{"title":"认知障碍、精神障碍和成瘾问题:评论是不可信的","authors":"F. D’Hondt","doi":"10.1016/j.fjpsy.2019.10.196","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>De nombreuses études rapportent l’existence de déficits cognitifs, et notamment des fonctions exécutives, dans le trouble sévère lié à l’usage d’alcool (TSUA). Ces troubles, qui concerneraient au moins 50 % des patients, ont un effet néfaste sur la prise en charge et contribuent à la rechute. Il convient donc de les dépister de manière systématique. Néanmoins, de nombreux troubles psychiatriques sont également associés à des déficits cognitifs. Dans ce contexte, nous avons récemment montré qu’un dépistage positif au test Montreal Cognitive Assessment (MoCA) chez des patients souffrant d’un TSUA pouvait être associé à la présence d’une comorbidité anxieuse ou dépressive <span>[1]</span>. Ces résultats soulignent donc l’importance de réaliser, chez les patients souffrant d’un TUA sévère, une évaluation psychiatrique complète, afin que d’autres causes potentielles des déficits cognitifs puissent être identifiées et traitées. Au-delà de ces troubles cognitifs, un nombre croissant de recherches s’intéressent aux facteurs affectifs, en particulier aux habiletés de cognition sociale <span>[2]</span>, et à leur rôle dans le développement et le maintien du TSUA. Nos résultats récents à ce sujet suggèrent que les difficultés émotionnelles et interpersonnelles sont très fréquentes mais également qu’il existerait différents profils de patients <span>[3]</span>. Il semble donc important là aussi d’étudier les associations éventuelles entre ces difficultés socio-émotionnelles et les comorbidités psychiatriques ayant une forte composante affective. Face à l’hétérogénéité des profils de patients, et considérant l’importance critique des facteurs cognitifs et affectifs dans le TSUA, nous conclurons cette présentation par une proposition de stratégie thérapeutique individualisée visant à entreprendre prioritairement : (i) des évaluations neuropsychologiques des troubles susceptibles d’être déficitaires de manière précoce après sevrage et dont le rôle dans la rechute a été démontré ; et (ii) la mise en œuvre de programmes de remédiation cognitive ciblant ces processus.</p></div>","PeriodicalId":12420,"journal":{"name":"French Journal of Psychiatry","volume":"1 ","pages":"Pages S19-S20"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Troubles cognitifs, troubles psychiatriques, et addictions : comment s’y retrouver\",\"authors\":\"F. 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Ces résultats soulignent donc l’importance de réaliser, chez les patients souffrant d’un TUA sévère, une évaluation psychiatrique complète, afin que d’autres causes potentielles des déficits cognitifs puissent être identifiées et traitées. Au-delà de ces troubles cognitifs, un nombre croissant de recherches s’intéressent aux facteurs affectifs, en particulier aux habiletés de cognition sociale <span>[2]</span>, et à leur rôle dans le développement et le maintien du TSUA. Nos résultats récents à ce sujet suggèrent que les difficultés émotionnelles et interpersonnelles sont très fréquentes mais également qu’il existerait différents profils de patients <span>[3]</span>. Il semble donc important là aussi d’étudier les associations éventuelles entre ces difficultés socio-émotionnelles et les comorbidités psychiatriques ayant une forte composante affective. 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Troubles cognitifs, troubles psychiatriques, et addictions : comment s’y retrouver
De nombreuses études rapportent l’existence de déficits cognitifs, et notamment des fonctions exécutives, dans le trouble sévère lié à l’usage d’alcool (TSUA). Ces troubles, qui concerneraient au moins 50 % des patients, ont un effet néfaste sur la prise en charge et contribuent à la rechute. Il convient donc de les dépister de manière systématique. Néanmoins, de nombreux troubles psychiatriques sont également associés à des déficits cognitifs. Dans ce contexte, nous avons récemment montré qu’un dépistage positif au test Montreal Cognitive Assessment (MoCA) chez des patients souffrant d’un TSUA pouvait être associé à la présence d’une comorbidité anxieuse ou dépressive [1]. Ces résultats soulignent donc l’importance de réaliser, chez les patients souffrant d’un TUA sévère, une évaluation psychiatrique complète, afin que d’autres causes potentielles des déficits cognitifs puissent être identifiées et traitées. Au-delà de ces troubles cognitifs, un nombre croissant de recherches s’intéressent aux facteurs affectifs, en particulier aux habiletés de cognition sociale [2], et à leur rôle dans le développement et le maintien du TSUA. Nos résultats récents à ce sujet suggèrent que les difficultés émotionnelles et interpersonnelles sont très fréquentes mais également qu’il existerait différents profils de patients [3]. Il semble donc important là aussi d’étudier les associations éventuelles entre ces difficultés socio-émotionnelles et les comorbidités psychiatriques ayant une forte composante affective. Face à l’hétérogénéité des profils de patients, et considérant l’importance critique des facteurs cognitifs et affectifs dans le TSUA, nous conclurons cette présentation par une proposition de stratégie thérapeutique individualisée visant à entreprendre prioritairement : (i) des évaluations neuropsychologiques des troubles susceptibles d’être déficitaires de manière précoce après sevrage et dont le rôle dans la rechute a été démontré ; et (ii) la mise en œuvre de programmes de remédiation cognitive ciblant ces processus.