Mobile cognitive testing in patients with schizophrenia: A controlled study of feasibility and validity

There is now abundant evidence that cognitive deficits are a core component of schizophrenia. Ecological momentary assessment (EMA) uses mobile technologies to provide lacking information concerning fluctuations in the cognitive functions and their immediate association with the expression of symptoms among individuals with this disorder. The present investigation examines the compliance rates, biases, and validity indicators of this methodology in patients with schizophrenia compared to healthy controls. Twenty-two outpatients with schizophrenia (50% with comorbid substance dependence comorbidity) and 27 healthy controls participated in this study. All participants received a traditional battery of neuropsychological assessments including the Stroop test and Letter-verbal fluency. EMA was also used to provide five electronic interviews per day over a one-week period. Two different versions of a brief cognitive test were administered alternately during the electronic interviews to assess executive functioning (a color-word interference task and letter-word generation task). Feasibility was examined as a function of compliance, fatigue and practice effects. Convergent validity was assessed by examining the correlation between neuropsychological test scores and the corresponding EMA executive assessments. Our findings indicate strong support for the overall feasibility of mobile cognitive testing in this population, and significant correlations between mobile cognitive tests and standard clinical measures support their convergent validity.

Introduction

Un nombre croissant de preuves indique que les déficits cognitifs sont une composante centrale de la schizophrénie. Malgré leur importance dans le pronostic clinique et fonctionnel, ces troubles ne s’améliorent que modérément avec les thérapies actuellement disponibles. Les effets modérés des prises en charge actuelles pourraient être dus à la complexité et l’hétérogénéité de la pathologie. Ainsi, une meilleure compréhension des difficultés et ressources cognitives et de leurs répercussions fonctionnelles en vie quotidienne est nécessaire pour améliorer l’efficacité des prises en charge thérapeutiques. Cependant, les évaluations traditionnelles conduites en laboratoire présentent d’importantes limites méthodologiques. En effet, celles-ci reposent généralement sur des mesures ponctuelles des performances des individus, négligeant les effets potentiellement puissants des fluctuations cognitives rapides. Par ailleurs, elles restent limitées au contexte particulier du laboratoire, soulevant la question de leur validité écologique. L’« ecological momentary assessment » (EMA) pourrait, au moyen de technologies mobiles, fournir des informations manquantes concernant les fluctuations de ces fonctions cognitives en vie quotidienne et leurs répercussions fonctionnelles. Cependant, il n’existe pas de données concernant la faisabilité et la validité des tests cognitifs mobiles parmi les individus présentant une schizophrénie. La présente étude se propose d’examiner les taux de compliance, de faisabilité et les indicateurs de validité de cette méthodologie chez des patients atteints de schizophrénie comparés à des sujets sains.

Matériels et méthodes

Vingt-deux patients présentant une schizophrénie (50 % avec dépendance à une substance) et 27 sujets contrôles ont participé à cette étude. Tous les participants ont passé une batterie de tests neuropsychologiques classiques, incluant le test de Stroop et un test de fluence verbale lettre. L’EMA, via une application pour smartphones, présentait cinq entretiens électroniques par jour pendant une semaine, dans le contexte de vie quotidienne des participants. Une des deux versions d’un bref test cognitif était administrée à la fin de quatre des cinq entretiens électroniques quotidiens pour évaluer le fonctionnement exécutif (tâche couleur-mot interférente et génération lettres-mots). La faisabilité était examinée en fonction de la compliance aux évaluations répétées ainsi que des effets de fatigue et d’entraînement. Les effets de fatigue et d’entraînement étaient évalués en mesurant si les données manquantes ou la durée des réponses aux évaluations variaient en fonction de la progression de l’étude. La validité convergente était évaluée en examinant la corrélation entre les scores des tests neuropsychologiques et les évaluations cognitives mobiles correspondantes.

Résultats

La compliance aux tests cognitifs mobiles était élevée avec 91 % et 87 % pour la tâche couleur-mot interférente, complété par les contrôles et les patients, respectivement et 88 % et 83 % pour l’évaluation par génération lettres-mots de l’EMA, complétée par les contrôles et les patients, respectivement. Aucun effet de fatigue ne fut observé. Concernant l’effet d’entraînement, le temps pour compléter la tâche couleur-mot interférente diminuait en fonction de la durée de l’étude pour les deux groupes. Les scores pour les tests cognitifs mobiles étaient significativement corrélés avec les scores aux tests neuropsychologiques correspondants, pour les deux groupes.

Discussion

Malgré la rapide expansion de l’EMA dans la recherche en psychiatrie, un manque de données persiste concernant la faisabilité et la validité des tests cognitifs mobiles dans les populations psychiatriques sévères. La présente étude a utilisé une méthodologie contrôlée pour examiner la faisabilité et la validité de ces tests chez les individus avec schizophrénie présentant ou non une dépendance à une substance. Des taux élevés de compliance furent obtenus. Aucun effet de fatigue ne fut observé durant la semaine d’évaluation dans aucun des groupes et tous les participants ont répondu avec une rapidité croissante au fur et à mesure de l’étude. Ces résultats étayent fortement la faisabilité globale des tests cognitifs mobiles dans cette population et devraient aider à promouvoir des recherches sur la manière dont ces difficultés affectent la vie quotidienne des individus présentant ces troubles. Ces résultats démontrent des corrélations significatives entre les tests cognitifs mobiles et les mesures cliniques standard, indiquant leur validité et fournissant les informations essentielles quant à l’interprétation des tests mobiles. Des investigations futures pourront augmenter le nombre de tests et le nombre de fonctions cognitives évaluées par cette nouvelle application de l’EMA.