G. Allègre, Victor A. Bart, Laura Castell, Quentin Lippmann, Henri Martin
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Toutefois, les menages mono‑actifs presentent des caracteristiques differentes des menages bi‑actifs : ils ont notamment plus d’enfants et plus souvent des enfants en bas âge, caracteristiques qui sont correlees a un surcroit de travail domestique. Nous montrons a l’aide d’une decomposition de Blinder‑Oaxaca que, controle de ces caracteristiques, les couples mono‑actifs consacrent 1h13 quotidienne supplementaire aux tâches domestiques par rapport a leurs homologues bi‑actifs. Les 2h05 observes avant correction sont a comparer aux 4h30 de temps disponible quotidien que donne, en moyenne, le fait d’etre inactif. L’ecart correspond principalement a du temps de loisir (1h15), a du temps physiologique (41mn) et a du travail domestique «etendu » (24mn). Nous montrons par ailleurs que les couples mono‑actifs ont, toutes choses egales par ailleurs, plus de 3 fois moins souvent recours a une aide remuneree pour les tâches menageres. 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Travail domestique : les couples mono-actifs en font-ils vraiment plus ?
Selon la mesure traditionnelle du niveau de vie, deux couples ayant le meme revenu sont supposes avoir le meme niveau de vie, que les deux membres du couple occupent un emploi remunere ou que l’un occupe un emploi et l’autre reste au foyer. Pourtant, chez les couples mono‑actifs, le conjoint au foyer pourra prendre en charge certains services (garde d’enfants, courses, cuisine, menage…) que le couple bi‑actif devra payer ou ne pas assurer. Cette etude propose de quantifier le surplus de travail domestique des couples mono‑actifs par rapport aux couples bi‑actifs a partir des donnees de l’enquete Emploi du temps 2009‑2010. Ce surplus de travail quotidien est en moyenne de 2h05 dans une acception restreinte des tâches domestiques. Cet ecart est amplifie en presence d’enfants a charge. Toutefois, les menages mono‑actifs presentent des caracteristiques differentes des menages bi‑actifs : ils ont notamment plus d’enfants et plus souvent des enfants en bas âge, caracteristiques qui sont correlees a un surcroit de travail domestique. Nous montrons a l’aide d’une decomposition de Blinder‑Oaxaca que, controle de ces caracteristiques, les couples mono‑actifs consacrent 1h13 quotidienne supplementaire aux tâches domestiques par rapport a leurs homologues bi‑actifs. Les 2h05 observes avant correction sont a comparer aux 4h30 de temps disponible quotidien que donne, en moyenne, le fait d’etre inactif. L’ecart correspond principalement a du temps de loisir (1h15), a du temps physiologique (41mn) et a du travail domestique «etendu » (24mn). Nous montrons par ailleurs que les couples mono‑actifs ont, toutes choses egales par ailleurs, plus de 3 fois moins souvent recours a une aide remuneree pour les tâches menageres. L’arbitrage entre «faire » , «faire faire » et «ne pas faire » semble donc pencher plutot vers le «faire » pour les couples mono‑actifs. Mais l’ensemble de ces constats varient en fonction de la situation sociale du couple.