Les infirmiers des Centres Délocalisés de Prévention et de Soins (CDPS) en Guyane face aux prises en charge pédiatriques

Introduction

De par la démographie Guyanaise et l’organisation des soins spécifiques au territoire, les Centres Délocalisés de Prévention et de Soins (CDPS) sont vecteurs d’un grand nombre de consultations pédiatriques. L’éloignement de ces derniers des centres hospitaliers principaux requiert une grande polyvalence et adaptabilité du personnel infirmier et donc une aisance dans le domaine pédiatrique. L’objectif de ce travail était d’évaluer si les infirmiers en CDPS étaient armés psychologiquement et avaient les compétences nécessaires pour faire face aux éventuels soins et urgences pédiatriques.

Méthodes

Un questionnaire anonyme a été diffusé auprès d’infirmiers ayant travaillés ou travaillant en CDPS en Guyane.

Résultats

Sur 41 infirmiers, les résultats ont montré que 34,2 % se sentaient rarement ou jamais capable de gérer une urgence pédiatrique seul et que c’était l’expérience en pédiatrie qui faisait que les infirmiers étaient à l’aise, or, 65,9 % n’en ont aucune. Aussi, l’appréhension des soins pédiatriques relève plus du manque de connaissances théoriques spécifiques (évoqué par 80,5 % des infirmiers [IDE]) et dans les actes techniques (61 %) que dans l’approche relationnelle avec l’enfant (22 %). Les prises en charge pédiatriques sont donc un facteur de stress important et l’organisation propre au travail en CDPS a un impact dans le vécu émotionnel et le manque d’aisance dans certaines situations : présence d’un infirmier seul d’astreinte, décès d’enfant en CDPS, manque de spécialistes et de connaissances.

Conclusion

La pédiatrie est un facteur de stress majeur dans le travail IDE en CDPS principalement dû au manque d’expérience et de compétences. La ressource principale des infirmiers face à des prises en charge difficiles étant les collègues IDE, il semble important d’avoir dans l’équipe, du personnel « ressource » avec de l’expérience. Des formations avant l’arrivée ou sur place sont aussi des pistes évoquées pour pallier la problématique ainsi que des protocoles spécifiques pédiatriques mis à disposition.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.