Da Costa, Joyce Esther Ndayisenga, Charlie Areddy. Freshprod, 2021. At what point do friends become family? Can this quasi-familial bond be just as strong and genuine as a blood-related family unit? La mif (2021) explores these questions. During a vulnerable scene where the teenage girls living in a Swiss girls’ home sit around a fire and each share something truthful, they explain to their director that “la mif” is slang for “famille” en verlan. While other films centering girls in social care (i.e., Girl interrupted (1999), 3 x Manon (2014)) show violent, antisocial teens and rigid caregivers, La mif is more positive, with the girls and employees taking care of each other (without minimizing their struggles). The film starts by dropping the viewer into a chaotic, heated scene in which multiple female voices are yelling and one rises above the rest, shouting “lâchemoi!” and “ne me touche pas!” It is dark in the house and the audience cannot tell what is happening, but eventually one of the girls is forcibly removed. The next shot cuts to daytime in a greenhouse garden, which is more calm, but the teens do not seem enthusiastic about helping. This nonchalant and bored attitude is generally typical of teenagers and could be expected in a film focused on adolescents. What we do not know, however, is how much time has passed since the screaming incident. The audience has not been formally introduced to any characters so we cannot track how they may have changed across time. Throughout the rest of the film, the concept of time is confusing almost to the point of incomprehension (but not quite). The careful placement of repeated scenes (the nighttime screaming, for example) helps the viewer situate themselves and continue to follow the story. The film is divided into achronological episodes that are mostly titled with each girl’s name (Audrey, Novinha, Précieuse, Justine, Tamra, Alison, and Caroline). Though there may be multiple girls present in an episode, the viewer really comes to understand each individual, why she lives in the house, and her relationships with people in and outside of the house in her own episode. Molding the girls are young love, difficult home situations, and even tragedy. The connections between the characters are like intersecting points in a web: organized chaos. Each girl started out with a family (not all of them terrible), but ultimately felt more connected and at ease with their found family, la mif. The fam loses members along the way as characters leave for a variety of reasons. However, the film ends with Zoé, an infant, crying as a social worker drops her off at the house. In this way, the film ends just as it had begun: screaming. The older girls are quiet this time, perhaps reflecting on their maturity or the new, young member of the [End Page 185] fam. Zoé represents the new generation. There will alway","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":"50 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136167589","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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The Year in Poetry 2022: Assessments and Reassessments 2022年诗歌之年:评估与再评估
4区 文学
FRENCH REVIEW Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911321
Maryann De Julio
{"title":"The Year in Poetry 2022: Assessments and Reassessments","authors":"Maryann De Julio","doi":"10.1353/tfr.2023.a911321","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911321","url":null,"abstract":"Abstract: Many of the works discussed in this year’s article are collections that have been republished, revised, and augmented. Previously inaccessible work is presented, along with volumes from first-time authors of poetry, or those in the early stages of their career. In all of the works discussed, poetry is experienced as an energy rather than a genre.","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":"15 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136168187","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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L’île haute by Valentine Goby (review) 瓦伦丁·戈比(Valentine Goby)的《L’<e:1>高级时装》(评论)
4区 文学
FRENCH REVIEW Pub Date : 2023-10-01 DOI: 10.1353/tfr.2023.a911345
Joseph A. Reiter
{"title":"L’île haute by Valentine Goby (review)","authors":"Joseph A. Reiter","doi":"10.1353/tfr.2023.a911345","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/tfr.2023.a911345","url":null,"abstract":"Reviewed by: L’île haute by Valentine Goby Joseph A. Reiter Goby, Valentine. L’île haute. Actes Sud, 2022. ISBN 978-2-330-16811-7. Pp. 288. Blanc, Vert, Jaune are the chapter titles of three fateful seasons in the life of a twelve-year-old who unexpectedly finds himself in the French Alps, far from his Batignolles home in Paris. It is January 1943 and the asthmatic Vadim, traveling by train for the first time and then trudging hours through deep snow in the footsteps of a stranger, arrives in Vallorcine, a village in the shadow of Mont Blanc, ostensibly to alleviate his medical condition. He has never experienced snow before nor seen a mountain, and does not understand why he must call himself Vincent Durcelles, the name of the son of his mother’s employer, whose identification papers he now carries. Although a baptized Catholic, he must cast off his Vadim identity and invent a past which does not include a non-practicing Jewish Russian father and grandparents. The racial laws have branded him undesirable and as he comes to realize: “Ce n’est jamais qui tu es qui compte, c’est pour qui on te prend” (131). The family that shelters him treats him as a son, and villagers, school master, and curé are welcoming. Unlike Au revoir les enfants and other sheltering accounts, there are no collaborators in Vallorcine and even the Italian occupiers seem non-threatening. Often they work with the villagers, attend mass, but mostly loiter about in their uniforms and fancy feather-adorned felt hats, one of which provides for a highly amusing episode. The dazzling splendor of the Alps, as well as the rustic rhythm of life that the seasons dictate, are seen through Vincent’s eyes. He is awe-struck by the majesty of the mountains, their power, indeed, by their personalities. Each season, at least at one point, brings on a vertigo and paralysis akin to Stendhal syndrome. Vincent feels he is contemplating a Klimt painting. He hears and expands the verses of Rimbaud’s Voyelles. The many tones of white, the burgeoning greens of spring, and the golden fields before the autumn rains are presented with lyrical intensity and finesse. Vincent attempts to abandon his two Parisian identities by completely adapting to Alpine life. He learns to herd and harvest, to predict the weather, to recognize the regional plants, insects, and fauna. The author has supplied him with effective guides—his protector family, a blind neighbor who teaches him to see lucidly, and most importantly the ten-year old Moinette, a precocious girl, who begins every conversation with “T’as déja…?” or “T’as jamais…?”, then revealing some unknown, and concludes with “C’est un secret” or “Ne le dis à personne.” She is Vincent’s language tutor as well, as he greedily adopts the local patois, in the hopes of becoming an authentic Vallorcin. But that is not meant to be. Mussolini resigns at the end of summer; the Italian soldiers are called home, and Nazis will soon replace them. Divulging the end of the novel","PeriodicalId":44297,"journal":{"name":"FRENCH REVIEW","volume":"17 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"136168892","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
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