通货膨胀的代价

Éric Heyer, Xavier Timbeau
{"title":"通货膨胀的代价","authors":"Éric Heyer, Xavier Timbeau","doi":"10.3917/reof.180.0139","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"La reprise de l’activité post-Covid a été violemment freinée par de multiples événements, en premier lieu les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La crise énergétique, le retour du spectre de l’inflation, les tensions internationales et les difficultés d’approvisionnement, la remontée brutale des taux… l’ensemble de ces chocs amputeraient la croissance du PIB de 3 points sur trois ans malgré les mesures budgétaires déployées. Si le reflux des prix de l’énergie depuis le pic de l’été 2022 devrait permettre d’éviter officiellement une récession, l’économie française ne devrait cependant croître que de 0,8 % en 2023, marquée encore par la diffusion du choc monétaire et énergétique. En 2024, sous l’hypothèse d’une relative stabilité des prix de l’énergie et sans crise financière majeure, la croissance du PIB serait de 1,2 %. La croissance de l’activité serait principalement amputée par la diffusion de la hausse des taux et une politique budgétaire plus restrictive. Tirée par les prix de l’alimentaire, l’inflation resterait élevée jusqu’à la fin de l’année 2023 oscillant entre 5,5 % et 6,5 %. Elle commencerait à se dégonfler seulement à partir de 2024 pour converger vers les 3 % à la fin de l’année prochaine. Au total, l’inflation mesurée par l’IPC, augmenterait en moyenne de 5,8 % en 2023 et de 3,8 % en 2024. Le pouvoir d’achat par unité de consommation baisserait de 1,2 % sur la période 2022-2024. Il reviendrait en 2024 à un niveau proche de 2019 malgré les mesures fiscales déployées. Le taux d’épargne des ménages, encore près de 3 points au-dessus de son niveau de 2019 à la fin 2022, convergerait vers son niveau d’avant-crise à l’horizon de la prévision, soutenant ainsi la consommation. La « surépargne » accumulée depuis le début de la crise Covid représenterait 12,6 % de leur revenu annuel, hors taxe inflationniste sur le patrimoine, à la fin de l’année 2024. Le climat des affaires des entreprises contraste avec les déficits extérieurs historiques. Cependant, le moindre restockage et la stabilité attendue du taux d’investissement, couplés à un rattrapage partiel des parts de marché avec notamment l’amélioration de la situation dans l’aéronautique, permettrait au commerce extérieur de contribuer positivement à la croissance au cours des trimestres à venir. L’année 2023 devrait être l’année du retournement du marché du travail, le taux de chômage augmentant à partir du second semestre, avec la baisse de l’apprentissage et la hausse de la durée du travail. Nous attendons 101 000 pertes d’emplois entre la fin de l’année 2022 et celle de 2024 et un taux de chômage à 7,9 % à la fin de l’année prochaine (contre 7,2 % actuellement). Cependant la productivité du travail ne retrouverait pas sa tendance d’avant-crise d’ici la fin 2024, révélant un cycle de productivité encore largement creusé. Le déficit public à 4,7 % du PIB en 2022, plus bas que prévu dans le PLF 2023, diminuerait légèrement, sous l’effet de l’extinction progressive des mesures sanitaires et énergétiques pour atteindre 4 % du PIB en 2024. Le ratio entre dette publique et PIB baisserait, passant de 111,6 % en 2022 à 107,8 % en 2024, ce dernier bénéficiant d’une croissance du PIB nominal vigoureuse avec la hausse marquée des prix du PIB. L’inflation élevée relève compta-blement le niveau de déficit qui stabilise la dette en points de PIB, allégeant ainsi le poids de la dette.","PeriodicalId":517945,"journal":{"name":"Revue de l'OFCE","volume":"2 12","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-03-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Le prix de l’inflation\",\"authors\":\"Éric Heyer, Xavier Timbeau\",\"doi\":\"10.3917/reof.180.0139\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"La reprise de l’activité post-Covid a été violemment freinée par de multiples événements, en premier lieu les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. 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摘要

从俄罗斯入侵乌克兰的后果开始,一系列事件严重阻碍了后科维德时期的复苏。能源危机、通胀幽灵卷土重来、国际紧张局势和供应困难、利率骤升......所有这些冲击都有可能在三年内使国内生产总值的增长率降低 3 个百分点,尽管已经采取了预算措施。尽管能源价格自 2022 年夏季达到顶峰后有所回落,从而正式避免了经济衰退,但法国经济在 2023 年的增长率仍只有 0.8%,货币和能源冲击仍在蔓延。2024 年,假设能源价格相对稳定,且无重大金融危机,国内生产总值增长率应为 1.2%。经济活动的增长将主要受到利率上升的蔓延和更加严格的财政政策的影响。在食品价格的推动下,通胀率预计在 2023 年底之前将保持高位,在 5.5% 到 6.5% 之间波动。从 2024 年起,通胀率才会开始放缓,到明年年底趋于 3%。总体而言,消费物价指数通胀率将在 2023 年平均上升 5.8%,2024 年上升 3.8%。在 2022-2024 年期间,单位消费的购买力将下降 1.2%。尽管采取了税收措施,2024 年的购买力预计将恢复到接近 2019 年的水平。家庭储蓄率在 2022 年底仍比 2019 年的水平高出近 3 个百分点,但在预测期限内将向危机前的水平靠拢,从而支持消费。到 2024 年底,自科维德危机爆发以来积累的 "超额储蓄 "将占家庭年收入的 12.6%(不包括通胀财富税)。商业景气与历史上的外部赤字形成鲜明对比。然而,较低的库存补货水平和投资率的预期稳定性,再加上市场份额的部分恢复,特别是航空航天业形势的改善,将使外贸在未来几个季度对经济增长做出积极贡献。2023 年劳动力市场将出现转机,随着学徒人数的减少和工作时间的增加,失业率将从下半年开始上升。我们预计,2022 年底至 2024 年底将减少 10.1 万个工作岗位,明年年底的失业率将达到 7.9%(目前为 7.2%)。然而,劳动生产率预计到 2024 年底也不会恢复到危机前的趋势,这表明生产率周期仍然根深蒂固。2022 年,公共赤字占 GDP 的 4.7%,低于 2023 年 PLF 的预测,在逐步取消医疗和能源措施的影响下,2024 年将略有下降,达到 GDP 的 4%。公共债务与 GDP 的比率将从 2022 年的 111.6%下降到 2024 年的 107.8%,后者得益于名义 GDP 的强劲增长和 GDP 价格的显著上涨。高通胀也将增加赤字,这将稳定债务占国内生产总值的比例,从而减轻债务负担。
本文章由计算机程序翻译,如有差异,请以英文原文为准。
Le prix de l’inflation
La reprise de l’activité post-Covid a été violemment freinée par de multiples événements, en premier lieu les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La crise énergétique, le retour du spectre de l’inflation, les tensions internationales et les difficultés d’approvisionnement, la remontée brutale des taux… l’ensemble de ces chocs amputeraient la croissance du PIB de 3 points sur trois ans malgré les mesures budgétaires déployées. Si le reflux des prix de l’énergie depuis le pic de l’été 2022 devrait permettre d’éviter officiellement une récession, l’économie française ne devrait cependant croître que de 0,8 % en 2023, marquée encore par la diffusion du choc monétaire et énergétique. En 2024, sous l’hypothèse d’une relative stabilité des prix de l’énergie et sans crise financière majeure, la croissance du PIB serait de 1,2 %. La croissance de l’activité serait principalement amputée par la diffusion de la hausse des taux et une politique budgétaire plus restrictive. Tirée par les prix de l’alimentaire, l’inflation resterait élevée jusqu’à la fin de l’année 2023 oscillant entre 5,5 % et 6,5 %. Elle commencerait à se dégonfler seulement à partir de 2024 pour converger vers les 3 % à la fin de l’année prochaine. Au total, l’inflation mesurée par l’IPC, augmenterait en moyenne de 5,8 % en 2023 et de 3,8 % en 2024. Le pouvoir d’achat par unité de consommation baisserait de 1,2 % sur la période 2022-2024. Il reviendrait en 2024 à un niveau proche de 2019 malgré les mesures fiscales déployées. Le taux d’épargne des ménages, encore près de 3 points au-dessus de son niveau de 2019 à la fin 2022, convergerait vers son niveau d’avant-crise à l’horizon de la prévision, soutenant ainsi la consommation. La « surépargne » accumulée depuis le début de la crise Covid représenterait 12,6 % de leur revenu annuel, hors taxe inflationniste sur le patrimoine, à la fin de l’année 2024. Le climat des affaires des entreprises contraste avec les déficits extérieurs historiques. Cependant, le moindre restockage et la stabilité attendue du taux d’investissement, couplés à un rattrapage partiel des parts de marché avec notamment l’amélioration de la situation dans l’aéronautique, permettrait au commerce extérieur de contribuer positivement à la croissance au cours des trimestres à venir. L’année 2023 devrait être l’année du retournement du marché du travail, le taux de chômage augmentant à partir du second semestre, avec la baisse de l’apprentissage et la hausse de la durée du travail. Nous attendons 101 000 pertes d’emplois entre la fin de l’année 2022 et celle de 2024 et un taux de chômage à 7,9 % à la fin de l’année prochaine (contre 7,2 % actuellement). Cependant la productivité du travail ne retrouverait pas sa tendance d’avant-crise d’ici la fin 2024, révélant un cycle de productivité encore largement creusé. Le déficit public à 4,7 % du PIB en 2022, plus bas que prévu dans le PLF 2023, diminuerait légèrement, sous l’effet de l’extinction progressive des mesures sanitaires et énergétiques pour atteindre 4 % du PIB en 2024. Le ratio entre dette publique et PIB baisserait, passant de 111,6 % en 2022 à 107,8 % en 2024, ce dernier bénéficiant d’une croissance du PIB nominal vigoureuse avec la hausse marquée des prix du PIB. L’inflation élevée relève compta-blement le niveau de déficit qui stabilise la dette en points de PIB, allégeant ainsi le poids de la dette.
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