{"title":"上肢细胞毒性溶质渗漏-手术紧急情况","authors":"Virginie Mas, Cindy Mallet, Keyva Mazda, Brice Ilharreborde, Estelle Litzelmann, Pascal Jehanno","doi":"10.1016/j.main.2015.10.035","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Les extravasations de produits cytotoxiques surviennent essentiellement dans le cadre d’un protocole chimiothérapique et peuvent être à l’origine de graves nécroses des téguments et structures adjacentes chez des enfants immunodéprimés. Le but de cette étude rétrospective était d’évaluer les résultats de la prise en charge précoce des extravasations de solutés cytotoxiques au membre supérieur.</p></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><p>Onze patients ont été pris en charge pour extravasation de produits cytotoxiques - 5 au niveau de la face antérieure de l’avant-bras, 3 au niveau de la face dorsale de la main et 3 au niveau pectoral en regard de la chambre implantable. Dix patients ont été opérés en urgence (2–12<!--> <!-->heures). Le traitement chirurgical consistait, selon le protocole établi, à une infiltration de la zone par du sérum physiologique et une aspiration-lavage aux dépens des tissus cellulo-graisseux sous dermique. Les mobilités du membre supérieur ont été évaluées, ainsi que les séquelles esthétiques et le délai de reprise du traitement par chimiothérapie. Une radiographie a été réalisée pour chaque patient.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Les enfants ont été revus 9, 8 mois (2–21 mois) après la chirurgie. Aucune nécrose cutanée n’est survenue après la chirurgie. Les mobilités du coude étaient conservées avec une extension à 5° (0–10°) et une flexion à 115° (100–130°), ainsi que celles du poignet avec une extension à 80° (70–90°) et une flexion à 85° (75–90°). Aucune atteinte osseuse n’a été relevée. La chimiothérapie a été réintroduite 4,5<!--> <!-->jours (2–21<!--> <!-->jours) après la chirurgie. Une diffusion non prise en charge chirurgicalement a évolué vers une nécrose de la face antérieure de l’avant-bras, ayant nécessité un transfert musculocutané. Une complication secondaire à la chirurgie a été une fasciite nécrosante, ayant nécessité une fasciectomie en urgence et une greffe de peau secondaire au niveau de l’avant-bras.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>La prise en charge de ces incidents reste encore controversée. La symptomatologie initiale ne présume en rien de l’évolution future et est souvent sous-évaluée - l’évolution et l’extension sont imprévisibles rendant la prise en charge diagnostique et thérapeutique difficile.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Les extravasations des solutés cytotoxiques au membre supérieur sont une urgence chirurgicale. La prise en charge chirurgicale est simple et limite les séquelles fonctionnelles et esthétiques chez des enfants immunodéprimés dont les conséquences peuvent être graves. La prévention reste le meilleur traitement.</p></div>","PeriodicalId":50699,"journal":{"name":"Chirurgie De La Main","volume":"34 6","pages":"Pages 343-344"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2015-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.main.2015.10.035","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Extravasations des solutés cytotoxiques au membre supérieur – une urgence chirurgicale\",\"authors\":\"Virginie Mas, Cindy Mallet, Keyva Mazda, Brice Ilharreborde, Estelle Litzelmann, Pascal Jehanno\",\"doi\":\"10.1016/j.main.2015.10.035\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Introduction</h3><p>Les extravasations de produits cytotoxiques surviennent essentiellement dans le cadre d’un protocole chimiothérapique et peuvent être à l’origine de graves nécroses des téguments et structures adjacentes chez des enfants immunodéprimés. Le but de cette étude rétrospective était d’évaluer les résultats de la prise en charge précoce des extravasations de solutés cytotoxiques au membre supérieur.</p></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><p>Onze patients ont été pris en charge pour extravasation de produits cytotoxiques - 5 au niveau de la face antérieure de l’avant-bras, 3 au niveau de la face dorsale de la main et 3 au niveau pectoral en regard de la chambre implantable. Dix patients ont été opérés en urgence (2–12<!--> <!-->heures). Le traitement chirurgical consistait, selon le protocole établi, à une infiltration de la zone par du sérum physiologique et une aspiration-lavage aux dépens des tissus cellulo-graisseux sous dermique. Les mobilités du membre supérieur ont été évaluées, ainsi que les séquelles esthétiques et le délai de reprise du traitement par chimiothérapie. 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La symptomatologie initiale ne présume en rien de l’évolution future et est souvent sous-évaluée - l’évolution et l’extension sont imprévisibles rendant la prise en charge diagnostique et thérapeutique difficile.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Les extravasations des solutés cytotoxiques au membre supérieur sont une urgence chirurgicale. La prise en charge chirurgicale est simple et limite les séquelles fonctionnelles et esthétiques chez des enfants immunodéprimés dont les conséquences peuvent être graves. 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Extravasations des solutés cytotoxiques au membre supérieur – une urgence chirurgicale
Introduction
Les extravasations de produits cytotoxiques surviennent essentiellement dans le cadre d’un protocole chimiothérapique et peuvent être à l’origine de graves nécroses des téguments et structures adjacentes chez des enfants immunodéprimés. Le but de cette étude rétrospective était d’évaluer les résultats de la prise en charge précoce des extravasations de solutés cytotoxiques au membre supérieur.
Patients et méthodes
Onze patients ont été pris en charge pour extravasation de produits cytotoxiques - 5 au niveau de la face antérieure de l’avant-bras, 3 au niveau de la face dorsale de la main et 3 au niveau pectoral en regard de la chambre implantable. Dix patients ont été opérés en urgence (2–12 heures). Le traitement chirurgical consistait, selon le protocole établi, à une infiltration de la zone par du sérum physiologique et une aspiration-lavage aux dépens des tissus cellulo-graisseux sous dermique. Les mobilités du membre supérieur ont été évaluées, ainsi que les séquelles esthétiques et le délai de reprise du traitement par chimiothérapie. Une radiographie a été réalisée pour chaque patient.
Résultats
Les enfants ont été revus 9, 8 mois (2–21 mois) après la chirurgie. Aucune nécrose cutanée n’est survenue après la chirurgie. Les mobilités du coude étaient conservées avec une extension à 5° (0–10°) et une flexion à 115° (100–130°), ainsi que celles du poignet avec une extension à 80° (70–90°) et une flexion à 85° (75–90°). Aucune atteinte osseuse n’a été relevée. La chimiothérapie a été réintroduite 4,5 jours (2–21 jours) après la chirurgie. Une diffusion non prise en charge chirurgicalement a évolué vers une nécrose de la face antérieure de l’avant-bras, ayant nécessité un transfert musculocutané. Une complication secondaire à la chirurgie a été une fasciite nécrosante, ayant nécessité une fasciectomie en urgence et une greffe de peau secondaire au niveau de l’avant-bras.
Discussion
La prise en charge de ces incidents reste encore controversée. La symptomatologie initiale ne présume en rien de l’évolution future et est souvent sous-évaluée - l’évolution et l’extension sont imprévisibles rendant la prise en charge diagnostique et thérapeutique difficile.
Conclusion
Les extravasations des solutés cytotoxiques au membre supérieur sont une urgence chirurgicale. La prise en charge chirurgicale est simple et limite les séquelles fonctionnelles et esthétiques chez des enfants immunodéprimés dont les conséquences peuvent être graves. La prévention reste le meilleur traitement.