{"title":"阿哈隆·阿佩尔菲尔德(aharon Appelfeld)的《一生的历史》(history of a life)中的沉默美学","authors":"A. Prouteau","doi":"10.4000/yod.2165","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"« Je n’ai jamais aime le pathos et les grands mots », confie l’ecrivain dans Histoire d’une vie. En effet, meme a travers la traduction francaise, nous percevons chez Appelfeld une certaine mefiance a l’egard du lyrisme. Refus du grand style, appauvrissement systematique de la rhetorique, suspicion envers les adjectifs, cette esthetique correspond a une ethique, celle qui s’exprime dans un temoignage refusant le spectaculaire et le melodrame. Parfois tentee par le silence, peut-etre s’inscrit-elle aussi dans la perte initiale du langage et le lent retour d’Appelfeld a la parole et a la langue.Pourrait-on, comme Edgar Morin a propos de L’Espece humaine, qualifier ce texte de « chef-d’œuvre de litterature debarrasse de toute litterature » ? Il emprunterait ainsi a une tradition nee au lendemain de la guerre. Cependant, tout en soupconnant la litterature, Histoire d’une vie ne rejoint-il pas aussi, par sa maniere de recourir aux pouvoirs de l’imaginaire au cœur du recit d’inspiration autobiographique, des perspectives absolument contemporaines ?","PeriodicalId":53276,"journal":{"name":"Yod","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2014-05-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"« Des grands malheurs, on peut parler en murmurant » : l’esthétique de la réticence dans Histoire d’une vie d’Aharon Appelfeld\",\"authors\":\"A. Prouteau\",\"doi\":\"10.4000/yod.2165\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"« Je n’ai jamais aime le pathos et les grands mots », confie l’ecrivain dans Histoire d’une vie. En effet, meme a travers la traduction francaise, nous percevons chez Appelfeld une certaine mefiance a l’egard du lyrisme. Refus du grand style, appauvrissement systematique de la rhetorique, suspicion envers les adjectifs, cette esthetique correspond a une ethique, celle qui s’exprime dans un temoignage refusant le spectaculaire et le melodrame. Parfois tentee par le silence, peut-etre s’inscrit-elle aussi dans la perte initiale du langage et le lent retour d’Appelfeld a la parole et a la langue.Pourrait-on, comme Edgar Morin a propos de L’Espece humaine, qualifier ce texte de « chef-d’œuvre de litterature debarrasse de toute litterature » ? Il emprunterait ainsi a une tradition nee au lendemain de la guerre. Cependant, tout en soupconnant la litterature, Histoire d’une vie ne rejoint-il pas aussi, par sa maniere de recourir aux pouvoirs de l’imaginaire au cœur du recit d’inspiration autobiographique, des perspectives absolument contemporaines ?\",\"PeriodicalId\":53276,\"journal\":{\"name\":\"Yod\",\"volume\":\"1 1\",\"pages\":\"\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2014-05-30\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Yod\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.4000/yod.2165\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Yod","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/yod.2165","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
« Des grands malheurs, on peut parler en murmurant » : l’esthétique de la réticence dans Histoire d’une vie d’Aharon Appelfeld
« Je n’ai jamais aime le pathos et les grands mots », confie l’ecrivain dans Histoire d’une vie. En effet, meme a travers la traduction francaise, nous percevons chez Appelfeld une certaine mefiance a l’egard du lyrisme. Refus du grand style, appauvrissement systematique de la rhetorique, suspicion envers les adjectifs, cette esthetique correspond a une ethique, celle qui s’exprime dans un temoignage refusant le spectaculaire et le melodrame. Parfois tentee par le silence, peut-etre s’inscrit-elle aussi dans la perte initiale du langage et le lent retour d’Appelfeld a la parole et a la langue.Pourrait-on, comme Edgar Morin a propos de L’Espece humaine, qualifier ce texte de « chef-d’œuvre de litterature debarrasse de toute litterature » ? Il emprunterait ainsi a une tradition nee au lendemain de la guerre. Cependant, tout en soupconnant la litterature, Histoire d’une vie ne rejoint-il pas aussi, par sa maniere de recourir aux pouvoirs de l’imaginaire au cœur du recit d’inspiration autobiographique, des perspectives absolument contemporaines ?