A. Trojet Bossard , A. Dorion , L. Planche , C. Chollet , S. Rabiller , G. Cormier
{"title":"Gestion de la douleur par hypnose lors d’une infiltration de la main","authors":"A. Trojet Bossard , A. Dorion , L. Planche , C. Chollet , S. Rabiller , G. Cormier","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.321","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.321","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’infiltration écho-guidée, réalisée dans le but de soulager une douleur, est courante et parfois réputée douloureuse, particulièrement au niveau de la main. Cette potentielle douleur, induite par le soin, peut entraîner une appréhension chez les patients en amont d’un tel geste.</div><div>L’équipe soignante de rhumatologie pose l’hypothèse qu’une séance d’hypnose, en créant un gant imaginaire (technique d’hypnose reconnue) sur la main douloureuse du patient, avant le geste, pourrait permettre de diminuer la douleur ressentie ainsi que l’anxiété.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>À chaque patient adressé pour une infiltration au niveau de la main (arthrose ou arthrite des doigts/doigt à ressaut), il était proposé l’étude avec consentement oral.</div><div>En cas d’acceptation, le patient était randomisé, sans aveugle, dans le bras « infiltration standard » ou dans le bras « infiltration avec hypnose », avec évaluation de la douleur ressentie lors du geste infiltratif et évaluation de l’anxiété en amont du geste puis en aval du geste.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>D’octobre 2020 à septembre 2022, 80 patients ont ainsi été randomisés dans le cadre de notre étude. 1 patient a été exclu. 40 patients ont été infiltrés de façon standard. 39 patients ont été infiltrés avec l’hypnose.</div><div>Concernant la douleur ressentie au cours de l’infiltration, la moyenne est estimée sur EVA à 4,56/10 (écart type<!--> <!-->=<!--> <!-->2,71) dans le groupe « sans » hypnose versus 1,75/10 (écart type 1,63) dans le groupe hypnose. La différence moyenne est donc estimée à 2,8/10 (IC 1,8–3,8). Les résultats sont supérieurs à 1,1 (différence cliniquement significative).</div><div>Pour l’anxiété, avec l’échelle d’anxiété-état de Spielberger, la moyenne est estimée à 34 (écart type<!--> <!-->=<!--> <!-->10) dans le groupe « sans » hypnose versus 26 (écart type<!--> <!-->=<!--> <!-->6) dans le groupe hypnose. La différence moyenne est estimée à 8 (IC 4,4–12).</div><div>Le temps de préparation sous hypnose a diminué avec le temps, passant de 3<!--> <!-->minutes initialement à moins d’une minute actuellement. Ce qui permet de ne pas allonger de façon importante le temps de consultation.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Cette technique d’hypnose utilise le principe du VAKOG (visuel, auditif, kinesthésique, olfactif, gustatif), qui va permettre au patient de créer un gant imaginaire selon son désir et à appréhender la sensation procurée au toucher. Grâce à cela, une zone d’anesthésie aux propriétés protectrices est mise en place sur la main.</div><div>Cette technique est utilisée particulièrement en pédiatrie et ne semble pas avoir été testée en rhumatologie dans la littérature.</div><div>Cette étude, non en aveugle, est randomisée et ouverte mais apporte des résultats intéressants dans l’aide à la prise en charge de nos patients.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La technique du « gant magique » a permis un","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A36-A37"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142720171","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
S. Sadoun , F. Arthur , M. Drame , P. Numeric , C. Deligny , I. Coco-Viloin , B. Suzon , F. Louis-Sidney
{"title":"Épidémiologie des arthrites septiques et des spondylodiscites natives de l’adulte dans la région Caraïbe de 2017 à 2020 : étude en population Martiniquaise","authors":"S. Sadoun , F. Arthur , M. Drame , P. Numeric , C. Deligny , I. Coco-Viloin , B. Suzon , F. Louis-Sidney","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.343","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.343","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les infections ostéoarticulaires (ostéomyélite, arthrite septique et spondylodiscites) sont des pathologies rares mais graves, dont l’incidence a augmenté de manière significative sur la dernière décennie <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[2]</span></span>. À ce jour, les data concernant les infections ostéoarticulaires (IOA) dans la zone Amérique Latine-Caraïbes sont rares.</div><div>La Martinique est un territoire français des Antilles et a pour particularité d’avoir un unique centre hospitalo-universitaire (CHUM) pour une population d’environ 350 000 habitants (hbts). La totalité des patients présentant un tableau d’IOA est orientée vers le CHUM et aucune autre structure tertiaire ne prend en charge ce type de pathologies sur l’Île. Nous souhaitons évaluer l’incidence, l’écologie bactérienne et la morbi-mortalité des arthrites septiques et spondylodiscites native en Martinique.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Étude transversale entre 2017 et 2020 inclus, utilisant la base de données du Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information du CHUM. Dans un premier temps les codes CIM 10 M869, M463, M008 ont été utilisés pour identifier les séjours en rapport avec IOA. L’ensemble des dossiers médicaux des séjours correspondant ont été relus et les patients de 15<!--> <!-->ans et plus, répondant aux critères diagnostics des IOA ont été inclus dans l’étude.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur 784 séjours identifiés dans le PMSI, 176 patients répondaient aux critères d’arthrites septiques et de spondylodiscites natives.</div><div>En 2017, l’incidence des arthrites septiques et des spondylodiscites natives étaient de 10,98/100 000 hbts et de 6,78/100 000 hbts respectivement. En 2020, ces incidences étaient respectivement de 9,46/100 000 hbts et de 8,41/100 000 hbts respectivement.</div><div>L’incidence globale des IOA (hors ostéomyélites) était de 16,14/100 000 habitants (hbts) en 2017 et 16,48/100 000 hbts en 2020. Elle était 1,6 fois et 2,4 fois plus élevée chez les hommes en 2017 et en 2020 respectivement. Cette incidence était en augmentation entre 2017 et 2020 chez les patients de 60–74<!--> <!-->ans et de plus de 75<!--> <!-->ans. Entre 2017 et 2020, la mortalité intra hospitalière étaient de 8,62 %. Huit pour cent des patients présentaient un sepsis sévère, 12,5 % ont été pris en charge en USC et 12 % des spondylodiscites présentaient des complications neurologiques. La durée moyenne de séjour était de 27,7<!--> <!-->jours et 31<!--> <!-->jours en 2017 et 2020 respectivement. Le staphylocoque, le streptocoque et les BGN représentaient 44,8 %, 26,4 % et 13,8 % des germes impliqués dans les IOA respectivement. Parmi les comorbidités les plus fréquentes, on retrouvait l’hypertension artérielle (43,8 %), le diabète (38,1 %), les cancers solides (11,9 %), les hémopathies malignes (6,8 %), les rhumatismes inflammatoires (3,9 %) et les hémoglobinopathies (2,8 %).</div></div><div><h3>","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Page A58"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719785","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
C. Gaujoux-Viala , N. Rincheval , B. Combe , F. Guillemin , M. Dougados , B. Fautrel , L. Gossec
{"title":"La discordance patient-médecin de l’activité de la PR et sa persistance ont un impact négatif sur la rémission, la fonction et la progression structurale dans la cohorte ESPOIR","authors":"C. Gaujoux-Viala , N. Rincheval , B. Combe , F. Guillemin , M. Dougados , B. Fautrel , L. Gossec","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.348","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.348","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction Objectif</h3><div>1) explorer l’étendue et les raisons de la discordance entre l’évaluation globale du patient (PGA) et l’évaluation globale du médecin (PhGA) de l’activité de la polyarthrite rhumatoïde (PR)</div><div>2) déterminer l’impact de la discordance répétée sur l’évolution de la PR au cours des cinq premières années.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>-Patients : de la cohorte française d’arthrite précoce ESPOIR (2 articulations gonflées pendant<!--> <!--><<!--> <!-->6 mois, non traités par DMARD), répondant aux critères ACR-EULAR pour la PR à l’inclusion.</div><div>– Analyse : la concordance entre PGA et PhGA (Bland-Altman plot) a été évaluée. Une régression logistique multivariée a été utilisée pour déterminer les variables indépendamment associées à la discordance définie par une différence entre PGA et PhGA<!--> <!-->≥<!--> <!-->20 à l’inclusion.</div><div>Des modèles logistiques multivariés ont été utilisés pour déterminer si la discordance répétée (discordance |PGA – PhGA|≥<!--> <!-->20 à plus de la moitié des visites précédentes) était associée aux rémissions (booléennes, SDAI et DAS28), à la stabilité fonctionnelle (HAQ<!--> <!-->≤<!--> <!-->0,5 et deltaHAQ<!--> <!-->≤<!--> <!-->0,25), à la qualité de vie (EQ5D) et à l’absence de progression radiographique (delta Sharp score<!--> <!--><<!--> <!-->1) à 1, 2 et 5<!--> <!-->ans de suivi.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Chez 645 patients atteints de PR débutante (âge moyen<!--> <!-->=<!--> <!-->48,8<!--> <!-->±<!--> <!-->12,2<!--> <!-->ans, 77 % des femmes, 48,7 % d’ACPA+), la concordance à l’inclusion était meilleure aux deux extrémités du spectre, en particulier pour une activité élevée de la maladie. Une discordance entre les patients et leurs médecins s’est produite dans 30 % de notre cohorte : 24 % avaient des scores PGA plus élevés et 6 %, des scores PhGA plus élevés. Dans les régressions logistiques multivariées, un faible NAG, une faible composante mentale du SF-36, vivre seul, des niveaux plus élevés de fatigue étaient associés à la discordance. Dans les analyses multivariées, la discordance répétée était significativement associée à une moindre rémission, une moindre stabilité fonctionnelle, une moindre qualité de vie à 1,2 et 5<!--> <!-->ans et plus de progression radiographique à 1 et 2<!--> <!-->ans.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Des évaluations patient-médecin discordantes et répétées de l’activité de la maladie ont un impact négatif sur la rémission, la fonction et la progression structurale de la PR sur une période de 5<!--> <!-->ans.</div></div>","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A61-A62"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719788","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
M. Couderc , S. Gomez , S. Mathieu , C. Chenaf , C. Theis , M. Soubrier , A. Tournadre , A. Mulliez
{"title":"Évolution de l’incidence des arthrites septiques en France sur une période de 13 ans : les données du SNDS","authors":"M. Couderc , S. Gomez , S. Mathieu , C. Chenaf , C. Theis , M. Soubrier , A. Tournadre , A. Mulliez","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.340","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.340","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Potentiellement grave avec une mortalité estimée entre 6 et 10 %, l’arthrite septique (AS) reste une pathologie rare touchant 1–10 pour 100 000 patients/année selon des études anciennes. Il n’existe à notre connaissance aucune étude longitudinale de l’incidence des AS en France.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Il s’agit d’une étude rétrospective observationnelle longitudinale de l’incidence des AS entre 2009 et 2022 selon les données du Système National des Données de Santé (SNDS). Ont été inclus les patients adultes admis à l’hôpital identifiés par un code ICD-10 (M000, M001, M002, M008, M009, M010, M011, M013, A544, A180) en diagnostic principal, relié ou associé. Étaient exclus les patients avec infection de prothèse articulaire. La mortalité était évaluée à 1, 6 et 12 mois ainsi que les facteurs associés à la mortalité. La recherche des facteurs de risque d’AS a été effectuée par comparaison à un groupe de sujets contrôles sélectionnés aléatoirement et appariés sur l’âge et le sexe (10 contrôles pour un cas).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>En 2022, 8525 patients ont été hospitalisés pour une AS soit une incidence annuelle de 16,0 [15,6–16,3] pour 100 000 patients années, en légère hausse depuis 2009 (<span><span>Figure 1</span></span>). La prise en charge se fait majoritairement en établissement public (58,2 %).</div><div>Sur la période 2009–2022, l’AS touche plus souvent les hommes (65,5 %), d’âge moyen 61,9<!--> <!-->ans. Les localisations les plus fréquentes sont la main (24 %), le pied (22 %) et le genou (22 %), le germe identifié le plus souvent un staphylocoque (47 %), un streptocoque (14 %) ou un bacille gram négatif (10 %). L’atteinte était polyarticulaire chez 3,7 % des patients. Une endocardite est retrouvée dans 2,8 % des cas. Un choc septique est rapporté dans 1,8 % des cas et un passage en réanimation chez 3,4 %. La durée médiane d’hospitalisation était de 8 [2–19] jours. Durant l’épisode, 13,5 % ont eu un lavage articulaire, 17 % une synovectomie.</div><div>Le taux de mortalité 1, 6 et 12 mois après une AS était respectivement de 3,2 % [3,1–3,3], 8,3 % [8,1–8,4], 11,1 % [10,9–11,3 %], et stable dans le temps. Les principaux facteurs associés à la mortalité étaient l’âge<!--> <!-->><!--> <!-->65<!--> <!-->ans (HR 7,3 [6,9–7,7]), la localisation autre qu’à la main (HR 5,1 [4,7–5,5]), les comorbidités (cancer HR 3,1 [3,0–3,3], cirrhose HR 2,5 [2,4–2,7], insuffisance rénale HR 3,5 [3,3–3,7], la transplantation HR 2,2 [2–2,6]), le choc septique (HR 8,1 [7,7–8,6]), l’identification d’un bacille GRAM négatif (HR 3,3 [3,1–3,5]). Le taux de mortalité était plus élevé que chez les contrôles même après ajustement sur les comorbidités (HR 4,2 [4,1 – 4,3]).</div><div>Après appariement au groupe contrôle, les principaux facteurs associés à la survenue d’une AS sont la dialyse (OR 11,9 [11,3–12,5]) l’antécédent de cirrhose (OR 6,6 [6,4–6,9]), de polyarthrite rhumatoïde (OR 6,31 [6,1–6","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A55-A56"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719784","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
E. Legrand, R. Peirolo, H. Racapé, I. Al Sabty, E. Hoppe, B. Bouvard
{"title":"Causes et chronologie des décès après hospitalisation pour une fracture ostéoporotique","authors":"E. Legrand, R. Peirolo, H. Racapé, I. Al Sabty, E. Hoppe, B. Bouvard","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.370","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.370","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La complication ultime de l’ostéoporose n’est pas la fracture, mais le décès post-fracture, bien décrit après fracture de l’ESF et réduit par le traitement de fond, en particulier l’acide zolédronique IV. L’objectif de ce travail était de décrire la mortalité, mais aussi la chronologie et les causes des décès, après hospitalisation pour fracture ostéoporotique, afin de proposer des mesures préventives.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Il s’agit d’une étude de cohorte prospective, réalisée sur 298 patients (81 hommes et 217 femmes), âgés en moyenne de 76 ans (50–90 ans), hospitalisés dans un CHU (Services de rhumatologie et de chirurgie orthopédique) pour une fracture ostéoporotique datant de moins de 7<!--> <!-->jours. Nous avons analysé les comorbidités des patients, les traitements, le risque de décès à 12 et 36 mois, les complications cliniques des fractures et le parcours de soin du patient. L’analyse des facteurs de risque de décès a été réalisée selon un modèle de Cox temps dépendant, en utilisant toutes les variables disponibles, en particulier l’âge, le sexe, l’IMC, la localisation de la fracture, le service d’hospitalisation, la prise de toxiques, les comorbidités, le risque de chute et les traitements.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les fractures concernent majoritairement l’ESF (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->118), le rachis (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->50), le poignet (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->45), l’humérus (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->33), le tibia (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->44). La mortalité est chiffrée à 10,4 % à 12 mois et à 17,8 % à 3 ans. Elle est multipliée par trois par rapport à celle attendue dans la population générale. Dans la tranche d’âge 70–79 ans, la mortalité est 5 fois supérieure à celle attendue. Au cours de la première année, respectivement, 20 %, 60 % et 85 % des décès surviennent dans le premier mois, les 3 mois et les 9 mois suivant la fracture. La fracture et ses complications directes n’expliquent que 3 % des décès. Le risque de décès est de 8,8 % chez les femmes et 14,8 % chez les hommes. Le risque de décès n’est pas lié à l’âge ni au site de la fracture mais est étroitement corrélé à la maigreur (RR 1,1 pour −1<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup>, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,006), au nombre de comorbidités (RR 1,49, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,01) et au nombre de traitements (RR 1,21, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,001). Parmi les traitements, les antidépresseurs sont associés de façon très significative avec un doublement du risque de décès à 12 mois. Le risque de décès est hautement variable : inférieur à 5 % chez les patients sans comorbidités ou sans traitements et supérieur à 14 % chez les patients avec au moins deux comorbidités ou au moins 4 médicaments. Dans une perspective clinique, nous avons calculé un score de décès, intégrant ces variables, permettant de séparer 4 groupes de patients : très faible risque (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->74, risqu","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Page A77"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142720147","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Z. Amoura , S. Choquet , J. Cortes-Hernandez , P. Barba , J.M. Álvaro-Gracia , M. Kwon , J. Weinmann-Menke , E. Wagner-Drouet , O. Fischer , B. Kovacs , F. Chaperon , D. Pearson , T. Kirsilä , C.Y. Sean Lee , C. Drakeford , P. Gergely , G. Cavalli , T. Shisha
{"title":"Résultats prélimainaires d’une étude phase 1/2 évaluant la tolérance, la cinétique cellulaire et l’efficacité du rapcabtagene autoleucel (YTB323) un CAR-T ciblant le CD19 chez des patients avec un lupus érythémateux systémique sévère réfractaire (LESsr)","authors":"Z. Amoura , S. Choquet , J. Cortes-Hernandez , P. Barba , J.M. Álvaro-Gracia , M. Kwon , J. Weinmann-Menke , E. Wagner-Drouet , O. Fischer , B. Kovacs , F. Chaperon , D. Pearson , T. Kirsilä , C.Y. Sean Lee , C. Drakeford , P. Gergely , G. Cavalli , T. Shisha","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.384","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.384","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le lupus érythémateux systémique (LES) se caractérise par la production d’autoanticorps dirigés contre de multiples auto-antigènes par des cellules B auto-réactives. Les patients atteints de LES sévère réfractaire (LESsr) répondent mal aux traitements, présentent des lésions organiques progressives et ont un taux de mortalité élevé. Des séries récentes de cas ont montrées qu’un traitement par CAR-T (chimeric antigen receptor T-cell) dirigées contre le CD19 pouvait induire une rémission clinique complète chez des patients atteints de LESsr <span><span>[1]</span></span>. Le rapcabtagene autoleucel (YTB323) est une nouvelle thérapie CAR-T autologue dirigée contre le CD19 et de fabrication rapide par rapport aux CAR-T traditionnels, qui a été évaluée en phase 1 dans les hémopathies malignes <span><span>[2]</span></span>. L’objectif de cette étude était d’évaluer la sécurité, l’efficacité et la cinétique cellulaire de l’YTB323 chez des patients atteints de LESsr.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Cette étude de phase 1/2 (<span><span>NCT05798117</span><svg><path></path></svg></span>) ouverte, multicentrique, mono-bras est actuellement en cours. Le traitement par YTB323 consiste en l’administration d’une dose unique de 12,5<!--> <!-->×<!--> <!-->106 cellules CAR-T après lymphodéplétion par cyclophosphamide/fludarabine. Les données de sécurité collectées comprenaient les événements indésirables, événements indésirables graves, décès, signes vitaux, électrocardiogramme et paramètres biologiques. La pharmacocinétique (PK) a été évaluée par PCR quantitative et cytométrie de flux et la pharmacodynamique (PD) en suivant l’évolution des taux de cellules B et T. L’efficacité préliminaire a été évaluée grâce aux scores d’activité de la maladie (SLEDAI), de l’évaluation globale par le médecin (PhGA) et des marqueurs rénaux et immunologiques.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Entre avril 2023 et mars 2024, 11 patients atteints de LESsr ont reçu un traitement par YTB323. Nous rapportons les données préliminaires de sécurité, d’efficacité et de biomarqueurs pour ces 11 patients (date limite des données : mars 2024). Comme attendu, une cytopénie transitoire, y compris de grade 3 ou 4, a été observée chez les 11 patients, dont des anémies (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->6 ; grade 2 [<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2] ou 3 [<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4]) et des neutropénies (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8, grade 3 [<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2] ou 4 [<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->6]). Une hypogammaglobulinémie, n’ayant pas nécessité de traitement par immunoglobulines intraveineuses, est survenue chez 6 patients. Un syndrome de relargage des cytokines (CRS) a été observé chez 6 patients (grade 1 [<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3] ou 2 [<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3]) avec résolution sous tocilizumab. Un syndrome de neurotoxicité associé aux cellules immunitaires (ICANS), se manifestant par une ataxie transitoire, a été rapporté ","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A89-A90"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719880","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
M. Scherlinger , J.F. Kleinmann , A. Folliasson , M. Riviere , J. Sibilia , Z. Amoura , Réseau National des Centres de Références et de Compétence “Maladies autoimmunes systémiques rares”
{"title":"Développement et validation d’un questionnaire centré sur le patient d’autoévaluation de l’activité du lupus : LUPIN®","authors":"M. Scherlinger , J.F. Kleinmann , A. Folliasson , M. Riviere , J. Sibilia , Z. Amoura , Réseau National des Centres de Références et de Compétence “Maladies autoimmunes systémiques rares”","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.322","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.322","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le lupus systémique (LS) est une maladie chronique caractérisée par des fluctuations imprévisibles de son activité, ce qui rend les poussées difficiles à détecter et nuit considérablement à la qualité de vie des patients. Il est donc nécessaire de développer des outils d’autoévaluation centrés sur le patient (PRO) pour lui permettre d’évaluer l’activité de sa maladie et le fardeau qu’elle représente. Ce travail vise à développer et valider un auto-questionnaire (LUPIN) pour évaluer l’activité du LS et les PRO associés.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>LUPIN a été développé avec la participation de patients membres de l’Association Française du Lupus (AFL+) et d’experts du lupus. Il couvre plusieurs composantes liées à la perception de l’activité du lupus par le patient (<span><span>Figure 1</span></span>) et inclut également le questionnaire de qualité de vie SF36. Les patients complétaient le questionnaire LUPIN avant leur consultation médicale, soit sous forme électronique via une webapp, soit en version papier, puis le remettaient scellé à leur médecin. Celui-ci, en aveugle des réponses des patients, notait les caractéristiques cliniques, une évaluation visuelle analogique (PhGA) et le score SLEDAI-2K. Les données ont été recueillies dans 34 centres situés en France métropolitaine et dans les DROM. Les corrélations entre les réponses des patients et l’évaluation du médecin ont été mesurées à l’aide du coefficient de Spearman et le test de Student a été utilisé pour déterminer les causes de discordance entre les PRO et l’évaluation du clinicien.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 444 questionnaires ont été analysés, avec 85 % de femmes, un âge moyen de 45<!--> <!-->ans et une durée moyenne du LS de 14<!--> <!-->ans, dont la majorité avait des antécédents d’atteintes articulaires (86 %) et cutanées (72 %), tandis que 35 % avaient eu une néphrite lupique. 29 % présentaient un score SLEDAI<!--> <!-->≥<!--> <!-->4, avec un score moyen de 3,4.</div><div>Les résultats ont montré une corrélation modérée entre le PhGA et le SLEDAI ou le SLEDAI clinique (r<!--> <!-->=<!--> <!-->0,45–0,48). En concordance avec la littérature, les corrélations entre les composantes de LUPIN et le SLEDAI, le cSLEDAI ou le PhGA étaient faibles (r<!--> <!--><<!--> <!-->0,39), bien que statistiquement significatives. En revanche, de bonnes corrélations ont été observées entre des composantes de LUPIN et des domaines du SF36 pour l’évaluation de la douleur, l’état physique et la fatigue (r<!--> <!-->=<!--> <!-->0,65–0,69). Il existe également de fortes corrélations entre le score composite global LUPIN et les domaines physiques et de la douleur du SF36 : 0,69<!--> <!--><<!--> <!-->r<!--> <!--><<!--> <!-->0,79 (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001 pour toutes ; <span><span>Figure 2</span></span>). Dans cette étude, où 2/3 des patients étaient peu actifs (SLEDAI<!--> <!--><<!--> <!-->4), une faible corrél","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A37-A38"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142720172","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
I. Favre-Félix , C. Morizot , A. Mennini , M. Laffaire , I. Chary Valckenaere , D. Loeuille
{"title":"Évaluation radiographique de l’atteinte structurale du rachis dans la spondylarthrite ankylosante avec ou sans psoriasis","authors":"I. Favre-Félix , C. Morizot , A. Mennini , M. Laffaire , I. Chary Valckenaere , D. Loeuille","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.334","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.334","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Comparer la prévalence et la sévérité de l’atteinte structurale radiographique rachidienne dans la spondylarthrite ankylosante, selon la présence ou l’absence de psoriasis.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude rétrospective monocentrique conduite au CHU de Nancy entre 2008 et 2021 incluant 142 patients répondant aux critères de sacro-iliite radiographique de New York modifiés et ayant bénéficié de radiographies rachidiennes à la même période. L’évaluation structurale radiographique a été établie par un lecteur expérimenté en aveugle du statut psoriasis, sur des clichés sagittaux selon les scores RASSS et mSASSS. Nous avons veillé à exclure les lésions arthrosiques (ostéophytes) en utilisant l’angle limite<!--> <!--><<!--> <!-->45°.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 142 patients inclus, 33 avaient du psoriasis (23,2 %). L’âge médian était de 54<!--> <!-->ans [47 ; 62] avec une majorité d’hommes (70,4 %), une durée médiane de la maladie de 14<!--> <!-->ans [6 ; 26], un tabagisme (66,6 %), un HLA-B27 positif (77,6 %) et un traitement par AINS (70,4 %), csDMARDS (23,9 %) et bDMARDs (41,5 %) avec principalement un anti-TNF alpha (43,7 %). Dans le groupe psoriasis, il y avait un tabagisme moins fréquent et un traitement par csDMARDS plus important. 89 patients (62,7 %) présentaient au moins une lésion avec le RASSS et 79 (55,6 %) avec le mSASSS (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,23). Le RASSS fournissant plus d’informations et en l’absence de discordance entre les deux scores, les résultats ont été détaillés et présentés avec ce score. Dans la population totale, la moyenne du RASSS était de 12,8 (± 18,8), sans différence significative observée sur le rachis total et à l’étage disco-vertébral selon la présence de psoriasis ou non. La proportion de patients présentant au moins une lésion structurale ou au moins une unité disco-vertébrale ankylosée n’était pas différente selon le statut psoriasis. La sévérité (lésions de grade 1, 2 ou 3) et la localisation de l’atteinte structurale ne différait pas significativement entre les deux groupes (<span><span>Figure 1</span></span>). Numériquement, la lésion la plus fréquente était l’ankylose (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->482) principalement retrouvée en T10-T11. Il n’y avait pas de localisation préférentielle des lésions de grade 1, 2 et 3 selon les segments rachidiens ou les unités disco-vertébrales que ce soit dans le groupe avec ou sans psoriasis. Toutefois, on notait une tendance à un plus grand nombre de ponts osseux thoraciques en l’absence de psoriasis (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,051). Dans la population totale, en analyse multivariée, le RASSS était significativement associé à l’âge (coefficient de corrélation<!--> <!-->=<!--> <!-->CC 0,2 ; <em>p</em> : 0,010), à la durée de la maladie (CC 0,3 ; <em>p</em> : 0,002), au sexe masculin (CC 0,2 ; <em>p</em> : 0,016), à la CRP<!--> <!-->><!--> <!-->5<!--> <!-->mg/L (CC 0,2 ; <em>p</em> : 0,0","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Page A50"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719998","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
F. Badaire , C. Lambert , C. Chen Wa , Y. Oyouba , R. Marjorie , F. Aupetit , N. Guérin , S. Malochet-Guinamand , A. Tournadre , M. Couderc
{"title":"Utilisation de Synofast® en pratique courante : performances diagnostiques et impact sur la prise en charge d’une arthrite aiguë sur articulation native","authors":"F. Badaire , C. Lambert , C. Chen Wa , Y. Oyouba , R. Marjorie , F. Aupetit , N. Guérin , S. Malochet-Guinamand , A. Tournadre , M. Couderc","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.341","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.341","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’arthrite septique (AS) est une affection rare, de pronostic grave, sans marqueur diagnostic rapide et fiable. La prise en charge consiste souvent en une surveillance hospitalière des patients présentant une arthrite possiblement septique dans l’attente des résultats bactériologiques. Synofast® est un nouvel appareil qui, par l’analyse spectroscopique d’une goutte de liquide articulaire, permet en 15<!--> <!-->minutes d’écarter une AS avec une valeur prédictive négative (VPN) de 98 %. L’objectif de l’étude est de mesurer les performances diagnostiques face à un patient ayant une suspicion d’arthrite septique et d’en évaluer l’impact sur la prise en charge en pratique courante.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude prospective monocentrique sur un an, incluant les patients vus dans le service de rhumatologie ou dans un service du CHU au décours d’un avis et présentant une arthrite possiblement septique sur articulation native, évoluant depuis moins de 6 semaines. Lors de la ponction, une goutte (7<!--> <!-->μL) de liquide est prélevée des flacons habituels et analysée par Synofast®, qui propose 3 risques d’AS : « très faible », « possible », « fort ». L’évaluateur note la prise en charge qu’il aurait effectué avant le test et celle qu’il effectue au décours, en connaissance des performances diagnostiques annoncées de l’appareil.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Quarante trois patients ont été inclus dont huit avaient une arthrite septique (18,6 %). Pour écarter le diagnostic d’AS (« risque faible »), la sensibilité du test Synofast® était de 75 % (IC 95 % : 35–97), la VPN de 93 % (IC 95 % : 77–99) avec un rapport de vraisemblance négatif de 0,32 (IC 95 % : 0,10–1,09). Pour confirmer le diagnostic (« risque fort »), la spécificité du test Synofast® était de 94 % (IC 95 % : 81–99), la valeur prédictive positive de 67 % (IC 95 % : 22–96) avec un rapport de vraisemblance positif de 8,75 (IC 95 % : 1,93–39,75). Le test a permis d’éviter 1 hospitalisation sur 29 prévues initialement et de surseoir à une antibiothérapie chez 1 patient sur 7. Ni le mode de suivi ni la prise en charge médicamenteuse n’ont changé pour 95 % et 93 % des patients respectivement.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Ce test montre de bonnes performances pour éliminer une AS avec une bonne VPN mais une sensibilité médiocre, qui peut être expliquée par la culture articulaire stérile et l’antibiothérapie préalable depuis plusieurs jours. Les faibles VPP et spécificité n’en font pas un outil d’intérêt pour confirmer l’AS. Une précédente étude de plus grand effectif retrouvait une meilleure sensibilité de 87 %, sans différence significative entre les patients ayant une culture de liquide articulaire positive ou non.</div><div>La prise en charge, notamment sur la décision d’hospitalisation, n’a pas été significativement modifiée par le résultat du test. On peut suspecter une part de méfiance de la part des utilisateurs au vu ","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Page A56"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719551","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L. Bebear , J. Seneschal , F. Poullenot , P. Rivière , T. Barnetche , E. Lazaro , T. Schaeverbeke , J. Avouac , C. Richez , N. Poursac , N. Mehsen , M.E. Truchetet
{"title":"SCLEROGUT : description des carences en micronutriments, identification de facteurs de risque et corrélation avec l’atteinte digestive dans la sclérodermie systémique","authors":"L. Bebear , J. Seneschal , F. Poullenot , P. Rivière , T. Barnetche , E. Lazaro , T. Schaeverbeke , J. Avouac , C. Richez , N. Poursac , N. Mehsen , M.E. Truchetet","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.305","DOIUrl":"10.1016/j.rhum.2024.10.305","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’atteinte digestive est fréquente dans la sclérodermie systémique (SSc). Elle est responsable d’une diminution de la survie et de la qualité de vie. Elle se complique souvent de dénutrition, notamment en cas de malabsorption qui touche jusqu’à 25 % des patients. Peu de données existent dans la littérature sur le statut en micronutriments dans la SSc. Ce travail a pour objectif de décrire les carences en micronutriments chez les SSc, de rechercher des facteurs de risque et d’étudier la répartition des carences en fonction de l’atteinte digestive.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Une étude prospective a été réalisée dans 5 services d’un centre hospitalier Français. Les patients inclus répondaient aux critères ACR/EULAR 2013. Les données démographiques et cliniques ont été collectées. L’atteinte digestive est recueillie via le questionnaire UCLA GIT 2.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Un total de 140 patients a été inclus avec une prédominance féminine (77,14 %) et un âge moyen à 62 ans. 52 % ont une forme avec anti-centromères (anti-Cm). 89,39 % ont une carence en au moins un oligo-élément. Les carences les plus fréquentes concernent la vitamine D (55,88 %), le zinc (50,72 %), la vitamine C (24,81 %) et la vitamine A (10,14 %) (<span><span>Tableau 1</span></span>). Certaines carences semblent plus fréquentes dans les formes sévères de la maladie. La présence d’anti-Scl70 augmente le risque d’hypovitaminose A (OR : 4,69). La présence d’une hypertension pulmonaire augmente le risque de carence en vitamine B9 (OR : 7,93) et sélénium (OR : 9,25). Un mRss supérieur à 14 augmente le risque de carence en zinc (OR : 4,43). À l’inverse, la présence d’anti-Cm est associée à un risque accru d’hypovitaminose C (OR : 3,20), et la présence d’une calcinose est associée à un risque accru de carence en sélénium (OR : 4,03) (<span><span>Fig. 1</span></span>). Pas d’association entre carence et symptômes digestifs. Les données dont nous disposons ne permettent pas d’exclure certains facteurs confondants, tels qu’une dénutrition associée ou une carence d’apport. Un dépistage systématique de certaines carences en micronutriments semble cependant nécessaire. La <span><span>Fig. 2</span></span> propose un algorithme de dépistage basé sur le phénotype clinique et sérologique du patient.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Notre étude préliminaire est l’une des premières à révéler une prévalence aussi importante des déficits en micronutriments chez les patients SSc, en particulier pour les vitamines A, C, D, le sélénium et le zinc. Certains facteurs de risque semblent se détacher, mais il est essentiel de noter que ces résultats doivent être interprétés avec prudence.</div></div>","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Pages A23-A24"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719782","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}