{"title":"家和个性化的限制:不平衡的个人、法定和归属领域","authors":"E. Maunaye, E. Ramos","doi":"10.7202/1090929ar","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"\n Cadre de la recherche : Dans une perspective qui\n met au centre l’individu - bien qu’inscrit dans des groupes notamment familiaux - cet\n article propose d’analyser le chez-soi comme un espace qui intervient dans la construction\n d’un « individu individualisé » et envisage en même temps les limites qui peuvent être\n observées à cette fonction du chez-soi.\n \n Objectifs : Cette introduction vise à définir la\n notion de chez-soi pour en dégager toutes les dimensions. Si les dimensions spatiales,\n temporelles et relationnelles du chez-soi peuvent être distinguées pour les besoins de\n l’analyse, l’article s’attache à montrer comment elles sont intimement articulées d’une\n part, dans l’expérience des individus pour soutenir la construction de leur identité\n personnelle, de leur autonomie, de leur pouvoir sur eux-mêmes et leur rapport au\n territoire (Simard and Savoie, 2009) ; d’autre part, dans la\n construction des groupes et des relations familiales.\n \n Méthodologie : Cet article s’appuie sur une\n revue de littérature et sur les différentes contributions du numéro pour présenter la\n notion du chez-soi et la perspective théorique empruntée. \n \n Résultats : Dans la cohabitation familiale,\n conjugale et intergénérationnelle, la construction du chez-soi se joue dans des rapports\n d’interaction avec les autres membres de la famille qui ont également leur propre\n construction et conception du chez-soi. Ces constructions et conceptions produisent par là même des rapports différenciés et parfois dissymétriques ainsi que\n trois expériences différentes de chez-soi. Le premier chez-soi renvoie aux\n territoires personnels, le « chez-moi » ; le deuxième aux règles et aux lois qui régissent\n une cohabitation et l’espace dans lequel est inséré le chez-soi. Dans ce cas, il est\n défini par un aspect statutaire et hiérarchique, l’individu a une place assignée par son\n statut. C’est un chez-nous-assignation. Enfin, le troisième s’incarne par une appartenance\n et une place dans un groupe ou une communauté où l’individu est considéré comme égal.\n C’est un chez-nous appartenances. Si le premier « chez » est principal dans le processus\n d’individualisation, tout autant le sont les deux autres qui amènent, d’une part, à la\n mise au jour des limites du « chez-moi », d’autre part, à la question de l’inscription de\n l’individu dans le groupe, notamment familial. \n \n Conclusions : La question du chez-soi amène à\n considérer deux aspects : le rapport de l’habitant seul au\n chez-soi et le rapport de l’habitant avec au chez-soi. Dans ce\n deuxième aspect, il se construit dans une tension entre une logique d’autonomie et une\n logique d’appartenance comme membre du groupe. Dans cette deuxième logique, être membre du\n groupe que nous traduisons par chez-nous relève de deux dimensions : le\n chez-nous-assignation et le chez-nous-appartenances. En ce sens, le chez-nous contraint le\n chez-soi et la famille apparaît comme une instance paradoxale de validation de l’individu.\n Elle a donc une double fonction, celle de permettre d’être soi (favoriser les espaces\n personnels et valider les dimensions individuelles de l’identité) et aussi de reconnaitre\n à chacun de ses membres un être à sa place dans le groupe et un y\n avoir sa place. Les limites à l’individualisation du chez-soi\n s’observent quand un déséquilibre existe entre ces trois « chez », territoires personnels,\n chez-nous-assignation et chez-nous-appartenances.\n \n Contribution : Le chez-soi est un observatoire\n précieux de cette construction qui se décline au passé, présent et futur en interaction :\n avoir été, être et devenir. Le mouvement itératif entre le chez-soi et l’identité est\n substantiel à la construction de l’individu et du groupe familial.","PeriodicalId":38709,"journal":{"name":"Enfances, Familles, Generations","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2022-07-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Le chez-soi et les limites de\\n l’individualisation : territoires personnels, statutaires et d’appartenances en\\n déséquilibre\",\"authors\":\"E. Maunaye, E. 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摘要
研究视角:该框架在个人中心——尽管在群体的家庭特别是-本文分析家作为一个空间,在构建个性化的个人«»,并计划同时可观测到的这个函数的极限家。目的:本介绍的目的是定义家的概念,以突出它的所有维度。如果尺寸空间、时间和人际交往的家,可以区分为需求的分析,本文旨在展示如何铰接一方面中,它们是紧密联系个人的经验来支持建造他们的个人身份,其自主权,他们的权力为自己和他们的报告向领土(Simard and savoy, 2009);另一方面,在群体和家庭关系的构建中。方法:本文基于文献综述和各种贡献,提出了家的概念和理论视角。结果:在家庭、婚姻和代际同居中,家庭的构建是在与其他家庭成员的互动关系中进行的,这些家庭成员也有自己的构建和家庭概念。因此,这些结构和概念产生了不同的、有时是不对称的关系,以及三种不同的家庭体验。第一个家指的是个人的领地,“家”;第二种是关于共存的规则和法律,以及家庭所处的空间。在这种情况下,它是由法规和等级方面定义的,个人有一个由他的法规分配的位置。这是一个家庭作业。第三种是在一个群体或社区中的归属和位置,在这个群体或社区中,个人被认为是平等的。这是我们的家。如果第一个“家”在个性化过程中是主要的,那么其他两个也是主要的,它们一方面揭示了“家”的局限性,另一方面也揭示了个人在群体(尤其是家庭)中的登记问题。结论:家的问题引出了两个方面的考虑:一个人与家的关系和一个人与家的关系。在第二个方面,它建立在自治逻辑和作为群体成员的归属逻辑之间的紧张关系中。在第二种逻辑中,成为群体的一员,我们将其翻译为“我们的家”,涉及两个维度:“我们的家”分配和“我们的家”归属。从这个意义上说,我们的家迫使我们的家,而家庭似乎是个人验证的矛盾实例。因此,它有双重功能,允许做自己(促进个人空间和验证身份的个人维度),也承认它的每个成员在群体中有自己的位置,并有自己的位置。当这三个“家”(个人领土、家庭分配和家庭成员)之间存在不平衡时,就可以观察到家庭个性化的局限性。贡献:家是这个结构的一个有价值的观测站,它在过去、现在和未来的相互作用中下降:过去、现在和未来。家庭和身份之间的迭代运动对个人和家庭群体的构建至关重要。
Le chez-soi et les limites de
l’individualisation : territoires personnels, statutaires et d’appartenances en
déséquilibre
Cadre de la recherche : Dans une perspective qui
met au centre l’individu - bien qu’inscrit dans des groupes notamment familiaux - cet
article propose d’analyser le chez-soi comme un espace qui intervient dans la construction
d’un « individu individualisé » et envisage en même temps les limites qui peuvent être
observées à cette fonction du chez-soi.
Objectifs : Cette introduction vise à définir la
notion de chez-soi pour en dégager toutes les dimensions. Si les dimensions spatiales,
temporelles et relationnelles du chez-soi peuvent être distinguées pour les besoins de
l’analyse, l’article s’attache à montrer comment elles sont intimement articulées d’une
part, dans l’expérience des individus pour soutenir la construction de leur identité
personnelle, de leur autonomie, de leur pouvoir sur eux-mêmes et leur rapport au
territoire (Simard and Savoie, 2009) ; d’autre part, dans la
construction des groupes et des relations familiales.
Méthodologie : Cet article s’appuie sur une
revue de littérature et sur les différentes contributions du numéro pour présenter la
notion du chez-soi et la perspective théorique empruntée.
Résultats : Dans la cohabitation familiale,
conjugale et intergénérationnelle, la construction du chez-soi se joue dans des rapports
d’interaction avec les autres membres de la famille qui ont également leur propre
construction et conception du chez-soi. Ces constructions et conceptions produisent par là même des rapports différenciés et parfois dissymétriques ainsi que
trois expériences différentes de chez-soi. Le premier chez-soi renvoie aux
territoires personnels, le « chez-moi » ; le deuxième aux règles et aux lois qui régissent
une cohabitation et l’espace dans lequel est inséré le chez-soi. Dans ce cas, il est
défini par un aspect statutaire et hiérarchique, l’individu a une place assignée par son
statut. C’est un chez-nous-assignation. Enfin, le troisième s’incarne par une appartenance
et une place dans un groupe ou une communauté où l’individu est considéré comme égal.
C’est un chez-nous appartenances. Si le premier « chez » est principal dans le processus
d’individualisation, tout autant le sont les deux autres qui amènent, d’une part, à la
mise au jour des limites du « chez-moi », d’autre part, à la question de l’inscription de
l’individu dans le groupe, notamment familial.
Conclusions : La question du chez-soi amène à
considérer deux aspects : le rapport de l’habitant seul au
chez-soi et le rapport de l’habitant avec au chez-soi. Dans ce
deuxième aspect, il se construit dans une tension entre une logique d’autonomie et une
logique d’appartenance comme membre du groupe. Dans cette deuxième logique, être membre du
groupe que nous traduisons par chez-nous relève de deux dimensions : le
chez-nous-assignation et le chez-nous-appartenances. En ce sens, le chez-nous contraint le
chez-soi et la famille apparaît comme une instance paradoxale de validation de l’individu.
Elle a donc une double fonction, celle de permettre d’être soi (favoriser les espaces
personnels et valider les dimensions individuelles de l’identité) et aussi de reconnaitre
à chacun de ses membres un être à sa place dans le groupe et un y
avoir sa place. Les limites à l’individualisation du chez-soi
s’observent quand un déséquilibre existe entre ces trois « chez », territoires personnels,
chez-nous-assignation et chez-nous-appartenances.
Contribution : Le chez-soi est un observatoire
précieux de cette construction qui se décline au passé, présent et futur en interaction :
avoir été, être et devenir. Le mouvement itératif entre le chez-soi et l’identité est
substantiel à la construction de l’individu et du groupe familial.