{"title":"急诊时手部伤口未探查-诉讼分析","authors":"Jordane Mouton , Hadrien Houdre , Isabelle Auquit-Auckbur , Melanie Autran","doi":"10.1016/j.main.2015.10.038","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Selon la SHAM, 10 % des contentieux des services d’accueil et d’urgences (SAU) ont été causés, en 2013, par une plaie de main non ou mal explorée. Notre travail repose sur une analyse de 84 litiges secondaires à une prise en charge d’un traumatisme de la main au SAU et indemnisé par la SHAM. L’objectif de cette étude était, à terme, de mettre en place des mesures préventives adaptées pour améliorer la prise en charge de ces urgences de la main.</p></div><div><h3>Matériel et méthode</h3><p>Nous avons inclus 84 dossiers anonymisés indemnisés par la SHAM sur la période 2007–2010. Les contentieux relatifs à la chirurgie furent exclus. Les critères d’inclusion étaient - un contentieux recueilli par la SHAM, provenant de litiges secondaire à une plaie non ou mal explorée au SAU, chez des majeurs, avec un dossier conclu au moment de l’analyse. Pour chaque dossier, le motif de plainte, le centre de prise en charge, le mécanisme de l’accident, la localisation de la lésion et son type, la demande avis spécialisé ou non, les conséquences socioéconomiques, le délai de retour à emploi ont été analysés en strate selon la méthode de Reason. L’analyse statistique fut réalisée par test binomial exact.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Deux tiers des dossiers concernaient des travailleurs manuels (60 %) et il s’agissait d’accidents du travail dans 26 % des cas. Dans ¾ des cas, un chirurgien orthopédiste ou plasticien présent dans l’établissement n’a pas été sollicité pour un avis. L’atteinte concernait le plus souvent le pouce (33 %), puis l’index (17 %). La plupart des lésions passées inaperçues concernaient des lésions tendineuses (74 %), des atteintes nerveuses (29 %), des ouvertures articulaires (5 %). Les motifs de plainte, souvent multiples, concernaient une raideur séquellaire (49 %) avec 1/3 des patients n’ayant pu reprendre leur activité professionnelle (30 %). Les dysesthésies concernaient 41 % des griefs. La durée moyenne d’arrêt de travail était de 148<!--> <!-->jours. L’IPP moyenne était de 4,19<!--> <!-->jours. La plupart des dossiers ont été résolus par une procédure amiable (79 %), 16 % en CRCI et 12 % en judiciaire. Le montant de la réparation financière était en moyenne de 2300 euros.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Les plaies de main sont encore insuffisamment explorées chirurgicalement. Cela peut générer des séquelles lourdes pour le patient et un coût important en indemnisation. Les recommandations des sociétés savantes nécessitent d’être plus largement diffusées.</p></div>","PeriodicalId":50699,"journal":{"name":"Chirurgie De La Main","volume":"34 6","pages":"Pages 344-345"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2015-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.main.2015.10.038","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Défaut d’exploration des plaies de main aux urgences – une analyse par les contentieux\",\"authors\":\"Jordane Mouton , Hadrien Houdre , Isabelle Auquit-Auckbur , Melanie Autran\",\"doi\":\"10.1016/j.main.2015.10.038\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Introduction</h3><p>Selon la SHAM, 10 % des contentieux des services d’accueil et d’urgences (SAU) ont été causés, en 2013, par une plaie de main non ou mal explorée. 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Défaut d’exploration des plaies de main aux urgences – une analyse par les contentieux
Introduction
Selon la SHAM, 10 % des contentieux des services d’accueil et d’urgences (SAU) ont été causés, en 2013, par une plaie de main non ou mal explorée. Notre travail repose sur une analyse de 84 litiges secondaires à une prise en charge d’un traumatisme de la main au SAU et indemnisé par la SHAM. L’objectif de cette étude était, à terme, de mettre en place des mesures préventives adaptées pour améliorer la prise en charge de ces urgences de la main.
Matériel et méthode
Nous avons inclus 84 dossiers anonymisés indemnisés par la SHAM sur la période 2007–2010. Les contentieux relatifs à la chirurgie furent exclus. Les critères d’inclusion étaient - un contentieux recueilli par la SHAM, provenant de litiges secondaire à une plaie non ou mal explorée au SAU, chez des majeurs, avec un dossier conclu au moment de l’analyse. Pour chaque dossier, le motif de plainte, le centre de prise en charge, le mécanisme de l’accident, la localisation de la lésion et son type, la demande avis spécialisé ou non, les conséquences socioéconomiques, le délai de retour à emploi ont été analysés en strate selon la méthode de Reason. L’analyse statistique fut réalisée par test binomial exact.
Résultats
Deux tiers des dossiers concernaient des travailleurs manuels (60 %) et il s’agissait d’accidents du travail dans 26 % des cas. Dans ¾ des cas, un chirurgien orthopédiste ou plasticien présent dans l’établissement n’a pas été sollicité pour un avis. L’atteinte concernait le plus souvent le pouce (33 %), puis l’index (17 %). La plupart des lésions passées inaperçues concernaient des lésions tendineuses (74 %), des atteintes nerveuses (29 %), des ouvertures articulaires (5 %). Les motifs de plainte, souvent multiples, concernaient une raideur séquellaire (49 %) avec 1/3 des patients n’ayant pu reprendre leur activité professionnelle (30 %). Les dysesthésies concernaient 41 % des griefs. La durée moyenne d’arrêt de travail était de 148 jours. L’IPP moyenne était de 4,19 jours. La plupart des dossiers ont été résolus par une procédure amiable (79 %), 16 % en CRCI et 12 % en judiciaire. Le montant de la réparation financière était en moyenne de 2300 euros.
Conclusion
Les plaies de main sont encore insuffisamment explorées chirurgicalement. Cela peut générer des séquelles lourdes pour le patient et un coût important en indemnisation. Les recommandations des sociétés savantes nécessitent d’être plus largement diffusées.