{"title":"The Meditative Space in the Sound Installation of Kichul Kim","authors":"H. Park","doi":"10.35562/IRIS.1272","DOIUrl":"https://doi.org/10.35562/IRIS.1272","url":null,"abstract":"Kichul Kim (金起徹), né en 1969 à Séoul, a ceci de remarquable qu’il prétend — et réussit — à sculpter le son. En effet, il a une formation de sculpteur. Mais il se fascine très tôt pour le son, pour des raisons spirituelles. L’énigme du bodhisattva Gwan-eum (觀音) (Guān Yīn en chinois, Kannon en japonais, Avalokiteśvara en sanskrit) qui, selon l’étymologie de son nom, « voit ou fait voir les sons », l’intrigue. Une intuition lui révèle — pense-t-il — de quoi il s’agit. Il va s’efforcer de le faire voir à son tour. Le son fait voir, visualiser, évoquer, et on peut donc, en ce sens, voir le son. Ses installations sonores sont en général réalisées dans des formes minimales et simplifiées. Ces formes pures ne correspondent qu’au son qu’il veut diffuser. C’est le son qu’émettent des haut-parleurs, un son qu’il a enregistré et qui parle. En effet, le son, tout invisible et intangible qu’il est, par l’espace qu’il recrée et modèle, est tridimensionnel, et sculptable. Le spectateur ne peut certes pas voir ce travail sonore par ses yeux de chair, pas plus qu’il ne peut le toucher de sa main, mais son œil de l’imagination, son imagination visuelle, le construit, et en ce sens il le perçoit bien : à partir du son se crée une image, une image dont l’intensité frôle l’illusion. On a là un véritable environnement créé par le son. Inspiré par l’Extrême-Orient ancien, son art et sa pensée, Kichul Kim puise dans ses sites historiques, religieux souvent, et dans la nature, son inspiration et ses enregistrements. L’environnement particulier d’origine est rendu présent par son son, si puissamment que l’auditeur devient spectateur, recréant activement la scène originelle : spect-acteur. Plongé si profondément en lui-même, il est graduellement conduit aux portes d’une sorte de méditation, ici et ailleurs à la fois, comme hors du temps.","PeriodicalId":368938,"journal":{"name":"L’Installation artistique : une expérience de soi dans l’espace et dans le temps","volume":"77 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"125195582","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Ann Hamilton: The Conditions of Attention","authors":"Pascale Saarbach","doi":"10.35562/IRIS.1221","DOIUrl":"https://doi.org/10.35562/IRIS.1221","url":null,"abstract":"Figure emblématique de l’art de l’installation, Ann Hamilton (née en 1956) crée depuis près de quarante ans des environnements immersifs complexes et poétiques, constitués d’objets et de matériaux divers convoquant tous les sens du spectateur et dont les surprenantes associations, ou leur importante accumulation, provoquent chez ce dernier de multiples réponses affectives et cognitives, bien souvent difficiles à décrire ou à restituer par le simple langage. Absorbé par la présence physique et sensible de ce qui l’entoure, le spectateur est invité à s’abandonner aussi longtemps que possible dans ce qu’il éprouve, à se mettre à l’écoute de la situation et du savoir intuitif que lui livre son corps en interaction avec le lieu. L’expérience de l’œuvre, pour Ann Hamilton, est en effet avant tout un « acte d’attention ». Cette notion d’attention est particulièrement importante, à une époque où la surenchère de stimuli, l’immédiateté et l’accélération qui caractérisent les rythmes de nos vies de plus en plus désincarnées ne nous permettent plus de percevoir et de donner sens à ce que nous ressentons, ni à ce qui nous entoure. Phénomène singulier d’ouverture à soi, aux autres et au monde, l’expérience des installations d’Ann Hamilton engage un certain mode d’être, une « qualité de présence » dont dépendent nos capacités de mémoire, de pensée, d’imagination et d’action. À partir de l’analyse de quelques grandes installations, de tropos (1993) à the event of the thread (2012), il s’agira d’établir plus précisément les processus phénoménologiques et cognitifs mis en œuvre chez le spectateur par le dispositif immersif, et d’en éclairer les enjeux.","PeriodicalId":368938,"journal":{"name":"L’Installation artistique : une expérience de soi dans l’espace et dans le temps","volume":"11 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"132601618","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Organisations d’espaces by Jean-Michel Sanejouand or the in situ Installation As an Experience of the Place","authors":"F. Herbin","doi":"10.35562/IRIS.1161","DOIUrl":"https://doi.org/10.35562/IRIS.1161","url":null,"abstract":"Produites entre 1967 et 1974, les Organisations d’espaces de Jean-Michel Sanejouand constituent un exemple d’installations avant la lettre. Les définissant en opposition par rapport aux pratiques artistiques traditionnelles, notamment la sculpture, leur auteur a l’ambition d’induire de nouvelles relations entre l’intervention artistique, l’espace qui l’accueille et les personnes qui en font l’expérience. Notre analyse se propose d’exposer de quelle façon ces relations sont mises en œuvre par l’artiste et de pointer leurs singularités. Il s’agit d’abord de revenir sur les circonstances qui amènent Sanejouand à faire du rapport à l’espace la donnée centrale de ses interventions et à tourner le dos à la production d’œuvres autonomes déplaçables au profit d’une pratique in situ. Ensuite, l’investigation porte sur les qualités des matériaux présents dans les Organisations d’espaces et sur la manière dont l’artiste les utilise. Si certains matériaux sont présents antérieurement dans son œuvre, nous montrons comment l’artiste cherche désormais à déplacer l’attention de l’objet vers ce que celui-ci révèle ou perturbe dans le lieu où il prend place. L’observation menée permet ainsi de mettre en lumière une différence qualitative dans la prise en compte du lieu au sein des Organisations d’espaces, par rapport aux œuvres précédentes de l’artiste. Enfin, l’action menée sur le lieu et son but sont interrogés. La volonté de Sanejouand de désaliéner l’individu permet de comprendre pourquoi celui-ci conçoit les Organisations d’espaces comme des expériences perceptives qui font des lieux et de leur stabilité des espaces, pour reprendre les distinctions posées par Michel de Certeau.","PeriodicalId":368938,"journal":{"name":"L’Installation artistique : une expérience de soi dans l’espace et dans le temps","volume":"46 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"130813325","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Approaching Carl Andre’s Sculpture with Regard to a Phenomenology of Space and Place","authors":"Jérôme Dussuchalle","doi":"10.35562/IRIS.1213","DOIUrl":"https://doi.org/10.35562/IRIS.1213","url":null,"abstract":"Il s’agira d’aborder dans cette contribution l’œuvre de Carl Andre en tant qu’arrangement de pièces combinatoires, selon des ensembles minimaux qui se parcourent, dont l’expérience et littéralement la compréhension ne peuvent se faire qu’à partir du déplacement physique du visiteur. Un déplacement qui prend son impulsion à partir du sol, départ de la sculpture mais aussi plan selon lequel la plus existentielle des dimensions se donne, condition fondatrice de l’habiter humain. Si l’installation a souvent été considérée comme une extension des pratiques de l’assemblage et du collage, c’est-à-dire en fonctionnant selon des principes d’association, de contamination et de télescopage, le travail de Carl Andre pose de manière très radicale et rigoureuse les conditions mêmes qui rendent possible toute installation : la mise en tension sans cesse renouvelée d’une proximité et d’un lointain qui fonde l’horizon d’un spectateur toujours dessaisi de ce qui ad-vient (l’évènement de son dasein, « être-là »), l’avènement de la corporéité en tant que mouvement, des prises sensori-motrices sans cesse reconduites et indexées sur la perception des objets qui occupent l’espace et le redistribuent, enfin la nature éminemment trajective de cette catégorie d’œuvre que l’on tente de définir par le terme d’installation. Les environnements sculpturaux proposés par l’artiste américain donnent lieu, ils instituent l’espace et l’ouvrent, ils sont autant de places à investir.","PeriodicalId":368938,"journal":{"name":"L’Installation artistique : une expérience de soi dans l’espace et dans le temps","volume":"59 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"128849917","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}