M. Pousseau , A. Lafargue , A. Redjai , G. Vial , F. Salvo , I. Bourdel-Marchasson
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L’<em>A</em>. <em>arborescens</em> inhibant le cytochrome CYP2D6 impliqué dans la dégradation en métabolites inactifs de l’acétate d’abiratérone, avait pu concourir à une augmentation de sa concentration, potentialisant son hépatotoxicité. À l’arrêt de la phytothérapie et suspension transitoire de l’acétate d’abiratérone, il était constaté une amélioration de l’ensemble des paramètres cliniques et biologiques. Une sensibilisation du patient et de la famille a été réalisée vis-à-vis du danger d’un recours aux médecines alternatives sans avis d’expert.</p></div><div><p>We report the case of an 87-year-old patient hospitalised for febrile hepatitis. He was being treated for prostate cancer with a bi-hormone therapy combining abiraterone acetate and degarelix. Our etiological investigation for febrile hepatitis came back negative. After further questioning of the patient and his family, we learned he had been consuming <em>Aloe arborescens</em> daily for several months. An investigation by the pharmacovigilance department was conducted and concluded either to <em>A</em>. <em>arborescens</em>-induced hepatitis or the plant's interaction with abiraterone acetate by inhibition of the cytochrome CYP2D6 involved in the breakdown of the molecule into inactive metabolites. This drug interaction was suspected to have led to a concentration of abiraterone acetate, potentiating its hepatotoxicity. When the self-treatment was discontinued and abiraterone acetate temporarily suspended, we noted improvement in all clinical and biological parameters. The patient and his family were informed on the dangers or resorting to alternative medicine without expert opinion.</p></div>","PeriodicalId":35487,"journal":{"name":"NPG Neurologie - Psychiatrie - Geriatrie","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Aloe arborescens : méfiance\",\"authors\":\"M. Pousseau , A. Lafargue , A. Redjai , G. Vial , F. Salvo , I. Bourdel-Marchasson\",\"doi\":\"10.1016/j.npg.2023.03.005\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><p>Nous rapportons le cas d’un patient de 87 ans hospitalisé pour hépatite fébrile en post urgence gériatrique. Le patient était en cours de traitement d’un cancer de la prostate par une bi-hormonothérapie associant l’acétate d’abiratérone et le dégarelix. 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We report the case of an 87-year-old patient hospitalised for febrile hepatitis. He was being treated for prostate cancer with a bi-hormone therapy combining abiraterone acetate and degarelix. Our etiological investigation for febrile hepatitis came back negative. After further questioning of the patient and his family, we learned he had been consuming Aloe arborescens daily for several months. An investigation by the pharmacovigilance department was conducted and concluded either to A. arborescens-induced hepatitis or the plant's interaction with abiraterone acetate by inhibition of the cytochrome CYP2D6 involved in the breakdown of the molecule into inactive metabolites. This drug interaction was suspected to have led to a concentration of abiraterone acetate, potentiating its hepatotoxicity. When the self-treatment was discontinued and abiraterone acetate temporarily suspended, we noted improvement in all clinical and biological parameters. The patient and his family were informed on the dangers or resorting to alternative medicine without expert opinion.
期刊介绍:
Aux confins de la neurologie, de la psychiatrie et de la gériatrie, NPG propose a tous les acteurs de la prise en charge du vieillissement cérébral normal et pathologique, des développements récents et adaptés a leur pratique clinique.