Connaissances et besoins des médecins de Guyane sur le syndrome alpha-gal

Introduction

Le Syndrome Alpha-Gal (SAG) est une allergie émergente, IgE médiée mais pourtant aux réactions retardées à un carbohydrate issu du monde mammifère : l’α-Gal (galactose-α-1,3-galactose), la sensibilisation fait suite à une morsure de tique. L’épidémiologie reste mystérieuse et le sous diagnostic pourrait en être la cause. Bouleversant les paradigmes des allergies traditionnelles, par ses manifestations retardées et idiosyncrasiques, le SAG n’est souvent pas reconnu par les médecins. De nombreux cas ont été diagnostiqués en Guyane ces 5 dernières années.

Méthodes

Cette étude observationnelle descriptive, par questionnaire fermé à choix multiple en ligne a pour objectif primaire d’évaluer les connaissances et attitudes pratiques des médecins en Guyane quant au SAG.

Résultats

36 % des praticiens interrogés n'ont jamais entendu parler de la maladie. Parmi ceux qui en ont entendu parler, 81 % connaissaient le lien entre SAG et les morsures de tiques, 52 % savaient comment diagnostiquer correctement le SAG et 93 % recommandaient d'éviter la viande de mammifère.

La méconnaissance du SAG était inversement associée à un âge jeune et à la réalisation d’un semestre d’internat en Guyane. Elle était positivement associée à un départ de Guyane de plus d'un an, à une naissance ou une formation hors de France et d'Europe, à la profession d’anesthésiste, et à la pratique en Guyane intérieure.

Conclusion

Ainsi, bien que certains médecins en Guyane aient des connaissances de base adéquates sur le SAG, l’enquête suggère que de nombreux aspects spécifiques restent méconnus. Une meilleure communication sur le SAG est nécessaire, notamment auprès des spécialités susceptibles de rencontrer des cas en première mais surtout en deuxième ligne, ainsi qu’auprès des médecins plus âgés et isolés dans des zones reculées. Cela est d’autant plus crucial que le manque de connaissances est associé à des sources d’information sur le SAG autres que les conférences locales et les articles scientifiques.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.