{"title":"Pascale Roze à Léon Tolstoï","authors":"K. Schwerdtner","doi":"10.7202/1059369AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1059369AR","url":null,"abstract":"Dans Lettre d’été (Paris, Albin Michel, 2000), Pascale Roze s’adresse à Léon Tolstoï sur le ton d’une « vraie confidence », ce qui lui permet « d’écrire cette expérience-là » (avoir frôlé la mort) qui, sans l’écriture, serait restée secrète, cachée, inexpliquée. Par ailleurs, hantée par des questions sur la mort auxquels son destinataire ne peut répondre, l’auteure tente d’interroger à la fois l’image de lui-même et la philosophie que le grand écrivain a pu élaborer au fil de ses écrits publiés et papiers privés. Cette tentative d’interrogation l’amènera, d’une part, à établir entre eux certaines « correspondances » ou affinités et, d’autre part, à rendre sensible une différence importante d’attitude devant la vie et la mort, différence que sa très grande admiration pour le romancier russe aurait pu censurer. Selon notre hypothèse, pour l’auteure de Lettre d’été, s’adresser à Tolstoï, lui poser ses questions les plus intimes, reviendrait à incarner, par rapport à son destinataire, le semblable et le différent à la fois.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-05-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48321938","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"« Le sentiment dont nous parlons »","authors":"Clive Thomson","doi":"10.7202/1059365AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1059365AR","url":null,"abstract":"Georges Hérelle (1848-1935) est bien connu, de son vivant, pour ses excellentes traductions en français de l’oeuvre de l’écrivain italien Gabriele D’Annunzio et pour ses travaux d’érudition sur le théâtre populaire basque. Dans notre étude récente, Georges Hérelle : archéologue de l’inversion sexuelle « fin de siècle » (Paris, Éditions du Félin, 2014), nous avons insisté sur l’important rôle qu’il a joué comme historien et surtout archiviste de l’homosexualité, en examinant son journal intime, ses notes de voyage, ses albums de photographies et ses manuscrits inédits. Se caractérisant comme « timide et un peu sauvage », Hérelle avoue, dans son journal intime, « sa crainte d’être indiscret ». Il décide, très jeune, de mener une double vie. Dans le contexte de sa longue carrière de professeur de philosophie, il conserve l’image publique d’un homme convenable et modeste. C’est une question de survie, dit-il, parce qu’il est entouré d’une société extrêmement hostile et intolérante. Par ailleurs, il fréquente discrètement dans sa vie privée un tout petit groupe d’amis homosexuels. Dans l’article présent, nous abordons un nouvel objet d’étude, à savoir les lettres des années 1860 et 1870 qu’Hérelle a adressées à Paul Bourget et à d’autres amis intimes. Hérelle et ses amis se racontent les menus détails de leur vie quotidienne, mais aussi leurs aventures amoureuses, pensées intimes et ambitions littéraires. Ces jeunes gens sont à la recherche d’un langage qui leur permettrait de décrire avec précision la nature de leurs sentiments amoureux. Notre analyse révèle une image singulièrement riche de la vie homosexuelle à un moment historique précis – les premières années de la Troisième République – pour lequel il existe très peu de témoignages autobiographiques d’homosexuels.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-05-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71152983","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"« Rien ne sera plus beau que ces lettres »","authors":"M. Irvine","doi":"10.7202/1059366AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1059366AR","url":null,"abstract":"La correspondance de Louise Cruppi et de Romain Rolland, inédite et conservée dans le Fonds Romain Rolland à la BnF, comprend des centaines de lettres échangées par les deux auteurs entre 1905 et 1925. Cet article examine les représentations de Cruppi et de Rolland, entre public et privé, qui émergent de ces lettres, afin de comprendre ce que cette importante correspondance représentait pour eux, personnellement et professionnellement. Les différences dans les identités publiques et privées d’un homme et d’une femme de lettres au début du vingtième siècle retiennent en particulier notre attention, ainsi que le rôle de cette longue amitié dans les carrières intellectuelles de ces deux auteurs.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-05-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71152990","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Faire peuple","authors":"P. Bastien, G. Mazeau","doi":"10.7202/1055652ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1055652ar","url":null,"abstract":"Siméon-Prosper Hardy (1729-1806) est un ancien libraire de la rue Saint-Jacques, petit notable bien connu des circuits jansénistes. Adrien Duquesnoy (1759-1808) est député du Tiers-État aux États généraux réunis à Versailles en mai 1789. Les deux ont rédigé des centaines de pages de notes, d’observations, de témoignages et de récits d’événements sur lesquelles Pascal Bastien (Hardy) et Guillaume Mazeau (Duquesnoy) se sont penchés. Souvent présentés comme des « journaux », les manuscrits constituent surtout des notes à partager, par cahiers, lettres ou lectures publiques, dans les réseaux où l’un et l’autre s’inscrivent. Hardy est membre du district des Mathurins et a participé, en avril 1789, aux assemblées du Tiers-État : il suit donc les travaux de Versailles avec attention. Hardy et Duquesnoy offrent ainsi, dans un intéressant jeu de miroir, un regard sur Paris et Versailles. Sur les mêmes événements, les témoignages diffèrent largement et proposent une vision beaucoup plus complexe de la Révolution que celle à laquelle on l’a souvent réduite. En croisant leur récit parallèle de la Révolution, de mai à octobre 1789, il devient possible de comprendre le parcours, les regards et les temporalités différents, de deux « révolutionnaires ordinaires ». Un regard parallèle sur les pratiques d’écriture, sur la conscience historique et sur la citoyenneté vécue, sera ainsi présenté à travers l’écriture immédiate des premiers mois de la Révolution.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71151521","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Poétique de l’épistolarité romanesque dans l’oeuvre de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont1","authors":"Beatrijs Vanacker","doi":"10.7202/1055655AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1055655AR","url":null,"abstract":"Au sein de son oeuvre impressionnante, le rôle de Beaumont romancière, peu étudié jusqu’à présent, se déduit d’une importante série de romans publiés à des moments-clés de sa carrière. Dans ce parcours, c’est bien la période 1765-1767 (entre le Magasin des Jeunes Dames [1764] et le Magasin des Pauvres [1768]) qui marque l’intérêt de l’auteure pour la fiction romanesque. Pendant ces trois ans, Leprince de Beaumont publie autant de romans, à savoir Lettres d’Émérance à Lucie (1765), Mémoires de Mme la Baronne de Batteville (1766) et La nouvelle Clarice, histoire véritable (1767). Dans cette architecture romanesque en trois étapes, la cohérence interne est en large mesure assurée par la récurrence de passages de « lecture performante », qui servent de marqueurs intradiégétiques d’un projet de mise en récit fictionnelle. De ce fait, Leprince de Beaumont se montre d’une part une observatrice perspicace des stratégies narratives en vigueur à son époque, à travers sa mise en oeuvre d’un processus de négociation fictionnelle qui prépare et légitime la publication à proprement parler. Mais chez Leprince de Beaumont, la scénographie légitimante s’intègre en outre dans une poétique romanesque à forte orientation didactique. Les nombreuses scènes de lecture, que l’auteure prend soin d’attribuer à des héroïnes-narratrices exemplaires, marquent en même temps l’empreinte d’un programme éducatif qui passe outre le registre purement romanesque. En effet, si les rédactrices en question se décident à rédiger et faire circuler les récits de vie de leurs correspondant(e)s, Leprince de Beaumont les fait bien insister sur la logique d’édification qui justifie ce passage d’histoire privée à récit public. Dans sa capacité de prêter la voix au(x) lectrice(s)-romancières intradiégétique(s), le mode épistolaire s’avère ainsi particulièrement propice aux enjeux didactiques de Leprince de Beaumont romancière.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"47914195","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Mémoire de l’événement dans La compagnie des spectres et Pas pleurer de Lydie Salvayre","authors":"C. Grenouillet","doi":"10.7202/1055653ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1055653ar","url":null,"abstract":"Les deux romans de Lydie Salvayre, La compagnie des spectres (1997) et Pas pleurer (2014) sont étudiés conjointement en raison de leurs parentés diégétiques et formelles. Le premier a été lu comme un « roman sur Vichy » et le second met en scène la mémoire de la révolution espagnole de 1936 et de la guerre civile. L’article replace ces deux livres dans le contexte mémoriel de leur parution et en dégage les enjeux. Ils sont porteurs de projets différents, témoignant d’un rapport au passé complexe et parfois douloureux. En montrant que l’événement historique est un spectre qui vient hanter le présent et en explorant la mémoire des petits et des vaincus de l’histoire, ces deux romans expriment une sensibilité politique de gauche.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71151126","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Le Testament de Philippe Fortin de La Hoguette entre témoignage sur soi-même et témoignage de l’esprit","authors":"Louis Laliberté-Bouchard","doi":"10.7202/1055651ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1055651ar","url":null,"abstract":"En dépit de son titre, le Testament de Philippe Fortin de La Hoguette ne paraît pas testamentaire, surtout comparé à la tradition littéraire, ironique et polémique, incarnée par François Villon. Pour rendre compte d’un tel texte, il faut momentanément abandonner le modèle notarial de la tradition satirique pour se tourner vers l’étymologie : celle du testis, qui fait du testateur un témoin, et celle de la testatio mentis, qui fait du testament un témoignage de l’esprit. Ce détour permet de constater d’une part l’avantage rhétorique de la posture testamentaire – où l’on ne peut mentir, et où, pour cette raison, le témoignage ne peut être contesté –, et d’autre part la liberté intrinsèque de cette forme d’écriture, dans laquelle le message du testateur devient un bien à part entière.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71151332","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Miné de l’intérieur","authors":"Marie-Pierre Krück","doi":"10.7202/1055648ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1055648ar","url":null,"abstract":"Dans l’Histoire des Sévarambes (1677), utopie romanesque présentée comme un ouvrage d’histoire et de géographie, Denis Veiras recourt aux tropes attendus des récits de voyages, notamment celui de l’autopsie – le témoignage oculaire – pour avérer son récit. Toutefois, malgré sa prétention à la véracité, le récit est sans cesse ébranlé de l’intérieur, déstabilisé par les différentes voix qui le tissent et qui mettent en cause l’unité épistémologique du témoin ; par la présence du ouï-dire au coeur de la relation de première main ; par les éléments dystopiques qui minent subtilement ce monde parfait. Ces failles de crédibilité affectent tant l’ethnographie que l’historiographie de la relation du capitaine Siden et la frappent d’incertitude, un peu comme les Histoires d’Hérodote, l’inventeur de la notion d’autoptes, de témoin oculaire, et constamment soupçonné de mensonge dans son témoignage paradigmatique sur l’Égypte ancienne.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71151114","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"En l’absence de témoin","authors":"F. Charbonneau","doi":"10.7202/1055650ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1055650ar","url":null,"abstract":"Au cours des années 1722-1724, quelques savants de l’Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres – l’abbé Anselme, l’abbé Sallier, Louis Jean Lévesque de Pouilly et Nicolas Fréret notamment – débattirent vigoureusement du degré de foi qu’il fallait accorder aux oeuvres historiques anciennes lorsque les rares témoignages contemporains des faits qu’elles relataient et sur lesquels elles auraient pu s’appuyer paraissaient douteux, comme c’était le cas pour les quatre premiers siècles de Rome. En nous penchant sur les textes de cette querelle, nous réfléchissons au rôle tenu à l’époque par le témoignage dans la connaissance historique, aux conséquences de sa raréfaction, de sa fragmentation, voire de son absence : comment l’histoire, qui est testis temporum selon le magnifique éloge de Cicéron (De Oratore 2, 9), peut-elle subsister sans testis ? Nous éclairons par cet examen, dans la transition lente d’une pratique littéraire de l’histoire à sa pratique scientifique, le rôle des monuments, des traités, des lois, des relevés astronomiques et des autres archives qui ne transcrivent ni témoignage ni mémoire personnelle.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71151309","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"« Un pays, une langue, une ville ? »","authors":"Alice Michaud-Lapointe","doi":"10.7202/1055654ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1055654ar","url":null,"abstract":"De quelle(s) langue(s) naît-on, et comment ? Il y a la langue-Mère, celle qui arrive comme un don, puis la seconde langue, celle dont on s’éprend et qui bouleverse les affects et les souvenirs. Chez Hélène Cixous, et plus particulièrement dans Une autobiographie allemande et Gare d’Osnabrück à Jérusalem, les langues apprises et rêvées se superposent dans l’écriture autobiographique : Allemagne et Algérie se fondent, la ville d’Oran ressurgit dans celle d’Osnabrück (ou Jérusalem), les syllabes de l’allemand, de l’anglais et du français miroitent et se réfléchissent dans la parole. La question de l’appartenance, pour l’écrivaine, ne relève jamais de l’ordre du territoire fixe, mais creuse plutôt les fluidités temporelles et l’hybridité mémorielle. Cet article propose une analyse des « zones-frontières » du récit de soi cixousien à travers l’image de la torsade, qui se trouve au fondement même de la pratique d’écriture autobiographique de l’écrivaine. Par le chemin de « l’inventer vrai » où se côtoient jeux temporels et non-savoirs, Cixous entreprend une traversée identitaire et qui interroge la figure de la langue-Mère, de la mort en revenance, ainsi que l’idée de « vérité vécue » prise comme voyage fantasmé. Cet essai se consacre aux modalités de l’écriture de Cixous, écriture capable de s’infiltrer subrepticement dans les lézardes et les fissures d’une mémoire personnelle dont il faut textuellement lier et délier, tresser et détresser les fils afin de saisir toute sa complexité.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71151204","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}