{"title":"圭亚那不要求医疗终止妊娠:卡宴医院中心胎儿医学单位2017 - 2024年的经验","authors":"Alain KAMGA , Lindsay OSEI , Véronique DEBARGE , Pascal VAAST , Patrick AHOUKENG , Dominique DOTOU , Olivier PICONE","doi":"10.1016/j.mmifmc.2025.07.086","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’interruption médicale de grossesse (IMG) est un choix complexe influencé par des facteurs médicaux, sociaux et culturels. En Guyane, territoire multiculturel marqué par une forte précarité, des spécificités locales influencent les décisions des patientes. Ce travail avait pour objectif d'explorer les cas de non-demande d’IMG malgré un pronostic fœtal très péjoratif au Centre Hospitalier de Cayenne, seule maternité de niveau 3 en Guyane.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Une étude rétrospective a été menée entre janvier 2017 et mai 2024, excluant les années 2020-2021 en raison de la pandémie de COVID-19. Les données incluaient les caractéristiques démographiques, les pathologies fœtales, les motivations parentales et l’issue des grossesses.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sept dossiers de patientes ayant refusé l’IMG, bien que recevables selon le Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal (CPDPN), ont été analysés. Parmi les patientes, 71,4 % étaient en situation irrégulière et d’origine étrangère, principalement haïtienne. Les principales pathologies fœtales incluaient des anomalies chromosomiques (42,8 %) et des malformations des voies urinaires (42,8 %). Les raisons principales du refus d’IMG étaient des convictions religieuses (28,5 %), l’hypofertilité (28,5 %), et l’espérance en des traitements alternatifs (28,5 %). Les issues de grossesse incluaient des décès périnataux (28,5 %), des morts fœtales in utero (28,5 %), et des naissances vivantes (42,8 %).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les décisions de poursuivre une grossesse malgré un pronostic sévère reflètent des contextes socio-culturels uniques en Guyane. La précarité, l’immigration, et la diversité culturelle influencent les choix parentaux. Ces résultats soulignent l’importance d’une prise en charge pluridisciplinaire et d’un accompagnement psychologique adapté. Des études supplémentaires, notamment qualitatives, sont nécessaires pour mieux comprendre ces dynamiques et améliorer le soutien aux patientes.</div><div>Cette étude met en lumière les spécificités guyanaises dans la gestion des IMG et appelle à des approches personnalisées pour répondre aux besoins complexes des patientes dans ce contexte multiculturel.</div></div>","PeriodicalId":100906,"journal":{"name":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","volume":"4 3","pages":"Page S42"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2025-08-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Non demande d’interruption médicale de grossesse en Guyane : expérience de l’unité de Médecine Fœtale Du Centre Hospitalier de Cayenne de 2017 à 2024\",\"authors\":\"Alain KAMGA , Lindsay OSEI , Véronique DEBARGE , Pascal VAAST , Patrick AHOUKENG , Dominique DOTOU , Olivier PICONE\",\"doi\":\"10.1016/j.mmifmc.2025.07.086\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Introduction</h3><div>L’interruption médicale de grossesse (IMG) est un choix complexe influencé par des facteurs médicaux, sociaux et culturels. En Guyane, territoire multiculturel marqué par une forte précarité, des spécificités locales influencent les décisions des patientes. Ce travail avait pour objectif d'explorer les cas de non-demande d’IMG malgré un pronostic fœtal très péjoratif au Centre Hospitalier de Cayenne, seule maternité de niveau 3 en Guyane.</div></div><div><h3>Méthodes</h3><div>Une étude rétrospective a été menée entre janvier 2017 et mai 2024, excluant les années 2020-2021 en raison de la pandémie de COVID-19. Les données incluaient les caractéristiques démographiques, les pathologies fœtales, les motivations parentales et l’issue des grossesses.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sept dossiers de patientes ayant refusé l’IMG, bien que recevables selon le Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal (CPDPN), ont été analysés. Parmi les patientes, 71,4 % étaient en situation irrégulière et d’origine étrangère, principalement haïtienne. Les principales pathologies fœtales incluaient des anomalies chromosomiques (42,8 %) et des malformations des voies urinaires (42,8 %). Les raisons principales du refus d’IMG étaient des convictions religieuses (28,5 %), l’hypofertilité (28,5 %), et l’espérance en des traitements alternatifs (28,5 %). Les issues de grossesse incluaient des décès périnataux (28,5 %), des morts fœtales in utero (28,5 %), et des naissances vivantes (42,8 %).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Les décisions de poursuivre une grossesse malgré un pronostic sévère reflètent des contextes socio-culturels uniques en Guyane. La précarité, l’immigration, et la diversité culturelle influencent les choix parentaux. Ces résultats soulignent l’importance d’une prise en charge pluridisciplinaire et d’un accompagnement psychologique adapté. Des études supplémentaires, notamment qualitatives, sont nécessaires pour mieux comprendre ces dynamiques et améliorer le soutien aux patientes.</div><div>Cette étude met en lumière les spécificités guyanaises dans la gestion des IMG et appelle à des approches personnalisées pour répondre aux besoins complexes des patientes dans ce contexte multiculturel.</div></div>\",\"PeriodicalId\":100906,\"journal\":{\"name\":\"Médecine et Maladies Infectieuses Formation\",\"volume\":\"4 3\",\"pages\":\"Page S42\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2025-08-01\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Médecine et Maladies Infectieuses Formation\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225006130\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Médecine et Maladies Infectieuses Formation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772743225006130","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Non demande d’interruption médicale de grossesse en Guyane : expérience de l’unité de Médecine Fœtale Du Centre Hospitalier de Cayenne de 2017 à 2024
Introduction
L’interruption médicale de grossesse (IMG) est un choix complexe influencé par des facteurs médicaux, sociaux et culturels. En Guyane, territoire multiculturel marqué par une forte précarité, des spécificités locales influencent les décisions des patientes. Ce travail avait pour objectif d'explorer les cas de non-demande d’IMG malgré un pronostic fœtal très péjoratif au Centre Hospitalier de Cayenne, seule maternité de niveau 3 en Guyane.
Méthodes
Une étude rétrospective a été menée entre janvier 2017 et mai 2024, excluant les années 2020-2021 en raison de la pandémie de COVID-19. Les données incluaient les caractéristiques démographiques, les pathologies fœtales, les motivations parentales et l’issue des grossesses.
Résultats
Sept dossiers de patientes ayant refusé l’IMG, bien que recevables selon le Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal (CPDPN), ont été analysés. Parmi les patientes, 71,4 % étaient en situation irrégulière et d’origine étrangère, principalement haïtienne. Les principales pathologies fœtales incluaient des anomalies chromosomiques (42,8 %) et des malformations des voies urinaires (42,8 %). Les raisons principales du refus d’IMG étaient des convictions religieuses (28,5 %), l’hypofertilité (28,5 %), et l’espérance en des traitements alternatifs (28,5 %). Les issues de grossesse incluaient des décès périnataux (28,5 %), des morts fœtales in utero (28,5 %), et des naissances vivantes (42,8 %).
Conclusion
Les décisions de poursuivre une grossesse malgré un pronostic sévère reflètent des contextes socio-culturels uniques en Guyane. La précarité, l’immigration, et la diversité culturelle influencent les choix parentaux. Ces résultats soulignent l’importance d’une prise en charge pluridisciplinaire et d’un accompagnement psychologique adapté. Des études supplémentaires, notamment qualitatives, sont nécessaires pour mieux comprendre ces dynamiques et améliorer le soutien aux patientes.
Cette étude met en lumière les spécificités guyanaises dans la gestion des IMG et appelle à des approches personnalisées pour répondre aux besoins complexes des patientes dans ce contexte multiculturel.