{"title":"瓦哈比教的史学:陷阱和挑战","authors":"Riffi Daoud","doi":"10.1163/15700585-12341643","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"\nL’histoire du wahhabisme est le parent pauvre de l’historiographie francophone. Le sujet, plus souvent abordé des points de vue géopolitique et sociologique, n’est que rarement abordé dans son histoire longue, et encore moins depuis le prisme de l’histoire intellectuelle. La parution de la version française du livre de Natana Delong-Bas, Islam wahhabite, qui se caractérise par de nombreuses faiblesses, est l’occasion de faire ici un bilan historiographique : que sait-on de l’émergence du wahhabisme, de la personnalité et de l’œuvre de son fondateur ? Comment écrire cette histoire qui s’inscrit dans celle, plus large, du taǧdīd ? Quelles relations le wahhabisme entretint-il avec les courants réformateurs héritiers, concomitamment, de l’œuvre d’Ibn ʿArabī et Ibn Taymiyya ? La présente note critique est également l’occasion de revenir sur les écueils et enjeux du travail d’écriture et d’interprétation du wahhabisme, doctrine proprement révolutionnaire. Par bien des aspects, le livre de Natana Delong-Bas s’inscrit dans une historiographie plus ancienne – à la fois présente dans des courants de la salafiyya et dans l’orientalisme – établissant une dichotomie entre le wahhabisme et Ibn ʿAbd al-Wahhāb, et pensant l’œuvre de ce dernier comme une tentative de sursaut dans un cadre général de décadence généralisée du monde musulman. Le présent article vise à déconstruire ce récit, problématique à plus d’un titre.","PeriodicalId":8163,"journal":{"name":"Arabica","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2000,"publicationDate":"2022-06-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Historiographie du wahhabisme : écueils et enjeux\",\"authors\":\"Riffi Daoud\",\"doi\":\"10.1163/15700585-12341643\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"\\nL’histoire du wahhabisme est le parent pauvre de l’historiographie francophone. Le sujet, plus souvent abordé des points de vue géopolitique et sociologique, n’est que rarement abordé dans son histoire longue, et encore moins depuis le prisme de l’histoire intellectuelle. La parution de la version française du livre de Natana Delong-Bas, Islam wahhabite, qui se caractérise par de nombreuses faiblesses, est l’occasion de faire ici un bilan historiographique : que sait-on de l’émergence du wahhabisme, de la personnalité et de l’œuvre de son fondateur ? Comment écrire cette histoire qui s’inscrit dans celle, plus large, du taǧdīd ? Quelles relations le wahhabisme entretint-il avec les courants réformateurs héritiers, concomitamment, de l’œuvre d’Ibn ʿArabī et Ibn Taymiyya ? La présente note critique est également l’occasion de revenir sur les écueils et enjeux du travail d’écriture et d’interprétation du wahhabisme, doctrine proprement révolutionnaire. Par bien des aspects, le livre de Natana Delong-Bas s’inscrit dans une historiographie plus ancienne – à la fois présente dans des courants de la salafiyya et dans l’orientalisme – établissant une dichotomie entre le wahhabisme et Ibn ʿAbd al-Wahhāb, et pensant l’œuvre de ce dernier comme une tentative de sursaut dans un cadre général de décadence généralisée du monde musulman. Le présent article vise à déconstruire ce récit, problématique à plus d’un titre.\",\"PeriodicalId\":8163,\"journal\":{\"name\":\"Arabica\",\"volume\":\" \",\"pages\":\"\"},\"PeriodicalIF\":0.2000,\"publicationDate\":\"2022-06-30\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Arabica\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.1163/15700585-12341643\",\"RegionNum\":4,\"RegionCategory\":\"哲学\",\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"Q2\",\"JCRName\":\"HISTORY\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Arabica","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1163/15700585-12341643","RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q2","JCRName":"HISTORY","Score":null,"Total":0}
L’histoire du wahhabisme est le parent pauvre de l’historiographie francophone. Le sujet, plus souvent abordé des points de vue géopolitique et sociologique, n’est que rarement abordé dans son histoire longue, et encore moins depuis le prisme de l’histoire intellectuelle. La parution de la version française du livre de Natana Delong-Bas, Islam wahhabite, qui se caractérise par de nombreuses faiblesses, est l’occasion de faire ici un bilan historiographique : que sait-on de l’émergence du wahhabisme, de la personnalité et de l’œuvre de son fondateur ? Comment écrire cette histoire qui s’inscrit dans celle, plus large, du taǧdīd ? Quelles relations le wahhabisme entretint-il avec les courants réformateurs héritiers, concomitamment, de l’œuvre d’Ibn ʿArabī et Ibn Taymiyya ? La présente note critique est également l’occasion de revenir sur les écueils et enjeux du travail d’écriture et d’interprétation du wahhabisme, doctrine proprement révolutionnaire. Par bien des aspects, le livre de Natana Delong-Bas s’inscrit dans une historiographie plus ancienne – à la fois présente dans des courants de la salafiyya et dans l’orientalisme – établissant une dichotomie entre le wahhabisme et Ibn ʿAbd al-Wahhāb, et pensant l’œuvre de ce dernier comme une tentative de sursaut dans un cadre général de décadence généralisée du monde musulman. Le présent article vise à déconstruire ce récit, problématique à plus d’un titre.