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Auteure, conteuse et enseignante (elle a rédigé un Cours de littérature occitane en 1944), Calelhon exprime dans ses récits autobiographiques, ses poèmes et sa pédagogie une double stratégie. D’une part, engagée et érudite, elle comprend l’intérêt d’une pensée et d’une action commune en faveur de l’occitan et, dans son écriture littéraire, met volontiers en pratique ce que préconise le Félibrige : mettre en valeur les traditions, la langue et la culture populaire. D’autre part, elle prend également soin de cultiver une voix indépendante et décidée, profondément sensible à la condition des femmes, qui se manifeste tout autant dans ses récits autobiographiques et ses adaptations de contes rouergats que dans sa poésie intimiste et dans ses positions sur la langue occitane. 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摘要
Julienne Fraysse(1891-1981),在埃夫隆的公众中被称为Calelhon,在Grelh roergas中占据了重要的位置,Grelh roergas是由Henri Mouly和eugene seguret于1921年创建的felibreenne学校,1966年也成为出版社。Fraysse出版了《Contes del papanon》(1971)、《Lo pan tendre》(1976-1977)、《La tella del temps》(1981)、《Lo temps perdut》(1967)以及与seguret共同署名的作品。Mouly解释说:“在tutant lo grelh(1965年),最终选择«蟋蟀»,昆虫的山脉南部信诺«»(而不是),在该社团的名字透露家中成员重申其意愿,先在Rouergue«规约和仅仅一个规模felibrilhon»mistraliens圈子。作家、讲故事者和教师(她在1944年写了一门欧西坦文学课程),Calelhon在她的自传体故事、诗歌和教学方法中表达了双重策略。一方面,她是一个坚定和博学的人,她理解共同思考和行动对欧西坦语的兴趣,在她的文学写作中,她乐于实践felibrige所倡导的:强调传统、语言和流行文化。另一方面,她努力培养一种独立而果断的声音,对女性的处境非常敏感,这种声音在她的自传体故事和对红白相间的故事的改编中都很明显,在她亲密的诗歌和她对欧西坦语的立场中也很明显。Calelhon的文本所揭示的这种双重姿态,使她的作品令人愉快地自我纠正,因为它兼顾了过去和现代,谦逊和肯定,非政治化的视野和政治思想。
Julienne Fraysse (1891-1981), connue du public aveyronnais sous le pseudonyme de Calelhon, a occupé une place importante au sein du Grelh Roergàs, école félibréenne fondée par Henri Mouly et Eugène Séguret en 1921, qui devient également maison d’édition en 1966. Fraysse y a publié, entre autres, Contes del papanon (1971), Lo pan tendre (1976-1977), La tèla del temps (1981), Lo temps perdut (1967), ainsi que des œuvres co-signées avec Séguret. Comme le remarque Mouly dans En tutant lo grelh (1965), le choix du terme « grillon », insecte des montagnes (plutôt que la « cigale » méridionale), dans le nom de cette association révèle la volonté chez ses membres d’affirmer son attachement premier au Rouergue et de se contenter d’un statut de « modèste felibrilhon » dans les cercles mistraliens. Auteure, conteuse et enseignante (elle a rédigé un Cours de littérature occitane en 1944), Calelhon exprime dans ses récits autobiographiques, ses poèmes et sa pédagogie une double stratégie. D’une part, engagée et érudite, elle comprend l’intérêt d’une pensée et d’une action commune en faveur de l’occitan et, dans son écriture littéraire, met volontiers en pratique ce que préconise le Félibrige : mettre en valeur les traditions, la langue et la culture populaire. D’autre part, elle prend également soin de cultiver une voix indépendante et décidée, profondément sensible à la condition des femmes, qui se manifeste tout autant dans ses récits autobiographiques et ses adaptations de contes rouergats que dans sa poésie intimiste et dans ses positions sur la langue occitane. Cette double posture que révèlent les textes de Calelhon, rend son œuvre agréablement autocorrective dans le sens où elle ménage à la fois passé et modernité, humilité et affirmation, vision dépolitisée et pensée politique.