P. Lefebvre , Y. Delannoy , C. Ghoul , J. Sicot , S. Chochois , V. Hedouin
{"title":"家庭暴力背景下的死亡:医疗司法单位事先咨询的相关性和影响。研究2012年至2019年北加莱海峡地区的尸检报告和法医证明","authors":"P. Lefebvre , Y. Delannoy , C. Ghoul , J. Sicot , S. Chochois , V. Hedouin","doi":"10.1016/j.medleg.2022.02.001","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Chaque année, les violences conjugales sont à l’origine de décès par homicides mais aussi par suicides, qu’il s’agisse des victimes ou des auteurs. Notre travail vise à rechercher une antériorité médico-légale chez les sujets décédés dans un contexte de violences conjugales, afin d’identifier des axes de prévention dans ce domaine.</p></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><p>Cette étude s’est intéressée à 163 rapports d’autopsies réalisées à l’institut médico-légal de Lille entre 2012 et 2019, concernant des morts violentes au sein du couple. Pour chaque sujet inclus, il était recherché si des certificats médico-légaux avaient été établis préalablement pour des faits de violences conjugales.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Cent soixante-trois dossiers dont 58 homicides et 69 suicides étaient inclus. Les sujets avaient antérieurement consulté un médecin légiste pour des violences conjugales dans seulement 9 cas (5,5 %). Aucun des consultants en unité médico-judiciaire (UMJ) n’avait bénéficié d’une prise en charge psychologique ou sociale au sein du service.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>L’absence de dénonciation des violences conjugales est un des axes expliquant la faible proportion de sujets ayant consulté pour ces faits. Ce constat doit encourager la poursuite des mesures déjà prises en vue de libérer la parole des victimes. Les services de médecine légale occupent un rôle de prévention et de prise en charge globale des victimes, notamment grâce à la présence de psychologues et parfois d’associations au sein des UMJ. À l’avenir, cet accompagnement devra être amélioré en proposant une prise en charge sociale et en renforçant le maillage territorial médico-légal.</p></div><div><h3>Introduction</h3><p>Every year, domestic violence causes deaths by homicide but also by suicide, both victims and perpetrators. Our work aims to seek a forensic anteriority in subjects who have died in the context of domestic violence, in order to identify prevention axes in this area.</p></div><div><h3>Patients and methods</h3><p>This retrospective study looked at 163 autopsy reports carried out at the Lille Forensic Institute between 2012 and 2019, concerning violent deaths within the couple. For each subject included, it was sought if forensic certificates had been established in advance for acts of domestic violence.</p></div><div><h3>Results</h3><p>One hundred and sixty-three cases including 58 homicides and 69 suicides were included. Subjects had previously consulted a medical examiner for domestic violence in only 9 cases (5.5%). None of the consultants in a clinical forensic medicine unit had received psychological or social care within the department.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>The lack of denunciation of domestic violence is one of the ways in which the low proportion of subjects who consulted is explained. This should encourage further action to free victims’ voices. Forensic services also play a role in preventing and caring for victims, particularly through the presence of psychologists and sometimes associations within the forensic medical units. In the future, this support will need to be improved, notably by offering social care and strengthening the forensic territorial network.</p></div>","PeriodicalId":39100,"journal":{"name":"Revue de Medecine Legale","volume":"13 2","pages":"Pages 57-63"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2022-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Décès dans un contexte de violences conjugales : pertinence et implications des consultations préalables en unités médico-judiciaires. Étude des rapports d’autopsies et certificats médico-légaux du Nord-Pas-de-Calais, de 2012 à 2019\",\"authors\":\"P. Lefebvre , Y. Delannoy , C. Ghoul , J. Sicot , S. Chochois , V. 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Décès dans un contexte de violences conjugales : pertinence et implications des consultations préalables en unités médico-judiciaires. Étude des rapports d’autopsies et certificats médico-légaux du Nord-Pas-de-Calais, de 2012 à 2019
Introduction
Chaque année, les violences conjugales sont à l’origine de décès par homicides mais aussi par suicides, qu’il s’agisse des victimes ou des auteurs. Notre travail vise à rechercher une antériorité médico-légale chez les sujets décédés dans un contexte de violences conjugales, afin d’identifier des axes de prévention dans ce domaine.
Patients et méthodes
Cette étude s’est intéressée à 163 rapports d’autopsies réalisées à l’institut médico-légal de Lille entre 2012 et 2019, concernant des morts violentes au sein du couple. Pour chaque sujet inclus, il était recherché si des certificats médico-légaux avaient été établis préalablement pour des faits de violences conjugales.
Résultats
Cent soixante-trois dossiers dont 58 homicides et 69 suicides étaient inclus. Les sujets avaient antérieurement consulté un médecin légiste pour des violences conjugales dans seulement 9 cas (5,5 %). Aucun des consultants en unité médico-judiciaire (UMJ) n’avait bénéficié d’une prise en charge psychologique ou sociale au sein du service.
Discussion
L’absence de dénonciation des violences conjugales est un des axes expliquant la faible proportion de sujets ayant consulté pour ces faits. Ce constat doit encourager la poursuite des mesures déjà prises en vue de libérer la parole des victimes. Les services de médecine légale occupent un rôle de prévention et de prise en charge globale des victimes, notamment grâce à la présence de psychologues et parfois d’associations au sein des UMJ. À l’avenir, cet accompagnement devra être amélioré en proposant une prise en charge sociale et en renforçant le maillage territorial médico-légal.
Introduction
Every year, domestic violence causes deaths by homicide but also by suicide, both victims and perpetrators. Our work aims to seek a forensic anteriority in subjects who have died in the context of domestic violence, in order to identify prevention axes in this area.
Patients and methods
This retrospective study looked at 163 autopsy reports carried out at the Lille Forensic Institute between 2012 and 2019, concerning violent deaths within the couple. For each subject included, it was sought if forensic certificates had been established in advance for acts of domestic violence.
Results
One hundred and sixty-three cases including 58 homicides and 69 suicides were included. Subjects had previously consulted a medical examiner for domestic violence in only 9 cases (5.5%). None of the consultants in a clinical forensic medicine unit had received psychological or social care within the department.
Discussion
The lack of denunciation of domestic violence is one of the ways in which the low proportion of subjects who consulted is explained. This should encourage further action to free victims’ voices. Forensic services also play a role in preventing and caring for victims, particularly through the presence of psychologists and sometimes associations within the forensic medical units. In the future, this support will need to be improved, notably by offering social care and strengthening the forensic territorial network.