Julienne Noude Téclessou, Abla Séfako Akakpo, Augustin Kokouvi Dokla, Damien Kégnidé Amoussou, Kodzo Deku, Charles Abalo Limaie, Vincent Palokinam Pitché
{"title":"[多哥保健服务对艾滋病毒感染者的污名化]。","authors":"Julienne Noude Téclessou, Abla Séfako Akakpo, Augustin Kokouvi Dokla, Damien Kégnidé Amoussou, Kodzo Deku, Charles Abalo Limaie, Vincent Palokinam Pitché","doi":"10.48327/mtsi.v3i2.2023.260","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Résumé Introduction L’élimination du sida en tant que menace pour la santé publique implique une prise en charge globale des personnes dépistées dans toutes les structures sanitaires et en dehors de toute discrimination/stigmatisation. Le but de cette étude était d’évaluer les problèmes de stigmatisation et de discrimination des personnes vivant avec le VIH (PvVIH) dans les structures de soins et leurs implications dans l'accès aux soins de ces PvVIH. Méthodologie Il s'agit d'une étude transversale menée dans les 6 régions sanitaires du Togo ciblant les personnes âgées de 18 ans et plus, vivant avec le VIH. Un échantillonnage hybride associant un référencement en chaîne limité et un échantillonnage basé sur la cartographie des lieux de rencontre/d'activités a été utilisé. Les données ont été collectées à l'aide du questionnaire digitalisé de la version 2.0 de l'index de stigmatisation des PvVIH. Résultats Au total, 1 119 PvVIH d’âge moyen de 39 ans ont été incluses. Le sexe-ratio était de 0, 5, et 43, 4% connaissaient leur séropositivité depuis 1 à 4 ans. Au cours des 12 derniers mois les expériences de stigmatisation rapportées par les PvVIH de la part du personnel de soins étaient: les commérages (13%), la divulgation du statut sans le consentement (10%), ou le refus de tout contact physique (2, 6%). En matière de santé reproductive, il avait été conseillé à 2, 1% des enquêtés de ne pas devenir père/mère et 1, 4% avaient vu leur accès aux antirétroviraux (ARV) conditionné par l'utilisation d'une méthode contraceptive. Par ailleurs, parmi ceux qui étaient sous ARV, 28, 4% avaient manqué une fois leur dose de traitement au cours des 12 derniers mois par crainte qu'une personne apprenne leur séropositivité. Enfin, 39, 5% des enquêtés qui n’étaient pas sous ARV avaient la crainte que les travailleurs de santé les traitent mal ou révèlent leur séropositivité sans leur consentement. Conclusion En milieu de soins, ce phénomène de stigmatisation lié au VIH est protéiforme et mérite d’être documenté afin d’être pris en compte pour améliorer la qualité des offres de services aux populations bénéficiaires.","PeriodicalId":18493,"journal":{"name":"Medecine tropicale et sante internationale","volume":"3 2","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-06-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10387313/pdf/","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"[Stigmatization of people living with HIV in health care services in Togo].\",\"authors\":\"Julienne Noude Téclessou, Abla Séfako Akakpo, Augustin Kokouvi Dokla, Damien Kégnidé Amoussou, Kodzo Deku, Charles Abalo Limaie, Vincent Palokinam Pitché\",\"doi\":\"10.48327/mtsi.v3i2.2023.260\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Résumé Introduction L’élimination du sida en tant que menace pour la santé publique implique une prise en charge globale des personnes dépistées dans toutes les structures sanitaires et en dehors de toute discrimination/stigmatisation. 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[Stigmatization of people living with HIV in health care services in Togo].
Résumé Introduction L’élimination du sida en tant que menace pour la santé publique implique une prise en charge globale des personnes dépistées dans toutes les structures sanitaires et en dehors de toute discrimination/stigmatisation. Le but de cette étude était d’évaluer les problèmes de stigmatisation et de discrimination des personnes vivant avec le VIH (PvVIH) dans les structures de soins et leurs implications dans l'accès aux soins de ces PvVIH. Méthodologie Il s'agit d'une étude transversale menée dans les 6 régions sanitaires du Togo ciblant les personnes âgées de 18 ans et plus, vivant avec le VIH. Un échantillonnage hybride associant un référencement en chaîne limité et un échantillonnage basé sur la cartographie des lieux de rencontre/d'activités a été utilisé. Les données ont été collectées à l'aide du questionnaire digitalisé de la version 2.0 de l'index de stigmatisation des PvVIH. Résultats Au total, 1 119 PvVIH d’âge moyen de 39 ans ont été incluses. Le sexe-ratio était de 0, 5, et 43, 4% connaissaient leur séropositivité depuis 1 à 4 ans. Au cours des 12 derniers mois les expériences de stigmatisation rapportées par les PvVIH de la part du personnel de soins étaient: les commérages (13%), la divulgation du statut sans le consentement (10%), ou le refus de tout contact physique (2, 6%). En matière de santé reproductive, il avait été conseillé à 2, 1% des enquêtés de ne pas devenir père/mère et 1, 4% avaient vu leur accès aux antirétroviraux (ARV) conditionné par l'utilisation d'une méthode contraceptive. Par ailleurs, parmi ceux qui étaient sous ARV, 28, 4% avaient manqué une fois leur dose de traitement au cours des 12 derniers mois par crainte qu'une personne apprenne leur séropositivité. Enfin, 39, 5% des enquêtés qui n’étaient pas sous ARV avaient la crainte que les travailleurs de santé les traitent mal ou révèlent leur séropositivité sans leur consentement. Conclusion En milieu de soins, ce phénomène de stigmatisation lié au VIH est protéiforme et mérite d’être documenté afin d’être pris en compte pour améliorer la qualité des offres de services aux populations bénéficiaires.