{"title":"BIBLIOGRAPHIE","authors":"Gilbert Rist","doi":"10.2307/j.ctv1q26qv4.43","DOIUrl":"https://doi.org/10.2307/j.ctv1q26qv4.43","url":null,"abstract":"Il est généralement admis que les contes de tradition orale, et tout particulièrement les contes merveilleux, étaient destinés à la communauté des adultes, jeunes et vieux, alors que d'autres types de récits— contes d'animaux, contes ou chants énumératifs, etc.— étaient racontés aux enfants (Pelen, 1993). Cependant un certain nombre de contes merveilleux visait une audience enfantine. P. Sébillot parle de contes \"qui ont trait à des aventures d'enfants, parfois mélangées de merveilleux [...] que les mères et les nourrices racontent le plus volontiers aux petits garçons et aux petites filles, en raison de leur forme simple et de leur trame peu compliquée\" (Sébillot, 1881: 219). Ch. Joisten, pour sa part, cite parmi ces \"contes d'enfants\": (T 333), (T 366) (T 327), (T 700), (T 720) (cité par Pelen, 1993: 30-31). Sans doute ces récits sont-ils courts et leur trame peu compliquée, comme le dit P. Sébillot, mais ils sont également parmi les plus terrifiants des contes merveilleux, marqués en particulier d'une très forte composante orale. Le thème de l'avalement du héros, ou de la menace de l'avalement, joue un rôle primordial dans le déroulement de la narration. Ayant étudié un de ces contes types, (T 720), il nous était apparu que l'ingestion du jeune garçon par son père faisait partie du processus de l'acquisition de son identité sexuée (Belmont, 1993). Cuisiné par sa mère de manière que la chair se détache des os, il est ingéré par son père, tandis que sa soeur collationne soigneusement les restes osseux qui se transformeront en oiseau. Cet oiseau, capable de dire, de chanter, sa propre histoire a désormais acquis son identité de garçon. Un autre de ces contes merveilleux destinés aux enfants concerne également un jeune héros, mais renchérit sur le nombre des avalements. Il s'agit du T 700, , dont S. Thompson affirme qu'il est un récit européen, bien répandu à travers tout le continent (Thompson,1977: 87). P. Delarue le désigne comme pour ce qui est des versions françaises, afin de le démarquer du de Ch. Perrault qui, on le sait, emprunta le nom du héros du T 700 pour baptiser celui du T 327 B (Delarue). Ch. Joisten confirme que le T 700 \"est considéré comme plus spécialement destiné aux enfants; souvent les conteurs le tiennent pour bagatelle et dédaignent le dire\" (Joisten, 1956: 69). S'il est permis de rapprocher les deux contes types sous l'angle de ce thème commun, une différence apparaît immédiatement quand on les confronte. présente une tonalité encore plus archaïque que le T 720, en particulier parce que le héros est avalé non pas par son père, un humain donc, dans un mouvement qu'on pourrait voir comme une régression des générations, mais par des animaux. Selon notre hypothèse, les deux contes sont bien des récits destinés à l'enfance, dans la mesure où ils mettent en scène les stades du développement de la libido, du stade","PeriodicalId":165615,"journal":{"name":"Exercices d'analyse rhetorique biblique","volume":"19 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"1977-07-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"115258211","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}