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Intériorité et extériorité de la littérature d’oc en Provence : l’œuvre de Nouno Judlin
L’œuvre de Nouno Judlin est peu connue, malgré une activité incessante dans le Félibrige, les milieux camarguais et le théâtre. Elle a publié plusieurs recueils de poèmes, deux romans en français, mais son œuvre apparaît aujourd’hui peu accessible. De la même génération que son amie Farfantello, elle fait partie avec Marcello Drutel, Calelhon et bien d’autres, d’une génération de « félibresses » qui entendent rompre avec l’image qui était jusqu’à présent celle réservée aux femmes dans le Félibrige, s’affirmant ainsi comme de véritables créatrices. Son œuvre majeure, Coume finiguè Mèstre Francés Villon, publiée en 1931, passa quelque peu inaperçue. Elle y érige, alternant prose et vers, la figure rédemptrice de deux poètes français, Villon et Verlaine, tout en jouant sur la sensibilité littéraire et l’appropriation linguistique qui fut la sienne. Écrivant sur les marges géographiques et littéraires de la Provence, elle apparaît aujourd’hui comme une voix des plus importantes qu’il nous faut reconnaître.