Revue de l'OFCEPub Date : 2024-03-06DOI: 10.3917/reof.180.0011
Éric Heyer, Xavier Timbeau
{"title":"Sur l’onde des chocs","authors":"Éric Heyer, Xavier Timbeau","doi":"10.3917/reof.180.0011","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/reof.180.0011","url":null,"abstract":"Le fort rebond de l’activité économique en 2021 a pris fin au second semestre 2022. La crise énergétique et la hausse des prix des produits alimentaires ont poussé l’inflation vers des niveaux qui n’avaient pas été observés dans les pays industrialisés depuis les années 1980. Cette augmentation des prix a rogné le pouvoir d’achat des ménages, ce qui s’est traduit par une baisse de la demande si bien que de nombreux pays flirtent désormais avec la récession. Avec le repli récent des prix des produits énergétiques, l’inflation poursuivra sa décrue progressive, en partie freinée par le rythme de progression encore soutenu des prix des produits alimentaires. Mais les hausses passées des prix continueront à affecter négativement l’activité en 2023 et 2024. Alors que les gouvernements tentent d’amortir la baisse de revenu ou de limiter les hausses de prix par l’adoption de boucliers, les banques centrales augmentent les taux d’intérêt, ce qui accentue le ralentissement de la demande. Sur l’ensemble de l’année 2023, le PIB mondial progresserait de 2,3 %, après 3,2 % en 2022 et 6 % en 2021. La baisse de l’inflation serait progressive et les risques de boucle prix-salaire limités. L’inflation dépasserait encore 3 % en fin d’année 2024 dans la zone euro alors qu’elle s’établirait à 2,4 % aux États-Unis. Ce ralentissement amènerait aussi les banques centrales à mettre un terme au resserrement monétaire d’autant que la hausse des taux d’intérêt a fait resurgir le risque financier à l’échelle de la planète. Quand bien même les quelques faillites bancaires des dernières semaines ne provoquent pas de crise bancaire globale, le risque demeure présent.","PeriodicalId":517945,"journal":{"name":"Revue de l'OFCE","volume":"5 3","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-03-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140397547","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Revue de l'OFCEPub Date : 2024-03-06DOI: 10.3917/reof.182.0005
Éric Heyer, Xavier Timbeau
{"title":"Perspectives économiques 2023-2024","authors":"Éric Heyer, Xavier Timbeau","doi":"10.3917/reof.182.0005","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/reof.182.0005","url":null,"abstract":"ne devrait pas rester aussi soutenue sur l’ensemble de la période de projection. On s’attend en effet à ce que la dynamique de croissance soit prochainement bridée par les hausses répétées des taux d’intérêt, par le lent recul de l’inflation sousjacente et un ralentissement de la croissance du pouvoir d’achat, ainsi que par le manque d’optimisme des ménages et des entreprises. Par ailleurs, la croissance de l’économie mondiale reste faible et, du fait du prolongement de la guerre en Ukraine, l’incertitude continue à être élevée.","PeriodicalId":517945,"journal":{"name":"Revue de l'OFCE","volume":"48 6","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-03-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140285324","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Revue de l'OFCEPub Date : 2024-03-06DOI: 10.3917/reof.180.0207
Christophe Blot, Sabine Le Bayon, Benoît Williatte
{"title":"L’évolution des salaires depuis la crise de la Covid-19 dans les principaux pays industrialisés","authors":"Christophe Blot, Sabine Le Bayon, Benoît Williatte","doi":"10.3917/reof.180.0207","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/reof.180.0207","url":null,"abstract":"La reprise post-Covid s’accompagne d’une forte inflation en grande partie tirée par l’évolution des prix de l’énergie. Ce choc fait suite à la crise sanitaire qui a fortement perturbé le fonctionnement du marché du travail faisant apparaître des tensions. Comment les salaires ont-ils réagi dans ce contexte ? Cette étude décrit la dynamique des salaires dans les principaux pays industrialisés depuis fin 2019. Nous rappelons d’abord que les données de salaire sont issues de différentes sources et qu’elles peuvent être construites selon différentes approches, ce qui rend la compréhension de leur évolution plus délicate que celle des prix. Ainsi, sur la période récente, les données issues de la comptabilité nationale font apparaître des différences relativement aux salaires mesurés par les enquêtes à composition fixe, en partie liées aux effets de structure de l’emploi qui ont été impactés par l’activité partielle et les mesures de confinement. De même l’évolution du salaire minimum peut faire apparaître des divergences importantes selon les modes de revalorisation et le niveau initial de ces salaires. Il ressort néanmoins que la progression des salaires a été plus forte aux États-Unis que dans la plupart des pays européens si bien que le pouvoir d’achat des salariés américains a dans l’ensemble mieux résisté, ce qui pourrait aussi refléter la situation du marché du travail avec des tensions globalement plus fortes outre-Atlantique. Il est néanmoins probable que les ajustements de salaire soient toujours en cours. Le regain de l’inflation s’est produit plus tôt outre-Atlantique, ce qui pourrait expliquer une augmentation plus rapide des salaires. Il est donc probable que les salaires continuent d’augmenter à un rythme plus élevé en 2023 que ce qui avait été observé entre 2010 et 2019.","PeriodicalId":517945,"journal":{"name":"Revue de l'OFCE","volume":"87 9","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-03-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140285442","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Revue de l'OFCEPub Date : 2024-03-06DOI: 10.3917/reof.182.0009
Éric Heyer, Xavier Timbeau
{"title":"Partie I. L’étau se resserre","authors":"Éric Heyer, Xavier Timbeau","doi":"10.3917/reof.182.0009","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/reof.182.0009","url":null,"abstract":"Le ralentissement de l’économie mondiale se confirme. La zone euro est en quasi-stagnation tandis que la croissance américaine semble mieux résister. Au deuxième trimestre 2023, le PIB des États-Unis dépassait de plus de 6 % son niveau du quatrième trimestre 2019. Comparativement, la situation est moins favorable pour les plus grands pays européens. Ainsi, le PIB allemand n’est que 0,2 point au-dessus de celui de la fin de l’année 2019. Ces différences de trajectoire de croissance sont essentiellement liées à la dynamique de la consommation des ménages. Les plans de soutien massifs mis en place pendant la crise sanitaire ont été plus importants aux États-Unis. De plus, les ménages américains ont davantage puisé dans leur épargne que les ménages des pays européens. Du côté des pays émergents, l’arrêt de la stratégie « zéro Covid » a permis un rebond de l’activité mais qui semble de courte durée puisque la croissance marquait le pas dès le deuxième trimestre 2023.","PeriodicalId":517945,"journal":{"name":"Revue de l'OFCE","volume":"5 11","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-03-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140397460","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Revue de l'OFCEPub Date : 2024-03-06DOI: 10.3917/reof.180.0241
{"title":"Index","authors":"","doi":"10.3917/reof.180.0241","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/reof.180.0241","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":517945,"journal":{"name":"Revue de l'OFCE","volume":"6 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-03-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140397531","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Revue de l'OFCEPub Date : 2024-03-06DOI: 10.3917/reof.180.0179
Éric Heyer
{"title":"Comment expliquer l’évolution de l’emploi salarié depuis la crise Covid ?","authors":"Éric Heyer","doi":"10.3917/reof.180.0179","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/reof.180.0179","url":null,"abstract":"Depuis le déclenchement de la crise sanitaire, le dynamisme des créations d’emplois dans le secteur marchand non agricole en France ne cesse de nous surprendre trimestre après trimestre. Fin 2022, soit trois ans après le début de la crise Covid, l’activité dans ce même secteur, mesurée par sa valeur ajoutée, se situe 1,2 % au-dessus de son niveau pré-crise. Compte tenu du sentier de croissance de la productivité du travail observé avant la crise, évalué à 0,9 % l’an par Ducoudré et Heyer (2017), cette faible croissance de l’activité aurait dû conduire, toutes choses égales par ailleurs, à une baisse de 1,6 % de l’emploi salarié dans le secteur marchand fin 2022. Mais au lieu de baisser de plus de 270 000 postes, l’emploi salarié marchand non agricole a au contraire progressé de près de 800 000 (+4,6 %) au cours des trois dernières années selon les chiffres de la comptabilité nationale. Dans cet article, trois pistes ont été avancées et testées pour expliquer cet écart de plus de 1 million d’emplois salariés marchands au cours de la période 2019-2022 : ■ La première réside dans une durée du travail moyenne par salarié qui n’avait toujours pas retrouvé son niveau qui prévalait avant la crise, réduisant la productivité apparente des salariés ; ■ Le fort recours à l’apprentissage observé depuis 2019 est une deuxième piste envisageable (Coquet, 2023) ; ■ La troisième serait due aux nombreuses aides distribuées aux entreprises depuis la crise de la Covid-19 qui, en modifiant les incitations des entreprises à licencier et embaucher, a pu les inciter à faire de la rétention de main d’œuvre. Ces aides ont non seulement pu enrichir la croissance en emplois des entreprises qui se portent bien mais aussi maintenir artificiellement certaines d’entre elles en activité alors même qu’elles auraient dû faire faillite, comme l’illustre le très faible nombre de défaillances d’entreprises au cours des trois dernières années. Il ressort de nos estimations d’équations de demande de travail réalisées sur données macro-sectorielles que ces trois pistes expliqueraient près de 70 % de l’écart de créations d’emplois décrit précédemment. Dans le détail, la moindre durée du travail des salariés en expliquerait 18 % (soit près de 200 000 emplois), 24 % seraient à mettre en lien avec la forte progression du nombre d’apprentis au cours de période d’analyse (soit plus de 250 000 emplois) et 26 %, soit près de 280 000 emplois, s’expliqueraient par les mesures « exceptionnelles » de soutien aux entreprises. Notons par ailleurs que si ces trois pistes expliquent la quasi-intégralité de l’effet dans le secteur des services marchands, elles n‘en expliquent que la moitié dans celui de la construction et à peine un tiers dans celui de l’industrie. Dans ce secteur, avant de conclure à une baisse tendancielle des gains de productivité et en attendant les comptes nationaux définitifs, une explication alternative pourrait être avancée : l’anticipation d’une reprise illustrée par des carnet","PeriodicalId":517945,"journal":{"name":"Revue de l'OFCE","volume":"7 4","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-03-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140285451","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Revue de l'OFCEPub Date : 2024-03-06DOI: 10.3917/reof.182.0216
{"title":"Liste des abréviations de pays","authors":"","doi":"10.3917/reof.182.0216","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/reof.182.0216","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":517945,"journal":{"name":"Revue de l'OFCE","volume":"24 9","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-03-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140285333","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Revue de l'OFCEPub Date : 2024-03-06DOI: 10.3917/reof.182.0141
Éric Heyer, Xavier Timbeau
{"title":"Partie II. Sous la menace du chômage","authors":"Éric Heyer, Xavier Timbeau","doi":"10.3917/reof.182.0141","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/reof.182.0141","url":null,"abstract":"En 2023, avec une inflation encore élevée (+5,2 % en 2023 comme en 2022) et un contexte marqué par la forte remontée des taux d’intérêt directeurs de la BCE, la croissance du PIB serait de 0,9 %. L’année 2024 serait l’année de la baisse de l’inflation (3,3 % en moyenne annuelle et 2,3 % en glissement annuel en fin d’année) mais la croissance resterait modeste (0,8 %) en raison de la pleine matérialisation des effets des hausses des taux d’intérêt directeurs. Selon notre évaluation, l’effet de la politique monétaire amputerait la croissance du PIB de -0,9 point en 2024 (après -0,4 point en 2023). La seconde moitié de l’année 2023, mais surtout l’année 2024, seraient celles du retournement de la courbe du chômage, ce dernier passant de 7,2 % actuellement à 7,9 % à la fin de l’année prochaine dans un contexte de hausse marquée de la population active due à la mise en place de la réforme des retraites. La faible croissance de l’activité et le rattrapage partiel des pertes de productivité passées auraient raison du fort dynamisme de l’emploi observé ces dernières années (-53 000 en glissement annuel en 2024, après 140 000 en 2023 et 509 000 en 2022). À l’inverse de 2022 et de 2023, les salaires réels augmenteraient (0,6 %) en 2024, ce qui limiterait les effets négatifs des pertes d’emplois (-0,1 %) sur la masse salariale. En 2024, le salaire réel (déflaté par l’IPC) reviendrait à son niveau de 2019. Après une année 2022 marquée par une contraction du pouvoir d’achat par unité de consommation (UC) (-0,4 % faisant suite à 2,1 % en 2021), les ménages verraient à nouveau leur revenu réel augmenter en 2023 et 2024 (respectivement 0,7 % et 0,4 % par UC), poussé encore cette année par les créations d’emplois, les revenus du patrimoine et le soutien fiscal, et l’année prochaine par la hausse des salaires réels. Malgré la réduction des mesures budgétaires exceptionnelles, le déficit public resterait à 4,8 % du PIB en 2023 et 2024 en raison principalement d’une croissance atone qui pèserait sur les rentrées fiscales.","PeriodicalId":517945,"journal":{"name":"Revue de l'OFCE","volume":"24 7","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-03-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140285830","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Revue de l'OFCEPub Date : 2024-03-06DOI: 10.3917/reof.182.0189
Christophe Blot, Albin Salmon
{"title":"Une analyse de l’inflation de la zone euro à travers ses composantes cycliques et acycliques","authors":"Christophe Blot, Albin Salmon","doi":"10.3917/reof.182.0189","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/reof.182.0189","url":null,"abstract":"L’Europe a connu une résurgence de l’inflation à la suite du déclenchement du conflit entre l’Ukraine et la Russie. Cette accélération de la hausse des prix, menée par la dynamique des prix de l’énergie, a entraîné de fortes réactions des autorités politiques et monétaires. Ce retour de l’inflation en zone euro a été suivi d’une forte hausse des taux fixés par la Banque centrale européenne. Ces interventions ont notamment soulevé un certain nombre d’interrogations quant à la conduite de la politique monétaire. L’une d’elles portant notamment sur la pertinence des indicateurs d’inflation suivis par la BCE. Cette étude vise à développer un nouvel indicateur d’inflation, basé sur la décomposition de l’indice des prix harmonisés dans la zone euro entre ses composantes cycliques et acycliques, puis à comparer les principaux indicateurs suivis par la BCE à l’indicateur nouvellement créé. Cet indice d’inflation SuperCore nous permet ainsi de mener une analyse plus fine de la dynamique de l’inflation depuis la création de la monnaie commune. Nous montrons donc qu’un tel indicateur s’avérerait utile aux banques centrales, non seulement par le suivi de sa dynamique mais aussi de par sa constitution. Enfin nous évaluons le pouvoir prédictif de l’indice SuperCore.","PeriodicalId":517945,"journal":{"name":"Revue de l'OFCE","volume":"7 22","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-03-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140397567","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Revue de l'OFCEPub Date : 2024-03-06DOI: 10.3917/reof.180.0139
Éric Heyer, Xavier Timbeau
{"title":"Le prix de l’inflation","authors":"Éric Heyer, Xavier Timbeau","doi":"10.3917/reof.180.0139","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/reof.180.0139","url":null,"abstract":"La reprise de l’activité post-Covid a été violemment freinée par de multiples événements, en premier lieu les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La crise énergétique, le retour du spectre de l’inflation, les tensions internationales et les difficultés d’approvisionnement, la remontée brutale des taux… l’ensemble de ces chocs amputeraient la croissance du PIB de 3 points sur trois ans malgré les mesures budgétaires déployées. Si le reflux des prix de l’énergie depuis le pic de l’été 2022 devrait permettre d’éviter officiellement une récession, l’économie française ne devrait cependant croître que de 0,8 % en 2023, marquée encore par la diffusion du choc monétaire et énergétique. En 2024, sous l’hypothèse d’une relative stabilité des prix de l’énergie et sans crise financière majeure, la croissance du PIB serait de 1,2 %. La croissance de l’activité serait principalement amputée par la diffusion de la hausse des taux et une politique budgétaire plus restrictive. Tirée par les prix de l’alimentaire, l’inflation resterait élevée jusqu’à la fin de l’année 2023 oscillant entre 5,5 % et 6,5 %. Elle commencerait à se dégonfler seulement à partir de 2024 pour converger vers les 3 % à la fin de l’année prochaine. Au total, l’inflation mesurée par l’IPC, augmenterait en moyenne de 5,8 % en 2023 et de 3,8 % en 2024. Le pouvoir d’achat par unité de consommation baisserait de 1,2 % sur la période 2022-2024. Il reviendrait en 2024 à un niveau proche de 2019 malgré les mesures fiscales déployées. Le taux d’épargne des ménages, encore près de 3 points au-dessus de son niveau de 2019 à la fin 2022, convergerait vers son niveau d’avant-crise à l’horizon de la prévision, soutenant ainsi la consommation. La « surépargne » accumulée depuis le début de la crise Covid représenterait 12,6 % de leur revenu annuel, hors taxe inflationniste sur le patrimoine, à la fin de l’année 2024. Le climat des affaires des entreprises contraste avec les déficits extérieurs historiques. Cependant, le moindre restockage et la stabilité attendue du taux d’investissement, couplés à un rattrapage partiel des parts de marché avec notamment l’amélioration de la situation dans l’aéronautique, permettrait au commerce extérieur de contribuer positivement à la croissance au cours des trimestres à venir. L’année 2023 devrait être l’année du retournement du marché du travail, le taux de chômage augmentant à partir du second semestre, avec la baisse de l’apprentissage et la hausse de la durée du travail. Nous attendons 101 000 pertes d’emplois entre la fin de l’année 2022 et celle de 2024 et un taux de chômage à 7,9 % à la fin de l’année prochaine (contre 7,2 % actuellement). Cependant la productivité du travail ne retrouverait pas sa tendance d’avant-crise d’ici la fin 2024, révélant un cycle de productivité encore largement creusé. Le déficit public à 4,7 % du PIB en 2022, plus bas que prévu dans le PLF 2023, diminuerait légèrement, sous l’effet de l’extinction progressive des ","PeriodicalId":517945,"journal":{"name":"Revue de l'OFCE","volume":"2 12","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-03-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140397681","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}