{"title":"我们 吝啬象样的生活","authors":"Salah Natij","doi":"10.1163/18778372-04603003","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Dans cet article, nous defendons l’hypothese selon laquelle ce que al-Ğāḥiẓ tenta de mettre a nu, de critiquer et de problematiser dans Kitāb al-buḫalāʾ (le Livre des avares), ce n’est pas seulement le phenomene de l’avarice comme conduite socio-economique, mais surtout le discours de l’avarice comme symptome revelateur du choix d’une forme de vie. Pour employer un concept elabore par Marcel Mauss, nous dirions que pour al-Ğāḥiẓ, le phenomene de l’avarice constitue un « fait social total ». Car c’est de cela qu’il s’agit en effet dans la structure de l’avarice dans la mesure ou l’on saura y voir et l’analyser, comme le fait al-Ğāḥiẓ, non comme un simple acte de donner et/ou de recevoir mettant en jeu uniquement un aspect economique, mais comme un condense de tous les faits qui constituent l’espace socioculturel, une sorte de coupe transversale dans le corps de la societe. La question posee par al-Ğāḥiẓ dans cet ouvrage est celle du lien social en general, de la vie communautaire en particulier et, plus specifiquement encore, du sens de l’amitie dont l’autre, qui entend vivre avec moi dans la meme societe, est capable de faire preuve. C’est pour cela que nous voyons al-Ğāḥiẓ insister sur le fait que l’avarice n’est pas un fait d’economie, elle se manifeste et agit surtout en tant qu’elle engage le choix d’une forme de vie et d’un mode de presence en societe, choix qui determine a son tour chez les avares un mode d’appropriation et d’emploi du langage dans le discours.","PeriodicalId":43744,"journal":{"name":"Oriens","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.5000,"publicationDate":"2018-04-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1163/18778372-04603003","citationCount":"2","resultStr":"{\"title\":\"De l’ avarice comme genre de vie\",\"authors\":\"Salah Natij\",\"doi\":\"10.1163/18778372-04603003\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Dans cet article, nous defendons l’hypothese selon laquelle ce que al-Ğāḥiẓ tenta de mettre a nu, de critiquer et de problematiser dans Kitāb al-buḫalāʾ (le Livre des avares), ce n’est pas seulement le phenomene de l’avarice comme conduite socio-economique, mais surtout le discours de l’avarice comme symptome revelateur du choix d’une forme de vie. Pour employer un concept elabore par Marcel Mauss, nous dirions que pour al-Ğāḥiẓ, le phenomene de l’avarice constitue un « fait social total ». Car c’est de cela qu’il s’agit en effet dans la structure de l’avarice dans la mesure ou l’on saura y voir et l’analyser, comme le fait al-Ğāḥiẓ, non comme un simple acte de donner et/ou de recevoir mettant en jeu uniquement un aspect economique, mais comme un condense de tous les faits qui constituent l’espace socioculturel, une sorte de coupe transversale dans le corps de la societe. La question posee par al-Ğāḥiẓ dans cet ouvrage est celle du lien social en general, de la vie communautaire en particulier et, plus specifiquement encore, du sens de l’amitie dont l’autre, qui entend vivre avec moi dans la meme societe, est capable de faire preuve. C’est pour cela que nous voyons al-Ğāḥiẓ insister sur le fait que l’avarice n’est pas un fait d’economie, elle se manifeste et agit surtout en tant qu’elle engage le choix d’une forme de vie et d’un mode de presence en societe, choix qui determine a son tour chez les avares un mode d’appropriation et d’emploi du langage dans le discours.\",\"PeriodicalId\":43744,\"journal\":{\"name\":\"Oriens\",\"volume\":\" \",\"pages\":\"\"},\"PeriodicalIF\":0.5000,\"publicationDate\":\"2018-04-10\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"https://sci-hub-pdf.com/10.1163/18778372-04603003\",\"citationCount\":\"2\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Oriens\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.1163/18778372-04603003\",\"RegionNum\":3,\"RegionCategory\":\"社会学\",\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"0\",\"JCRName\":\"HUMANITIES, MULTIDISCIPLINARY\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Oriens","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1163/18778372-04603003","RegionNum":3,"RegionCategory":"社会学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"0","JCRName":"HUMANITIES, MULTIDISCIPLINARY","Score":null,"Total":0}
Dans cet article, nous defendons l’hypothese selon laquelle ce que al-Ğāḥiẓ tenta de mettre a nu, de critiquer et de problematiser dans Kitāb al-buḫalāʾ (le Livre des avares), ce n’est pas seulement le phenomene de l’avarice comme conduite socio-economique, mais surtout le discours de l’avarice comme symptome revelateur du choix d’une forme de vie. Pour employer un concept elabore par Marcel Mauss, nous dirions que pour al-Ğāḥiẓ, le phenomene de l’avarice constitue un « fait social total ». Car c’est de cela qu’il s’agit en effet dans la structure de l’avarice dans la mesure ou l’on saura y voir et l’analyser, comme le fait al-Ğāḥiẓ, non comme un simple acte de donner et/ou de recevoir mettant en jeu uniquement un aspect economique, mais comme un condense de tous les faits qui constituent l’espace socioculturel, une sorte de coupe transversale dans le corps de la societe. La question posee par al-Ğāḥiẓ dans cet ouvrage est celle du lien social en general, de la vie communautaire en particulier et, plus specifiquement encore, du sens de l’amitie dont l’autre, qui entend vivre avec moi dans la meme societe, est capable de faire preuve. C’est pour cela que nous voyons al-Ğāḥiẓ insister sur le fait que l’avarice n’est pas un fait d’economie, elle se manifeste et agit surtout en tant qu’elle engage le choix d’une forme de vie et d’un mode de presence en societe, choix qui determine a son tour chez les avares un mode d’appropriation et d’emploi du langage dans le discours.
期刊介绍:
Oriens is dedicated to extending our knowledge of intellectual history and developments in the rationalist disciplines in Islamic civilization, with a special emphasis on philosophy, theology, and science. These disciplines had a profoundly rich and lasting life in Islamic civilization and often interacted in complex ways--from the period of their introduction to Islamic civilization in the translation movement that began in the eighth century, through the early and classical periods of development, to the post-classical age, when they shaped even such disciplines as legal theory and poetics. The journal''s range extends from the early and classical to the early modern periods (ca. 700-1900 CE) and it engages all regions and languages of Islamic civilization. In the tradition of Hellmut Ritter, who founded Oriens in 1948, the central focus of interest of the journal is on the medieval and early modern periods of the Near and Middle East. Within this framework, the opening up of the sources and the pursuit of philological and historical research based on original source material is the main concern of its editors and contributors. In addition to individual articles, Oriens welcomes proposals for thematic volumes within the series.